Parc national du Niokolo-Koba
Facteurs affectant le bien en 2001*
- Activités illégales
- Exploitation minière
- Infrastructures de transport de surface
- Modification du régime des sols
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
- Projet de route;
- Braconnage;
- Problèmes de gestion;
- Prospection d'or
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2001
Montant total approuvé : 107 845 dollars E.U.
1991 | Purchase of 2 all-terrain vehicles to improve ... (Approuvé) | 45 000 dollars E.U. |
1990 | Consultancy services for environmental and ... (Approuvé) | 20 000 dollars E.U. |
1986 | Additional cost of radios ordered in 1985 for ... (Approuvé) | 6 196 dollars E.U. |
1985 | Purchase of 4 portable radios for protection programme ... (Approuvé) | 9 618 dollars E.U. |
1982 | Vehicles, camping equipment and radio communication ... (Approuvé) | 27 031 dollars E.U. |
Missions sur le bien jusqu'en 2001**
juillet 2001: mission de suivi Centre du patrimoine mondial/UICN
Information présentée au Bureau du Comité du patrimoine mondial en 2001
Précédents débats :
Dix-septième session du Comité du patrimoine mondial – paragraphe X.2
Vingt-quatrième session du Comité – paragraphe VIII.27 / Annexe X page 116.
Questions principales : Braconnage, transfert d'animaux (population d'élans de Derby menacée).
Nouvelles informations : L'Etat partie n'a pas encore répondu à la lettre du Centre datée du 8 décembre 2000 l'informant de la préoccupation exprimée par la vingt-quatrième session extraordinaire du Bureau au sujet des projets signalés de transfert d'animaux – y compris d'élans de Derby – provenant du site du patrimoine mondial. De plus, l'Etat partie n'a pas encore invité de mission de suivi à se rendre sur le site comme l'avait demandé le Bureau. L'UICN fait état de la préoccupation qu'ont causée la capture et le retrait de spécimens de faune sauvage du Parc national du Niokolo-Koba. C'est ainsi qu'entre avril et juillet 1999, une équipe sud-africaine a capturé 74 antilopes rouannes, 10 buffles et 23 cobs de Buffon et a transporté ces animaux dans la petite réserve privée de Bandia pour les transférer ensuite jusqu'à la Forêt de Fathala, d'une superficie de 6.000 hectares où le SPEFS prévoit de créer un parc de faune sauvage pour les touristes. Une nouvelle opération été menée au Niokolo-Koba en mai 2000 avec la capture et le transfert à Bandia de 9 élans géants de l'Ouest et de 10 cobs Defassa. L'UICN signale que ces captures d'animaux ont été réalisées dans le cadre d'un accord signé par l'ancien Ministre sénégalais de l'Environnement avec la Société pour la Protection de l’Environnement et de la Faune au Sénégal (SPEFS) en juin 1999, et d'un second accord signé par l'actuel Ministre de l'Environnement avec la SPEFS en avril 2000. Ce dernier accord spécifiait que le Gouvernement sénégalais allait faire don de 70 antilopes rouannes, 50 cobs, 10 buffles, 20 guibs harnachés, 10 céphalophes de Grimm, 10 cobs Defassa, 10 élans de Derby et 30 bubales majors à la SPEFS. L'UICN indique par ailleurs qu'un article de l'accord déclare que 45 antilopes rouannes seront transférées en Afrique du Sud à titre de "paiement en nature" pour la logistique et les compétences techniques fournies par les Sud-Africains. Trente-cinq des antilopes rouannes capturées ont été transportées du Sénégal à Sable Ranch en Afrique du Sud en juillet 2000.
L'UICN et le Centre notent avec une vive préoccupation plusieurs aspects de ces captures et transferts récents. Le site où les animaux doivent être transférés est connu pour être complètement inadapté à certaines espèces comme l'élan de Derby. L'UICN estime qu'aucun transfert ne devrait avoir lieu à moins que l'on ne puisse prouver qu'il : 1. sera favorable à la préservation de l'espèce menacée ; 2. ne causera pas de dommages notables à la conservation du Parc national du Niokolo-Koba ; et 3. résultera d'une décision claire prise par les autorités sénégalaises et connue comme telle. L'UICN fait savoir que le Président de l'UICN a rencontré le Ministre sénégalais de l'Environnement, M. Mamadou Lamine Ba, en mars 2001 à Dakar. Au cours de cette réunion, le Ministre a accepté que le Groupe de spécialistes des antilopes de l'UICN visite le Sénégal et aide le Ministre à trouver une solution satisfaisante à la situation actuelle comme l'a proposé l'UICN.
Action requise
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2001
Une mission de suivi Centre/UICN a été effectuée sur le site du 5 au 15 juillet 2001. Le rapport de mission complet est disponible en tant que document d’information WHC-2001/CONF.207/INF.7. Comme le laisse entendre ce rapport, le Centre et l’UICN proposent de réaliser d’urgence un recensement aérien pour déterminer le nombre et la répartition des élans géants dans la partie est du Parc national du Niokolo-Koba et dans la zone de chasse adjacente de Faleme. Etant donné la faible densité actuelle de l’élan géant, il est recommandé de couvrir totalement la zone principale de l’élan géant dans le Parc national du Niokolo-Koba. On pourrait entreprendre un comptage par sondage selon la méthodologie normalisée dans les zones restantes du Parc national du Niokolo-Koba et de la zone de chasse de Faleme.
Tout le personnel du Parc national travaillant au Niokolo-Koba ou visitant le Parc doit être incité à enregistrer des informations sur l’élan géant sur des fiches descriptives normalisées dans la mesure du possible. Ces dossiers pourraient peut-être être conservés dans les bureaux du Parc à Tambacouda pour être ensuite informatisés dans une base de données. Les observations pourraient inclure des informations normalisées comme la date, le type d’habitat, la localité, la taille des groupes et le nombre de petits. D’autres visiteurs réguliers du Niokolo-Koba, comme les voyagistes, pourraient aussi être encouragés à réunir des informations particulières sur l’élan géant. Il est souhaitable de préserver un petit nombre d’élans géants hors du Parc national du Niokolo-Koba. Les six élans géants qui se trouvent actuellement dans la Réserve de Bandia pourraient servir à cette fin. Il ne faut pas envisager pour l’instant de nouvelles captures ou de nouveaux transferts d’élans géants du Parc national du Niokolo-Koba vers d’autres zones en dehors du Parc. On devrait envisager de demander l’aide du Fonds du patrimoine mondial pour un bref projet de recherche sur le terrain concernant l’élan géant. Ce projet devrait réunir des données détaillées sur la population, l’habitat, les mouvements et l’utilisation de l’habitat. Un projet d’un an sur le terrain devrait permettre d’atteindre les objectifs initiaux. La pose de colliers émetteurs sur quelques animaux sélectionnés serait essentielle pour s’assurer de la localisation fiable des animaux à étudier.
Les mesures de mise en application de la loi (opérations de lutte contre le braconnage) resteront d’une importance essentielle, non seulement en ce qui concerne la survie de l’élan géant, mais aussi pour d’autres espèces du Parc. Il est proposé de rechercher les services d’un consultant spécialisé pour envisager différentes stratégies de remplacement pour faire appliquer la loi. Cela doit se faire en étroite coopération avec les autorités du Parc national, ainsi qu’avec des représentants des communautés de la région du Niokolo-Koba. Le projet « Protection, reproduction et contrôle vétérinaire des grandes antilopes comme l’élan de Derby » proposé par le Service d’agronomie tropicale et sub-tropicale de l’ITSZ CZU à Prague devrait être étudié par tous les groupes de partenaires concernés. Ce projet pourrait jouer un rôle essentiel pour assurer la survie de l’élan géant.
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2001
25 BUR V.93-96
Parc national du Niokolo-Koba (Sénégal)
V.93 Le Bureau a noté que l’État partie n’avait pas encore répondu aux préoccupations exprimées par la vingt-quatrième session extraordinaire du Bureau au sujet des projets signalés de transfert d'animaux – dont les élans de Derby – en provenance du site du patrimoine mondial. De plus, l'État partie n'a pas encore invité de mission de suivi à se rendre sur le site comme l'avait demandé le Bureau. L'UICN a fait état de la préoccupation qu'ont causée la capture et le retrait de spécimens de faune sauvage du Parc national du Niokolo-Koba. C'est ainsi qu'entre avril et juillet 1999, une équipe sud-africaine a capturé 74 antilopes rouannes, 10 buffles et 23 cobs de Buffon et a transporté ces animaux dans la petite réserve privée de Bandia pour les transférer ensuite jusqu'à la Forêt de Fathala, d'une superficie de 6 000 hectares, où la Société pour la Protection de l’Environnement et de la Faune au Sénégal (SPEFS) prévoit de créer un parc de faune sauvage pour les touristes. Une nouvelle opération été menée au Niokolo-Koba en mai 2000 avec la capture et le transfert à Bandia de 9 élans géants de l'Ouest et de 10 cobs Defassa. L'UICN signale que ces captures d'animaux ont été réalisées dans le cadre d'un accord signé par l'ancien Ministre sénégalais de l'Environnement avec le SPEFS en juin 1999, et d'un second accord signé par l'actuel Ministre de l'Environnement avec la SPEFS en avril 2000. Ce dernier accord spécifiait que le Gouvernement sénégalais allait faire don de 70 antilopes rouannes, 50 cobs, 10 buffles, 20 guibs harnachés, 10 céphalophes de Grimm, 10 cobs Defassa, 10 élans de Derby et 30 bubales majors à la SPEFS. L'UICN a indiqué par ailleurs qu'un article de l'accord déclare que 45 antilopes rouannes seront transférées en Afrique du Sud à titre de « paiement en nature » pour la logistique et les compétences techniques fournies par les Sud-Africains. Trente-cinq des antilopes rouannes capturées ont été transportées du Sénégal à Sable Ranch en Afrique du Sud en juillet 2000.
V.94 L'UICN et le Centre ont noté avec une vive préoccupation plusieurs aspects de ces captures et transferts récents. Le site où les animaux doivent être transférés est connu pour être complètement inadapté à certaines espèces comme l'élan de Derby. L'UICN estime qu'aucun transfert ne devrait avoir lieu à moins de démontrer clairement : 1. qu’il sera favorable à la préservation de l'espèce menacée ; 2. qu’il ne causera pas de dommages notables à la conservation du Parc national du Niokolo-Koba ; et 3. qu’il résultera d'une décision claire prise par les autorités sénégalaises et reconnue comme telle.
V.95 Le Centre a informé le Bureau que de nouveaux éléments d’information avaient été communiqués par le directeur du Service des parcs nationaux du Sénégal concernant l’opération de transfert d’éléphants du Burkina Faso sur le site à la fin de 2001 ou au début de 2002. Cela se passerait durant la saison plus fraîche où il y a de la végétation. L’opération est financée par le Fonds français pour la coopération, le Fonds français pour l’environnement mondial, l’Union européenne et les Forces françaises au Cap-Vert. Le Sénégal demande une assistance internationale supplémentaire pour la capture, le transport et la remise en liberté des animaux.
V.96 Le Bureau a noté avec préoccupation les rapports sur le Parc national du Niokolo-Koba et a prié l'État partie de fournir un rapport sur l'état de conservation de ce site – comprenant une mise à jour détaillée sur la situation actuelle des animaux retirés du Parc – avant le 15 septembre 2001. Le Bureau a approuvé les recommandations du Centre et de l'UICN et a vivement engagé l'État partie à inviter une mission de suivi sur le site en 2001, comme l'a suggéré la vingt-quatrième session extraordinaire du Bureau du patrimoine mondial.
25 COM VIII.96
Parc national du Niokolo-Koba (Sénégal)
VIII.96 Le Comité a approuvé les recommandations de la mission Centre/UICN et il a demandé à l'État partie d'étudier le document et de rendre compte avec un plan d'action pour la mise en oeuvre de ces recommandations, avant le 1er février 2002, pour étude par la vingt-sixième session du Comité (juin 2002).
Le Bureau pourrait souhaiter adopter le texte suivant pour transmission au Comité :
« Le Comité approuve les recommandations de la mission Centre/UICN et il demande à l’Etat partie d’étudier le document concerné, et de rendre compte avec un plan d’action pour la mise en œuvre de ces recommandations, avant le 15 février 2002, pour étude par la vingt-sixième session du Comité (juin 2002). »
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.