V.93 Le Bureau a noté que l’État partie n’avait pas encore répondu aux préoccupations exprimées par la vingt-quatrième session extraordinaire du Bureau au sujet des projets signalés de transfert d'animaux – dont les élans de Derby – en provenance du site du patrimoine mondial. De plus, l'État partie n'a pas encore invité de mission de suivi à se rendre sur le site comme l'avait demandé le Bureau. L'UICN a fait état de la préoccupation qu'ont causée la capture et le retrait de spécimens de faune sauvage du Parc national du Niokolo-Koba. C'est ainsi qu'entre avril et juillet 1999, une équipe sud-africaine a capturé 74 antilopes rouannes, 10 buffles et 23 cobs de Buffon et a transporté ces animaux dans la petite réserve privée de Bandia pour les transférer ensuite jusqu'à la Forêt de Fathala, d'une superficie de 6 000 hectares, où la Société pour la Protection de l’Environnement et de la Faune au Sénégal (SPEFS) prévoit de créer un parc de faune sauvage pour les touristes. Une nouvelle opération été menée au Niokolo-Koba en mai 2000 avec la capture et le transfert à Bandia de 9 élans géants de l'Ouest et de 10 cobs Defassa. L'UICN signale que ces captures d'animaux ont été réalisées dans le cadre d'un accord signé par l'ancien Ministre sénégalais de l'Environnement avec le SPEFS en juin 1999, et d'un second accord signé par l'actuel Ministre de l'Environnement avec la SPEFS en avril 2000. Ce dernier accord spécifiait que le Gouvernement sénégalais allait faire don de 70 antilopes rouannes, 50 cobs, 10 buffles, 20 guibs harnachés, 10 céphalophes de Grimm, 10 cobs Defassa, 10 élans de Derby et 30 bubales majors à la SPEFS. L'UICN a indiqué par ailleurs qu'un article de l'accord déclare que 45 antilopes rouannes seront transférées en Afrique du Sud à titre de « paiement en nature » pour la logistique et les compétences techniques fournies par les Sud-Africains. Trente-cinq des antilopes rouannes capturées ont été transportées du Sénégal à Sable Ranch en Afrique du Sud en juillet 2000.
V.94 L'UICN et le Centre ont noté avec une vive préoccupation plusieurs aspects de ces captures et transferts récents. Le site où les animaux doivent être transférés est connu pour être complètement inadapté à certaines espèces comme l'élan de Derby. L'UICN estime qu'aucun transfert ne devrait avoir lieu à moins de démontrer clairement : 1. qu’il sera favorable à la préservation de l'espèce menacée ; 2. qu’il ne causera pas de dommages notables à la conservation du Parc national du Niokolo-Koba ; et 3. qu’il résultera d'une décision claire prise par les autorités sénégalaises et reconnue comme telle.
V.95 Le Centre a informé le Bureau que de nouveaux éléments d’information avaient été communiqués par le directeur du Service des parcs nationaux du Sénégal concernant l’opération de transfert d’éléphants du Burkina Faso sur le site à la fin de 2001 ou au début de 2002. Cela se passerait durant la saison plus fraîche où il y a de la végétation. L’opération est financée par le Fonds français pour la coopération, le Fonds français pour l’environnement mondial, l’Union européenne et les Forces françaises au Cap-Vert. Le Sénégal demande une assistance internationale supplémentaire pour la capture, le transport et la remise en liberté des animaux.
V.96 Le Bureau a noté avec préoccupation les rapports sur le Parc national du Niokolo-Koba et a prié l'État partie de fournir un rapport sur l'état de conservation de ce site – comprenant une mise à jour détaillée sur la situation actuelle des animaux retirés du Parc – avant le 15 septembre 2001. Le Bureau a approuvé les recommandations du Centre et de l'UICN et a vivement engagé l'État partie à inviter une mission de suivi sur le site en 2001, comme l'a suggéré la vingt-quatrième session extraordinaire du Bureau du patrimoine mondial.