Faites une recherche à travers les informations du Centre du patrimoine mondial.

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Vallée de Kathmandu

Népal
Facteurs affectant le bien en 2000*
  • Activités de gestion
  • Effets liés à l’utilisation des Infrastructures de transport
  • Habitat
  • Modification du régime des sols
  • Système de gestion/plan de gestion
  • Autres menaces :

    Nécessité de travaux de restauration/consolidation

Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Effondrement du toit du Temple de Patan (problème résolu)
  • Glissement de terrain
  • Révision de la mise en oeuvre du plan d'action
  • Nécessité d'entreprendre des travaux de restauration/consolidation 
  • Empiètement
  • Reconstruction
  • Pressions exercées par la circulation
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2000

Il y a eu des projets des fonds de dépôt de l’UNESCO financés par le gouvernement japonais et des activités financées par la Division du patrimoine culturel de l’UNESCO dans le cadre de la Campagne internationale de sauvegarde (voir le document d’information WHC-99/CONF.204/INF.13). D’autres contributions volontaires à affectation spéciale adressées au Fonds du patrimoine mondial de l’UNESCO par des ONG (90.000 dollars) et par des bailleurs de fonds du secteur privé (20.000 dollars) pour la mise en œuvre de projets pilotes ont été utilisées par le Centre du patrimoine mondial pour une meilleure gestion du site de la Vallée de Kathmandu.  

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2000
Demandes approuvées : 14 (de 1979-1998)
Montant total approuvé : 315 679 dollars E.U.
1998 Preparing a full inventory of 120 buildings within the ... (Approuvé)   20 000 dollars E.U.
1998 On site promotion activity at Kathmandu (Approuvé)   5 000 dollars E.U.
1998 Structural survey of the 55 Windows Palace building in ... (Approuvé)   19 800 dollars E.U.
1997 Joint UNESCO-ICOMOS-Government of Nepal team to conduct ... (Approuvé)   35 000 dollars E.U.
1997 Studies on traditional architecture, construction and ... (Approuvé)   28 000 dollars E.U.
1997 Emergency assistance for Degu Taleju Mandir Monument in ... (Approuvé)   19 969 dollars E.U.
1997 Training Course for the Recording and Documentation of ... (Approuvé)   14 000 dollars E.U.
1994 Costs of a resident International Technical Advisor for ... (Approuvé)   52 000 dollars E.U.
1994 Financial contribution for the restoration of Patukva ... (Approuvé)   20 600 dollars E.U.
1994 Financial contribution for the restoration of Degu ... (Approuvé)   24 310 dollars E.U.
1989 Work and equipment for the restoration of the roof of ... (Approuvé)   14 000 dollars E.U.
1989 Urgent works for the restoration of the roof of the ... (Approuvé)   20 000 dollars E.U.
1980 Additional financial assistance for Swayambhu Temple in ... (Approuvé)   13 000 dollars E.U.
1979 Financial assistance for the consolidation of Swayambhu ... (Approuvé)   30 000 dollars E.U.
Information présentée au Bureau du Comité du patrimoine mondial en 2000

Précédents débats :
Vingt-troisième session du Bureau – paragraphe IV.69
Vingt-troisième session du Comité – paragraphe X.42

Nouvelles informations : Suite à la demande du Comité à sa vingt-troisième session, le Centre du patrimoine mondial a pris des dispositions pour l'organisation d'une mission de haut niveau qui sera constituée du Président du Comité du patrimoine mondial, de deux éminents experts internationaux et d'un représentant du Centre du patrimoine mondial. Cette mission de haut niveau devrait avoir lieu en septembre 2000.

Un membre du personnel du Centre du patrimoine mondial a effectué une mission sur le site de la Vallée de Kathmandu en avril 2000, pour préparer la mission de haut niveau de septembre 2000. La mission a noté que l'on se préoccupe encore du démantèlement illégal de la maison des voyageurs située dans la zone de monuments de Patan Darbar Square, effectué sans l'accord du Département d'Archéologie en septembre 1999. Bien que l’état de ce bâtiment historique ait pu permettre des réparations in situ, il a été reconstruit en utilisant des matériaux de construction neufs. La zone de monuments de Patan Darbar Square avait été considérée en bon état par l’ICOMOS et des experts internationaux en 1998.

Action requise

Le Bureau demande au gouvernement népalais de Sa majesté de continuer à faire tous les efforts possibles pour protéger le tissu historique urbain authentique qui subsiste sur le site de la Vallée de Kathmandu. Le Bureau demande au Secrétariat et aux organismes consultatifs de continuer à aider l'Etat partie comme il convient et de renforcer sa capacité à contrôler le développement, à maintenir les monuments historiques in situ et à corriger la construction illégale et l'altération des monuments historiques dans le périmètre du site de la Vallée de Kathmandu. Le Bureau demande au Centre du patrimoine mondial d'assurer la préparation appropriée de la mission de haut niveau prévue pour septembre 2000 et d'en communiquer les résultats à la vingt-quatrième session du Comité.

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2000

Une mission de haut niveau comprenant le président du Comité du patrimoine mondial, un vice-président du Comité du patrimoine mondial représentant également l’ICOMOS, un éminent expert international spécialiste de la vallée de Katmandou et président de la campagne internationale de sauvegarde de la vallée de Katmandou qui a aidé le gouvernement népalais à préparer le dossier de demande d’inscription dans les années 1970, un ex-ministre du Logement du gouvernement français, le directeur du Centre du patrimoine mondial et du personnel du Centre, s’est déroulée dans la vallée de Katmandou du 24 au 29 septembre 2000.

Les conclusions et les résultats de cette mission seront communiqués au Bureau lors de sa vingt-quatrième session extraordinaire. 

Décisions adoptées par le Comité en 2000
24 BUR IV.B.70
Vallée de Kathmandu (Népal)

Vu que les démolitions et les nouvelles constructions ou modifications de bâtiments historiques persistent dans la Vallée de Kathmandu en dépit des mesures de conservation concertées, tant au niveau national qu'international, ce qui se traduit par la perte ou la détérioration continuelle et progressive des matériaux, des structures, des caractéristiques ornementales et de la cohésion architecturale qui constituent le cadre essentiel des zones de monuments, mais aussi leur caractère authentique, le Comité, à sa vingt-troisième session, avait demandé l'envoi d'une mission de haut niveau pour s'entretenir avec des représentants du Gouvernement népalais de Sa Majesté au début de l'an 2000. Le Bureau a été informé que les dates indicatives de la mission de haut niveau, du 23 au 30 septembre 2000, avaient été proposées au Gouvernement népalais de Sa Majesté. Cette mission serait vraisemblablement composé du Président du Comité, d'un éminent expert international sur la Vallée de Kathmandu, d'un ancien Ministre du logement du Gouvernement français, du Directeur du Centre du patrimoine mondial et de personnel du Centre. Le Président a informé le Bureau que la mission de haut niveau ne pouvait pas commencer plus tôt car les dates proposées en septembre étaient les seules qui convenaient à la fois aux participants et au Gouvernement.

Le Centre a informé le Bureau que la maison des voyageurs située dans la zone de monuments de Patan Darbar Square, illégalement démantelée en septembre 1999 sans l'accord du Département d'archéologie, avait été reconstruite avec des matériaux neufs, en dépit de conditions qui permettaient des réparations in situ.

Le délégué du Zimbabwe a déploré que la mission de haut niveau n'ait pas commencé plus tôt dans l'année, comme l'avait spécifié le Comité, surtout au regard des informations supplémentaires sur les démolitions illégales de bâtiments historiques dans les aires protégées de patrimoine mondial. Il s'est montré préoccupé du retard apporté à la demande d'extension du site. Rappelant les délibérations approfondies de la vingt-troisième session du Comité concernant la perte sérieuse du tissu urbain authentique dans le périmètre du site au cours de ces dernières années, le délégué a réitéré la reconnaissance par le Comité de la gravité de la situation qu'il ne fallait pas sous-estimer. Bien que le Comité ait décidé, à sa vingt-troisième session, de différer à nouveau l'inscription du site de la Vallée de Kathmandu sur la Liste du patrimoine mondial en péril, le délégué a insisté sur le fait que les démolitions continuelles et illégales de bâtiments historiques étaient inacceptables et que l'engagement et la capacité de l'État partie à mettre en œuvre la réglementation en vigueur étaient sérieusement mis en cause.

Le Bureau a rappelé qu'à la vingt et unième session du Comité, vu la détérioration continuelle des valeurs de patrimoine mondial dans les zones de monuments de Bauddhanath et de Kathmandu, qui affecte l'intégrité et les caractéristiques inhérentes du site, le Comité avait demandé au Secrétariat, en collaboration avec l'ICOMOS et l'Etat partie, d'étudier la possibilité de supprimer des aires sélectionnées dans le périmètre de certaines zones de monuments sans compromettre l'importance et la valeur universelle du site dans son ensemble. Cette étude devait prendre en considération l'intention du Gouvernement népalais de Sa Majesté de proposer l'inscription de Khokana comme zone de monuments supplémentaire. Le Bureau a aussi rappelé que cette étude entreprise en 1998, au cours de la mission commune UNESCO-ICOMOS-Gouvernement népalais de Sa Majesté, avait estimé que même si les caractéristiques de Khokana pouvaient accroître les valeurs reconnues de patrimoine mondial de la Vallée de Kathmandu, il n'était pas possible que les caractéristiques architecturales vernaculaires de Khokana remplacent les caractéristiques perdues dans les zones de monuments existantes. Il a été rappelé qu'en 1998, le Comité avait demandé au Gouvernement népalais de Sa Majesté de prendre les mesures nécessaires pour assurer la protection et la gestion satisfaisantes de Khokana, avant son inscription comme zone de monuments supplémentaire ajoutée au site de la Vallée de Kathmandu. Le Bureau a été informé que le dossier de demande d'inscription du Village « des graines de moutarde » de Khokana comme zone supplémentaire de monuments s'ajoutant au site de la Vallée de Kathmandu, a été reçu au début de l'an 2000, mais les mesures de protection requises ne figuraient pas parmi les documents présentés.

Le représentant de l'ICOMOS a informé le Bureau que l'on n'avait pas reçu de demande d'extension de ce site, comme l'avait demandé le Bureau et le Comité en de précédentes occasions.

Le délégué de la Hongrie a fait part de sa préoccupation, mettant en évidence que le haut niveau de la mission et l'extension du site représentaient deux questions distinctes qu'il fallait traiter séparément.

Le Bureau a demandé au Gouvernement népalais de Sa Majesté de continuer à faire tous les efforts possibles pour protéger le tissu historique urbain authentique qui subsiste sur le site de la Vallée de Kathmandu et de mettre en œuvre les 55 recommandations et le plan d'action de mesures correctives avec échéancier de la mission commune UNESCO-ICOMOS-Gouvernement népalais de Sa Majesté. Le Bureau a demandé au Secrétariat et aux organismes consultatifs de continuer à aider l'État partie comme il convient et de renforcer sa capacité à contrôler le développement, à maintenir les monuments historiques in situ, pour traiter le problème de la démolition et des constructions illégales et corriger l'altération illégale des bâtiments historiques. Le Bureau a demandé au Centre du patrimoine mondial d'assurer la préparation adéquate de la mission de haut niveau prévue pour septembre 2000 et d'en communiquer les résultats à la vingt-quatrième session extraordinaire du Bureau et à la vingt-quatrième session du Comité.

Enfin, le Bureau s'est félicité des efforts du Gouvernement en vue de proposer l'inscription du Village « des graines de moutarde » de Khokana comme zone de monuments supplémentaire s'ajoutant au site de la Vallée de Kathmandu. Toutefois, étant donné l'absence de protection juridique de la zone centrale et des zones tampon des sites, le Bureau a renouvelé la demande du Comité au Gouvernement népalais de Sa Majesté afin de prendre les mesures nécessaires pour s'assurer qu'une protection et une gestion appropriées soient mises en place à Khokana.

24 COM VIII.32
Vallée de Kathmandu (Népal)

VIII.32 Vallée de Kathmandu (Népal)

Le Comité a rappelé qu'il avait à maintes reprises exprimé sa préoccupation au sujet de ce site dont il a reporté plusieurs fois l'inscription sur la Liste du patrimoine mondial en péril depuis 1992. Le Comité a rappelé qu'à sa vingt-troisième session, il avait de nouveau décidé de reporter la décision d'inscrire le site sur la Liste du patrimoine en péril, en attendant le rapport d'une mission de haut niveau qu'il a décidé d'envoyer à Kathmandu en 2000 pour s'entretenir avec des représentants du Gouvernement népalais de Sa Majesté. Cette mission, dirigée par le Président du Comité du patrimoine mondial, M. Abdelaziz Touri, était également chargée de faire part des préoccupations du Comité et de tenter de convaincre les autorités népalaises des avantages de l'inscription du site sur la Liste du patrimoine en péril. La mission de haut niveau qui s'est rendue à Kathmandu du 24 au 29 septembre 2000, a été bien reçue par l'État partie et s'est entretenue avec les plus hautes autorités, Sa Majesté le Roi et le Premier Ministre du Népal.

Le Directeur du Centre du patrimoine mondial a présenté les conclusions et les réflexions finales de la mission de haut niveau sur le site du patrimoine mondial de la Vallée de Kathmandu (23-30 septembre 2000, document WHC-2000/CONF.203/INF.17). Le Directeur a informé le Comité que les autorités népalaises n'avaient présenté aucun nouveau plan pour remédier à la détérioration constante et persistante des matériaux, des structures, des caractéristiques ornementales et de la cohésion architecturale de la majorité des zones de monuments. Il a attiré l'attention du Comité sur l'état de conservation du site, en faisant observer que les monuments publics étaient, dans l'ensemble, en bon état, mais que la principale difficulté était de conserver le tissu urbain à l'intérieur des zones de monuments. Ainsi, la dégradation du tissu urbain essentiel et authentique est telle que dans un certain nombre de zones de monuments, les transformations sont irréversibles.

Le Comité a été informé de l'engagement permanent du Gouvernement népalais de Sa Majesté concernant la protection des sept zones de monuments qui composent le site. Le Directeur a indiqué que les autorités ont insisté sur la difficulté d'imposer des normes internationales de conservation pour des bâtiments historiques appartenant à des particuliers, alors qu'elles ne disposent ni de moyens suffisants ni d'assistance technique. Cependant, le Directeur a informé le Comité qu'il avait été impossible à la mission de convaincre les représentants du Gouvernement népalais de Sa Majesté des objectifs positifs du système d'inscription sur la Liste du patrimoine mondial en péril, notamment pour mobiliser le soutien des responsables politiques de haut niveau et des bailleurs de fonds internationaux. A la lumière de ce qui précède, la mission de haut niveau a conclu que la détérioration du tissu urbain historique du site allait se poursuivre, endommageant l'architecture vernaculaire des édifices publics voisins de façon irréversible et portant donc préjudice aux valeurs de patrimoine mondial de ce site unique d'importance universelle. Le problème résulte de l'insuffisance des capacités techniques et de la pression démographique qui accélèrent l'empiètement de la périphérie sur les zones de monuments. En conséquence, le Bureau, à sa vingt-quatrième session extraordinaire, a transmis au Comité les recommandations présentées dans le document WHC-2000/CONF.204/4.

Le Comité a examiné l'état de conservation de la Vallée de Kathmandu et la discussion du Bureau. Le Comité a également pris note des deux documents d'information présentés le 27 novembre 2000 : WHC-2000/CONF.204/INF.21 (Rapport d'avancement actualisé sur la mise en oeuvre des 55 recommandations pour une meilleure gestion de la Vallée de Kathmandu et Plan d'action avec échéancier pour des mesures correctives présenté le 22 novembre 2000 par le Gouvernement népalais de Sa Majesté) et WHC-2000/CONF.204/INF.22 (Conclusions de M. Henrik Lilius, Vice-Président du Comité du patrimoine mondial et du représentant de l'ICOMOS au cours de la mission de haut niveau dans la Vallée de Kathmandu.

M. Abdelaziz Touri, Président sortant, qui dirigeait la mission de haut niveau, a relevé que l'état de conservation alarmant de la Vallée de Kathmandu avait été porté à l'examen de 20 sessions du Comité et du Bureau depuis 1992. Certes, la situation est grave. Toutefois, il a informé le Comité que le Bureau avait formulé une recommandation à soumettre à l'examen du Comité à sa vingt-quatrième session extraordinaire, accordant deux années supplémentaires aux autorités népalaises pour continuer la mise en oeuvre des 55 recommandations pour une meilleure gestion de la Vallée de Kathmandu et du Plan d'action avec échéancier pour des mesures correctives de la mission commune de 1998 UNESCO-ICOMOS-Gouvernement népalais de Sa Majesté, adoptés par l'Etat partie.

Rappelant qu'il avait différé à de nombreuses reprises l'inscription de la Vallée de Kathmandu sur la Liste du patrimoine mondial en péril, le Comité a regretté que l'État partie ne soit pas convaincu des objectifs constructifs de la Liste du patrimoine mondial en péril, comme un mécanisme permettant de renforcer l'engagement politique, de mobiliser la coopération technique internationale et de sensibiliser davantage l'opinion publique, tant au niveau national qu'international.

Lors du débat qui a suivi, les discussions ont porté sur les objectifs de la Convention et la coopération internationale. Le Comité a insisté sur la nécessité d'assurer la crédibilité de la Convention du patrimoine mondial, de son Comité et de la Liste du patrimoine mondial, tout en utilisant efficacement les mécanismes créés dans le cadre de la Convention et en aidant les États parties comme il convient pour assurer la sauvegarde des biens du patrimoine mondial, en particulier lorsque des menaces avérées et potentielles pèsent sur les sites inscrits sur la Liste du patrimoine mondial. La majorité des membres du Comité a convenu qu'il serait souhaitable de définir des procédures pour l'étude de cas tels que celui de la Vallée de Kathmandu pour lesquels certaines valeurs ou caractéristiques justifiant l'inscription au patrimoine mondial ont irrémédiablement disparu.

La question afférente à la nécessité du consentement ou non d'un État partie pour l'inscription d'un bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril a été longuement débattue, notamment au regard de l'interprétation des articles 11.3 et 11.4 de la Convention. Certains Délégués ont estimé avec l'observateur du Népal que le Comité n'était pas habilité à inscrire un bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril sans avoir reçu le consentement de l'État partie concerné, ni sans avoir reçu la demande d'assistance de l'Etat partie. D'autres observateurs et membres du Comité ont néanmoins souligné que l'article 11.4 autorise le Comité à inscrire un bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril sans le consentement de l'État partie concerné, bien qu'il soit préférable d'obtenir son consentement préalable.

Le Délégué de la Belgique a affirmé qu'il était extrêmement important d'éclaircir ce point. Rappelant l'obligation de l'UNESCO de fournir un avis juridique aux membres du Comité qui le demandent, le Délégué de la Belgique a officiellement demandé un avis juridique sur cette question au nom de son Gouvernement.

Sur l'invitation du Président, le Conseiller juridique de l'UNESCO a signalé que cette question était sujette à controverse, qu'elle venait juste d'être évoquée à la Réunion internationale d'experts de Cantorbéry sur la révision des Orientations et que les experts avaient recommandé de rechercher un avis juridique sur ce point. Le Conseiller juridique a été informé que certains États parties avaient, en effet, obtenu l'avis d'éminents juristes sur ce point et que ces juristes avaient apparemment émis des opinions très divergentes.

Il a été rappelé au Comité que le Conseiller juridique de l'UNESCO n'est pas habilité à donner une interprétation définitive des termes de la Convention. En droit international, seul l'ensemble des États parties est autorisé à faire une interprétation définitive des termes de la Convention. Selon lui, les États parties ont le choix entre plusieurs options. Ils peuvent :

a) échanger des exemplaires d'avis juridiques d'experts qu'ils ont obtenus ou qu'ils pourraient obtenir afin de parvenir à un consensus sur les arguments juridiques les plus convaincants,

b) convenir de décider de la question par un simple vote de l'Assemblée générale des États parties ou

c) convenir de soumettre l'arbitrage de la question à une instance juridique compétente, comme le Tribunal international de La Haye.

Le Conseiller juridique a conclu en précisant que même s'il n'était pas en mesure de donner un avis spontané sur cette question faute de pouvoir faire les recherches nécessaires, en particulier sur les travaux préparatoires qui précèdent l'adoption de la Convention, il restait néanmoins à la disposition des États parties pour fournir, en temps opportun, tout autre avis ou opinion pouvant être jugé utile.

Le Délégué de la Belgique a regretté que le Conseiller juridique de l'UNESCO se soit borné à mentionner les principes généraux concernant l'interprétation de la Convention du patrimoine mondial. Le Délégué de la Belgique a demandé que le Conseiller juridique de l'UNESCO dise clairement si, à son avis, le consentement préalable du gouvernement concerné est nécessaire ou non. Il a demandé que son avis soit transmis suffisamment tôt à tous les États parties à la Convention, par l'intermédiaire du Centre du patrimoine mondial, afin de débattre la question à la prochaine Réunion sur la révision des Orientations que doit organiser le Secrétariat ou à la prochaine session du Bureau ou du Comité. Le Délégué de la Belgique a insisté sur le fait que l'avis et l'opinion du Conseiller juridique de l'UNESCO ne pouvaient être qu'une interprétation et ne constituaient en aucun cas une réponse définitive à la question traitée. Enfin, le Délégué de la Belgique a souligné que si l'opinion du Conseiller juridique de l'UNESCO divergeait de celle des experts juridiques internationaux des différents États parties et si les États parties ne parvenaient pas à s'accorder sur l'interprétation de l'article 11 de la Convention, cette question devait être soumise à la Cour internationale de justice de La Haye ou arbitrée par une autre instance juridique compétente.

Le Comité a décidé d'étudier la question de l'inscription de biens sur la Liste du patrimoine mondial en péril dans un contexte plus large, afin de définir des critères et un processus adaptés pour permettre au Comité d'évaluer des situations analogues à celles de la Vallée de Kathmandu. A cet effet, le Comité a accepté l'offre du Gouvernement marocain d'accueillir une réunion à ce sujet et il a décidé d'envisager de mettre au point un ordre du jour provisoire pour cette réunion et d'allouer des fonds pour son organisation, dans le cadre de la révision des Orientations.

Le Comité a rendu hommage au Népal pour ses efforts permanents en vue d'améliorer la gestion et la conservation du site du patrimoine mondial de la Vallée de Kathmandu. Il s'est déclaré de nouveau très préoccupé par l'état de conservation de la Vallée de Kathtmandu où l'empiétement urbain et les modifications du tissu historique de la majorité des sept zones de monuments du site menacent gravement son intégrité et son authenticité.

Le Comité a demandé à l'État partie de préparer un nouveau cadre de référence structuré pour assurer le suivi de toutes les mesures correctives entreprises par le Gouvernement népalais de Sa Majesté. Ces mesures seront passées en revue par le Comité en 2002, dans le cadre de l'exercice périodique de suivi de la région Asie-Pacifique. Entre-temps, il a été demandé à l'État partie de soumettre un rapport d'avancement à l'examen du Comité à sa vingtcinquième session en 2001. Le Comité a recommandé, par ailleurs, que d'autres États parties participent à l'effort de conservation et de suivi en fournissant une assistance technique et financière aux autorités compétentes du Gouvernement népalais de Sa Majesté. A cet égard, le Comité a décidé d'affecter des crédits sur le budget 2001 de l'assistance internationale pour financer des activités précises programmées dans le temps et liées à la protection du tissu urbain du site du patrimoine mondial.

L'observateur du Népal a exprimé au Comité la satisfaction de son Gouvernement devant l'accueil favorable réservé aux demandes d'assistance technique et financière pour la Vallée de Kathmandu que le Comité et l'UNESCO ont approuvées depuis les années 70. Il a évoqué la fierté que les Népalais ont éprouvée en 1979 lors de l'inscription du site sur la Liste du patrimoine mondial de l'UNESCO. Il a toutefois informé le Comité qu'avant 1992, le peuple népalais ignorait les normes de conservation du patrimoine mondial, d'où les erreurs commises. L'observateur a réaffirmé que son Gouvernement était fermement déterminé à assurer l'application de la recommandation en 16 points de la mission conjointe de 1993 et des 55 recommandations et du plan d'action avec échéancier adoptés par la mission conjointe de 1998. Enfin, il a demandé au Bureau d'accorder suffisamment de temps au Gouvernement népalais pour redresser la situation et de reporter à 2004 la décision d'inscrire le site sur la Liste du patrimoine mondial en péril.

Le Comité a finalement décidé d'adopter les recommandations du Bureau, y compris l'acceptation de l'invitation adressée par le Gouvernement marocain.

Compte tenu du report maintes fois réitéré de la décision du Comité du patrimoine mondial d’inscrire la vallée de Katmandou sur la Liste du patrimoine mondial en péril, et après examen des conclusions de la mission de haut niveau (24-29 septembre 2000), le Bureau pourrait souhaiter recommander que le Comité du patrimoine mondial prenne une décision. 

Année du rapport : 2000
Népal
Date d'inscription : 1979
Catégorie : Culturel
Critères : (iii)(iv)(vi)
Liste en péril (dates) : 2003-2007
Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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