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Réserve de la biosphère Río Plátano

Honduras
Facteurs affectant le bien en 2024*
  • Activités illégales
  • Cadre juridique
  • Espèces envahissantes/exotiques terrestres
  • Identité, cohésion sociale, modifications de la population locale / des communautés
  • Infrastructures hydrauliques
  • Modification du régime des sols
  • Ressources financières
  • Ressources humaines
  • Système de gestion/plan de gestion
  • Élevage de bétail / pacage d’animaux domestiques
  • Autres menaces :

    Chevauchement avec d’importants sites archéologiques impliquant un besoin d’harmonisation de la gestion du patrimoine culturel et naturel

Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Ressources financières
  • Ressources humaines
  • Identité, cohésion sociale, modifications de la population locale / des communautés
  • Activités illégales (implantations illégales, pâturage illégal de bétail et empiètement agricole, exploitation forestière illégale, pêche commerciale illégale, braconnage et commerce de d’espèces protégées)
  • Espèces envahissantes/exotiques terrestres
  • Modification du régime des sols (déforestation et dégradation forestière)
  • Cadre juridique (non-respect des lois et lacunes en matière d’application des lois)
  • Élevage de bétail / pacage d’animaux domestiques
  • Système de gestion/plan de gestion (manque de clarté des limites du bien, manque de clarté vis-à-vis de la propriété foncière et de l’accès aux ressources naturelles)
  • Infrastructures hydrauliques (Impacts potentiels des projets d’aménagement hydroélectrique Patuca I, II et III)
  • Chevauchement avec d’importants sites archéologiques impliquant un besoin d’harmonisation de la gestion du patrimoine culturel et naturel
Menaces pour lesquelles le bien a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en péril
  • Exploitation forestière illégale 
  • Occupation illégale 
  • Manque de clarté concernant la propriété foncière 
  • Capacité réduite de l'État Partie 
  • Détérioration générale de la loi, de l'ordre et de la sécurité dans la région
Etat de conservation souhaité pour le retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril
Mesures correctives pour le bien
Calendrier pour la mise en œuvre des mesures correctives
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2024

Montant total accordé au bien : 80 000 dollars EU (qui s’ajoutent aux quelque 100 000 dollars EU d’assistance technique en nature) dans le cadre du projet d'évaluation de l'efficacité de la gestion « Mise en valeur de notre patrimoine ».

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2024
Demandes approuvées : 8 (de 1982-2015)
Montant total approuvé : 223 628 dollars E.U.
2015 Studies in view of the redefinition of boundaries of ... (Approuvé)   25 628 dollars E.U.
1996 Conservation strategy and preparation of a management ... (Approuvé)   30 000 dollars E.U.
1988 Equipment for Rio Platano Biosphere Reserve (Approuvé)   20 000 dollars E.U.
1987 Consultant services, training and equipment for ... (Approuvé)   30 000 dollars E.U.
1985 Strengthen protection and management of Rio Platano ... (Approuvé)   20 000 dollars E.U.
1983 Implementation of protective measures, of training ... (Approuvé)   26 000 dollars E.U.
1982 Financial contribution towards ecodevelopment ... (Approuvé)   67 025 dollars E.U.
1982 Rio Platano Biosphere Reserve (Approuvé)   4 975 dollars E.U.
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2024

Le 7 février 2024, l'État partie a soumis un rapport sur l'état de conservation, disponible à https://whc.unesco.org/fr/list/196/documents, faisant état des informations suivantes :

  • La superficie affectée par une nouvelle déforestation est passée de 5 358 hectares (ha) en 2021-2022 à 1 790 ha en 2022-2023, soit une réduction de 66 % ;
  • Un système d'alerte précoce par télédétection a été mis en place pour identifier toute déforestation et informer les autorités. Des gardes forestiers et du personnel technique ont été engagés, un poste de contrôle interinstitutionnel et un avant-poste militaire, de même qu’une coordination avec les forces armées honduriennes pour l'initiative du bataillon vert, ont été mis en place pour surveiller et contrôler les activités illégales ;
  • Les jaguars sont surveillés. Afin de réduire les conflits entre les jaguars et les fermes d'élevage situées à proximité de la forêt, ainsi que la mortalité des félins, un projet a été élaboré pour mettre en place des clôtures électriques, d'autres mesures anti-déprédation et un renforcement des capacités locales ;
  • Un comité de gestion pour la gestion et la conservation de la réserve a été formé, comprenant des représentants de la jeunesse, des autochtones et du conseil territorial afro-hondurien ;
  • Des alliances avec des organisations non gouvernementales ont été établies pour la formation et le recrutement de gardes forestiers communautaires, parallèlement à la création du sous-comité interinstitutionnel pour le régime foncier et la protection des territoires et des ressources naturelles ;
  • Au total, 394 391 ha ont été attribués aux populations autochtoneset afro-honduriennes dans la réserve Homme et Biosphère Río Plátano. Cela inclut la totalité de la superficie terrestre de la zone culturelle de la réserve, ainsi que 8 238 ha de la zone tampon, qui comprend l'ensemble des territoires de Pech de Jocomico et Culuco, et partiellement le territoire Misquito de Rayaka et le territoire Pech de Las Marías ;
  • À des fins de régularisation du régime foncier dans la zone tampon, l'État partie s'est engagé à mettre en place l'Unité de maintien de l'usufruit familial pour superviser la coordination des contrats d'usufruit dans le bien. Un total de 157 contrats a été établi, avec 7 nouveaux contrats établis pour la Réserve de biosphère Río Plátano. Un total de 51 contrats a été établi (de 2019 à 2023) à l'intérieur des limites du bien, avec 13 contrats encore en cours ;
  • Avant d'entamer un processus de modification majeure des limites, les ressources sont concentrées sur les efforts visant à consolider des cadres de gestion et de gouvernance élargis et à désigner des zones protégées à proximité du bien, notamment grâce à la Vision renouvelée pour la conservation et la défense de la Mosquitia ;
  • La centrale hydroélectrique Patuca III (HPP) est entrée en phase d’exploitation commerciale, progressant sur les 108 mesures obligatoires d'atténuation des effets sur l'environnement et commençant à mettre en œuvre le système de gestion environnementale et sociale (SGAS) pour le projet. L'État partie indique qu'une mission de conseil est nécessaire pour formuler des conseils sur les mesures à prendre afin de protéger la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien dans le cadre de l'exploitation du barrage.
  • Des propositions de modification des indicateurs pour l'État de conservation souhaité en vue du retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril (DSOCR) sont présentées.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2024

Les efforts interinstitutionnels renforcés et continus de lutte contre les activités illégales au sein du bien, notamment braconnage, déforestation et occupation illégale, sont notés avec appréciation et il devrait être demandé à l'État partie de consolider les progrès réalisés pour réduire les activités illégales en poursuivant l'application de la loi et le dialogue avec les communautés locales.

L’achèvement du processus d'attribution de titres de propriété aux populations autochtones et afro-honduriennes dans la zone culturelle de la réserve de biosphère est favorablement accueilli, et l'État partie devrait veiller à ce que les responsabilités de gestion et les droits d'utilisation soient attribués par la délivrance continue et le maintien de contrats d'usufruit familial, le cas échéant.

Tandis que le taux de déforestation est rapporté en ralentissement, selon les chiffres présentés par l'État partie, il est noté avec inquiétude que la déforestation persiste à l'intérieur du bien, et l'État partie devrait être instamment invité à renforcer les mesures visant à lutter contre la déforestation illégale et à promouvoir la restauration, y compris par le biais des initiatives rapportées.

Il est noté que les efforts se sont concentrés sur la mise en place de cadres de gestion et de gouvernance pertinents, ainsi que sur la désignation de zones protégées adjacentes au bien, avant d'élaborer une proposition de modification majeure des limites du bien. Il est rappelé que, en outre, le Comité a demandé à l'État partie d'assurer les ressources techniques et financières nécessaires aux consultations, en particulier avec les conseils territoriaux autochtones et afro-honduriens, comme une étape essentielle à la réalisation du DSOCR, en tenant pleinement compte du patrimoine archéologique du bien et des acteurs correspondants.

Il est regrettable que la HPP ait été mise en service sans évaluation adéquate des impacts sur la VUE. Il conviendrait de souligner de nouveau que l'État partie devrait instamment identifier et suivre tout impact réel et potentiel du projet sur la VUE du bien et en éclairer la gestion. La proposition de mission de conseil de l'UICN émise par l'État partie en vue d’obtenir des recommandations sur les mesures d'atténuation nécessaires est notée, mais de telles mesures ne peuvent être identifiées qu’au moyen d’une évaluation approfondie par rapport à des données de référence, et d’une évaluation des impacts sur les valeurs et attributs de la VUE. Considérant que l'évaluation et le suivi des impacts ne sauraient être retardés, l'État partie devrait mener à bien cette évaluation, en consultation avec le Centre du patrimoine mondial et l'UICN, avant d'adresser une invitation pour une mission de conseil.

Il est noté que l'État partie a soumis des propositions de modification des indicateurs DSOCR avec le rapport sur l'état de conservation. Ces propositions de modification devront être soigneusement évaluées par l'UICN et faire l'objet d'un dialogue entre l'État partie, l'UICN, le Centre du patrimoine mondial et le gestionnaire du site, afin de s'assurer qu’elles reflètent bien les mesures correctives requises en réponse aux préoccupations émises par le Comité dans sa décision 35 COM 7B.31 lors de l'inscription du bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril, concernant l'exploitation forestière illégale, l'occupation illégale, la capacité réduite de l'État partie et la détérioration générale de l'ordre public et des conditions de sécurité.

Décisions adoptées par le Comité en 2024
Projet de décision : 46 COM 7A.42

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/24/46.COM/7A,
  2. Rappelant la décision 45 COM 7A.1 adoptée à sa 45e session élargie (Riyad, 2023),
  3. Accueille le renforcement de la gouvernance territoriale autochtone ainsi que l'achèvement du processus d'attribution des titres de propriété dans la zone culturelle de la réserve de biosphère Río Plátano ;
  4. Note les progrès réalisés dans la délivrance de contrats d'usufruit familial dans la zone tampon de la réserve de biosphère et encourage l'État partie à garantir que les responsabilités de gestion et droits d'utilisation ont été attribués à tous les résidents de la zone tampon qui remplissent les conditions fixées par la loi ;
  5. Note avec appréciation les efforts interinstitutionnels de lutte contre les activités illégales au sein du bien, notamment braconnage, déforestation et occupation illégale, et demande également à l'État partie de renforcer encore l'application de la loi et le dialogue avec les communautés locales pour réduire les activités illégales dans le bien ;
  6. Note avec inquiétude que, malgré des taux de déforestation réduits, la couverture de la forêt de feuillus dans le bien continue de décliner et prie instamment l'État partie de maintenir et intensifier ses efforts pour mettre fin à la déforestation et promouvoir la reconstitution du couvert forestier au sein du bien ;
  7. Réitère sa demande à l'État partie de garantir les ressources techniques et financières nécessaires aux processus de consultation, en particulier avec les conseils territoriaux autochtones et afro-honduriens, de soumettre une proposition de modification majeure des limites du bien, étape essentielle à la réalisation de l'État de conservation souhaité en vue du retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril (DSOCR), et en particulier de prendre pleinement en compte le patrimoine archéologique du bien et les acteurs correspondants ;
  8. Exprime sa grande inquiétude sur le fait que la centrale hydroélectrique Patuca III (HPP) est entrée en service sans que les impacts actuels et potentiels du projet sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien aient été minutieusement évalués au moyen d'une évaluation environnementale stratégique et réitère ses demandes à l'État partie d'élaborer urgemment une étude pour identifier et suivre tout impact réel et potentiel de la HPP sur la VUE du bien, et d'adopter une approche de gestion adaptative, notamment en développant et mettant en œuvre les mesures nécessaires pour atténuer tout impact négatif sur la VUE ;
  9. Prend note de la proposition de l'État partie pour une mission de conseil de l'UICN sur le bien en lien avec la HPP en vue d’obtenir des recommandations sur l'élaboration des mesures d'atténuation nécessaires et considère que cette mission devrait avoir lieu une fois l'évaluation et les consultations avec le Centre du patrimoine mondial et l'UICN finalisées ;
  10. Prend également note des propositions de révision du DSOCR et demande par ailleurs à l'État partie d'engager un dialogue avec le Centre du patrimoine mondial, l'UICN et le gestionnaire du site pour s'assurer que les révisions reflètent de manière adéquate les mesures correctives requises pour répondre aux inquiétudes mentionnées dans la décision 35 COM 7B.31 lors de l'inscription du bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril ;
  11. Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2025, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 47e session ;
  12. Décide de maintenir Réserve de la biosphère Río Plátano (Honduras) sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
Année du rapport : 2024
Honduras
Date d'inscription : 1982
Catégorie : Naturel
Critères : (vii)(viii)(ix)(x)
Liste en péril (dates) : 1996-2007, 2011-présent
Documents examinés par le Comité
Rapport de lʼÉtat partie sur lʼétat de conservation
Rapport (2024) .pdf
arrow_circle_right 46COM (2024)
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* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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