Le Caire historique
Facteurs affectant le bien en 2015*
- Eau (pluie/nappe phréatique)
- Habitat
- Système de gestion/plan de gestion
- Autres menaces :
Infrastructure en état de délabrement ; Négligence et absence d'entretien
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
- Tremblement de terre en 1992 (problème résolu)
- Travaux de restauration inappropriés (problème résolu)
- Élévation du niveau de la nappe phréatique
- Infrastructures en mauvais état
- Négligence et absence d’entretien
- Espaces et bâtiments surpeuplés
- Développement incontrôlé
- Absence de plan d’ensemble de la conservation urbaine
- Absence de plan de revitalisation socioéconomique intégré reliant le tissu urbain et socioculturel du centre-ville
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2015
Montant total accordé : compte spécial pour la sauvegarde du patrimoine culturel égyptien : 2 203 304 dollars EU alloués pour le projet de réhabilitation urbaine du Caire historique (URHC). Pour plus de détails, voir page https://whc.unesco.org/fr/activites/663
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2015
Montant total approuvé : 398 900 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2015**
Août 2002 et mars 2005 : missions de suivi réactif de l'ICOMOS ; avril et décembre 2007 : missions du Centre du patrimoine mondial concernant le « Cairo Financial Centre » ; octobre 2008 : mission de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS ; 2009-2013 : plusieurs missions du Centre du patrimoine mondial pour le projet URHC ; mission de conseil du Centre de conseil Centre du patrimoine mondial/ICOMOS.
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2015
Le 8 février 2015, l’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation dont un résumé est disponible à https://whc.unesco.org/fr/list/89/documents/. Le rapport indique les progrès suivants :
- En réponse à la décision 37 COM 7B.49, un Comité ministériel a été créé sous la présidence du Premier ministre afin de contrôler la planification de toute activité concernant le Caire historique et de développer des stratégies d’intervention appropriées ; les délimitations du bien et de la zone tampon, telles que proposées par l’équipe du projet de réhabilitation urbaine du Caire historique (URHC) ont été approuvées par le Comité ministériel le 13 janvier 2015 et un plan de gestion du site sera préparé avec les parties prenantes concernées.
- Le Comité ministériel travaille à l’amendement de la loi sur les constructions et les démolitions dans le Caire historique afin de traiter la question des constructions illégales. Un document a été fourni, il présente les efforts du gouvernement pour contrôler ces constructions.
- Le rapport énumère les projets de restauration de plusieurs monuments et le projet de régénération urbaine à al-Gamaliya, qui ont été mis en œuvre dans le bien, et les plans futurs de réhabilitation de la rue al-Moez ; le rapport présente des plans relatifs aux projets de développement dans le bien. Toutefois, le rapport n’a pas fourni de projet de rédaction de déclaration rétrospective de valeur universelle exceptionnelle (VUE).
Sur invitation de l’État partie, une mission de conseil Centre du patrimoine mondial/ICOMOS s’est déroulée du 14 au 18 novembre 2014 au Caire historique. La mission a pleinement rendu compte pris conscience du fait que le tissu urbain du Caire historique subit une pression sévère due au manque de contrôle du développement. Bien que de nombreux monuments aient été restaurés et soient effectivement gérés, le tissu urbain reste extrêmement vulnérable. La mission a considéré que faute de prendre des mesures pour inverser ce qui est devenu une spirale descendante dans un futur prochain, il se pourrait qu’il devienne impossible de soutenir les attributs de la valeur universelle exceptionnelle du bien.
La mission a recommandé un projet majeur de revitalisation pour le Caire historique capable de mettre en valeur les attributs de la VUE et les atouts sociaux et culturels de la ville, d’inverser le déclin urbain et de favoriser une synergie entre le présent et le passé. Un tel projet devrait être intégré dans le projet plus large du développement du Grand Caire qui subit des pressions de transformations importantes et des changements urbains rapides. La mission a également suggéré des actions à court, moyen et long termes basées sur les études, les analyses et les propositions du projet URHC. Elle a aussi suggéré qu’un Atelier technique soit réuni afin d’explorer des approches stratégiques ou basées sur des territoires pour ce qui pourrait devenir un des plus grands projets de revitalisation urbaine.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2015
La dégradation rapide et irréversible du tissu urbain du bien, qui complique beaucoup la tâche qui incombe à l’État partie de soutenir les attributs de la valeur universelle exceptionnelle du bien, devrait être notée avec une grande inquiétude. L’État partie a pris des mesures importantes pour renforcer et adopter une approche mieux coordonnée du Caire historique, en mettant en œuvre la conservation du bien au plus haut niveau et en réglant les défis globalement, d’une manière qui prenne en compte les inquiétudes à l’égard du développement local. L’État partie a également adopté les limites et la zone tampon du bien, elles qu’elles ont été proposées dans le projet URHC et telles qu’elles ont été demandées par le Comité du patrimoine mondial à sa 37e session. Toutefois, malgré l’établissement d’un Comité ministériel, le bien ne dispose toujours pas d’un plan de gestion ni d’un système de gestion qui mettent en œuvre les décisions du Comité ministériel ; la dégradation du milieu urbain s’accélère et touche particulièrement les bâtiments “d’une valeur remarquable” qui constituent la qualité-même du tissu urbain, et les constructions illégales continuent de sortir de terre à un rythme rapide. Il est recommandé au Comité du patrimoine mondial de féliciter l’État partie pour les progrès réalisés jusqu’à présent tout en le priant instamment de mettre un terme aux constructions illégales et de s’abstenir de démolir le tissu urbain d’origine.
Au vu de la complexité des problèmes rencontrés par le Caire historique et de l’ampleur du délabrement urbain, il semble que seul un projet de revitalisation urbaine à grande échelle, qui traite globalement les aspects environnementaux, sociaux et économiques, puisse sauver le bien. Un tel projet pourrait se baser sur les grandes études et le projet pilote produit par l’URHC et exigerait la création d’une structure de gestion unifiée pour le bien. Les mécanismes d’un projet d’une telle ampleur pourraient être établis au sein d’un atelier technique qui définirait les mesures concrètes opérationnelles et être soutenus par une extension du projet URHC.
Pendant que le contenu détaillé d’un projet de revitalisation urbaine, avec ses objectifs, ses mécanismes de mise en œuvre et son calendrier prévisionnel est planifié et qu’une Unité technique formée d’une équipe pluridisciplinaire hautement qualifiée est nommée, il est recommandé que le Comité du patrimoine mondial prie instamment l’État partie de prendre les mesures à court terme (avant la fin 2015) proposées par la mission de conseil Centre du patrimoine mondial/COMOS en renforçant les contrôles, en particulier ceux relatifs aux démolitions et aux reconstructions, afin de stabiliser l’état actuel du tissu urbain. De telles actions à court terme devraient être accompagnées par des actions de sensibilisation parmi les habitants et ceux qui sont concernés par les mesures de contrôle du développement.
Enfin, il est recommandé que le Comité du patrimoine mondial réitère sa demande pour que l’État partie lui soumettre une déclaration rétrospective de valeur universelle exceptionnelle.
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2015
39 COM 7B.50
Le Caire historique (Egypte) (C 89)
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC-15/39.COM/7B,
- Rappelant la décision 36 COM 7B.51, and 37 COM 7B.49, adoptées respectivement à ses 36e (Saint-Pétersbourg, 2012) et 37e sessions (Phnom Penh, 2013),
- Note avec grande inquiétude la dégradation rapide et irréversible du tissu urbain du Caire historique qui compliquera beaucoup la tâche qui incombe à l’État partie de soutenir les attributs de la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien ;
- Reconnaît l’établissement par l’État partie d’un Comité ministériel présidé par le Premier ministre afin de superviser la gestion du Caire historique et le félicite d’avoir adopté les limites et la zone tampon telles qu’elles sont proposées par le projet de réhabilitation urbaine du Caire historique (URHC) de l’UNESCO et telles qu’elles ont été demandées par le Comité du patrimoine mondial à sa 37e session (Phnom Penh, 2013) ;
- Prie instamment l’État partie d’introduire des contrôles plus stricts, en particulier sur les démolitions et le développement, afin de stabiliser l’état actuel du tissu urbain, parallèlement à des actions de sensibilisation appropriées ;
- Prie aussi instamment l’État partie d’envisager un projet de revitalisation urbaine à grande échelle, qui traite globalement les problèmes environnementaux, sociaux et économiques qui affectent le bien, et d’organiser un atelier technique pour définir les objectifs, les mécanismes de mise en œuvre et le calendrier prévisionnel d’un tel projet ;
- Demande qu’une Unité technique formée d’une équipe pluridisciplinaire de haute qualité soit créée pour gérer le bien, définir un plan de gestion intégré et faire progresser le projet URHC ;
- Réitère sa demande à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial un projet de rédaction de la déclaration rétrospective de valeur universelle exceptionnelle du bien ;
- Demande également à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2016, un rapport actualisé, incluant un résumé analytique d’une page, sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 41e session en 2017.
Projet de décision : 39 COM 7B.50
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC-15/39.COM/7B,
- Rappelant la décision 36 COM 7B.51, and 37 COM 7B.49, adoptées respectivement à ses 36e (Saint-Pétersbourg, 2012) et 37e sessions (Phnom Penh, 2013),
- Note avec grande inquiétude la dégradation rapide et irréversible du tissu urbain du Caire historique qui compliquera beaucoup la tâche qui incombe à l’État partie de soutenir les attributs de la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien ;
- Reconnaît l’établissement par l’État partie d’un Comité ministériel présidé par le Premier ministre afin de superviser la gestion du Caire historique et le félicite d’avoir adopté les limites et la zone tampon telles qu’elles sont proposées par le projet de réhabilitation urbaine du Caire historique (URHC) de l’UNESCO et telles qu’elles ont été demandées par le Comité du patrimoine mondial à sa 37e session (Phnom Penh, 2013) ;
- Prie instamment l’État partie d’introduire des contrôles plus stricts, en particulier sur les démolitions et le développement, afin de stabiliser l’état actuel du tissu urbain, parallèlement à des actions de sensibilisation appropriées ;
- Prie aussi instamment l’État partie d’envisager un projet de revitalisation urbaine à grande échelle, qui traite globalement les problèmes environnementaux, sociaux et économiques qui affectent le bien, et d’organiser un atelier technique pour définir les objectifs, les mécanismes de mise en œuvre et le calendrier prévisionnel d’un tel projet ;
- Demande qu’une Unité technique formée d’une équipe pluridisciplinaire de haute qualité soit créée pour gérer le bien, définir un plan de gestion intégré et faire progresser le projet URHC ;
- Réitère sa demande à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial un projet de rédaction de la déclaration rétrospective de valeur universelle exceptionnelle du bien ;
- Demande également à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2016, un rapport actualisé, incluant un résumé analytique d’une page, sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 41e session en 2017.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.