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Parc national du Manovo-Gounda St Floris

République centrafricaine
Facteurs affectant le bien en 2008*
  • Activités illégales
  • Exploitation minière
  • Pêche/collecte de ressources aquatiques
  • Ressources financières
  • Ressources humaines
  • Troubles civils
  • Élevage de bétail / pacage d’animaux domestiques
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents

a) Insécurité;

b) Braconnage;

c) Exploitation minière;

d) Transhumance et pacage illégaux;

e) Pêche illégale;

f) Absence de ressource.

Menaces pour lesquelles le bien a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en péril
  • Pacage illégal;
  • braconnage par des groupes lourdement armés et, en conséquence, perte de 80% de la faune sauvage du parc;
  • détérioration de la situation sécuritaire et arrêt du tourisme.
Mesures correctives pour le bien

Aucune mesure corrective n'a été adoptée par le Comité du patrimoine mondial. Cependant, la mission de suivi conjointe UNESCO / UICN de 2001 a effectivement proposé un plan de réhabilitation d'urgence. Les principaux points de ce plan sont les suivants:

a) Zonage du parc et matérialisation de ses limites;

b) Elaboration d'un plan de gestion;

c) Inventaire de la faune sauvage et cartographie des principaux habitats;

d) Actions de gestion visant à maintenir la biodiversité et à protéger les écosystèmes fragiles;

e) Etablissement de mécanismes de coopération entre tous les acteurs, en particulier les communautés locales, les services gouvernementaux, les concessionnaires de droit de chasse et d'exploitation de projets;

f) Renforcement de l'application de la loi dans le bien.

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2008
Demandes approuvées : 3 (de 2001-2007)
Montant total approuvé : 200 000 dollars E.U.
2007 Assistance d'urgence pour la sauvegarde d'un bien du ... (Approuvé)   30 000 dollars E.U.
2001 Programme d'urgence pour la réhabilitation du site du ... (Approuvé)   150 000 dollars E.U.
2001 Project for "Long-term Conservation of the ... (Approuvé)   20 000 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2008**

2001: mission de suivi commune UNESCO / UICN

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2008

L'Etat partie a remis un rapport, daté du 20 juin 2007, sur l'état de conservation du bien. Le Centre du patrimoine mondial a par ailleurs reçu une lettre datée du 27 février 2008, dans laquelle l'Etat partie signale que les activités de la phase IV du programme Ecosystèmes Forestiers d’Afrique Centrale (ECOFAC), financé par l'Union Européenne (UE), ont débuté, mais ne donne aucune information complémentaire sur la situation du bien.

L'insécurité ininterrompue n'a pas permis l'organisation d'une mission de suivi commune Centre du patrimoine mondial/UICN comme demandé par le Comité du patrimoine mondial à sa 28e session (Suzhou, 2004). En raison de l'insécurité, les missions de 2006, 2007 et 2008 ont été reportées.

Les données fournies par l'Etat partie font clairement état de la gravité de la situation. L'inventaire de la faune sauvage réalisé en 2005 illustrait la diminution rapide de la faune sauvage sur le territoire du bien et dans le reste de la partie nord de la République centrafricaine (RCA). Depuis, la dégradation de la situation sécuritaire, qui se traduit par une pression accrue du braconnage, rend hautement probable l’érosion encore plus avancée des valeurs du bien.

Dans son rapport de juin 2007, l'Etat partie a mis l'accent sur les difficultés qu'il a rencontrées pour contrôler le braconnage entre les phases III (2005) et IV du programme ECOFAC, par manque de ressources financières. L'Etat partie signale, qu'au cours de cette période, il a essayé d'assurer des activités basiques de patrouille utilisant pour cela un important financement accordé par le Fonds forestier gouvernemental et le Fonds du patrimoine mondial. Les activités de patrouille ont cependant été gravement entravées par l'instabilité et l'insécurité continuelles.

Les tensions ininterrompues dans la région résultent de la proximité du bien avec deux zones majeures de conflit: le sud-est du Tchad et le Darfour, une région du Soudan. Ces conflits et les gens déplacés suite à ceux-ci traversent la frontière de la RCA et ont introduit des armes dans la région, facilitant et encourageant ainsi le braconnage. La situation a empiré avec l'éclatement d'une rébellion en 2006 au nord-est de la RCA, rébellion qui a provoqué le pillage de la base de patrouilles de Gordill à la frontière nord du bien et a progressivement eu des conséquences sur l’ensemble du bien. L'instabilité a conduit à la suspension provisoire des patrouilles anti-braconnage et des activités visant à faire appliquer la loi.

Alors que l'Etat partie a pu partiellement patrouiller dans le secteur sud-est du parc pour contrôler les mouvements de bétail en provenance du sud-est du Tchad et réduire la pêche illégale, le braconnage d'autres espèces de faune sauvage est largement répandu en particulier dans la partie nord-est du bien. En outre, on a signalé que les réserves de chasse situées au sud du parc, qui n'ont pas été touchées par la rébellion, auraient été envahies par environ 200 braconniers en provenance du Soudan. Suite au conflit, une importante concentration d'éléphants qui s'est déplacée du secteur Nord du bien a été découverte dans ces zones de chasse et, selon des chasseurs professionnels opérant dans ces secteurs, des braconniers lourdement armés, venus du Soudan, ont tué au moins 200 éléphants. L'étude de 2005 estimait la population d'éléphants dans le nord de la RCA à, à peine, 500 animaux. Aucune information complémentaire ni sur la faune sauvage ni sur les autres valeurs pour lesquelles le bien a été inscrit n'a été fournie.

Le récent début de la phase IV du programme ECOFAC autorise quelque espoir d'amélioration de la situation dans le futur. Il semble cependant peu probable que, sans amélioration de la situation sécuritaire, le braconnage puisse être contrôlé dans et autour du bien. Le Centre du patrimoine mondial a informé l'Etat partie qu’ECOFAC est actuellement en train de redémarrer ses activités dans les zones de chasse du sud du bien, mais que le nord reste inaccessible en raison de l'insécurité. Le Centre du patrimoine mondial et l'UICN signalent que jusqu'à ce qu'une mission puisse s'y dérouler il est impossible de savoir précisément si la perte d'intégrité du bien a provoqué la perte définitive de sa valeur universelle exceptionnelle, si une réhabilitation est encore possible et si le braconnage peut être stoppé.

Sans aucune perspective proche d'amélioration de la situation sécuritaire, il semble peu probable que la mission de suivi demandée puisse être organisée prochainement.

D'ici là, une mission est proposée afin de rencontrer l'Etat partie, le personnel du programme ECOFAC et les autres parties prenantes, à l'extérieur du bien, dans un endroit plus sûr, tel que Bangui, afin d'examiner la situation du bien et d'identifier les mesures correctives préliminaires visant à éviter la perte de valeur universelle exceptionnelle du bien. Des donateurs potentiels devraient aussi être invités à cette rencontre.

Décisions adoptées par le Comité en 2008
32 COM 7A.1
Manovo-Gounda St Floris (République centrafricaine) (N 475)

Le Comité du patrimoine mondial,

1. Ayant examiné le document WHC-08/32.COM/7A,

2. Rappelant la décision 31 COM 7A.1, adoptée à sa 31e session (Christchurch, 2007),

3. Exprime son extrême préoccupation quant à la situation sécuritaire dans le nord de la République centrafricaine et son impact sur le bien, en particulier en ce qui concerne le braconnage ininterrompu et à grande échelle de faune sauvage, qui pourrait conduire à la perte de la valeur universelle exceptionnelle pour laquelle le bien a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial ;

4. Demande au Président du Comité du patrimoine mondial de prendre contact avec les autorités de République centrafricaine pour discuter des problèmes de conservation auxquels est confronté le bien et des mesures nécessaires de gestion qu'il convient de prendre ;

5. Regrette que la mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/UICN prévue ait dû être, une fois de plus, repoussée en raison de l'insécurité;

6. Réitère sa demande à l'État partie d'inviter une mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/UICN, dès que la situation sécuritaire le permettra, afin d'en évaluer l'impact sur la valeur universelle exceptionnelle du bien et son potentiel de réhabilitation, d'élaborer un plan d'urgence pour le bien, y compris les mesures correctives, avec toutes les parties concernées ;

7. Encourage l'État partie, en collaboration avec le Centre du patrimoine mondial, l'UICN, le programme ECOFAC et d'autres partenaires concernés, à organiser un atelier pour débattre d'une stratégie pour améliorer la protection des valeurs du bien, avant que la mission ne se déroule et grâce au financement du Fonds du patrimoine mondial ;

8. Prie instamment l'État partie de prendre toutes les mesures possibles afin de stopper le braconnage dans le périmètre du bien, et, en collaboration avec les États parties du Tchad et du Soudan, d'envisager une coopération transfrontalière pour résoudre le problème du braconnage de la faune sauvage ;

9. Fait également appel à la communauté internationale pour un soutien complémentaire aux mesures urgentes de conservation ayant pour but d'empêcher la perte de valeur universelle exceptionnelle du bien ;

10. Réitère également sa demande à l'État partie, en consultation avec le Centre du patrimoine mondial et l'UICN, de développer un projet de Déclaration de valeur universelle exceptionnelle comprenant les conditions d'intégrité et une proposition d'État de conservation souhaité en vue du retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 33e session en 2009 ;

11. Demande également à l'État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d'ici le 1er février 2009, un rapport sur l'état de conservation du bien, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 33e session en 2009 ;

12. Décide de maintenir le Parc national de Manovo-Gounda St Floris (République centrafricaine) sur la Liste du patrimoine mondial en péril.

Projet de décision: 32 COM 7A.1

Le Comité du patrimoine mondial,

1. Ayant examiné le document WHC-08/32.COM/7A,

2. Rappelant la décision 31 COM 7A.1, adoptée à sa 31e session (Christchurch, 2007),

3. Exprime son extrême préoccupation quant à la situation sécuritaire dans le nord de la République centrafricaine et son impact sur le bien, en particulier en ce qui concerne le braconnage ininterrompu et à grande échelle de faune sauvage, qui pourrait conduire à la perte de la valeur universelle exceptionnelle pour laquelle le bien a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial;

4. Regrette que la mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial / UICN prévue ait dû être, une fois de plus, repoussée en raison de l'insécurité;

5. Réitère sa demande à l'Etat partie d'inviter une mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial / UICN, dès que la situation sécuritaire le permettra, afin d'en évaluer l'impact sur la valeur universelle exceptionnelle du bien et son potentiel de réhabilitation, d'élaborer un plan d'urgence pour le bien, y compris les mesures correctives, avec toutes les parties concernées;

6. Encourage l'Etat partie, en collaboration avec le Centre du patrimoine mondial, l'UICN, le programme ECOFAC et d'autres importants partenaires, à organiser un atelier pour envisager une stratégie d'amélioration de la sécurité du bien et de protection de ses valeurs, avant que la mission ne se déroule et grâce au financement du Fonds du patrimoine mondial;

7. Prie l'Etat partie de prendre toutes les mesures possibles afin de stopper le braconnage sur le territoire du bien, en collaboration avec les Etats parties du Tchad et du Soudan, et d'envisager une coopération transfrontalière pour résoudre le problème du braconnage de faune sauvage;

8. Fait appel à la communauté internationale pour un soutien complémentaire aux mesures urgentes de conservation ayant pour but d'empêcher la perte de valeur universelle exceptionnelle du bien;

9. Réitère également sa demande à l'Etat partie, en collaboration avec le Centre du patrimoine mondial et l'UICN, de développer un projet de Déclaration de valeur universelle exceptionnelle comprenant les conditions d'intégrité et une proposition d'état de conservation souhaité en vue du retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 33e session en 2009;

10. Demande également à l'Etat partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2009, un rapport sur l'état de conservation du bien, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 33e session en 2009;

11. Décide de maintenir le Parc national de Manovo-Gounda St Floris (République centrafricaine) sur la Liste du patrimoine mondial en péril.

Année du rapport : 2008
République centrafricaine
Date d'inscription : 1988
Catégorie : Naturel
Critères : (ix)(x)
Liste en péril (dates) : 1997-présent
Documents examinés par le Comité
arrow_circle_right 32COM (2008)
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* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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