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Zones historiques d'Istanbul

Türkiye
Facteurs affectant le bien en 2009*
  • Activités de gestion
  • Habitat
  • Infrastructures de transport de surface
  • Système de gestion/plan de gestion
  • Autres menaces :

    Dégradation permanente de l’architecture vernaculaire dans les zones protégées (surtout des maisons en bois de la période ottomane dans les quartiers de Zeyrek et Süleymaniyeabsence d'étude d'impact avant la mise en œuvre de projets de grande envergure.

Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents

a) Dégradation permanente de l’architecture vernaculaire dans les zones protégées (surtout des maisons en bois de la période ottomane dans les quartiers de Zeyrek et Süleymaniye) ;

b) Qualité des réparations et de la reconstruction des murs byzantins et romains et des structures des palais annexes, comme Tekfur Saray et le ‘donjon d’Anemas’ (palais des Blachernes) ;

c) Développement incontrôlé et absence de plan de gestion du patrimoine mondial ;

d) Absence de coordination entre les autorités nationales et municipales, et d'organisation entre les organes de décision pour la sauvegarde du patrimoine mondial sur le site ;

e) Impacts potentiels des nouveaux bâtiments et des projets d'aménagement sur le site du patrimoine mondial et absence d'étude d'impact avant la mise en œuvre de projets de grande envergure. 

Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2009

Montant total accordé au bien : 211 900 dollars EU (conservation de Sainte-Sophie) ; 36 686,30 dollars EU (Convention France-UNESCO) ; UNESCO CLT/CH 155 000 dollars EU (dans le cadre de la Campagne internationale de sauvegarde d'Istanbul et Göreme)

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2009
Demandes approuvées : 16 (de 1986-2004)
Montant total approuvé : 452 208 dollars E.U.
2004 Restoration of a single timber house in Zeyrek, ... (Approuvé)   20 000 dollars E.U.
2000 Conservation work of the Mosaics at Hagia Sophia ... (Approuvé)   30 000 dollars E.U.
1999 Completion of the documentation of the buildings and ... (Approuvé)   35 208 dollars E.U.
1999 Historic Areas of Istanbul, Turkey (NOT IMPLEMENTED) (Approuvé)   8 000 dollars E.U.
1999 Exhibition on Hagia Sophia, Istanbul (Approuvé)   5 000 dollars E.U.
1998 Historic Areas of Istanbul, Turkey (NOT IMPLEMENTED) (Approuvé)   5 000 dollars E.U.
1998 Conservation work of the mosaics at Hagia Sophia, ... (Approuvé)   50 000 dollars E.U.
1998 Technical co-operation for the “House of Fatih ... (Approuvé)   30 000 dollars E.U.
1994 Historic Areas of Istanbul - Restoration of the mosaics ... (Approuvé)   80 000 dollars E.U.
1994 Restoration of the mosaics of Aghia Sophia, Istanbul (Approuvé)   30 000 dollars E.U.
1994 Purchase of material and funding of international ... (Approuvé)   20 000 dollars E.U.
1992 Carrying out analytical studies on materials and ... (Approuvé)   30 000 dollars E.U.
1991 Restoration works of the mosaics of the dome of St ... (Approuvé)   20 000 dollars E.U.
1987 Equipment for Istanbul (Approuvé)   30 000 dollars E.U.
1987 Contribution to a training course on wood and stone ... (Approuvé)   12 000 dollars E.U.
1986 Training and equipment for the safeguarding of Istanbul (Approuvé)   47 000 dollars E.U.
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2009

Lors de ses six dernières sessions, le Comité du patrimoine mondial a exprimé son inquiétude face à une diversité de menaces importantes. Il s’agit notamment de la démolition des maisons de bois de la période ottomane, de la qualité médiocre des réparations, de la reconstruction excessive des murs romains et byzantins, des effets négatifs potentiels de la construction du tunnel du chemin de fer de Marmaray, du métro de surface de la ligne Gebze-Halkalı, du projet du pont d’Haliç et de l’absence d’un plan de gestion du patrimoine mondial. Des inquiétudes ont été également exprimées au sujet des dispositions législatives et de l’efficacité des relations organisationnelles et de coordination entre les organes décisionnaires responsables de la sauvegarde du bien.

A sa dernière session (Québec, 2008), le Comité a demandé à l’Etat partie de finaliser son plan d’ensemble de gestion intégrée du bien du patrimoine mondial, y compris la mise en place d’une zone tampon pour protéger l’intégrité du bien, et de fournir au Centre du patrimoine mondial des informations sur les études d’impact, avec une évaluation d’impact visuel selon les normes internationales en vigueur pour tout nouveau projet de grande envergure susceptible de menacer les perspectives importantes en direction et depuis le bien et sa zone tampon, en particulier le pont d’Haliç traversant la Corne d’Or, ainsi que des études d’impact concernant les projets de rénovation urbaine à grande échelle proposés dont la mise en œuvre est proposée dans le cadre de la Loi 5366. Le Comité a également demandé à l’Etat partie d’inviter une mission conjointe Centre du patrimoine mondial / ICOMOS et de soumettre un rapport périodique pour permettre au Comité d’instruire une éventuelle inscription du bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril.

 

Le 30 janvier 2009, l’Etat partie a soumis un rapport complet sur l’état de conservation. Celui-ci traitait les thèmes suivants :

a) Déclaration de valeur universelle exceptionnelle

Celle-ci sera évaluée séparément par l’ICOMOS.

 

b) Soutien financier des activités de conservation

Le mécanisme d’attribution d’aide a été mis en œuvre en 2005. Pour l’exercice 2008, 20 061 dollars EU ont été attribués pour des projets sur 7 bâtiments historiques, et 89 974 dollars EU pour la restauration de 7 bâtiments historiques dans Istanbul. Les municipalités bénéficient d’un système de partage des taxes qui a également été mis en œuvre en 2005, et qui a permis de réaliser des travaux sur 159 projets de restauration répartis entre toutes les municipalités.

 

c) Nouvelle structure de gestion

La Direction de gestion du site a été fondée en 2006 par la municipalité métropolitaine d’Istanbul dans le cadre de la Loi de conservation du patrimoine culturel et national. Son secrétariat est fourni par la municipalité métropolitaine d’Istanbul. Il est constitué d’un coordinateur de site (gestionnaire), d’un conseil consultatif, d’un conseil de coordination et d’une unité d’audit. Le coordinateur de site a été nommé en octobre 2006. Le conseil consultatif comprend des représentants du gouvernement, des universités d’Istanbul, des autorités métropolitaines, de la chambre de commerce et de la chambre des architectes. Le conseil de coordination est responsable de l’approbation et de la mise en œuvre du plan de gestion.

 

d) Plan de gestion et délimitations

Le plan de gestion du bien est en cours de préparation par la municipalité métropolitaine d’Istanbul. Le ministère de la culture et du tourisme a lancé une étude pluridisciplinaire sur les limites du bien. Les études techniques ont été achevées en janvier 2009. Les limites du bien seront définies et confirmées (voir ci-après).

 

e) Le projet du pont de la Corne d’Or

L’évaluation de l’impact environnemental a été préparée pour le grand pont du métro traversant la Corne d’Or et soumise en langue turque. La version en anglais de ce document a été soumise le 6 février 2009.

 

Des informations ont été également fournies sur les projets de développement de grande envergure et sur les projets de conservation et de restauration.

 

Du 27 au 30 avril 2009, une mission conjointe de suivi réactif du Centre du patrimoine mondial et de l’ICOMOS a visité le bien. Elle a traité les thèmes suivants :

 

f) Délimitations du bien

Il y a un besoin de clarification des limites inscrites dans le cadre du Projet d’inventaire rétrospectif lancé par le Centre du patrimoine mondial en 2005. Un projet de définition des délimitations de quatre zones distinctes a recommandé qu’une partie de la quatrième zone inscrite (les murs de la ville) devienne zone tampon. Il est entendu qu’une proposition de désignation d’une zone tampon pour protéger le cadre du reste de la péninsule historique a été rejetée par le Conseil de protection.

Les cartes proposées doivent être soumises au Centre du patrimoine mondial pour évaluation. Toutefois, la mission a réitéré la recommandation de la mission de 2006, approuvée par le Comité, qui proposait que la zone tampon comprenne la zone de conservation de Eyüp, le centre historique de Galata-Beyoğlu, la zone protégée des rives du Bosphore et les Iles des Princes dans la mer de Marmara.

 

g) Plans de gestion et de conservation et structure de gestion

Une unité de gestion du bien du patrimoine mondial a été créée et un Coordinateur du patrimoine mondial a été nommé, mais son rôle est consultatif et non pas exécutif. La mission a été informée que le Conseil consultatif du patrimoine mondial reprendra bientôt ses réunions. La mission n’a pu constater de progrès malgré l’entrée en vigueur de la structure de gestion recommandée par la mission de 2008. Les responsabilités et les compétences demeurent encore largement incertaines. Il n’y a pas de preuve de coordination appréciable entre les autorités locales, métropolitaines et ministérielles et ce manque de coordination semble retentir sur les difficultés de planification, comme par exemple le projet d’annexe de l’hôtel Four Season. En conséquence, des problèmes de suivi et de mise en œuvre des politiques de conservation demeureront et la collaboration entre le gouvernement central et les autorités locales doit être améliorée.

 

Aucun plan de gestion du bien du patrimoine mondial n’a encore été préparé, mais les limites à couvrir par le plan ont été approuvées par le ministère de la Culture et du Tourisme le 21 avril 2009. Une ébauche générale du plan a été présentée dans le rapport de l’Etat partie. Toutefois, il est toujours nécessaire d’établir de toute urgence, comme base fondamentale pour le plan de gestion, des principes clairs de responsabilité des principales partie prenantes tels que le gouvernement, le ministère de la Culture et du Tourisme, les municipalités métropolitaines et les municipalités de district. Il est également nécessaire de clarifier le cadre juridique global dans lequel opèrent ces entités responsables.Le financement de la préparation du plan, qui pourrait prendre une année selon les autorités, est recherché auprès du projet « Istanbul capitale européenne de la culture 2010 ».

 

Il est entendu que le 29 novembre 2007, le tribunal administratif a pris la décision de suspendre l’exécution du plan de gestion au 1:5000, le Conseil de protection a pris la décision de suspendre le plan au 1:1000 également. Les deux plans sont actuellement de nouveau en préparation, mais ils sont à 90 % identiques, compte tenu des objections soulevées auparavant. La mission a été informée que ces décisions n’empêchent par la préparation du plan de gestion du patrimoine mondial.

 

h) Sensibilisation 

Tout le personnel professionnel du KUDEB de la municipalité métropolitaine et de la municipalité de Fatih a reçu trois mois de formation au Conseil de protection avant de commencer à travailler. Le KUDEB de la municipalité de Fatih emploie cinq personnes – historiens de l’art, archéologues et architectes. La fusion avec la municipalité d’Eminönü a eu lieu peu avant la mission et les effets pratiques sur la gestion de la conservation ne se feront pas sentir dans l’immédiat. Un film promotionnel a été préparé qui a été montré à la télévision nationale. Le message est encore peu passé dans la population locale et il n’existe pas de programme de sensibilisation de l’opinion publique au patrimoine mondial.

 

i) Normes de conservation 

Comme l’indiquait la mission de 2008, il convient de s’assurer que toutes les interventions sur les monuments répondent aux normes internationales et soient précédées par un travail de documentation et d’analyse approprié.

Comme indiqué pareillement par la mission précédente, il existe une inquiétude concernant les projets de rénovation urbaine qui mettent l’accent sur des aménagements inappropriés sur des terrains situés dans les zones principales du bien inscrit sur la Liste du patrimoine mondial et des grands projets d’infrastructure prévus sur la péninsule historique. La mission réitère les recommandations des missions de 2006 et de 2008 selon laquelle tous ces projets doivent respecter la conservation des structures historiques existantes plutôt que reconstruire et créer de nouvelles constructions.

Aucune modification ne semble avoir été apportée aux projets de rénovation urbaine proposés dans le cadre de la Loi 5366 pour la « Préservation par la rénovation et l’utilisation par la revitalisation de biens culturels historiques immeubles détériorés » et ils n’ont pas été révisés pour constituer des plans appropriés au site du patrimoine mondial. L’application de la Loi 5366 demeure par conséquent une menace potentielle importante pour l’intégrité des zones principales du patrimoine mondial.

 

Cela vaut non seulement pour des monuments individuels mais aussi pour des quartiers tels que Sulukule, une partie du bien située près des murailles théodosiennes où la mission a constaté une perte inacceptable d’attributs matériels et immatériels en raison de la destruction de bâtiments classés et de la dispersion de ses habitants par un programme de transformation du quartier en quartier bourgeois par les autorités locales. Ce projet était désigné sous le terme de projet social dans le rapport de l’Etat partie, mais la mission considére que le facteur économique a dominé la politique de déplacement des habitants.

La municipalité de Fatih a soumis un plan de développement de la zone dans le cadre de la Loi 5366. La mission n’a pas pu examiner les propositions détaillées, car elles ont été soumises pour évaluation au Conseil de protection, mais un plan en élévation montré à la mission semble indiquer la démolition de maisons situées sur les murailles face à la mer, et la construction d’un escalier impérial devant les murs entourant l’ancien palais de l’exarque bulgare. Il s’agit d’une construction plutôt que d’un projet de conservation, de même qu’il ne s’agit pas d’une aide apportée à des propriétaires individuels, comme le recommandaient les missions précédentes.

 

j) Hotel Four Seasons :

Une évaluation de l’impact visuel de l’extension de l’hôtel Four Seasons a été soumise en 2008, mais elle ne comporte pas d’évaluation du troisième bâtiment d’extension de l’hôtel. La Sultanahmet Tourism Company et l’Associazione Palatina-Istanbul ont débattu de l’interprétation globale améliorée de la zone principale de Sultanahmet qui intégrait le développement du parc archéologique, mais les autorisations pour l’extension de l’hôtel et pour le parc archéologique ont été suspendues par le tribunal administratif le 25 février 2009. Du fait de cette décision de justice, tous les travaux ont cessé, y compris les fouilles archéologiques et les travaux de conservation des vestiges mis au jour, mettant en danger ces vestiges du fait de leur exposition prolongée aux aléas climatiques.

 

k) Pont du métro traversant la Corne d’Or

Le nouveau pont du métro traversant la Corne d’Or apparaît comme une structure à pylônes élevés et câbles qui aurait un grave impact négatif sur l’ensemble de la péninsule historique, la Corne d’Or elle-même et la mosquée Suleymaniye en particulier – le monument de la période ottomane le plus important de la ville, chef d’œuvre de l’architecte Sinan, qui a été identifié au moment de l’inscription comme un chef d’œuvre du génie créateur humain.

Le projet du pont du métro d’Haliç traversant la Corne d’Or présenté à la mission associe dans une configuration unique un pont tournant qui s’ouvre pour laisser passer les bateaux et un pont pour le métro qui comprend une station au-dessus du tablier. Le pont est de 460 mètres de long, 65 mètres de haut (pylônes) par rapport au niveau de la mer et les voies passent à environ 15 mètres au-dessus de l’eau (le pont de Galata et le pont Atatürk font moins de 10 mètres de haut). La station s’étendra sur 180 mètres de long, sera située à 10 mètres de hauteur et le tablier du pont mesurera 10 mètres de largeur. Le projet du pont, en cours depuis un an et demi, pourrait être achevé en 13 mois et reliera deux sections du réseau du métro qui est par ailleurs achevé à 99 %. Il s’agit d’une structure de pont à câbles, avec des pylônes surmontés de structures incurvées. Il sera implanté dans le voisinage immédiat de la zone centrale de Süleymaniye et la mosquée Süleymaniye (minaret haut de 112,40 mètres).

La mission considère que la conception du pont est inappropriée pour cet emplacement, à la fois parce qu’il gênera de manière irréversible des perspectives et points de vue du site du patrimoine mondial et parce que, en tant « qu’ouvrage d’art » il entrera en concurrence avec la mosquée Süleymaniye, identifiée au moment de l’inscription comme un chef-d’œuvre du génie créateur humain, conçu par Sinan. La mission considère qu’il est essentiel que des projets alternatifs de pont plat soient proposés, sans structure élevée. Ces projets doivent être accompagnés d’études d’impact environnemental rigoureuses, basées sur une évaluation des attributs de valeur universelle exceptionnelle, tenant compte de la ligne d’horizon de la péninsule historique.

En l’absence de révision du pont sur la Corne d’Or ou d’abandon du projet, l’inscription du bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril pourrait être envisagée par le Comité du patrimoine mondial.

 

l) Plan d’ensemble du trafic

De nombreux projets de développement actuels sont liés au plan général de circulation pour la péninsule. Le plan de transport métropolitain semble être le principe directeur du développement urbain à l’intérieur des limites du bien. Le plan de circulation n’a pas été présenté à la commission dans son entier. Il semble qu’aucune étude spécifique au site du patrimoine mondial n’ait été réalisée.

La mission de 2008 était satisfaite des fouilles archéologiques préventives entreprises sur le tracé des extensions des voies de chemin de fer et du métro et à l’emplacement des échangeurs. La mission s’inquiétait de l’impact du plan global en termes de proposition pour le pont d’Halic, le tunnel routier sous le Bosphore, le troisième pont traversant le Bosphore et le Centre de transport de Yenikapi. Par exemple, la proposition actuelle du Ministre des Transports pour un tunnel routier sous le Bosphore reliant Harem sur la rive asiatique’à Kumpaki sur la péninsule historique, immédiatement à l’ouest de la zone principale de Sultanahmet, ne manquera pas de favoriser un trafic intense depuis les banlieues à l’est du Bosphore directement vers le cœur du bien.

Et sur le site archéologique de Yenikapi, un nouveau centre de trafic est prévu où se rejoindront les routes, le chemin de fer et le métro pour faire office d’échangeur pour les deux continents. Ce projet de nouveau centre urbain introduira des changements d’échelle dans le tissu urbain et dans les structures fonctionnelles et sociales près du centre du bien inscrit sur la Liste du patrimoine mondial dans l’un des parties les plus traditionnelles où des traces du Néolithique ont été découvertes.

 

m) Restauration des maisons de bois

KUDEB offre des formations de conservation et démontre, par la restauration de maisons individuelles, les avantages de la protection et de la conservation de l’architecture vernaculaire. Cette approche doit être encouragée afin de permettre une plus grande continuité et un plus grand nombre de projets, car actuellement un très petit nombre de bâtiment bénéficient de ce type de traitement. De nombreuses maisons en bois sont en péril non seulement à cause d’une détérioration importante mais aussi parce qu’elles ne sont pas encore classées et par conséquent ne disposent d’aucun soutien technique ou financier. Le nombre des maisons inoccupées augmente mais il n’existe pas de politique ou de stratégie globale de conservation ou de réhabilitation. La conservation des maisons ottomanes pourrait contribuer de manière importante à fournir des logements ainsi qu’à alimenter le tourisme culturel.

 

Le Centre du patrimoine mondial et l’ICOMOS s’inquiètent toujours de l’impact négatif potentiel du projet de grand pont massif traversant la Corne d’Or qui, grâce aux documents visuels déjà fournis, ont un impact majeur sur la ligne des toits fragile et évocatrice de la zone historique. Il est essentiel de mener une évaluation rigoureuse et indépendante de l’impact environnemental basée sur une énonciation claire des attributs et de la valeur universelle exceptionnelle du bien, y compris la proposition alternative d’un pont sans pylônes. L’impact visuel du pont sur la valeur du bien n’a pas encore été correctement traité jusqu’à présent.

Il est urgent d’améliorer le plan de gestion afin de fournir un cadre qui garantisse que le développement et l’amélioration de l’infrastructure respectent les attributs et la valeur du bien. En l’absence de ce cadre, le bien est de plus en plus menacé en raison du développement dynamique des projets de circulation et de construction dans son cœur et sur la péninsule historique. Bien qu’il soit prévu de travailler sur le plan de gestion, on constate jusqu’à présent peu de progrès. Il est à craindre que des démolitions illégales, des projets de reconstruction et de développement inappropriés, ainsi que le manque d’études d’impact pour certains projets, ne reflètent l’absence de plan. Il est urgent de progresser au niveau du plan, lequel devrait être basé sur des limites et des zones tampons approuvées et devrait prévoir la régénération du site, la gestion du tourisme, la gestion du trafic et la sensibilisation du public. Il existe de nouvelles mesures économiques, juridiques et administratives qui permettent d’inverser les problèmes de délabrement et d’abandon constatés en ville. Nombre d’objectifs décidés par les représentants des autorités turques lors de la mission de 2006 et approuvés par le Comité à sa 30e session n’ont pas été atteints dans les délais impartis ou restent à achever ; il en est de même pour de nombreux objectifs recommandés par la mission 2008 qui ont été acceptés par la Commission à sa 32e session. Il est urgent de progresser vers la réalisation de ces objectifs.

 

Parmi les nouvelles dispositions financières et juridiques mises en place, il est un problème particulier causé par les projets conçus et mis en œuvre dans le cadre de la Loi 5366 pour la « Préservation par la rénovation et l’utilisation par la revitalisation de biens culturels historiques immeubles détériorés » qui pourraient entraîner une sérieuse perte d’authenticité, et la démolition massive de maisons de la minorité gitane à Sulukule (dans la zone principale des murailles théodosiennes), emblématique de la destruction potentielle que peuvent provoquer de tels projets.

 

Décisions adoptées par le Comité en 2009
33 COM 7B.124
Zones historiques d'Istanbul (Turquie) (C 356)

Le Comité du patrimoine mondial,

1. Ayant examiné le document WHC-09/33.COM/7B.Add,

2. Rappelant la décision 32 COM 7B.110, adoptée à sa 32e session (Québec, 2008),

3. Note les résultats de la mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial / ICOMOS et approuve ses recommandations ;

4. Note également la nomination d'un gestionnaire de site pour le bien et encourage l'État partie à pleinement mettre en oeuvre la structure de gestion adoptée en 2006 et à clarifier les rôles et les responsabilités ;

5. Note en outre que, bien que quelques progrès aient été réalisés dans la définition du champ d'action du plan de gestion, la rédaction du document elle-même a peu progressé, et prie instamment l'État partie de réaliser cette tâche dans les plus brefs délais afin de fournir un cadre propre à assurer le développement et l'amélioration des infrastructures dans le respect des attributs et de la valeur du bien ;

6. Réitère sa demande de sensibilisation des parties prenantes et en particulier de la communauté locale sur l'étendue et la valeur du bien ;

7. Réitère aussi la recommandation des missions de 2006 et 2008 selon laquelle tous les projets de construction et de rénovation devraient respecter la conservation des structures historiques existantes, et exprime son inquiétude qu'aucune modification significative ne semble avoir été intégrée aux projets de rénovation urbaine proposés dans le cadre de la Loi 5366 pour la « Préservation par la rénovation et l'utilisation par la revitalisation de biens culturels historiques immeubles détériorés » afin d'incorporer des plans de conservation appropriés pour le bien ;

8. Exprime sa vive inquiétude face à l'impact potentiel du nouveau projet de pont de métro traversant la Corne d'Or, car sa structure à pylônes élevés et câbles aurait un grave impact négatif sur l'ensemble de la péninsule historique, la Corne d'Or elle-même et la mosquée Suleymaniye en particulier, et prie aussi instamment l'État partie d'abandonner ce projet ou d'envisager des propositions alternatives et en soumette les détails, accompagnés d'une évaluation de l'impact environnemental pour évaluation par l'ICOMOS avant que ne soient prises des décisions irréversibles ;

9. Exprime également son inquiétude concernant l'impact potentiel de la mise en oeuvre du plan de circulation sur la péninsule historique, en particulier (de même que le pont de la Corne d'Or) le tunnel routier sous le Bosphore reliant Harem sur la rive asiatique à Kumkapı sur la péninsule historique, immédiatement à l'ouest de la zone principale de Sultanahmet, ce qui ne manquera pas de favoriser un trafic intense depuis les banlieues à l'est du Bosphore directement vers le coeur du bien, et demande à l'État partie de fournir des détails sur le projet et une évaluation de l'impact environnemental indépendante avant tout engagement irréversible ;

10. Exprime également son inquiétude au vu des nombreuses maisons en bois de style ottoman soient en péril et qu'un nombre croissant d'entre elles soient inoccupées, et prie en outre instamment l'État partie de développer une stratégie ou un programme global de réhabilitation ou de conservation globale dans le cadre du plan de gestion intégré ;

11. Demande également à l'État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d'ici le 1er février 2010, un rapport d'état de conservation du bien qui traite les points mentionnés ci-dessus, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 34e session en 2010, afin d'envisager, en l'absence de progrès significatifs, la possibilité d'inscire le bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril.

Projet de décision : 33 COM 7B.124

Le Comité du patrimoine mondial,

1. Ayant examiné le document WHC-09/33.COM/7B.Add,

2. Rappelant la décision 32 COM 7B.110, adoptée à sa 32e session (Québec, 2008),

3. Note les résultats de la mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial / ICOMOS et approuve ses recommandations ;

4. Note également la nomination d’un gestionnaire de site pour le bien et encourage l’Etat partie à pleinement mettre en œuvre la structure de gestion adoptée en 2006 et à clarifier les rôles et les responsabilités ;

5. Note en outre que bien que quelques progrès aient été réalisés dans la définition du champ d’action du plan de gestion, la rédaction du document elle-même a peu progressé, et prie instamment l’Etat partie de réaliser cette tâche dans les plus brefs délais afin de fournir un cadre propre à assurer le développement et l’amélioration des infrastructures dans le respect des attributs et de la valeur du bien ;

6. Réitère sa demande de sensibilisation des parties prenantes et en particulier de la communauté locale sur l’étendue et la valeur du bien ;

7. Réitère aussila recommandation des missions de 2006 et 2008 selon laquelle tous les projets de construction et de rénovation devraient respecter la conservation des structures historiques existantes, et exprime son inquiétude qu’aucune modification significative ne semble avoir été intégrée aux projets de rénovation urbaine proposés dans le cadre de la Loi 5366 pour la « Préservation par la rénovation et l’utilisation par la revitalisation de biens culturels historiques immeubles détériorés » afin d’incorporer des plans de conservation appropriés pour le bien ;

8. Exprime également sa vive inquiétude face à l’impact potentiel du nouveau projet de pont de métro traversant la Corne d’Or, car sa structure à pylônes élevés et câbles aurait un grave impact négatif sur l’ensemble de la péninsule historique, la Corne d’Or elle-même et la mosquée Suleymaniye en particulier, et prie également instamment l’Etat partie à abandonner ce projet ou à envisager des propositions alternatives et en soumette les détails, accompagnés par une évaluation de l’impact environnemental pour évaluation par l’ICOMOS avant que ne soient prises des décisions irréversibles ;

9. Exprime son inquiétude concernant l’impact potentiel de la mise en œuvre du plan de circulation sur la péninsule historique, en particulier (de même que le pont de la Corne d’Or) le tunnel routier sous le Bosphore reliant Harem sur la rive asiatique à Kumkapı sur la péninsule historique, immédiatement à l’ouest de la zone principale de Sultanahmet, ce qui ne manquera pas de favoriser un trafic intense depuis les banlieues à l’est du Bosphore directement vers le cœur du bien, et demande à l’Etat partie de fournir des détails sur le projet et une évaluation de l’impact environnemental indépendante avant tout engagement irréversible ;

10. Exprime également son inquiétude de ce que de nombreuses maisons en bois de style ottoman soient en péril et qu’un nombre croissant d’entre elles soient inoccupées, et conseille vivement à l’Etat partie de développer une stratégie ou un programme de réhabilitation ou de conservation globale dans le cadre du plan de gestion ;

11. Demande également à l’Etat partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2010, un rapport d’état de conservation du bien qui traite les points mentionnés ci-dessus, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 34e session en 2010.

Année du rapport : 2009
Türkiye
Date d'inscription : 1985
Catégorie : Culturel
Critères : (i)(ii)(iii)(iv)
Documents examinés par le Comité
arrow_circle_right 33COM (2009)
Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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