Réserve naturelle intégrale du mont Nimba
Facteurs affectant le bien en 2003*
- Activités illégales
- Cadre juridique
- Chasse commerciale
- Chasse de subsistance
- Exploitation forestière/production de bois
- Exploitation minière
- Identité, cohésion sociale, modifications de la population locale / des communautés
- Pétrole/gaz
- Ressources financières
- Ressources humaines
- Système de gestion/plan de gestion
- Troubles civils
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
- Absence de Plan de gestion;
- Financements insuffisants;
- Braconnage;
- Nouvelle voie ferrée (problème résolu);
- Exploitation minière;
- Projet de réduction de la superficie de la zone protégée;
- Afflux de réfugiés venant du Liberia
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2003
Montant total approuvé : 435 222 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2003**
novembre 1988: juin-juillet 1992: visite de terrain par l'UNESCO; mai 1993: mission conjointe UNESCO/PNUD/UICN; 1994: 2nde mission d'expert; août-septembre 2000: mission d'expert avec le PNUD
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2003
Fin novembre 2002, le conflit armé en Côte d’ivoire s’est étendu à la partie ouest du pays, paralysant toute la région. Conservation International (CI) et Birdlife International, principaux partenaires du projet de conservation du Mont Nimba en Côte d’Ivoire, ont été forcés de se retirer de la zone en question et de suspendre leur travail dans la région. Qui plus est, en janvier 2003, la Commission européenne a suspendu son financement à la Côte d’Ivoire. En raison de l’instabilité régionale, le processus de coopération tri-nationale a été laissé en suspens.
Une proposition de programme de gestion à long terme de la Réserve de biosphère de Guinée, comprenant la partie guinéenne du site du patrimoine mondial, a été présentée au PNUD et au FEM et sera étudiée par le Conseil du FEM en mai 2003. Le programme comporte 5 volets différents harmonisés selon une approche de gestion de l’écosystème au niveau paysager. Le volet (I) traitera de la conservation de trois zones centrales, dont le site du patrimoine mondial, tandis que le volet (V) vise à renforcer la capacité du Centre de Gestion de l’Environnement des Monts Nimba (CEGEN) et à améliorer sa coopération avec d’autres partenaires de la région du Nimba. D’autres volets visent à promouvoir l’intensification agricole, améliorer l’élevage et la gestion de la faune sauvage ainsi que les conditions sanitaires dans les zones tampons et de transition de la Réserve de biosphère. Le financement demandé au FEM est de 3,66 millions de dollars E.U. Le PNUD-Guinée finalise actuellement le cofinancement des différents volets. Le cofinancement des volets (I) et (V) a été assuré par la compagnie d’exploitation minière et Fauna and Flora International (FFI) ; la Fondation des Nations Unies et plusieurs bailleurs de fonds bilatéraux ont été contactés pour fournir un financement complémentaire pour ces volets.
Du fait de la crise politique en Côte d’Ivoire et de l’aggravation des conditions de sécurité au Libéria, au moins 8000 réfugiés ont afflué vers les Monts Nimba, exerçant une énorme pression sur leurs ressources naturelles. Flora & Fauna International (FFI) craint qu’il ne faille attendre pour que le projet du FEM soit opérationnel et s’interroge sur sa capacité à pallier la situation d’urgence actuelle. La FFI fournit au CEGEN une somme de 10.000 dollars E.U. pour assurer la liaison avec les organismes humanitaires travaillant dans la région et essayer de réduire les impacts des réfugiés dans les zones centrales des Réserves, y compris dans la forêt de Dere. En 2003, le Fonds du patrimoine mondial a fourni au CEGEN une subvention de 30.000 dollars E.U. pour maintenir ses activités et lutter contre les menaces urgentes. Le CEGEN, le Centre du patrimoine mondial, la FFI et d’autres partenaires essaient rapidement d’obtenir un soutien pour traiter l’état de crise causé par la présence de réfugiés dans la Réserve.
L’UICN a tenu une réunion avec la compagnie minière BHP-Billiton à Gland le 11 octobre 2002, afin de discuter de la proposition de la compagnie de prospecter dans la région du Mont Nimba, riche en minerai de fer de grande qualité. L’UICN a été informée que même si la prospection révèle que l’opération est économiquement viable, aucune matière première ne sera probablement expédiée de la région avant dix ans. Selon les estimations, environ 600 millions de tonnes de minerai de fer seront exploitables au cours des trente ans à venir. Il a été noté qu’il n’existe pas de cartes géographiques précises du site et que la compagnie minière propose d’en établir pour présenter clairement les limites du site.
L’UICN a recommandé que BHP-Billiton transmette régulièrement et ponctuellement l’échange d’informations qu’elle effectue avec d’autres compagnies minières, le Centre et l’UICN, pour assurer la plus grande transparence possible de ses activités et processus. L’UICN estime que le Comité devrait encourager l’Etat guinéen à demander l’appui de l’UICN pour la préparation des études de base sur l’état de conservation du site, et à rester en consultation permanente avec l’UICN pendant tout le processus afin de garantir la protection des valeurs naturelles du site. Si BHP-Billiton effectue des activités de prospection et d’exploitation minière dans la région, il devra en faire des exemples de meilleures pratiques et travailler à soutenir le développement durable et l’exploitation responsable des ressources. La compagnie devrait aussi envisager de financer d’autres activités de conservation sur le site.
L’UICN :
Les nouvelles informations ci-dessus ont été fournies après accord entre l’UICN et le Centre du patrimoine mondial.
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2003
27 COM 7A.4
Réserve naturelle du Mont Nimba (Guinée/Côte d'Ivoire)
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Se déclare préoccupé que la crise politique en Côte d'Ivoire ait entraîné la suspension des opérations du projet de conservation de l'écosystème du Mont Nimba en Côte d'ivoire et ait forcé certaines des ONG partenaires à retirer leur personnel de la zone concernée ;
2. Félicite l'organisation Fauna and Flora International de son engagement à poursuivre la coopération avec l'État partie guinéen pour traiter la crise causée par la présence des réfugiés et mettre au point un projet de gestion à long terme ;
3. Félicite le Centre de Gestion de l'Environnement des Monts Nimba (CEGEN) de son rôle important en vue de favoriser et gérer la coopération internationale avec des partenaires appropriés dans le contexte actuel difficile, afin de protéger les valeurs naturelles de la Réserve naturelle intégrale du Mont Nimba ;
4. Invite le gouvernement du Libéria, ainsi que les autorités de la Côte d'Ivoire et de la Guinée, y compris le CEGEN, à coopérer avec le Centre, l'UICN, les ONG partenaires, le PNUD, les organisations humanitaires et les autres acteurs concernés, pour étudier tous les moyens de réduire au minimum les impacts, en particulier ceux causés par le mouvement incontrôlé des réfugiés dû au conflit en Côte d'Ivoire, ainsi que l'aggravation des conditions de sécurité au Libéria ;
5. Décide de maintenir la Réserve naturelle du Mont Nimba sur la Liste du patrimoine mondial en péril et d'examiner son état de conservation lors de sa 28e session en 2004.
27 COM 8B.2
Biens maintenus sur la Liste du patrimoine mondial en péril
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Faisant suite à l'examen des rapports sur l'état de conservation des biens inscrits sur la Liste du patrimoine mondial en péril (WHC-03/27.COM/7A),
2. Décide de maintenir les biens suivants sur la Liste du patrimoine mondial en péril :
- Minaret et vestiges archéologiques de Djam, Afghanistan (27 COM 7A.21)
- Butrint, Albanie (27 COM 7A.26 )
- Tipasa, Algérie (27 COM 7A.17)
- Palais royaux d'Abomey, Bénin (27 COM 7A.15)
- Angkor, Cambodge (27 COM 7A.22)
- Parc national du Manovo-Gounda St. Floris, République Centrafricaine (27 COM 7A.1)
- Réserve naturelle intégrale du mont Nimba, Guinée et Côte d'Ivoire (27 COM 7A.4)
- Parc national des Virunga, République démocratique du Congo (27 COM 7A.2)
- Parc national de la Garamba, République démocratique du Congo (27 COM 7A.2)
- Parc national de Kahuzi-Biega, République démocratique du Congo (27 COM 7A.2)
- Réserve de faune à Okapis, République démocratique du Congo (27 COM 7A.2)
- Parc national de la Salonga, République démocratique du Congo (27 COM 7A.2)
- Parc national Sangay, Equateur (27 COM 7A.13)
- Abou Mena, Egypte (27 COM 7A.18)
- Parc national du Simien, Ethiopie (27 COM 7A.3)
- Réserve de la biosphère Rio Platano, Honduras (27 COM 7A.14)
- Sanctuaire de faune de Manas, Inde (27 COM 7A.9)
- Ensemble monumental de Hampi, Inde (27 COM 7A.23)
- Vieille ville de Jérusalem et ses remparts (27 COM 7A.29)
- Tombouctou, Mali (27 COM 7A.16)
- Réserves naturelles de l'Aïr et du Ténéré, Niger (27 COM 7A.5)
- Fort de Bahla, Oman (27 COM 7A.19)
- Fort et jardins de Shalimar à Lahore, Pakistan (27 COM 7A.22)
- Zone archéologique de Chan Chan, Pérou (27 COM 7A.28)
- Rizières en terrasses des cordillères des Philippines, Philippines (27 COM 7A.25)
- Parc national des oiseaux du Djoudj, Sénégal (27 COM 7A.6)
- Parc national de l'Ichkeul, Tunisie (27 COM 7A.8)
- Monts Rwenzori, Ouganda (27 COM 7A.7)
- Parc national des Everglades, États-Unis d'Amérique (27 COM 7A.11)
- Ville de Zabid, Yémen (27 COM 7A.20)
Projet 27 COM 7 (a) 4:
« Le Comité du patrimoine mondial,
1. Se déclare préoccupé que la crise politique en Côte d’Ivoire ait entraîné la suspension des opérations du projet de conservation de l’écosystème du Mont Nimba en Côte d’ivoire et ait forcé certaines des ONG partenaires à retirer leur personnel de la zone concernée ;
2. Félicite l’organisation Fauna and Flora International de son engagement à poursuivre la coopération avec l’Etat partie guinéen pour traiter la crise causée par la présence des réfugiés et mettre au point un projet de gestion à long terme ;
3. Félicite le CEGEN de son rôle important en vue de favoriser et gérer la coopération internationale avec des partenaires appropriés dans le difficile contexte actuel difficile, afin de protéger les valeurs naturelles de la Réserve naturelle intégrale du Mont Nimba ;
4. Invite le gouvernement du Libéria, ainsi que les autorités de la Côte d’Ivoire et de la Guinée, y compris le CEGEN, à coopérer avec le Centre, l’UICN, les ONG partenaires, le PNUD, les organisations humanitaires et les autres acteurs concernés, pour étudier tous les moyens de réduire au minimum les impacts, en particulier ceux causés par le mouvement incontrôlé des réfugiés dû au conflit en Côte d’Ivoire, ainsi que l’aggravation des conditions de sécurité au Libéria ;
5. Décide de maintenir la Réserve naturelle du Mont Nimba sur la Liste du patrimoine mondial en péril. »
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.