Faites une recherche à travers les informations du Centre du patrimoine mondial.

i
ii
iii
iv
v
vi
vii
viii
ix
x

Parc national du Niokolo-Koba

Sénégal
Facteurs affectant le bien en 2024*
  • Activités illégales
  • Espèces envahissantes/exotiques terrestres
  • Espèces transportées
  • Exploitation minière
  • Infrastructures de transport de surface
  • Infrastructures hydrauliques
  • Pollution des eaux de surface
  • Pollution des eaux souterraines
  • Sécheresses
  • Élevage de bétail / pacage d’animaux domestiques
  • Autres menaces :

    Perte d’habitat des chimpanzés

Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Braconnage, capture et déplacement de faune
  • Assèchement de mares et espèces envahissantes
  • Exploitation forestière illégale
  • Pâturage du bétail
  • Projet de construction d’une route
  • Construction éventuelle d'un barrage
  • Exploration et exploitation minières potentielles
  • Perte d’habitat des chimpanzés
  • Pollution de l'eau (eaux souterraines et eaux de surface) due aux activités minières
Menaces pour lesquelles le bien a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en péril
  • Braconnage
  • Pâturage du bétail
  • Projet de construction du barrage de Sambangalou
Etat de conservation souhaité pour le retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril

Adopté, voir page https://whc.unesco.org/fr/decisions/4087 
Révisé (finalisation des indicateurs) en 2015, voir page https://whc.unesco.org/fr/decisions/6232

Mesures correctives pour le bien
Calendrier pour la mise en œuvre des mesures correctives
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2024

Montant total accordé : 250 000 dollars EU du gouvernement de la Norvège pour la période 2021-2022

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2024
Demandes approuvées : 9 (de 1982-2017)
Montant total approuvé : 206 799 dollars E.U.
2017 Mise à jour du plan de gestion du Parc national de ... (Approuvé)   29 674 dollars E.U.
2015 Dénombrement de la grande et moyenne faune mammalienne, ... (Approuvé)   30 000 dollars E.U.
2004 Extension du Site du PM du Niokolo Koba (Senegal) à la ... (Approuvé)   9 984 dollars E.U.
2002 Derby Eland Monitoring Programme (Approuvé)   29 296 dollars E.U.
1991 Purchase of 2 all-terrain vehicles to improve ... (Approuvé)   45 000 dollars E.U.
1990 Consultancy services for environmental and ... (Approuvé)   20 000 dollars E.U.
1986 Additional cost of radios ordered in 1985 for ... (Approuvé)   6 196 dollars E.U.
1985 Purchase of 4 portable radios for protection programme ... (Approuvé)   9 618 dollars E.U.
1982 Vehicles, camping equipment and radio communication ... (Approuvé)   27 031 dollars E.U.
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2024

Le 1er février 2024, l’État partie du Sénégal a soumis un rapport sur l’état de conservation du bien, disponible à https://whc.unesco.org/fr/list/153/documents, rapportant ce qui suit :

  • La mise en œuvre des mesures correctives formulées par la mission de suivi réactif de 2015 se poursuit ;
  • L’orpaillage illégal, bien qu’en recul considérable reste avec le braconnage et la divagation du bétail les principales infractions constatées dans le bien ;
  • D’importants efforts ont été fournis pour améliorer la gestion du parc notamment le renforcement de moyens de lutte, et le développement des actions limitant la divagation du bétail ;
  • Depuis 2016, un protocole de suivi écologique basé sur l’utilisation des pièges photographiques, et couvrant 83% de la superficie totale du bien ont permis de cartographier la distribution de grande et moyenne faune du bien et de déterminer les menaces qui pèsent sur elle ;
  • En 2023, une étude spécifique sur les carnivores dans le bien a permis d’identifier un total de 29 lions âgés de plus d'un an, avec une densité de la population estimée à 0,53 lion âgé de plus d’un an par 100 km2 et 24 lycaons âgés de plus d'un an, avec une densité de la population estimée à 0,46 lycaons âgés de plus d'un an par 100 km;
  • Un Plan d’Action national sur le lycaon est en cours d’élaboration grâce à un financement de l’UICN ;
  • En 2023, plusieurs observations directes et indirectes d’éléphants ont été effectuées dans la partie Est du bien notamment dans la zone d’influence de la mine d'or de Petowal Mining Company (PMC) à Mako, adjacent au bien ;
  • D’après une étude publiée en 2021, la taille de la population d’élans de derby dans le bien peut être estimée à 195 individus, avec une densité de la population estimée à 0,138 individu/km2 ;
  • Un suivi écologique annuel dans la zone d’influence de la mine de Mako a permis de confirmer la présence de plusieurs espèces clés notamment le lion, la panthère, l’éléphant, le chimpanzé, le buffle, élan et le Koba ;
  • Les activités de suivi de la qualité des eaux se poursuivent au niveau des principaux sites de surveillance qui sont situés en amont et en aval de la mine d’or PMC à Mako, sur le fleuve Gambie et ses affluents à l’intérieur du périmètre d’exploitation ;
  • La lutte contre l’espèce envahissante Mimosa pigra se poursuit notamment à travers la restauration de quatre importantes mares entre 2022 et 2023 ;
  • La carrière de Mansadala est toujours active et les entreprises exploitantes ont engagé un cabinet d’audit environnemental dans l’optique d’évaluer les impacts occasionnés et de proposer des plans de restaurations des sites déjà exploités ;
  • Toutes les dispositions ont été prises par l’Organisation pour la Mise en Valeur du Fleuve Gambie (OMVG) afin de minimiser ou de réduire les impacts négatifs du barrage hydro-électrique de Sambangalou sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien ;
  • Aucune approbation environnementale n’a encore été délivrée pour le projet minier de la société Barrick Gold.

Une mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/UICN a eu lieu du 26 au 30 mars 2024 et le rapport sera disponible à https://whc.unesco.org/fr/list/153/documents/.

Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2024

La mission a observé que l’État partie avait consenti d’importants efforts pour améliorer l’état de conservation du bien, notamment par la mise en œuvre effective de diverses recommandations et de certaines mesures correctives issues de la mission de 2015, ainsi que par l’accomplissement de progrès significatifs dans l’atteinte des indicateurs de l’État de conservation souhaité en vue du retrait de la Liste du patrimoine mondial en péril (DSOCR). 

L’État partie, avec le soutien de ses partenaires, a consenti des efforts considérables pour réhabiliter les pistes impraticables afin d’améliorer la mobilité des équipes de patrouilles à l’intérieur du bien et renforcer les capacités de son personnel quant à l’utilisation d’outils technologiques tels que SMART (Spatial Monitoring and Reporting Tool), CYBERTRACKER, et CTAP (pièges caméras), entre autres. La maîtrise de ces outils, combinée à d’importants efforts de suivi écologique, a permis de collecter des données essentielles sur la faune, contribuant ainsi à l’amélioration des connaissances sur la taille actuelle des populations des espèces emblématiques dans le bien. Cependant, les données sur la dynamique des populations notamment la population effective, la structure démographique et le taux de croissance de la population permettant d’établir la viabilité de chaque espèce dans le bien, ne sont pas connues. La mission a observé que, à l’exception de l’éléphant, les autres espèces caractéristiques de la VUE, notamment le chimpanzé, l’éland de Derby, le lion, et le lycaon sont bien présentes dans le bien. Cependant, en dehors du lycaon, le taux de rencontre des autres espèces caractéristiques de la VUE du bien, est globalement décroissant entre 2021 et 2023. La situation est encore plus préoccupante concernant l’éléphant, pour lequel aucune donnée d’observation directe n’est disponible sur la même période même si des observations indirectes semblent indiquer que l’espèce est toujours présente. Cependant la situation des espèces caractéristiques de la VUE reste préoccupante surtout en tenant compte du fait que le bien a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial sur la base du seul critère (x).

La mission a noté également que le Plan d’Aménagement et de Gestion (PAG) 2019-2023 avait expiré et doit être actualisé en urgence.

La mission a tout de même observé un renforcement considérable du dispositif de lutte anti-braconnage, combinant des moyens terrestres, aériens et nautiques, grâce à l’acquisition de véhicules, d’aéronefs et d’embarcations, ainsi qu’au recrutement et à la formation d’un nombre important d’éco-gardes au profit du bien. La mission a également constaté que l’équipe de gestion du bien continue d’améliorer ses relations avec les populations riveraines à travers des actions d’éducation environnementale et de sensibilisation, ainsi que la promotion d’initiatives de développement communautaire. Ces efforts ont permis d’obtenir des résultats notables dans la lutte contre le braconnage et l’orpaillage illégal, se traduisant par l’arrestation de contrevenants, et la saisie/destruction de leur matériel. Cependant, bien que la mission estime que l’orpaillage illégal soit en légère diminution, il demeure, tout comme le braconnage et la coupe de bois, une menace très sérieuse pour la VUE du bien.

La transhumance et l’incursion du bétail continuent de représenter des menaces pour l’intégrité du bien, avec des animaux observés à environ 10 km à l’intérieur du bien, notamment au niveau des puits issus de l’exploitation de la carrière de Mansadala. Pour contrer ces menaces, l’État partie a procédé à l’installation de forages pastoraux dans les terroirs villageois riverains du bien et à l’élaboration d’un plan de gestion des feux de brousse. De même, l’État partie a organisé en ce sens, un atelier tripartite (Sénégal, Mali, Mauritanie) sur les questions de la transhumance, et la mission relève que la mise en œuvre des actions issues de cet atelier doit être accélérée.

L’absence de progrès significatifs concernant la limitation des impacts négatifs des activités extractives et du développement infrastructurel à l’intérieur et à la périphérie du bien, continue de susciter de vives inquiétudes. La mission a constaté que la carrière de basalte de Mansadala reste malheureusement ouverte, malgré l’engagement pris par l’État partie de la fermer depuis 2011, et que la réhabilitation des fosses issues de l’exploitation n’a pas démarré. Cela représente un danger réel pour l’intégrité et le maintien de la VUE du bien, qui devrait être traitée sans délai. Par ailleurs, il est satisfaisant de noter que le projet minier de la société Barrick Gold n’a pas démarré et aucune approbation environnementale ne lui a été délivrée en raison du litige qui l’oppose à la société minière Sabadola Gold Operations (SGO). La mission a cependant rappelé que la délivrance de l’approbation environnementale ne doit pas être conditionnée par la résolution de ce litige, compte tenu des préoccupations exprimées par le Comité sur les impacts négatifs potentiels majeurs et nombreux, relevés par l’étude d’impact environnemental et social (EIES) du projet. Concernant le barrage de Sambangalou, la mission a constaté que les travaux de construction se poursuivent sur le terrain. En plus des études complémentaires déjà réalisées sur l’environnement et la biodiversité du bien, une copie du rapport de l’EIES a été mise à la disposition de l’équipe de la mission. L’analyse préliminaire de cette documentation par l’équipe de la mission et les visites de terrain de la mission ne laissent pas entrevoir des impacts négatifs directs du barrage de Sambangalou sur la VUE du bien. Cependant, au moment de la mise en eau de l’infrastructure, des impacts négatifs indirects potentiels sont envisageables notamment sur la distribution de la grande et moyenne faune mammalienne et la modification de l’habitat du parc, du fait de la modification du régime hydrologique du fleuve Gambie. Il importe tout de même de noter qu’une analyse approfondie du rapport d’EIES par l’UICN est nécessaire, comme demandé par le Comité, pour conclure sur la prise en compte effective de la VUE du bien au regard des potentiels impacts négatifs du projet, comme indiqué par l’analyse préliminaire des études complémentaires réalisées sur l’environnement et la biodiversité du bien.

Concernant le tronçon de la Route Nationale 7 à l’intérieur du bien, la mission a observé que malgré des efforts louables réalisés par l’État partie, on a encore enregistré huit collisions impliquant une dizaine d’individus en 2023. L’État partie est encouragé à poursuivre la mise en œuvre de ces mesures, afin de réduire au minimum près les cas de collisions encore enregistrés, et à mettre en place un protocole de prise en charge des animaux blessés mais vivants, afin de réduire la mortalité à la suite des accidents.

Eu égard à ce qui précède, le Centre du patrimoine mondial et l’UICN accueillent favorablement les efforts importants réalisés par l’État partie dans la mise en œuvre des mesures correctives. Tout en notant les progrès significatifs accomplis dans l’atteinte de certains des indicateurs, ils estiment néanmoins que des actions supplémentaires sont nécessaires pour atteindre tous les indicateurs du DSOCR.

Ils recommandent que le bien soit maintenu sur la Liste du patrimoine mondial en péril, afin que les conditions fondamentales suivantes soient pleinement remplies : (a) le PAG du bien soit urgemment actualisé, mis en œuvre au profit du bien et que ce dernier intègre un plan de suivi écologique opérationnel ciblant les espèces caractéristiques de la VUE, (b) la tendance majoritairement décroissante des espèces caractéristiques de la VUE du bien soit inversée, (c) la carrière de basalte de Mansadala soit fermée immédiatement et définitivement, avec un plan de réhabilitation validé et mis en œuvre, (d) les garanties nécessaires et suffisantes soient apportées au Comité du patrimoine mondial pour l’atténuation des impacts négatifs indirects potentiels sur le bien de la modification du régime hydrologique liée à la mise en eau du barrage de Sambangalou. La mission formule par ailleurs quelques principales recommandations additionnelles pour l’État partie.

Décisions adoptées par le Comité en 2024
46 COM 7A.54
Parc national du Niokolo-Koba (Sénégal) (N 153)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/24/46.COM/7A.Add.3,
  2. Rappelant les décisions 44 COM 7A.50 et 45 COM 7A.13 adoptées à ses 44(Fuzhou/en ligne, 2021) et 45e(Riyad, 2023) sessions élargies, respectivement,
  3. Prend note des résultats de la mission conjointe de suivi réactif UNESCO/UICN effectuée en mars 2024, et salue les actions réalisées par l’État partie dans la mise en œuvre effective de diverses recommandations et mesures correctives issues de la mission de 2015, ainsi que des progrès significatifs accomplis dans l’atteinte des indicateurs de l’État de conservation souhaité en vue du retrait de la Liste du patrimoine mondial en péril (DSOCR) ;
  4. Rappelant que le bien est inscrit sur la Liste du patrimoine mondial sur la base du seul critère (x), note avec satisfaction l’augmentation du taux de rencontre des espèces caractéristiques de la VUE du bien, en comparaison de la situation pendant la dernière mission de suivi réactif de 2015, ainsi que la poursuite du protocole de suivi en vue de la collecte de données actualisées pour les prochaines années 2024, 2025, 2026, notamment à travers la mise à jour en cours du Plan d’Aménagement et de Gestion (PAG) du bien grâce à un financement déjà mobilisé ;
  5. Notant la clarification fournie par l’État partie à propos du protocole d’accord existant entre la Direction des Parcs Nationaux (DPN) du Sénégal et l’Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Gambie (OMVG) concernant le suivi continu en vue de l’atténuation de tout impact négatif indirect potentiel du barrage de Sambangalou sur la VUE du bien, en particulier au moment de la mise en exploitation du barrage, ainsi que l’engagement formel des autorités sénégalaises de fermer définitivement et immédiatement la carrière de basalte de Mansadala, et de mettre en œuvre un plan de réhabilitation des fosses issues de son exploitation,
  6. Note avec appréciation le renforcement du dispositif de lutte anti-braconnage, combinant des moyens terrestres, aériens et nautiques, ainsi que l’amélioration continue des relations avec les populations riveraines, ayant permis la baisse drastique du braconnage ;
  7. Prie instamment l’État partie de mettre pleinement en place les indicateurs suivants, basés sur les recommandations de la mission de suivi réactif :
    1. Urgemment actualiser le Plan d’Aménagement et de Gestion (PAG) du bien, le mettre en œuvre et s’assurer que ce dernier intègre un plan de suivi écologique opérationnel ciblant les espèces caractéristiques de la VUE,
    2. Documenter les tendances déclarées à la hausse observables sur les espèces caractéristiques de la VUE à travers un recensement des espèces sauvages afin d’avoir un nouveau point de référence pour assurer le suivi de la récupération de la VUE,
    3. Fermer immédiatement et définitivement la carrière de basalte de Mansadala, avec un plan de réhabilitation validé et mis en œuvre,
    4. Apporter au Comité du patrimoine mondial les garanties nécessaires et suffisantes pour l’atténuation des impacts négatifs indirects potentiels sur le bien de la modification du régime hydrologique liée à la mise en eau du barrage de Sambangalou ;
  8. Demande également à l’État partie de mettre en œuvre les principales recommandations additionnelles formulées par la mission de suivi réactif de 2024 ;
  9. Tout en notant que la construction du barrage à Sambangalou se poursuit, prend note de la mise à disposition du rapport de l’étude d’impact environnemental et social (EIES) du projet, et rappelle qu’une analyse approfondie du rapport d’EIES par l’UICN, est nécessaire pour apporter des conclusions sur la prise en compte effective de la VUE du bien au regard des potentiels impacts négatifs du projet, comme indiqué par l’analyse préliminaire des études complémentaires réalisées sur l’environnement et la biodiversité du bien ;
  10. Félicite l’État partie pour les différentes mesures prises afin de réduire les accidents avec des animaux sauvages sur la Route Nationale 7 traversant le bien, et encourage l’État partie à poursuivre la mise en œuvre de ces mesures, afin de réduire au minimum près les cas de collisions enregistrés ;
  11. Prend note que le projet minier de la société Barrick Gold n’a pas encore démarré et qu’aucune approbation environnementale ne lui a été délivrée, et rappelle également les préoccupations exprimées précédemment sur les impacts potentiels majeurs et nombreux relevés par le rapport de l’EIES du projet ;
  12. Remercie l’État partie et ses partenaires financiers qui continuent d’appuyer la conservation du bien, notamment le gouvernement de la Norvège à travers son financement au Fonds du patrimoine mondial pour soutenir l’amélioration de l’état de conservation du bien ;
  13. Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2025, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 47e session ;
  14. Décide de retirer le Parc national du Niokolo-Koba (Sénégal) de la Liste du patrimoine mondial en péril.
Projet de décision : 46 COM 7A.54

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/24/46.COM/7A.Add.3,
  2. Rappelant les décisions 44 COM 7A.50 et 45 COM 7A.13, adoptées à ses 44(Fuzhou/en ligne, 2021) et 45e(Riyad, 2023) sessions élargies, respectivement,
  3. Prend note des résultats de la mission conjointe de suivi réactif UNESCO/UICN effectuée en mars 2024, et salue les actions réalisés par l’État partie dans la mise en œuvre effective de diverses recommandations et mesures correctives issues de la mission de 2015, ainsi que des progrès significatifs accomplis dans l’atteinte de certains des indicateurs de l’État de conservation souhaité en vue du retrait de la Liste du patrimoine mondial en péril (DSOCR) ;
  4. Rappelant que le bien est inscrit sur la Liste du patrimoine mondial sur la base du seul critère (x), note avec préoccupation la tendance globalement décroissante du taux de rencontre des espèces caractéristiques de la VUE du bien, à l’exception du lycaon, et l’absence persistante de données concernant la viabilité des populations de ces espèces, et en particulier l’éléphant dans le bien ;
  5. Note avec appréciation le renforcement du dispositif de lutte anti-braconnage, combinant des moyens terrestres, aériens et nautiques, ainsi que l’amélioration continue des relations avec les populations riveraines, mais exprime son inquiétude quant à la persistance du braconnage, de l’orpaillage illégal et de la coupe de bois qui représentent encore des menaces très sérieuses pour le maintien de la VUE du bien ;
  6. Regrette que la carrière de basalte de Mansadala reste encore ouverte, et que la réhabilitation des fosses issues de l’exploitation n’a pas démarré malgré les précédentes décisions du Comité et les engagements de l’État partie en vue de sa fermeture, ce qui représente un danger réel pour l’intégrité et le maintien de la VUE du bien ;
  7. Rappelant également les indicateurs du DSOCR tels qu’actualisés par la mission de suivi réactif de 2015, demande à l’État partie de remplir pleinement les conditions fondamentales suivantes pour permettre le retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril :
    1. Urgemment actualiser le Plan d’Aménagement et de Gestion (PAG) du bien, le mettre en œuvre et s’assurer que ce dernier intègre un plan de suivi écologique opérationnel ciblant les espèces caractéristiques de la VUE,
    2. Inverser la tendance majoritairement décroissante des espèces caractéristiques de la VUE du bien,
    3. Fermer immédiatement et définitivement la carrière de basalte de Mansadala, avec un plan de réhabilitation validé et mis en œuvre,
    4. Apporter au Comité du patrimoine mondial les garanties nécessaires et suffisantes pour l’atténuation des impacts négatifs indirects potentiels sur le bien de la modification du régime hydrologique liée à la mise en eau du barrage de Sambangalou ;
  8. Demande également à l’État partie de mettre en œuvre les principales recommandations additionnelles formulées par la mission de suivi réactif de 2024 ;
  9. Tout en notant que la construction du barrage à Sambangalou se poursuit, prend note de la mise à disposition du rapport de l’étude d’impact environnemental et social (EIES) du projet, et rappelle qu’une analyse approfondie du rapport d’EIES par l’UICN, est nécessaire pour apporter des conclusions sur la prise en compte effective de la VUE du bien au regard des potentiels impacts négatifs du projet, comme indiqué par l’analyse préliminaire des études complémentaires réalisées sur l’environnement et la biodiversité du bien ;
  10. Félicite l’État partie pour les différentes mesures prises afin de réduire les accidents avec des animaux sauvages sur la Route Nationale 7 traversant le bien, mais exprime son inquiétude quant à la persistance des collisions avec les usagers de la route, ayant entrainé la mort d’une dizaine d’animaux en 2023, et encourage l’État partie à poursuivre la mise en œuvre de ces mesures, afin de réduire au minimum près les cas de collisions encore enregistrés, et mettre en place un protocole de prise en charge des animaux blessés mais vivants afin de réduire la mortalité suite à ces accidents ;
  11. Prend note que le projet minier de la société Barrick Gold n’a pas encore démarré et qu’aucune approbation environnementale ne lui a été délivrée, et rappelle également les préoccupations exprimées précédemment sur les impacts potentiels majeurs et nombreux relevés par le rapport de l’EIES du projet ;
  12. Remercie les bailleurs de fonds qui continuent d’appuyer la conservation du bien, notamment le gouvernement de la Norvège à travers son financement au Fonds du patrimoine mondial pour soutenir l’amélioration de l’état de conservation du bien ;
  13. Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2025, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, en particulier sur les progrès réalisés visant à remplir pleinement les conditions fondamentales qui permettront le retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 47e session ;
  14. Décide de maintenir Parc national du Niokolo-Koba (Sénégal) sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
Année du rapport : 2024
Sénégal
Date d'inscription : 1981
Catégorie : Naturel
Critères : (x)
Liste en péril (dates) : 2007-2024
Documents examinés par le Comité
Rapport de lʼÉtat partie sur lʼétat de conservation
Rapport (2024) .pdf
arrow_circle_right 46COM (2024)
Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


top