Faites une recherche à travers les informations du Centre du patrimoine mondial.

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Assour (Qal'at Cherqat)

Iraq
Facteurs affectant le bien en 2023*
  • Activités de gestion
  • Destruction délibérée du patrimoine
  • Guerre
  • Infrastructures hydrauliques
  • Inondations
  • Système de gestion/plan de gestion
  • Autres menaces :

    Structures fragiles en briques de terre crue

Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Activités de gestion
  • Système de gestion/plan de gestion
  • Infrastructures hydrauliques (projet de construction de barrage)
  • Inondation partielle et infiltrations
  • Structures fragiles en briques de terre crue
  • Absence de plan général de conservation et de gestion
  • Destruction et dommages causés par le conflit armé
Menaces pour lesquelles le bien a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en péril
  • Construction d’un barrage à proximité entraînant une inondation partielle et des infiltrations 
  • Conflit armé
Etat de conservation souhaité pour le retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril

Pas encore rédigé

Mesures correctives pour le bien

Pas encore identifiées

Calendrier pour la mise en œuvre des mesures correctives

Pas encore identifié

Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2023

Montant total accordé (pour tous les biens du patrimoine mondial en Iraq) :

  • 6 000 dollars EU du fonds en dépôt italien
  • 1,5 million de dollars EU par le gouvernement du Japon (pour le patrimoine culturel, y compris le patrimoine mondial)
  • 154 000 dollars EU par le gouvernement de Norvège (pour le patrimoine culturel, y compris le patrimoine mondial)
  • 300 000 EUR par le gouvernement de l’Italie (pour le patrimoine culturel, y compris le patrimoine mondial)
  • 35 000 dollars EU par le gouvernement des Pays-Bas (pour le patrimoine culturel, y compris le patrimoine mondial)
  • 100 000 dollars EU Fonds d’urgence pour le patrimoine – soutien aux biens iraquiens du patrimoine mondial
  • 35 782 dollars EU du Fonds-en-dépôt néerlandais (pour le renforcement des capacités en matière de rapports sur l'état de conservation des biens inscrits sur la liste du patrimoine mondial en péril)
  • 50 000 dollars EU du Fonds-en-dépôt néerlandais (pour le renforcement des capacités en matière de documentation et de conservation des biens sur la Liste du patrimoine mondial en Iraq)
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2023
Demandes approuvées : 1 (de 2003-2003)
Montant total approuvé : 50 000 dollars E.U.
2003 Emergency assistance to prepare an urgent nomination of ... (Approuvé)   50 000 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2023**

Novembre 2002 : mission UNESCO pour le projet de barrage de Makhoul ; juin 2011 : mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS ; mars/avril 2022 : mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS 

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2023

Le 31 janvier 2022, l'État partie a soumis un rapport sur l'état de conservation du bien, disponible à https://whc.unesco.org/fr/list/1130/documents. Des informations complémentaires ont été fournies le 4 mars 2023. Les progrès réalisés dans un certain nombre de problèmes de conservation abordés par le Comité lors de ses précédentes sessions sont présentés comme suit dans ces rapports :

  • si elle se poursuivait comme prévu, la construction du barrage de Makhoul aurait un grave impact sur le bien et sur d'autres sites archéologiques voisins. Le ministère iraquien des Ressources en eau s’est efforcé de réaliser des études afin de parvenir aux mesures d'atténuation appropriées pour assurer la sauvegarde du bien ;
  • un accord a été signé entre le Conseil national des antiquités et du patrimoine (SBAH), le ministère de la Culture et du Tourisme et ‘l'American University of Iraq – Sulaimani’ (AUIS) en vue d'identifier les sites archéologiques qui seraient menacés par le barrage de Makhoul, documenter les dommages résultant du conflit sur le site, renforcer les capacités d'investigation et de documentation archéologiques et élaborer un plan directeur de gestion pour atténuer les dommages potentiels qui résulteraient de la construction du barrage ;
  • Dans les informations actualisées transmises en mars 2023, l’État partie indique au Centre du patrimoine mondial que tous les travaux concernant la construction du barrage de Makhoul ont été arrêtés ;
  • des travaux de nettoyage, de conservation et de rénovation ont été effectués dans certaines parties du bien pour atténuer les risques générés par les intempéries, les dommages causés par les eaux et les destructions dues au conflit armé ;
  • un aperçu de l'histoire et des dommages subis, ainsi que des actions de conservation proposées, ont été fournis pour les structures suivantes :
  • la structure de la Ziggurat continue de se détériorer, malgré le remblayage de la tranchée en 2018, car il reste des cavités en ruines qui continuent de s'étendre au sommet de la Ziggurat,
  • le Centre d'archéologie et du patrimoine de l'AUIS a pris une mesure de stabilisation temporaire, en ajoutant de nouveaux supports en fer à la deuxième arche de la porte Tabira pour éviter l'effondrement, mais des travaux supplémentaires sont nécessaires pour conserver les autres arches qui sont également sur le point de s'effondrer,
  • la réhabilitation du palais Walter Andrae s’est poursuivie dans le cadre de l’accord entre le SBAH et l’université de Munich et sur la base des recommandations des études techniques. Le palais deviendra la résidence des expéditions archéologiques,
  • certaines parties du ‘Masnah’ (contrefort) sont érodées et il n'est pas certain que les fondations existent encore car elles sont submergées dans le fleuve. L'État partie souligne que l’effondrement de la falaise sur la rive orientale du fleuve représente une menace imminente pour le bien,
  • les grandes lignes des actions de conservation ont également été fournies pour plusieurs monuments, comme le cimetière royal et le palais parthe ;
  • de plus, la fermeture du bras du Tigre, adjacent au château de Cherqat, est envisagée pour permettre la fouille de zones archéologiques qui correspondraient à un port assyrien submergé. Cependant, l’État partie s’inquiète du fait que cette fermeture causerait également des dommages importants à l’ensemble du bien pendant la saison des crues.

Une mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS s’est rendue sur le bien entre le 28 mars et le 1er avril 2022. Une copie du rapport de cette mission est aussi disponible à https://whc.unesco.org/


30.    Décision générale sur les biens du patrimoine mondial de l’Iraq

Problèmes de conservation actuels

Le conflit en Iraq, entre 2014 et 2017, a engendré une crise humanitaire massive et a fortement endommagé le patrimoine culturel iraquien de par la destruction intentionnelle, les fouilles illégales et le pillage des sites, en plus des dommages collatéraux. Trois biens iraquiens du patrimoine mondial ont subi un préjudice du fait de ce conflit, à savoir la Ville archéologique de Samarra, Assour (Qal'at Cherqat) et Hatra. En outre, les sites archéologiques de Nimrud et la Cité antique de Ninive qui figurent sur la Liste indicative de l’Iraq, ont aussi été gravement endommagés suite à des actes de destruction délibérée. Dans la Vieille ville de Mossoul inscrite également sur la Liste indicative depuis août 2018, des sites, des monuments et des bâtiments emblématiques ont été systématiquement pris pour cible, notamment des sites du patrimoine historique et religieux comme la mosquée Al-Nouri et son célèbre minaret Al-Hadba.

L'État partie a soumis des rapports sur l'état de conservation le 31 janvier 2022, disponibles à : https://whc.unesco.org/fr/sessions/45COM/documents. Des informations complémentaires ont été soumises les 4 et 6 mars 2023. Ces rapports donnent des informations sur l'état de conservation de la Ville archéologique de Samarra, Assour (Qal'at Cherqat) et Hatra, les efforts déployés par l'État partie, y compris les projets de conservation et de documentation menés avec l’appui et la collaboration de la communauté internationale, et les mesures prises pour répondre aux besoins de protection de chacun de ces biens.

L'État partie a réitéré sa demande concernant l’organisation de missions consacrées à l’évaluation des dommages et aux travaux de conservation, et sollicite l’appui du Centre du patrimoine mondial pour élaborer des mesures correctives en vue du retrait éventuel des trois biens de la Liste du patrimoine mondial en péril.

Activités entreprises par l’UNESCO

  • Depuis la 44esession élargie du Comité du patrimoine mondial (Fuzhou/en ligne, 2021), l’UNESCO poursuit ses actions en faveur du relèvement du patrimoine culturel iraquien, plus particulièrement à Mossoul ;
  • Dans le cadre du projet de fonds-en-dépôt néerlandais (35 782 dollars EU), le Centre du patrimoine mondial, en collaboration avec l’ICOMOS, a réalisé plusieurs ateliers en ligne consacrés au renforcement des capacités dans les domaines de la rédaction de rapports sur l'état de conservation des biens du patrimoine mondial, la préparation des déclarations rétrospectives de valeur universelle exceptionnelle (VUE) et l'élaboration de l'État de conservation souhaité en vue du retrait des biens de la Liste du patrimoine mondial en péril (DSOCR) ;
  • Une mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS à Assour (Qal'at Cherqat) a eu lieu en mars-avril 2022. Le rapport de la mission est consultable à : https://whc.unesco.org/fr/list/1130/documents/ et les recommandations figurent également dans le document WHC/23/45.COM/7A, et le projet de décision 45 COM 7A.27 ;
  • Deux missions conjointes de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS ont été réalisées à Hatra et dans la Ville archéologique de Samarra en juin 2023 ;
  • Suite au lancement de l’initiative « Faire revivre l'esprit de Mossoul » en février 2018, l’UNESCO a poursuivi ses opérations de réhabilitation et de relèvement de la Vieille ville de Mossoul :
  • La sauvegarde du patrimoine culturel de la Vieille ville de Mossoul s’est faite à travers deux grands projets : « Faire revivre l'esprit de Mossoul en reconstruisant ses sites historiques, notamment la mosquée Al-Nouri et son minaret Al-Hadba, ainsi que les églises Al-Tahera et Al-Saa’a » financés par les Émirats arabes unis (EAU) (50,4 millions de dollars EU sur 2018-2023[1]), ainsi qu’un projet majeur financé par l’Union européenne (EU) (38,5 millions de dollars EU en deux phases, de 2019 à 2023) : « Faire revivre les vieilles villes de Mossoul et Bassora », visant à réhabiliter le centre urbain historique de ces deux grandes cités tout en favorisant la création d'emplois et l’acquisition de compétences chez les jeunes professionnels en matière de réhabilitation et d’infrastructure urbaine,
  • Au total, 15 pays et organisations internationales partenaires clés de l'UNESCO ont contribué à l'initiative, dont l'UE, le Canada, la Croatie, la France (par le biais de l’ALIPH et de la Convention France-UNESCO), le gouvernement des Flandres, l'Allemagne, la Hongrie, l'Italie, le Japon, la Corée (par le biais de l’agence KOICA), la Lituanie, les Pays-Bas, le Qatar (par le biais de la fondation EAA), la Suède (par le biais de l’agence SIDA), les Émirats arabes unis, ainsi que le Fonds d'urgence pour le patrimoine de l'UNESCO.
  • S’agissant du complexe de la mosquée Al-Nouri et du minaret Al-Hadba, après une phase préparatoire intensive de déminage, documentation, stabilisation et préparation du projet architectural, la phase active de la reconstruction du minaret Al-Hadba a commencé en février 2022 par la stabilisation du soubassement du minaret Al-Hadba.
  • La PHASE I a permis d'exécuter de complexes travaux de consolidation et de réintégration sur les bases originelles restantes, en plus de la construction à l'échelle 1:1 d'un modèle du puits cylindrique disparu, qui est presque terminée. Commencera ensuite la PHASE II, qui consiste en l'exécution des nouvelles fondations avec micropieux ainsi que la préparation de la PHASE III (reconstruction réelle de la structure cylindrique disparue),
  • La reconstruction de la mosquée Al-Nouri, qui a fait l’objet d'un concours international d’architecture, a été confiée à un entrepreneur local. La sélection de l'entrepreneur chargé de l'exécution des travaux de reconstruction et de réhabilitation du secteur est du complexe Al-Nouri a été menée à bien en juin 2022. Les travaux ont commencé en août 2022,
  • Des fouilles archéologiques ont été achevées le long du côté ouest de la salle de prière d’Al Nouri, révélant d'importantes couches et structures appartenant à la mosquée d'origine, datant du 12ème siècle. Les fouilles ont été menées par le ministère iraquien de la Culture, en étroite collaboration avec l'UNESCO, et ont conduit à la décision commune d'intégrer ces découvertes importantes dans la reconstruction de la salle de prière détruite,
  • L’avant-projet détaillé pour la reconstruction et réhabilitation du secteur est du complexe Al Nouri - incluant l'intégration des récentes découvertes archéologiques sur le côté ouest de la salle de prière - a été achevé en mai 2022. Il a été approuvé par le comité technique conjoint, par les autorités compétentes (notamment les Dotations sunnites et le ministère iraquien de la Culture) et présenté à la communauté locale lors d'un événement public organisé à Mossoul, à la fin du mois de juin 2022,
  • Pour ce qui est de la réhabilitation des deux églises, l’enlèvement des gravats et la sécurisation des lieux sont terminés à l'église Al-Tahera comme à l’église Al-Saa’a ; l’évaluation des dégâts et la documentation technique afférente à la restauration et à la réhabilitation de ces deux édifices religieux sont achevés, et la reconstruction des deux églises a démarré en mars 2022,
  • Quant au projet financé par l’UE « Faire revivre les vieilles villes de Mossoul et Bassora », suite à l’engagement à tous les niveaux des instances gouvernementales nationales et locales concernées et des acteurs compétents, l'UNESCO restaure et reconstruit 124 habitations historiques, dont 7 maisons historiques dans le complexe de la mosquée Al-Nouri, financées par les Émirats arabes unis. Il s’agit d’une intervention globale : reconstruction des murs, mais aussi amélioration du réseau électrique, des fosses septiques, du système d’assainissement, du revêtement routier et de l’éclairage public. Avant d’entamer la reconstruction, il a fallu nettoyer le quartier. À ce jour, 2 107 tonnes de gravats et 21 engins non explosés ont été retirés,
  • La reconstruction des 43 premières maisons patrimoniales, relevant d’un premier lot, a été achevée, ces dernières ayant été remises à leur propriétaires en août 2022. La réhabilitation et la reconstruction de 75 maisons patrimoniales supplémentaires ont commencé en septembre 2021, dans le cadre d'un deuxième lot. À ce jour, 53 maisons ont été achevées et remises à leurs propriétaires. Les maisons restantes, ainsi que les infrastructures publiques et les rues du quartier seront achevées en août 2023. Un autre lot de 4 maisons a également été achevé en mai 2023. Tous ces travaux sont exécutés en utilisant des techniques et des matériaux traditionnels de façon à préserver l’identité de la vieille ville,
  • L'UNESCO réhabilite également deux maisons palatiales. La réhabilitation de la maison Suleyman Al Sayegh a été menée à bien en avril 2023. La première phase de l'autre maison palatiale, la maison Ziada, incluant la réhabilitation de la superstructure, s’est achevée en mai 2023. La deuxième phase pour ce même bien (toutes les finitions extérieures et une partie des finitions intérieures) commencera immédiatement après, l'objectif étant d’achever cette phase à la fin de l'été 2023,
  • Pour ce qui est de la mosquée Al-Aghawat de Mossoul, la stabilisation temporaire est finalisée, le projet conceptuel est préparé et la mise en œuvre des travaux de reconstruction nécessaires attend un financement supplémentaire,
  • Ces projets liés à la reconstruction du patrimoine bâti de Mossoul ont créé et créeront des emplois immédiats à Mossoul, comme mesure de sauvetage en réponse au chômage dû à la pandémie de COVID-19,
  • L'UNESCO a lancé des programmes d'EFTP et de formation en cours d'emploi dédiés aux femmes et hommes adultes, qui associent l’enseignement général, l’étude des technologies et des sciences connexes, et l’acquisition de compétences pratiques (pour 18 % de femmes notamment). Plus de 1 550 étudiants en formation professionnelle qualifiés ont été diplômés à ce jour, dépassant ainsi l'objectif initial. 93,3 % de ces diplômés ont fini par rejoindre le programme d'apprentissage sur site, travaillant et acquérant des compétences en réhabilitation des bâtiments patrimoniaux,
  • L'UNESCO a jusqu’à présent créé plus de 5 000 emplois locaux depuis le lancement de l'initiative. Cela est fondamental pour renforcer les compétences et améliorer l'inclusion sociale en Iraq en cette période critique,
  • Dans le cadre de l'Initiative de Mossoul, l'UNESCO, en partenariat avec l'ALIPH et avec le généreux soutien financier du gouvernement français (1 531 647 dollars EU), réhabilite un édifice connu sous le nom de Maison de la prière, qui abritait autrefois la première école pour filles en Iraq, pour en faire un centre éducatif et culturel polyvalent pour la communauté locale. La Maison de la prière est adjacente au complexe de l'église conventuelle Notre-Dame de l'Heure (église Al-Saa'a), qui appartient à l'ordre des Dominicains, et en fait partie. Le projet vise à favoriser la cohésion sociale, la résilience et les moyens de subsistance par la réhabilitation du patrimoine urbain de la ville et la réutilisation de l'espace pour revitaliser la vie culturelle et éducative dans la vieille ville,
  • L'UNESCO, par le biais de son Fonds d'urgence pour le patrimoine (48 000 dollars EU), a soutenu les mesures urgentes de sécurisation et de stabilisation temporaire de la Maison d’angle située dans le périmètre du complexe de l'église Al Saa'a, qui inclut l'église conventuelle, actuellement en cours de réhabilitation par l'UNESCO grâce à des fonds des Émirats arabes unis. Les travaux de stabilisation ont commencé en octobre 2022 et ont été achevés de manière satisfaisante le 31 décembre 2022,
  • Le projet est également engagé dans des activités de formation ciblant les jeunes professionnels de Mossoul en coopération avec l'ICCROM. Le premier cycle de la formation de l'ICCROM pour les jeunes architectes et ingénieurs locaux a commencé en avril 2022 et les premiers lauréats ont reçu leur diplôme le 26 janvier 2023, lors d'un événement public organisé dans le centre d'information communautaire de l'UNESCO nouvellement installé. Le programme de formation est composé de deux volets : le volet 1, destiné aux jeunes architectes et ingénieurs iraquiens (financé par les EAU), et le volet 2, destiné aux travailleurs semi-qualifiés intéressés par les métiers traditionnels de la construction (financé par l'UE). La formation relevant du volet 2 est terminée. La sélection des participants pour le deuxième cycle du volet 1 est terminée et la formation a commencé en février 2023,
  • L'école primaire Al Ekhlaas est un lieu incontournable du quartier ouest de la Vieille ville de Mossoul depuis près de 60 ans. En 2016, les élèves et leurs familles ont vu leurs rêves d'un avenir prometteur s'effondrer sous le poids de la guerre et de la destruction. Avec le soutien de l'Union européenne, l'UNESCO reconstruit cet établissement pour en faire la première école adaptée aux enfants à Mossoul. Les élèves, les parents et les administrateurs de l'école ont fait part de leurs idées sur la conception de l'école dans le cadre d'un processus consultatif. Les travaux de reconstruction sont actuellement en cours et devraient être achevés d'ici fin 2023. Lorsqu'elle rouvrira ses portes, l'école primaire Al-Ekhlaas sera un espace qui offrira un environnement sûr, propre, sain et protecteur aux enfants de Mossoul,
  • Par ailleurs, avec le soutien du Gouvernement de Flandres, en 2019, une publication a été préparée sur l’évaluation des dommages causés au patrimoine culturel et religieux par l’extrémisme violent en 2014 (Gouvernorats de Ninive, Kirkouk, Salah al-Din, Diyala et Anbar). En ce qui concerne le soutien accordé à la restauration et à la documentation de milliers de manuscrits datant du XIVejusqu’au XIXe siècle, l’UNESCO a fourni en 2018, 2019 et 2022 une aide financière et technique pour la préservation de certains manuscrits et matériels d’une valeur historique inestimable. Les équipements de numérisation et de conservation ont ultérieurement été livrés et installés au Centre numérique des manuscrits orientaux d’Erbil,
  • Du 19 au 26 septembre 2022, l'UNESCO a financé les frais de voyage et d'hébergement liés à l'organisation de la formation, au Centre numérique, sur les « Techniques de restauration des parchemins » par deux experts du Matenadaran - Institut Machtots de recherches sur les manuscrits anciens en Arménie, pour examiner les manuscrits sur parchemin du centre et suivre les travaux pratiques sur des spécimens de papiers parcheminés choisis. Cette formation comprenait également une partie théorique sur l'utilisation de substances chimiques dans les travaux de restauration et une discussion sur les besoins du centre et la préparation de formations futures éventuelles,
  • L'esprit de Mossoul, c'est aussi le patrimoine vivant des communautés et une vie culturelle dynamique, allant du festival de musique traditionnelle aux bouquinistes de rue. L'UNESCO et ses partenaires se sont engagés dans un plan global pour restaurer la vie culturelle et les institutions culturelles. Cinéma, musique et art sont au cœur ️du travail de l'UNESCO à Mossoul. Pour soutenir la renaissance de la musique traditionnelle à Mossoul, l'UNESCO a lancé le programme « À l'écoute de l'Iraq ». Il a permis de former 24 musiciens issus de différentes communautés de Mossoul, conduisant à la création de quatre ensembles qui ont bénéficié de subventions pour des tournées musicales en Iraq,
  • En partenariat avec le Théâtre de Gand en Belgique, l'UNESCO a offert à 20 étudiants de l'Institut des Beaux-Arts de Mossoul des formations et une expérience pratique dans chacun des différentes fonctions qui définissent les aspects fondamentaux d'une production cinématographique : réalisateur, scénariste, monteur, acteur, décorateur, costumier, technicien du son et de la lumière et assistant de production. La formation a débouché sur la production de neuf courts métrages réalisés par les étudiants et sur la création d'un « laboratoire cinématographique » au sein de l'Institut des beaux-arts de Mossoul en avril 2022, devenant ainsi une éventuelle plateforme pour de futures expériences d'apprentissage dans le domaine du cinéma au sein de la ville de Mossoul.

L'UNESCO a officiellement ouvert en novembre 2022 un centre d'information communautaire dans la vieille ville, qui servira à organiser des événements, notamment des activités culturelles et des programmes éducatifs pour la communauté.

Activités entreprises par les Organisations consultatives

  • L’ICOMOS a activement contribué à la tenue d’ateliers en ligne pour le renforcement des capacités ayant trait à la rédaction de rapports sur l'état de conservation des biens inscrits sur la Liste du patrimoine mondial en péril, la préparation de déclarations rétrospectives de la VUE et l'élaboration des DSOCR ;
  • L’ICOMOS a pris part à la mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS à Assour (Qal'at Cherqat) en mars-avril 2022, puis dans la Ville archéologique de Samarra et à Hatra en juin 2023.

[1] La période de mise en œuvre du projet « Restauration et reconstruction essentielle de la mosquée AI-Nouri et son minaret AI-Hadba en tant qu'outil de promotion de la cohésion sociale et de la réconciliation communautaire » a été prolongée de 10 mois, jusqu'au 4 juillet 2024.

Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2023

Les informations fournies par l’État partie concernant l’arrêt de la construction du barrage de Makhoul sont rassurantes, d'autant plus qu'au moment de l'inscription du bien sur la Liste du patrimoine mondial, ce projet avait été considéré comme une menace majeure pour la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, justifiant son inscription simultanée sur la Liste du patrimoine mondial en péril en 2003. Les précédentes décisions du Comité demandaient la relocalisation ou l'annulation du projet.

Lors de la mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS de 2022 sur le bien, l'État partie a souligné son intention d'étudier l'exécution de mesures d'atténuation pour assurer la protection du bien et d'autres sites archéologiques contre les inondations. Cependant, sur la base de la documentation technique et topographique limitée sur l'impact environnemental du barrage et sur le niveau d'eau dans le futur réservoir, il n'était pas possible de définir précisément dans quelle mesure le bien serait impacté ou si et comment il pourrait être protégé. D'autres études précises auraient été nécessaires pour cartographier et évaluer de manière exhaustive l'impact du barrage et pour permettre d'envisager la viabilité d'éventuelles mesures conçues pour assurer une protection efficace de la VUE du bien et de tous ses attributs.

Au-delà de la construction d'un ouvrage de protection du site contre les inondations (murs de soutènement, remblais, digues, etc.), il convient de rappeler que le bien est très fragile, car ses constructions sont principalement en terre. Le bien souffre depuis un certain temps d'infiltrations d'eau et de dégradation de l'environnement, ce qui a accéléré sa détérioration. Par conséquent, outre la menace d'inondation en cas de construction du barrage, la mission a considéré que plusieurs autres menaces doivent être prises en considération lors de l'évaluation de l'efficacité des mesures de protection, notamment l'augmentation potentielle des infiltrations d'eau, l'infiltration de sel, la création d'un nouveau microclimat et l'impact potentiel de grandes constructions sur la VUE du bien. En conséquence, un certain nombre d’études techniques approfondies complémentaires ont été identifiées par la mission en tant que mesures nécessaires à prendre d’urgence.

En ce qui concerne l'état de conservation actuel du bien, l'État partie a commencé à s'atteler aux travaux d'assainissement et de réparation pour atténuer l'impact des menaces, notamment celles issues des intempéries et des dégâts causés par l’eau.

La mission de 2022 a recommandé un certain nombre de mesures nécessaires, dont la préparation d’un plan de conservation global pour le bien en pleine consultation avec le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives, l’entreprise d’activités d’entretien régulières, la soumission d’un rapport détaillé sur toutes les interventions prévues et en cours de réalisation et leur priorité, tout en notant que toutes les interventions doivent être intégrées dans le plan de conservation global pour le bien, qu’un certain nombre de mesures de protection sur le bien doivent être prises, qu’un système de gestion doit être élaboré et un plan de gestion préparé. Comme recommandé précédemment, seuls des travaux de stabilisation urgents doivent être effectués dans les cas où l'effondrement ou de nouveaux dommages sont imminents, et selon le principe d’une intervention a minima.

L’État parti a régulièrement consulté le Centre du patrimoine mondial, en particulier en ce qui concerne le projet de réhabilitation du palais Walter Andrae, qui a été examiné par l’ICOMOS. Il est également recommandé au Comité d’encourager l'État partie à poursuivre ses consultations avec le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives pour continuer de fournir des informations sur tout projet futur de restauration majeure ou de nouvelle construction susceptible d'affecter la VUE du bien, conformément au paragraphe 172 des Orientations, avant de prendre des décisions qui seraient difficilement réversibles.

Le Centre du patrimoine mondial, en collaboration avec l'ICOMOS, a soutenu l'État partie dans l'élaboration de la déclaration rétrospective de valeur universelle exceptionnelle (RSOUV), par un atelier technique en ligne financé par le projet du fonds-en-dépôt néerlandais pour renforcer les capacités des biens iraquiens inscrits sur la Liste du patrimoine mondial en péril.

Avec l’arrêt du projet de construction du barrage de Makhoul et à la lumière des résultats de la mission de 2022, il est recommandé au Comité de demander à l’État partie de lancer l’élaboration de l’état de conservation souhaité en vue du retrait de la Liste du patrimoine mondial en péril (DSOCR), et les mesures correctives nécessaires, en collaboration avec le Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives.

30.    Décision générale sur les biens du patrimoine mondial de l’Iraq

Analyse et conclusions du Centre du patrimoine mondial, de l’ICOMOS et de l’ICCROM

La situation de conflit en Iraq, entre 2014 et 2017, a directement affecté ses trois biens sur la Liste du patrimoine mondial en péril et, à des degrés divers, quelques-uns des sites inclus dans sa Liste indicative. Qui plus est, des fouilles illégales et des actes de pillage de sites archéologiques ont causé de lourdes pertes et des dommages irréversibles – bien que la restitution des biens culturels du pays se soit accélérée ces dernières années, notamment avec le retour de la ‘tablette de Gilgamesh’ restituée à l’Iraq en septembre 2021.

Avec la libération de parties importantes de son territoire en 2017, l’Iraq s’est confronté aux enjeux du relèvement tout en traversant une crise humanitaire sans précédent. C'était particulièrement évident dans la Vieille ville de Mossoul où l’UNESCO est aujourd’hui engagée dans le cadre de son initiative phare « Faire revivre l'esprit de Mossoul ».

L’État partie a fourni des informations récentes sur l'état de conservation d’Assour (Qal'at Cherqat), la Ville archéologique de Samarra et Hatra, et a souligné les efforts qu’il a déployés pour assurer la protection et la conservation de ces biens, y compris l'identification des travaux de stabilisation à exécuter de toute urgence. D’autre part, les évaluations détaillées n’ont pas été fournies, alors qu’elles sont indispensables pour avoir une idée des travaux de réparation et de restauration requis et renseigner la préparation de plans de conservation complets et l’élaboration de DSOCR pour ces biens. De plus, les travaux de réfection et de réparation devraient s’appuyer sur des plans complets de conservation élaborés en étroite consultation avec le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives, qui devraient comprendre une évaluation de tous les risques potentiels, notamment ceux liés, entre autres, à la dégradation naturelle, aux risques d’inondations et à l’empiètement.

Il est donc recommandé que le Comité réitère sa demande à l'État partie de soumettre une documentation détaillée et une évaluation de l’état des biens du patrimoine mondial, et d’entreprendre les travaux de protection et de stabilisation urgents uniquement en cas d’effondrement ou de nouveaux dégâts imminents, conformément au principe d’intervention minimale. Les informations requises comprennent des relevés photographiques systématiques, des dessins, des graphiques, des données quantitatives, ainsi que l’identification des risques potentiels.

Il est également recommandé que le Comité rappelle à l'État partie d’informer, par l’intermédiaire du Centre du patrimoine mondial, de tout futur projet de restauration majeure ou nouvelle construction ou autres projets susceptibles de porter atteinte à la VUE des biens du patrimoine mondial, conformément au paragraphe 172 des Orientations, avant toute prise de décision qui serait difficilement réversible.

Enfin, il est recommandé que le Comité réitère son appel aux États parties afin qu’ils coopèrent à la lutte contre le trafic illicite de biens culturels en provenance de l’Iraq et contribuent à la sauvegarde de son patrimoine culturel.

Décisions adoptées par le Comité en 2023
45 COM 7A.27
Assour (Qal'at Cherqat) (Iraq) (C 1130)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/23/45.COM/7A,
  2. Rappelant la décision 44 COM 7A.6, adoptée à sa 44e session élargie (Fuzhou/en ligne, 2021),
  3. Tenant compte de la décision 45 COM 7A.30 sur les biens du patrimoine mondial de l’Iraq,
  4. Se félicite de la décision de l’État partie de mettre un terme à toute poursuite de la construction du barrage de Makhoul, compte tenu de son impact potentiel sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien et demande à l'État partie de veiller à l'annulation définitive ou à la relocalisation du projet ; 
  5. Note avec satisfaction les efforts de l'État partie pour fournir un rapport informatif, avec des indications sur les dommages subis et les travaux de conservation prévus sur le bien, ainsi que sur sa recherche de partenariats et de soutien pour la documentation, la protection et la conservation ;
  6. Prend note des conclusions et recommandations de la mission conjointe de suivi réactif Patrimoine mondial/ICOMOS de 2022 et demande à l'État partie de mettre en œuvre ses recommandations, notamment en ce qui concerne :
    1. La préparation d’un plan de conservation global pour le bien en pleine consultation avec le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives,
    2. L’exécution de mesures d’entretien régulières, suite aux tests dans une zone pilote et au suivi sur une période donnée,
    3. La soumission au Centre du patrimoine mondial d’un rapport détaillé sur toutes les interventions prévues et en cours de réalisation et leurs priorités, en notant que toutes les interventions doivent être intégrées dans un plan de conservation global pour le bien,
    4. La prise de mesures de protection du site, dont la prévention des accès incontrôlés, et la mise en place d’une clôture et d’une signalisation appropriée qui n’ait pas un impact négatif sur la VUE du bien,
    5. L’élaboration d’un système de gestion et la préparation d’un plan de gestion qui définisse et protège les attributs de la VUE ;
  7. Encourage l'État partie à poursuivre les consultations avec le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives afin de hiérarchiser les actions urgentes d'entretien et de stabilisation des éléments endommagés et détériorés, tout en rappelant que les travaux de stabilisation urgents doivent être effectués uniquement dans les cas où l'effondrement ou de nouveaux dommages sont imminents et selon le principe d'une intervention a minima, réitère sa demande à l'État partie que toutes les interventions soient effectuées dans le cadre du plan de conservation global du bien, qui doit être élaboré en priorité ;
  8. Demande également à l’État partie de continuer de soumettre au Centre du patrimoine mondial, pour examen par les Organisations consultatives, des informations détaillées sur tous les travaux futurs susceptibles d’avoir un impact sur la VUE du bien, en conformité avec le paragraphe 172 des Orientations ;
  9. Prend note avec satisfaction de la coopération engagée par l'État partie, le Centre du patrimoine mondial et l'ICOMOS e n vue d'élaborer la déclaration rétrospective de valeur universelle exceptionnelle du bien ;
  10. Demande en outre à l’État partie de lancer l’élaboration de l’état de conservation souhaité pour le retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril, et les mesures correctives nécessaires, en collaboration avec le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives ;
  11. Réitère son appel à tous les États parties pour qu'ils coopèrent dans la lutte contre le trafic illicite du patrimoine culturel provenant d'Iraq, conformément aux résolutions 2199 de février 2015, 2253 de décembre 2015 et 2347 de mars 2017 du Conseil de sécurité des Nations Unies ;
  12. Appelle à nouveau tous les États membres de l'UNESCO à soutenir les mesures de sauvegarde d'urgence, notamment par le biais du Fonds d'urgence pour le patrimoine de l'UNESCO,
  13. Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2024, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 46e session ;
  14. Décide de maintenir Assour (Qal'at Cherqat) (Iraq) sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
45 COM 7A.30
Décision générale sur les biens du patrimoine mondial de l’Iraq

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/23/45.COM/7A.Add.2,
  2. Rappelant la décision 44 COM 7A.9, adoptée à sa 44esession élargie (Fuzhou/en ligne, 2021),
  3. Prend note des rapports fournis par l'État partie concernant l'état de conservation des biens sur la Liste du patrimoine mondial en péril et note avec satisfaction les efforts de l'État partie et de la communauté internationale pour traiter des problèmes de conservation ;
  4. Continue d’exprimer sa reconnaissance à la Directrice générale de l’UNESCO pour les progrès accomplis en faveur de la réhabilitation et de la sauvegarde du patrimoine culturel de la Vieille ville de Mossoul et pour l’expertise et les ressources mobilisées jusqu’à présent dans le cadre de l’initiative phare de l’UNESCO « Faire revivre l'esprit de Mossoul », et exprime également sa gratitude aux donateurs pour leurs généreuses contributions à cet égard ;
  5. Réitère sa demande à l'État partie de fournir une évaluation aussi détaillée et exhaustive que possible de l’état des biens inscrits sur la Liste du patrimoine mondial en péril, en y joignant des relevés photographiques systématiques, des dessins, des graphiques, des données quantitatives et une identification des risques potentiels, afin de sauvegarder les biens endommagés conformément au principe d'intervention minimale, et de s’abstenir d’entreprendre des travaux de conservation et de restauration jusqu’à ce que les plans complets de conservation aient été établis, en étroite consultation avec le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives ;
  6. Rappelle à l'État partie la nécessité de soumettre au Centre du patrimoine mondial, pour examen par les Organisations consultatives, les informations sur tous les futurs plans de restauration majeure ou de nouvelle construction ou autres projets qui pourraient affecter la valeur universelle exceptionnelle (VUE) des biens du patrimoine mondial, conformément au paragraphe 172 des Orientations, avant toute prise de décision qui serait difficilement réversible ;
  7. Demande à l'État partie de mettre en œuvre les recommandations de la mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS 2022 à Assour (Qal'at Cherqat), comme souligné dans la décision 45 COM 7A.27 ;
  8. Réitère son appel à tous les États parties pour qu’ils coopèrent à la lutte contre le trafic illicite du patrimoine culturel provenant d’Iraq conformément aux résolutions 2199 de février 2015, 2253 de décembre 2015 et 2347 de mars 2017 du Conseil de sécurité des Nations Unies ;
  9. Continue d’en appeler à tous les États parties pour qu’ils procurent un appui technique et financier dans le cadre des efforts de sauvegarde du patrimoine mondial de l’Iraq et des autres sites du patrimoine culturel, notamment à travers l’initiative « Faire revivre l'esprit de Mossoul », afin de mettre en œuvre des mesures à court, moyen et long terme ;
  10. Demande également au Centre du patrimoine mondial de présenter à sa 46e session un rapport sur les activités relatives au patrimoine culturel entreprises dans le cadre de l’initiative « Faire revivre l'esprit de Mossoul » ;
  11. Demande en outre à l'État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2024, un rapport actualisé sur l'état de conservation des biens et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés.
45 COM 8E
Adoption des déclarations rétrospectives de valeur universelle exceptionnelle

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/23/45.COM/8E,
  2. Félicite les États parties pour le travail accompli dans l’élaboration des Déclarations rétrospectives de valeur universelle exceptionnelle pour les biens du patrimoine mondial dans leurs territoires ;
  3. Adopte les Déclarations rétrospectives de valeur universelle exceptionnelle, telle que présentée dans l’annexe du document WHC/23/45.COM/8E, pour les biens du patrimoine mondial suivants :

ASIE ET PACIFIQUE

  • Australie, Zone de nature sauvage de Tasmanie
  • Sri Lanka, Vieille ville de Galle et ses fortifications

ÉTATS ARABES

  • Égypte, Abou Mena
  • Égypte, Le Caire historique
  • Égypte, Monuments de Nubie d'Abou Simbel à Philae
  • Égypte, Thèbes antique et sa nécropole
  • Égypte, Zone Sainte-Catherine
  • Iraq, Assour (Qal'at Cherqat)
  • Iraq, Hatra

EUROPE ET AMÉRIQUE DU NORD

  • Croatie, Cathédrale Saint-Jacques de Šibenik
  • Croatie, Ensemble épiscopal de la basilique euphrasienne dans le centre historique de Poreč
  • Croatie, Ville historique de Trogir
  • Espagne, Ibiza, biodiversité et culture
  • Espagne, Parc national de Doñana
  • Espagne, Ville historique de Tolède
  • Espagne, Ville historique fortifiée de Cuenca
  • France, Ville fortifiée historique de Carcassonne
  • Grèce, Météores ;
4.    Note que les Déclarations rétrospectives de valeur universelle exceptionnelle des biens inscrits sur la Liste du patrimoine mondial en péril seront examinées par les Organisations consultatives en priorité ;

5.    Demande au Centre du patrimoine mondial de publier les Déclarations rétrospectives de valeur universelle exceptionnelle susmentionnée dans les deux langues sur son site internet.

 

Projet de décision : 45 COM 7A.27

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/23/45.COM/7A,
  2. Rappelant la décision 44 COM 7A.6, adoptée à sa 44e session élargie (Fuzhou/en ligne, 2021),
  3. Tenant compte de la décision 45 COM 7A.30 sur les biens du patrimoine mondial de l’Iraq,
  4. Se félicite de la décision de l’État partie de mettre un terme à toute poursuite de la construction du barrage de Makhoul, compte tenu de son impact potentiel sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien et demande à l'État partie de veiller à l'annulation définitive ou à la relocalisation du projet ; 
  5. Note avec satisfaction les efforts de l'État partie pour fournir un rapport informatif, avec des indications sur les dommages subis et les travaux de conservation prévus sur le bien, ainsi que sur sa recherche de partenariats et de soutien pour la documentation, la protection et la conservation ;
  6. Prend note des conclusions et recommandations de la mission conjointe de suivi réactif Patrimoine mondial/ICOMOS de 2022 et demande à l'État partie de mettre en œuvre ses recommandations, notamment en ce qui concerne :
    1. La préparation d’un plan de conservation global pour le bien en pleine consultation avec le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives,
    2. L’exécution de mesures d’entretien régulières, suite aux tests dans une zone pilote et au suivi sur une période donnée,
    3. La soumission au Centre du patrimoine mondial d’un rapport détaillé sur toutes les interventions prévues et en cours de réalisation et leurs priorités, en notant que toutes les interventions doivent être intégrées dans un plan de conservation global pour le bien,
    4. La prise de mesures de protection du site, dont la prévention des accès incontrôlés, et la mise en place d’une clôture et d’une signalisation appropriée qui n’ait pas un impact négatif sur la VUE du bien,
    5. L’élaboration d’un système de gestion et la préparation d’un plan de gestion qui définisse et protège les attributs de la VUE ;
  7. Encourage l'État partie à poursuivre les consultations avec le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives afin de hiérarchiser les actions urgentes d'entretien et de stabilisation des éléments endommagés et détériorés, tout en rappelant que les travaux de stabilisation urgents doivent être effectués uniquement dans les cas où l'effondrement ou de nouveaux dommages sont imminents et selon le principe d'une intervention a minima, réitère sa demande à l'État partie que toutes les interventions soient effectuées dans le cadre du plan de conservation global du bien, qui doit être élaboré en priorité ;
  8. Demande également à l’État partie de continuer de soumettre au Centre du patrimoine mondial, pour examen par les Organisations consultatives, des informations détaillées sur tous les travaux futurs susceptibles d’avoir un impact sur la VUE du bien, en conformité avec le paragraphe 172 des Orientations ;
  9. Prend note avec satisfaction de la coopération engagée par l'État partie, le Centre du patrimoine mondial et l'ICOMOS e n vue d'élaborer la déclaration rétrospective de valeur universelle exceptionnelle du bien ;
  10. Demande en outre à l’État partie de lancer l’élaboration de l’état de conservation souhaité pour le retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril, et les mesures correctives nécessaires, en collaboration avec le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives ;
  11. Réitère son appel à tous les États parties pour qu'ils coopèrent dans la lutte contre le trafic illicite du patrimoine culturel provenant d'Iraq, conformément aux résolutions 2199 de février 2015, 2253 de décembre 2015 et 2347 de mars 2017 du Conseil de sécurité des Nations Unies ;
  12. Appelle à nouveau tous les États membres de l'UNESCO à soutenir les mesures de sauvegarde d'urgence, notamment par le biais du Fonds d'urgence pour le patrimoine de l'UNESCO,
  13. Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2024, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 46e session ;
  14. Décide de maintenir Assour (Qal'at Cherqat) (Iraq) sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
Année du rapport : 2023
Iraq
Date d'inscription : 2003
Catégorie : Culturel
Critères : (iii)(iv)
Liste en péril (dates) : 2003-présent
Documents examinés par le Comité
Rapport de lʼÉtat partie sur lʼétat de conservation
Rapport (2022) .pdf
Proposé initialement pour examen en 2022
arrow_circle_right 45COM (2023)
Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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