Parc national des Everglades
Facteurs affectant le bien en 2007*
- Habitat
- Infrastructures hydrauliques
- Pollution des eaux de surface
- Pollution des eaux souterraines
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
- Quantité et qualité de l’eau qui pénètre dans le parc ;
- Expansion urbaine permanente à la limite orientale du parc et extension possible de la limite d’urbanisation.
Menaces pour lesquelles le bien a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en péril
- Empiètement urbain ;
- Pollution due aux engrais agricoles ;
- Contamination des poissons et de la faune sauvage par le mercure ;
- Baisse du niveau des eaux causé par les mesures de protection contre les inondations ;
- Dégâts causés par l’ouragan Andrew en 1992.
Mesures correctives pour le bien
Les mesures correctives suivantes ont été proposées par l’État partie, en concertation avec l’UICN, face aux menaces principales qui pèsent sur le bien :
1. Modification des régimes hydrologiques du Parc national des Everglades
1.1) Rachat définitif de toutes les terres dans l’est des Everglades (environ 44 000 hectares)
1.2) Réalisation du Water Control Plan (CSOP Final EIS) et du projet 8.5 Square Mile Area Construction
1.3) Les projets de construction des structures d’adduction d’eau L-67A et C et L-29, des ponts de Tamiami Trail et de modification de routes sont en cours d’exécution
2. Développement des zones urbaines et agricoles adjacentes
2.1) Mener à bien l’échange de parcelles du projet C-111 entre le South Florida Water Management District et le gouvernement des États-Unis
2.2) Mener à bien le Water Control Plan (CSOP Final EIS)
2.3) Mener à bien l’aménagement des zones de retenue du projet C-111 entre 8.5 Square Mile Area et Frog Pond
3. Seuils de concentration en phosphore des eaux de ruissellement agricoles et urbaines
3.1) Ne pas dépasser, voire rester en deçà des seuils de réduction intermédiaires et à long terme de la concentration en phosphore des eaux qui se déversent dans Shark River Slough et des seuils de réduction à long terme de la concentration en phosphore des eaux se déversant dans les secteurs Taylor Slough/Coastal Basin du Parc national des Everglades.
4. Protection et gestion de la baie de Floride
4.1) Mener à bien la construction des zones de retenue du projet C-111 entre 8.5 Square Mile Area et Frog Pond et mettre en œuvre les activités du CSOP
4.2) Achever le projet C-111N Spreader Canal et les activités révisées
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2007
Montant total approuvé : 0 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2007**
Mission de l’UICN visant à définir des repères et des mesures correctives, avril 2006 ;
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2007
L’État partie a soumis son rapport sur les progrès accomplis dans la mise en œuvre des mesures correctives précitées le 1er février 2007. Le rapport donne aussi des indications sur les délais prévus pour mener à bien les différentes opérations. Les points essentiels sont :
a) La modification des régimes hydrologiques du Parc national des Everglades
Il y a eu d’importantes dotations budgétaires (253 millions de dollars EU) pour l’ensemble des projets de restauration de l’écosystème au cours de l’exercice fiscal 2007. Celles-ci permettront de poursuivre la construction du projet Modified Water Deliveries (Mod/Waters) visant à restaurer les flux des eaux dans le parc. Elles aideront aussi à financer des travaux de restauration ponctuels dans le Parc national des Everglades. L’arme du génie de l’Armée de Terre des États-Unis poursuit ses efforts visant à augmenter les flux d’eau déversés dans Shark Slough, le plus grand bassin versant du parc. Les estimations relatives au coût des aménagements restant à exécuter dans le cadre du projet Mod/Waters ont été portées à 196 millions de dollars EU depuis le rapport d’état de 1996. L’État partie estime que les sommes consacrées au financement de ces travaux sont suffisantes pour achever les trois mesures correctives prévues (1.1, 1.2 ; 1.3) d’ici à 2011.
b) Développement des zones urbaines et agricoles adjacentes
Une série de travaux de restauration hydrologique ont été entrepris dans les bassins versants de Taylor Slough et Eastern Panhandle afin de rétablir un régime de flux d’eau plus naturels à Taylor Slough et dans le nord-est de la baie de Floride. L’arme du génie a révisé le plan C-111 et recommandé une série de mesures propres à maintenir les niveaux de protection contre les inondations actuellement autorisés pour les zones agricoles adjacentes tout en limitant les déperditions d’eaux souterraines provenant des zones humides du bien. En 2006, la majorité des aménagements prévus dans le cadre du projet C-111 a été réalisée, malgré le retard enregistré dans la construction de la zone de retenue centrale en raison d’un échange de parcelles requis entre le National Parks Service (NPS) et le South Florida Water Management District. Cet échange de terres a été mené à bien en 2006 et l’exécution de toutes les mesures correctives restantes (2.1 ; 2.2 ; 2.3) doit être finalisée en novembre 2011.
La majeure partie du parc s’étend dans le comté de Miami-Dade. Le taux de croissance démographique a été estimé à plus de 3 % dans le comté de South Miami-Dade qui, selon les prévisions, devrait compter 600 000 nouveaux résidents d’ici 2025 et 1,2 million en 2050. Jusqu’à maintenant le développement intensif des zones résidentielles s’est largement confiné à une limite d’urbanisation (UDB). Le plan actuel prévoit de placer toutes les nouvelles unités d’habitation en projet dans le périmètre de l’UDB et 60 % des nouvelles unités d’habitation dans l’UDB après 2026, afin de préserver le reste des zones humides, des terres agricoles et des espaces libres du comté. Ces propositions sont consignées dans une étude du bassin hydrographique de South Miami-Dade, dont la finalisation est prévue en 2007.
Le développement de l’étude du bassin hydrographique est considéré comme une importante initiative. L’UICN recommande que l’UDB ne soit pas étendue et que des recommandations soient adoptées de manière à protéger l’UBD dans le comté de Miami-Dade et de minimiser l’impact des pressions d’urbanisation qui s’exercent dans le sud-ouest de la Floride sur le Parc national des Everglades. La maximalisation des espaces libres et des terres agricoles qui jouxtent le Parc national des Everglades est d’autant plus importante qu’elle réduira la pression pour continuer à abaisser le niveau des eaux du canal, assurant ainsi une meilleure protection des zones humides et des habitats naturels du parc.
c) Seuils de concentration en phosphore des eaux de ruissellement agricoles et urbaines
Des seuils de réduction intermédiaires et à long terme de la concentration en phosphore des eaux qui se déversent dans Shark River Slough et Taylor Slough/Coastal Basins du Parc national des Everglades ont été fixés, avec une mise en conformité à long terme requise au 31 décembre 2006. Les activités régulières de suivi et de présentation de rapports continuent de montrer une tendance générale à la réduction de la concentration en phosphore des eaux déversées dans les Everglades. La qualité des eaux qui pénètrent aujourd’hui dans le secteur de Taylor Slough et Coastal Basins (mesure corrective 3.1) est bien en deçà du seuil à long terme. Toutefois, les données récentes indiquent que les flux d’eau déversés dans le Parc national des Everglades à Shark River Slough sont extrêmement proches et dépassent même les seuils de concentration en phosphore à long terme.
Il convient de poursuivre les aménagements destinés à améliorer la qualité des eaux qui pénètrent dans le Parc national des Everglades, en particulier à Shark River Slough.
d) Protection et gestion de la baie de Floride
L’expansion du développement le long de la partie inférieure de la côte orientale de la Floride a abouti à une diversion massive des eaux de pluie dans l’océan Atlantique et au-delà de la partie méridionale des Everglades. Ces diversions ont réduit l’apport d’eau douce dans la baie de Floride, ce qui a contribué à augmenter la salinité, notamment près de l’enfoncement du littoral proche de la baie de Floride centrale. Les plans destinés à augmenter les flux d’eau dans la baie de Floride et à améliorer la qualité et la répartition dans le temps et dans l’espace des eaux qui pénètrent dans la baie sont axés sur l’amélioration de la gestion de l’eau à Taylor Slough. Ces plans se concentrent sur la réalisation des projets C-111 (4.1 ; 4.2) qui devrait s’achever en 2012.
L’UICN recommande de continuer à surveiller attentivement l’impact de ces activités sur la qualité et la salinité de l’eau dans la baie de Floride. L’UICN note aussi la nécessité de porter une attention constante à la gestion et à la réduction du nombre et de l’impact des plaisanciers dans la baie de Floride, dans le cadre du processus de planification de la gestion générale du parc.
Des progrès sont constatés au niveau de l’exécution du Comprehensive Everglades Restoration Plan (CERP) adopté en 2000 et de la mise en œuvre des mesures correctives adoptées comme repères par le Comité du patrimoine mondial en 2006. Le CERP est le projet de restauration environnementale le plus important jamais engagé dans le monde ; il a pour but de rétablir les flux d’eau naturels qui alimentent l’ensemble de l’écosystème des Everglades. Sa mise en œuvre nécessitera 30 à 40 ans et son coût est actuellement estimé à 10,5 milliards de dollars EU. Il faut ajouter à cela une enveloppe de 1,1 milliard de dollars EU pour la dépollution des Everglades.
Il sera important de continuer à surveiller l’impact des travaux de restauration sur le statut de la valeur universelle exceptionnelle du bien, y compris des espèces clés du Parc national des Everglades, comme les populations de moineaux du Cap Sable, de tantales et de lamantins. L’établissement de repères associés à la VUE devrait servir à évaluer la bonne exécution des mesures correctives préconisées pour ce bien.
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2007
31 COM 7A.12
Parc national des Everglades (États-Unis d’Amérique) (N 76)
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC-07/31.COM/7A,
- Rappelant la décision 30 COM 7A.14, adoptée à sa 30e session (Vilnius 2006),
- Félicite l'État partie pour ses efforts et les investissements considérables en faveur de la restauration et de la conservation du Parc national des Everglades;
- Note les progrès accomplis dans la mise en œuvre des mesures correctives adoptées par le Comité à sa 30e session (Vilnius, 2006);
- Engage l'État partie à poursuivre sa mobilisation en faveur de la restauration et de la conservation du bien et à dégager les moyens financiers nécessaires à la mise en œuvre intégrale des activités associées au CERP (Comprehensive Everglades Restoration Plan);
- Demande à l'État partie, en concertation avec le Centre du patrimoine mondial et l'UICN, d'établir un projet de déclaration sur l'état de conservation souhaité du bien, fondé sur sa valeur universelle exceptionnelle;
- Demande aussi à l'État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial avant le 1er février 2008 un rapport actualisé sur l'avancement de la restauration et la conservation du bien, y compris sur les progrès accomplis dans la mise en œuvre des mesures correctives, pour examen par le Comité à sa 32e session en 2008;
- Décide de retirer le Parc national des Everglades (États-Unis d'Amérique) de la Liste du patrimoine mondial en péril.
31 COM 8C.3
Mise à jour de la liste du Patrimoine Mondial en péril - retrait - Palais royaux d'Abomey, Parc national des Everglades, Réserve de la biosphère Río Plátano, Vallée de Kathmandu
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Faisant suite à l'examen des rapports sur l'état de conservation des biens inscrits sur la Liste du patrimoine mondial en péril (WHC-07/31.COM/7A, WHC-07/31.COM/7A.Add; WHC-07/31.COM/7A.Add.2 et WHC-07/31.COM/7A.Add.3),
2. Décide de retirer les biens suivants de la Liste du patrimoine mondial en péril:
- Bénin, Palais royaux d'Abomey (décision : 31 COM 7A.14)
- États-Unis d'Amérique, Parc national des Everglades (décision : 31 COM 7A.12)
- Honduras, Réserve de la biosphère Río Plátano (décision : 31 COM 7A.13)
- Népal, Vallée de Kathmandu (décision : 31 COM 7A.23)
Projet de décision : 31 COM 7A.12
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le document WHC-07/31.COM/7A,
2. Rappelant la décision 30 COM 7A.14, adoptée à sa 30e session (Vilnius 2006),
3. Félicite l’État partie pour ses efforts et investissements considérables en faveur de la restauration et de la conservation du Parc national des Everglades ;
4. Note les progrès accomplis dans la mise en œuvre des mesures correctives adoptées par le Comité à sa 30e session (Vilnius, 2006), qui guideront les décisions quant à un retrait éventuel du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril, ainsi que les délais proposés par l’État partie ;
5. Encourage l’État partie à poursuivre sa mobilisation en faveur de la restauration et de la conservation du bien et à dégager les moyens financiers nécessaires à la mise en œuvre intégrale des activités associées au CERP (Comprehensive Everglades Restoration Plan) ;
6. Demande à l’État partie, en concertation avec le Centre du patrimoine mondial et l’UICN, de définir pour le bien des repères fondés sur sa valeur universelle exceptionnelle ;
7. Demande aussi à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial d’ici au 1er février 2008 un rapport actualisé sur l’avancement de la restauration et la conservation du bien, y compris les progrès accomplis dans la mise en œuvre des mesures correctives, pour examen par le Comité à sa 32e session en 2008 ;
8. Décide de maintenir le Parc national des Everglades (États-Unis d’Amérique) sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.