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Réserve naturelle intégrale du mont Nimba

Côte d'Ivoire, Guinée
Facteurs affectant le bien en 2021*
  • Activités illégales
  • Exploitation minière
  • Identité, cohésion sociale, modifications de la population locale / des communautés
  • Infrastructures de transport de surface
  • Modification du régime des sols
  • Ressources financières
  • Ressources humaines
  • Système de gestion/plan de gestion
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • exploitation minière
  • afflux de réfugiés
  • empiètement agricole
  • déforestation
  • braconnage
  • capacités de gestion insuffisantes
  • manque de ressources
  • coopération transfrontalière défaillante
  • construction d’une route
Menaces pour lesquelles le bien a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en péril
  • Concession pour l'exploitation de minerai de fer dans l'enceinte du bien, en Guinée
  • Afflux d'un grand nombre de réfugiés en provenance du Libéria dans et autour de la réserve
  • Insuffisance de structure institutionnelle 
Etat de conservation souhaité pour le retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril
En cours de rédaction
Mesures correctives pour le bien
Calendrier pour la mise en œuvre des mesures correctives

En cours d'identification

Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2021

Montant total accordé : 25 282 dollars EU du Fonds de Réponse Rapide en janvier 2012 (voir page https://whc.unesco.org/fr/actualites/830/),  31 214 dollars EU du Fonds du gouvernement chinois en faveur de la sauvegarde du patrimoine mondial en Afrique (https://whc.unesco.org/fr/280/?id=1058&&)

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2021
Demandes approuvées : 22 (de 1981-2019)
Montant total approuvé : 540 649 dollars E.U.
2019 Elaboration de cartes à haute résolution à partir des ... (Approuvé)   28 061 dollars E.U.
2015 Appui à la capitalisation des acquis du programme de ... (Approuvé)   27 000 dollars E.U.
2014 Protection de la biodiversité de la Réserve naturelle ... (Approuvé)   20 366 dollars E.U.
2010 Atelier international bipartite sur la gestion durable ... (Approuvé)   30 000 dollars E.U.
2002 Mount Nimba Biodiversity Conservation project (Approuvé)   30 000 dollars E.U.
2001 Training workshop for awarenes raising on the Mount ... (Approuvé)   10 000 dollars E.U.
2001 Réunion tripartite Guinée-Côte d'Ivoire-Libéria sur les ... (Approuvé)   20 000 dollars E.U.
2000 Evaluation mission to mount Nimba World Heritage site ... (Approuvé)   30 000 dollars E.U.
1997 Purchase of hydrological and meteorological equipment ... (Approuvé)   19 840 dollars E.U.
1995 Establishment of an administrative centre for Mount ... (Approuvé)   18 000 dollars E.U.
1993 Equipment and experts service for Mount Nimba (Approuvé)   45 000 dollars E.U.
1993 Financial contribution for consultancies and other ... (Approuvé)   30 000 dollars E.U.
1993 Consultancies and other services necessary for setting ... (Approuvé)   30 000 dollars E.U.
1992 Organization of an interdisciplinary mission to ... (Approuvé)   35 000 dollars E.U.
1992 Organization of a technical meeting for authorities of ... (Approuvé)   19 500 dollars E.U.
1989 Purchase of an all terrain vehicle for Mount Nimba (Approuvé)   20 000 dollars E.U.
1988 Consultancy mission and meeting for preparing ... (Approuvé)   15 000 dollars E.U.
1986 Equipment for Mount Nimba Reserve (Approuvé)   6 500 dollars E.U.
1983 Financial contribution to a seminar/workshop on the ... (Approuvé)   22 000 dollars E.U.
1983 Consultant services to prepare requests for technical ... (Approuvé)   6 082 dollars E.U.
1982 Financial contribution to a tripartite meeting (Guinea, ... (Approuvé)   8 000 dollars E.U.
1981 Equipment for Mount Nimba (Approuvé)   70 300 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2021**

Octobre/novembre 1988 : mission Centre du patrimoine mondial ; 1993 : mission conjointe Centre du patrimoine mondial/UICN ; 1994 : mission UICN ; 2000 : mission Centre du patrimoine mondial ; 2007 : mission conjointe Centre du patrimoine mondial/UICN en Guinée ; 2008 : mission conjointe Centre du patrimoine mondial/UICN en Côte d’Ivoire ; 2013 : mission conjointe Centre du patrimoine mondial/UICN ; Janvier 2019 : Mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/UICN

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2021

Le 1er février 2020, les États parties de la Côte d’Ivoire et de la Guinée ont soumis un rapport conjoint sur l’état de conservation du bien et des informations additionnelles le 30 janvier 2021, tous disponibles à http://whc.unesco.org/fr/list/155/documents, et qui fournissent les informations suivantes :

  • Le processus d’élaboration de la carte actualisée à haute résolution des limites du bien en Côte d’ivoire a débuté mi-2020 ;
  • Le Programme d’Appui pour la Préservation des écosystèmes Forestiers du Mont Nimba (PAPFor) financé par la Commission européenne contribuera à partir de janvier 2021 au renforcement des capacités opérationnelles de l’Office ivoirien des parcs et réserves (OIPR) et du Centre de gestion de l'environnement des monts Nimba et Simandou (CEGENS) tout en garantissant une implication des communautés riveraines dans la gestion du bien ;
  • La création d’une zone tampon n’ayant pas été clairement définie par la législation ivoirienne, une zone périphérique constituée des forêts communautaires a été établie et fait l’objet d’un suivi par l’OIPR ;
  • Un système de suivi écologique développé et harmonisé à l’échelle du bien est mis en œuvre depuis décembre 2019 pour assurer le suivi des espèces caractéristiques de la valeur universelle exceptionnelle (VUE). En Guinée, un appui de la Commission allemande pour l'UNESCO a permis de poursuivre les activités de surveillance et de suivi écologique pendant la pandémie de COVID-19 ;
  • Des patrouilles mixtes de surveillance ont été organisées par les deux États parties. Des braconniers ont été appréhendés en Guinée, leurs armes de chasse ont été saisies, et des campements de braconniers ont été détruits ;
  • Une 1ère version du plan d’aménagement et de gestion du bien est disponible uniquement en Côte d’Ivoire, mais reste en attente de validation;
  • En Guinée, les occupants de la forêt de Déré ont été évacués et des activités de restauration écologiques des zones dégradées ainsi que des séances de sensibilisation ont été organisées ;
  • Parallèlement aux réflexions en cours dans le cadre du PAPFor pour le financement durable du bien, la Côte d’Ivoire a engagé des actions pour la création d’un guichet au niveau de la Fondation pour les parcs et réserves de Côte d’Ivoire (FPRCI) ;
  • Les indicateurs pour une proposition d’État de conservation souhaité en vue du retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril (DSOCR) ont été définis par les Etats parties à la suite d’un atelier organisé par le Centre du patrimoine mondial en janvier 2021, avec les Fonds du gouvernement chinois en faveur de la sauvegarde du patrimoine mondial en Afrique. D’importants progrès ont été réalisés dans la mise en œuvre des mesures correctives.

En septembre 2019, le projet minier de la Société des mines de fer de Guinée (SMFG) d’exploitation du gisement de fer du mont Nimba a été repris par High Power Exploration (HPX), qui a établi un calendrier ambitieux pour développer le projet. Une étude d'impact environnemental et social (EIES) du projet est actuellement en cours. Suite à une demande de la SMFG et du CEGENS au Centre du patrimoine mondial et à l’UICN pour obtenir des conseils techniques pour la réalisation de l’EIES, un expert indépendant a été suggéré par l’UICN pour fournir des conseils techniques sur le processus. Un examen technique indépendant de l'EIES sera entrepris. Le 2 septembre 2019, le Centre du patrimoine mondial a envoyé une correspondance à l'État partie de la Guinée concernant l'octroi d'un nouveau permis minier d'exploration à la société Gui-Appro autorisant des opérations dans les zones de Lola et N'zérékoré à proximité du bien. Aucune réponse n'a été reçue à ce jour. Le 16 avril 2020, le Centre du patrimoine mondial a reçu les termes de référence pour l’actualisation de l’EIES du projet d’exploitation du minerai de fer de la Société Zali Mining auxquels il a fourni, avec l’UICN, des recommandations techniques.

La découverte d’une nouvelle espèce endémique de chauve-souris Myotis nimbaensis a été annoncée en janvier 2021. Une autre espèce endémique de chauve-souris Hipposideros lamottei était déjà connue au sein du bien.

Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2021

Le renforcement de la coopération transfrontalière entre les deux pays ayant abouti à l’organisation de patrouilles conjointes de surveillance et à l’harmonisation du système de suivi écologique à l’échelle du bien, est accueilli favorablement. A ce stade, les données de ce suivi écologique conjoint sont partiellement disponibles et les efforts pour améliorer le suivi des espèces caractéristiques de la VUE doivent être poursuivis. Aussi, avec la persistance du braconnage, il est recommandé de renforcer cette coopération pour réduire les menaces qui pèsent sur le bien. La découverte d’une nouvelle espèce endémique de chauve-souris témoigne encore de la biodiversité exceptionnelle du mont Nimba, caractérisé par un endémisme prononcé.

La soumission d’une proposition de DSOCR est positive et l’UICN examinera la soumission en collaboration avec le Centre du patrimoine mondial pour examen par le Comité lors de sa 45e session. Dans ce cadre, le lancement du PAPFor contribuera à l’amélioration de l’efficacité de la gestion du bien et il est recommandé que le Comité demande aux États parties de s’assurer que ce programme priorise l’atteinte des indicateurs du DSOCR et la poursuite de la mise en œuvre des mesures correctives.

Le développement du plan de gestion pour la partie guinéenne est encourageant et tous les plans de gestion devraient être finalisés. L’absence d’une zone tampon en Côte d’ivoire demeure préoccupante. Cependant, les alternatives envisagées par l’OIPR sont accueillies favorablement et il est recommandé que les forêts à proximité du bien soient désignées officiellement comme une zone tampon selon la procédure des modifications mineures des limites en référence aux paragraphes 107 et 164 des Orientations. Par ailleurs, le suivi des forêts communautaires doit être renforcé afin que leurs objectifs de gestion soient compatibles avec la gestion du bien. Aussi, la carte actualisée à haute résolution des limites du bien doit être finalisée et soumise au Centre du patrimoine mondial dès que possible.

Il est regrettable qu’aucune information n’ait été fournie sur les mesures d’atténuation des impacts du projet de bitumage de la route Danané – Lola, qui traverse la zone tampon du bien dans sa partie guinéenne. Il est recommandé que le Comité demande à la Guinée de mettre en œuvre toutes les dispositions du plan de gestion environnementale et sociale des impacts du projet.

Le Centre du patrimoine mondial et l’UICN restent très préoccupés par les impacts potentiels individuels et cumulatifs des projets miniers en Guinée. Il est regrettable qu’aucune suite n’ait été accordée à la correspondance du 2 septembre 2019 concernant l'octroi d'un nouveau permis minier d'exploration à proximité du bien et que l’EIES de la société SAMA Resources n’ait pas été soumise au Centre du patrimoine mondial pour examen par l’UICN. Le rapport ne fournit également aucune information sur l’état actuel de la concession de Zali Mining et du certificat environnemental obtenu par cette société, bien que lors de la rencontre d’août 2019, l’Etat partie de la Guinée ait mentionné que le certificat ne serait plus valide. En ce qui concerne la mise à jour de l'EIES pour le projet minier de Zali, il est recommandé que les termes de référence soient révisés pour s'assurer que l'EIES soit réalisée en accord avec la Note Consultative de l’UICN sur l’évaluation environnementale. Par ailleurs, le processus d’élaboration de l'EIES pour le projet minier SMFG est noté. Considérant l’impact potentiel de ce projet sur la VUE du bien, il est important que l'EIES soit réalisée selon les normes internationales les plus élevées et que le Comité réitère sa demande pour une évaluation indépendante de l’EIES dès que celle-ci sera disponible avant toute décision d'approbation du projet y compris la délivrance d’un certificat de conformité environnementale à la SMFG.

La multiplication des permis miniers autour du bien demeure très préoccupante et il est recommandé qu’aucun nouveau permis d’exploration ou d’exploitation minière située à proximité du bien ne soit accordé sans qu’une étude d’impact environnemental stratégique ne soit réalisée afin d’évaluer les impacts sur la VUE du bien, y compris les effets cumulatifs de ces projets.

Finalement, il est recommandé que le Comité maintienne le bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril.

Décisions adoptées par le Comité en 2021
44 COM 7A.40
Réserve naturelle intégrale du Mont Nimba (Côte d'Ivoire / Guinée) (N 155bis)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/21/44.COM/7A.Add,
  2. Rappelant la décision 43 COM 7A.6, adoptée lors de sa 43esession (Bakou, 2019),
  3. Félicitant les États parties pour leurs efforts dans le renforcement de la coopération transfrontalière qui s’est traduit par la mise en place d’un système conjoint de suivi écologique et l’organisation de patrouilles conjointes de surveillance, les encourage à renforcer cette coopération pour réduire les menaces qui pèsent actuellement sur le bien et poursuivre les efforts pour améliorer le suivi des espèces caractéristiques de la valeur universelle exceptionnelle (VUE) et finaliser un plan de gestion pour l'ensemble du bien ;
  4. Salue la découverte en 2021 d’une nouvelle espèce endémique de chauve-souris Myotis nimbaensis, témoignant ainsi de l’endémisme prononcé du bien ;
  5. Apprécie le soutien des bailleurs, en particulier la Commission européenne, le Fonds du gouvernement chinois en faveur de la sauvegarde du patrimoine mondial en Afrique, la Commission allemande pour l'UNESCO et des partenaires techniques pour leur appui à la conservation du bien et demande aux États parties de la Côte d’Ivoire et de la Guinée de s’assurer que ces différents projets/programmes priorisent la mise en œuvre des mesures correctives ;
  6. Rappelle l’importance de disposer d’une zone tampon (ou une mesure équivalente) fonctionnelle autour du bien en Côte d’Ivoire et demande également à l’État partie de la Côte d’Ivoire de désigner une telle zone suivant les procédures des Orientations et de renforcer le suivi des forêts communautaires autour du bien, tout en s’assurant que leurs objectifs de gestion soient compatibles avec la gestion du bien, et de soumettre dès que possible la carte actualisée à haute résolution des limites du bien au Centre du patrimoine mondial ;
  7. Demande en outre à l’État partie de la Guinée de fournir des informations détaillées sur les mesures prises pour atténuer les impacts causés par le bitumage de la route Danané – Lola, qui traverse la zone tampon du bien dans sa partie guinéenne conformément aux dispositions du plan de gestion environnementale et sociale des impacts du projet ;
  8. Prend note de la reprise des activités du projet proposé d’exploitation du gisement de fer du mont Nimba par la Société des mines de fer de Guinée (SMFG) ainsi que de sa volonté de réaliser une évaluation d’impact environnemental et social (EIES) du projet proposé conformément à la Note consultative de l’UICN sur le patrimoine mondial et la soumettre à un examen technique indépendant, et réitère sa demande à l'État partie de garantir que :
    1. l’EIES sera réalisée conformément aux standards internationaux les plus élevés, soumise à une évaluation indépendante et experte, et en étroite consultation avec toutes les parties prenantes clés,
    2. l’EIES qualifie et quantifie les effets potentiels du projet sur la VUE du bien, à chaque phase de son cycle, y compris de construction et d’exploitation, en tenant compte des impacts synergiques et collatéraux liés aussi à la transformation sur place du minerai et à son transport, ainsi qu’aux changements socio-économiques à en attendre,
    3. l’EIES devra être soumise au Centre du patrimoine mondial pour examen par l’UICN avant toute décision d'approbation du projet et la délivrance d’un certificat de conformité environnementale à la Société ;
  9. Réitère sa vive préoccupation quant à la délivrance d’un certificat de conformité environnementale et d’un permis d’exploitation à la société Zali Mining SA (ex West Africa Exploration) pour le bloc minier immédiatement adjacent au bien, en l'absence d'EIES appropriée, et prie instamment l’État partie de la Guinée de confirmer l’annulation de ce certificat de conformité environnementale et le permis d’exploitation octroyé et que l’EIES sera entreprise conformément à la Note consultative de l’UICN sur le patrimoine mondial avant toute décision d'approbation du projet ;
  10. Exprimant sa plus vive inquiétude quant à la multiplication des permis miniers autour du bien, notamment l’octroi d’un nouveau permis minier d'exploration à la société Gui-Appro, et les impacts cumulatifs potentiels de l'exploitation minière sur la VUE du bien, demande par ailleurs à l’État partie de la Guinée qu’aucun nouveau permis d’exploration ou d’exploitation minière située autour du bien ne soit accordé sans réaliser une étude d’impact environnemental stratégique et la soumettre pour avis préalable au Centre du patrimoine mondial et pour examen par l’UICN afin d’évaluer les impacts, y compris synergiques de ces projets ;
  11. Réitère sa position sur le fait que l’exploration ou l’exploitation minière est incompatible avec le statut de patrimoine mondial, politique soutenue par la déclaration de position du Conseil international des mines et métaux (CIMM) de ne pas entreprendre de telles activités dans les biens du patrimoine mondial ;
  12. Prend note de la soumission par les États parties d’une proposition d’État de conservation souhaité en vue du retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril (DSOCR) développée lors de la mission de 2019 et mise à jour en 2021, et prend également note que ce document sera revu par l’UICN en collaboration avec le Centre du patrimoine mondial pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 45e session ;
  13. Demande enfin aux États parties de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2022, un rapport conjoint actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 45e session ;
  14. Décide de maintenir la Réserve naturelle intégrale du mont Nimba (Côte d'Ivoire, Guinée) sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
44 COM 8C.2
Mise à jour de la Liste du patrimoine mondial en péril (biens maintenus)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné les rapports sur l’état de conservation des biens inscrits sur la Liste du patrimoine mondial en péril (WHC/21/44.COM/7A, WHC/21/44.COM/7A.Add, WHC/21/44.COM/7A.Add.2, WHC/21/44.COM/7A.Add.2.Add),
  2. Décide de maintenir les biens suivants sur la Liste du patrimoine mondial en péril :
  • Afghanistan, Paysage culturel et vestiges archéologiques de la vallée de Bamiyan (décision 44 COM 7A.28)
  • Afghanistan, Minaret et vestiges archéologiques de Djam (décision 44 COM 7A.29)
  • Autriche, Centre historique de Vienne, (décision 44 COM 7A.32)
  • Bolivie (État plurinational de), Ville de Potosí (décision 44 COM 7A.35)
  • Côte d'Ivoire / Guinée, Réserve naturelle intégrale du mont Nimba (décision 44 COM 7A.40)
  • Égypte, Abou Mena (décision 44 COM 7A.5)
  • États-Unis d'Amérique, Parc national des Everglades (décision 44 COM 7A.54)
  • Honduras, Réserve de la Biosphère Río Plátano (décision 44 COM 7A.55)
  • Îles Salomon, Rennell Est (décision 44 COM 7A.53)
  • Indonésie, Patrimoine des forêts tropicales ombrophiles de Sumatra (décision 44 COM 7A.52)
  • Iraq, Assour (Qal'at Cherqat) (décision 44 COM 7A.6)
  • Iraq, Hatra (décision 44 COM 7A.7)
  • Iraq, Ville archéologique de Samarra (décision 44 COM 7A.8)
  • Vieille ville de Jérusalem et ses remparts (site proposé par la Jordanie) (décision 44 COM 7A.10)
  • Kenya, Parcs nationaux du Lac Turkana (décision 44 COM 7A.47)
  • Libye, Ancienne ville de Ghadamès (décision 44 COM 7A.14)
  • Libye, Site archéologique de Cyrène (décision 44 COM 7A.11)
  • Libye, Site archéologique de Leptis Magna (décision 44 COM 7A.12)
  • Libye, Site archéologique de Sabratha (décision 44 COM 7A.13)
  • Libye, Sites rupestres du Tadrart Acacus (décision 44 COM 7A.15)
  • Madagascar, Forêts humides de l’Atsinanana (décision 44 COM 7A.48)
  • Mali, Tombeau des Askia (décision 44 COM 7A.3)
  • Mali, Tombouctou (décision 44 COM 7A.2)
  • Mali, Villes anciennes de Djenné (décision 44 COM 7A.1)
  • Mexique, Îles et aires protégées du Golfe de Californie (décision 44 COM 7B.56)
  • Micronésie (États fédérés de), Nan Madol : centre cérémoniel de la Micronésie orientale (décision 44 COM 7A.30)
  • Niger, Réserves naturelles de l'Aïr et du Ténéré (décision 44 COM 7A.49)
  • Ouganda, Tombes des rois du Buganda à Kasubi (décision 44 COM 7A.4)
  • Ouzbékistan, Centre historique de Shakhrisyabz (décision 44 COM 7A.31)
  • Palestine, Palestine : pays d’olives et de vignes – Paysage culturel du sud de Jérusalem, Battir (décision 44 COM 7A.17)
  • Palestine, Vieille ville d’Hébron/Al-Khalil (décision 44 COM 7A.16)
  • Panama, Fortifications de la côte caraïbe du Panama : Portobelo, San Lorenzo (décision 44 COM 7A.36)
  • Pérou, Zone archéologique de Chan Chan (décision 44 COM 7A.37)
  • République arabe syrienne, Ancienne ville d'Alep (décision 44 COM 7A.18)
  • République arabe syrienne, Ancienne ville de Bosra (décision 44 COM 7A.19)
  • République arabe syrienne, Ancienne ville de Damas (décision 44 COM 7A.20)
  • République arabe syrienne, Villages antiques du Nord de la Syrie (décision 44 COM 7A.21)
  • République arabe syrienne, Crac des Chevaliers et Qal’at Salah El-Din (décision 44 COM 7A.22)
  • République arabe syrienne, Site de Palmyre (décision 44 COM 7A.23)
  • République centrafricaine, Parc national du Manovo-Gounda St Floris (décision 44 COM 7A.39)
  • République démocratique du Congo, Parc national de la Garamba (décision 44 COM 7A.41)
  • République démocratique du Congo, Parc national de Kahuzi-Biega (décision 44 COM 7A.42)
  • République démocratique du Congo, Réserve de faune à okapis (décision 44 COM 7A.43)
  • République démocratique du Congo, Parc national des Virunga (décision 44 COM 7A.45)
  • République-Unie de Tanzanie, Réserve de gibier de Selous (décision 44 COM 7A.51)
  • Sénégal, Parc national du Niokolo-Koba (décision 44 COM 7A.50)
  • Serbie, Monuments médiévaux au Kosovo (décision 44 COM 7A.33)
  • Venezuela (République bolivarienne du), Coro et son port (décision 44 COM 7A.38)
  • Yémen, Ville historique de Zabid (décision 44 COM 7A.25)
  • Yémen, Vieille ville de Sana’a (décision 44 COM 7A.26)
  • Yémen, Ancienne ville de Shibam et son mur d'enceinte (décision 44 COM 7A.27)
Projet de décision : 44 COM 7A.40

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/21/44.COM/7A.Add,
  2. Rappelant la décision 43 COM 7A.6, adoptée lors de sa 43esession (Bakou, 2019),
  3. Félicitant les États parties pour leurs efforts dans le renforcement de la coopération transfrontalière qui s’est traduit par la mise en place d’un système conjoint de suivi écologique et l’organisation de patrouilles conjointes de surveillance, les encourage à renforcer cette coopération pour réduire les menaces qui pèsent actuellement sur le bien et poursuivre les efforts pour améliorer le suivi des espèces caractéristiques de la valeur universelle exceptionnelle (VUE) et finaliser un plan de gestion pour l'ensemble du bien ;
  4. Salue la découverte en 2021 d’une nouvelle espèce endémique de chauve-souris Myotis nimbaensis, témoignant ainsi de l’endémisme prononcé du bien ;
  5. Apprécie le soutien des bailleurs, en particulier la Commission européenne, le Fonds du gouvernement chinois en faveur de la sauvegarde du patrimoine mondial en Afrique, la Commission allemande pour l'UNESCO et des partenaires techniques pour leur appui à la conservation du bien et demande aux États parties de la Côte d’Ivoire et de la Guinée de s’assurer que ces différents projets/programmes priorisent la mise en œuvre des mesures correctives ;
  6. Rappelle l’importance de disposer d’une zone tampon (ou une mesure équivalente) fonctionnelle autour du bien en Côte d’Ivoire et demande également à l’État partie de la Côte d’Ivoire de désigner une telle zone suivant les procédures des Orientations et de renforcer le suivi des forêts communautaires autour du bien, tout en s’assurant que leurs objectifs de gestion soient compatibles avec la gestion du bien, et de soumettre dès que possible la carte actualisée à haute résolution des limites du bien au Centre du patrimoine mondial ;
  7. Demande en outre à l’Etat partie de la Guinée de fournir des informations détaillées sur les mesures prises pour atténuer les impacts causés par le bitumage de la route Danané – Lola, qui traverse la zone tampon du bien dans sa partie guinéenne conformément aux dispositions du plan de gestion environnementale et sociale des impacts du projet ;
  8. Prend note de la reprise des activités du projet proposé d’exploitation du gisement de fer du mont Nimba par la Société des mines de fer de Guinée (SMFG) ainsi que de sa volonté de réaliser une évaluation d’impact environnemental et social (EIES) du projet proposé conformément à la Note consultative de l’UICN sur le patrimoine mondial et la soumettre à un examen technique indépendant, et réitère sa demande à l'État partie de garantir que :
    1. l’EIES sera réalisée conformément aux standards internationaux les plus élevés, soumise à une évaluation indépendante et experte, et en étroite consultation avec toutes les parties prenantes clés,
    2. l’EIES qualifie et quantifie les effets potentiels du projet sur la VUE du bien, à chaque phase de son cycle, y compris de construction et d’exploitation, en tenant compte des impacts synergiques et collatéraux liés aussi à la transformation sur place du minerai et à son transport, ainsi qu’aux changements socio-économiques à en attendre,
    3. l’EIES devra être soumise au Centre du patrimoine mondial pour examen par l’UICN avant toute décision d'approbation du projet et la délivrance d’un certificat de conformité environnementale à la Société ;
  9. Réitère sa vive préoccupation quant à la délivrance d’un certificat de conformité environnementale et d’un permis d’exploitation à la société Zali Mining SA (ex West Africa Exploration) pour le bloc minier immédiatement adjacent au bien, en l'absence d'EIES appropriée, et prie instamment l’État partie de la Guinée de confirmer l’annulation de ce certificat de conformité environnementale et le permis d’exploitation octroyé et que l’EIES sera entreprise conformément à la Note consultative de l’UICN sur le patrimoine mondial avant toute décision d'approbation du projet ;
  10. Exprimant sa plus vive inquiétude quant à la multiplication des permis miniers autour du bien, notamment l’octroi d’un nouveau permis minier d'exploration à la société Gui-Appro, et les impacts cumulatifs potentiels de l'exploitation minière sur la VUE du bien, demande par ailleurs à l’Etat partie de la Guinée qu’aucun nouveau permis d’exploration ou d’exploitation minière située autour du bien ne soit accordé sans réaliser une étude d’impact environnemental stratégique et la soumettre pour avis préalable au Centre du patrimoine mondial et pour examen par l’UICN afin d’évaluer les impacts, y compris synergiques de ces projets ;
  11. Réitère sa position sur le fait que l’exploration ou l’exploitation minière est incompatible avec le statut de patrimoine mondial, politique soutenue par la déclaration de position du Conseil international des mines et métaux (CIMM) de ne pas entreprendre de telles activités dans les biens du patrimoine mondial ;
  12. Prend note de la soumission par les États parties d’une proposition d’État de conservation souhaité en vue du retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril (DSOCR) développée lors de la mission de 2019 et mise à jour en 2021, et prend également note que ce document sera revu par l’UICN en collaboration avec le Centre du patrimoine mondial pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 45e session en 2022 ;
  13. Demande enfin aux États parties de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2022, un rapport conjoint actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 45e session en 2022 ;
  14. Décide de maintenir la Réserve naturelle intégrale du mont Nimba (Côte d'Ivoire, Guinée) sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
Année du rapport : 2021
Côte d'Ivoire Guinée
Date d'inscription : 1981
Catégorie : Naturel
Critères : (ix)(x)
Liste en péril (dates) : 1992-présent
Documents examinés par le Comité
Rapport de lʼÉtat partie sur lʼétat de conservation
Rapport (2020) .pdf
Proposé initialement pour examen en 2020
arrow_circle_right 44COM (2021)
Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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