Faites une recherche à travers les informations du Centre du patrimoine mondial.

i
ii
iii
iv
v
vi
vii
viii
ix
x

Parc national du Manovo-Gounda St Floris

République centrafricaine
Facteurs affectant le bien en 2007*
  • Activités illégales
  • Exploitation minière
  • Guerre
  • Ressources financières
  • Ressources humaines
  • Troubles civils
  • Élevage de bétail / pacage d’animaux domestiques
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents

a) Insécurité ;

b) Braconnage ;

c) Exploitation minière ;

d) Transhumance et pacage illégaux ;

e) Pêche illégale ;

f) Absence de ressources ;

Menaces pour lesquelles le bien a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en péril
  • Pacage illégal
  • Braconnage par des groupes lourdement armés et, en conséquence, perte de 80% de la faune sauvage du parc
  • Détérioration de la situation sécuritaire et arrêt du tourisme
Mesures correctives pour le bien

Aucune mesure corrective n'a été adoptée par le Comité. Cependant, la mission de suivi commune UNESCO/UICN de 2001 a effectivement proposé un plan de réhabilitation d'urgence. Les principaux points de ce plan étaient les suivants:

a) Zonage du parc et matérialisation de ses limites;

b) Elaboration d'un plan de gestion;

c) Inventaire de la faune sauvage et cartographie des principaux habitats;

d) Actions de gestion visant à maintenir la biodiversité et à protéger les écosystèmes fragiles;

e) Etablissement de mécanismes de coopération entre tous les acteurs, en particulier les communautés locales, les services gouvernementaux, les concessionnaires de droit de chasse et d'exploitation de projets;

f) Renforcement de l'application de la loi dans le bien. 

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2007
Demandes approuvées : 3 (de 2001-2007)
Montant total approuvé : 200 000 dollars E.U.
2007 Assistance d'urgence pour la sauvegarde d'un bien du ... (Approuvé)   30 000 dollars E.U.
2001 Programme d'urgence pour la réhabilitation du site du ... (Approuvé)   150 000 dollars E.U.
2001 Project for "Long-term Conservation of the ... (Approuvé)   20 000 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2007**

Mission de suivi commune UNESCO/UICN en mai 2001

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2007

Un rapport a été soumis par l'Etat partie le 5 février 2007. Il souligne les progrès accomplis dans la mise en œuvre des recommandations de la mission de suivi UNESCO/UICN de 2001 mais ne donne malheureusement pas d'informations sur l'état de conservation actuel du bien. Le rapport fait état des résultats suivants: une enquête sur la faune sauvage a été menée (dont les résultats ont été communiqués au Comité lors de sa 30e session), des poteaux indicateurs ont été érigés aux points d'entrée du parc à Manovo et à Gordill, les rivières et les pistes de surveillance ont été cartographiées, des efforts ont été entrepris pour sensibiliser les communautés locales, un camp de surveillance a été construit près du marécage de Gata, l'application de la loi a été améliorée, une nouvelle loi sur la faune sauvage est appliquée, elle prend en compte la définition de zones de chasse autour des villages, et la nécessaire coopération avec les sociétés touristiques de chasse et les communautés locales dans le but de gérer les zones de chasse communales.

Il est à noter que beaucoup de ces activités ont été mises en œuvre avant 2006 avec l'aide du programme ECOFAC financé par l'Union Européenne, dont l'une des composantes a pour terrain d'action le Nord de la République centrafricaine où elle développe les zones communales de chasse en tant qu'activité économique génératrice de développement local et de conservation de la biodiversité. Bien que ne s'intéressant pas directement à la protection du parc mais aux zones de chasse communales mitoyennes, ECOFAC a contribué à la conservation du parc, en particulier en soutenant des actions essentielles contre le braconnage. Malheureusement, la troisième phase du programme ECOFAC s'est achevée en 2005 et il n'est pas prévu que la quatrième phase commence avant fin 2007. Comme il a été expliqué lors de la 30e session, le Centre du patrimoine mondial a accordé au bien en 2006 une aide en matériel d'équipement (un véhicule, deux motos, et un système de communication), ainsi qu'une somme de 76.653 dollars EU pour soutenir les actions anti-braconnage et pour palier au manque de ressources lié à l'interruption entre les troisième et quatrième phases du programme ECOFAC. Une somme supplémentaire de 30.000 dollars EU, au titre de l'assistance internationale, provenant du fonds du Patrimoine mondial, a reçu l'approbation du Président en janvier 2007 et pourrait être versée dans l'attente de l'achèvement du précédent contrat.

Malheureusement, la situation sécuritaire dans la région s'est encore détériorée depuis la dernière session, principalement en raison du conflit du Darfour qui gagne le Tchad et le nord de la République centrafricaine. Il est important de remarquer que les frontières nationales ne reflètent pas les réalités ethniques, les principaux groupes ethniques présents dans la région se répartissant de chaque coté des trois frontières. Ainsi les tensions dans un pays ont rapidement des conséquences dans les autres. En novembre 2006, un groupe en rébellion contre l'actuel gouvernement centrafricain, l'UFDR (Union des forces démocratiques pour le rassemblement) a pris possession de plusieurs villes au nord de la République centrafricaine, avec un soutien supposé du Soudan. Un mois plus tard, le Gouvernement centrafricain a pu reconquérir, avec l'aide des troupes françaises, les villes perdues mais cette situation a engendré une grande insécurité dans la région. A Gordill, au nord du bien, 15 écoliers ont été tués par un raid aérien. A cause de cette insécurité, les cultures ont été abandonnées et beaucoup de familles dépendent désormais des ressources naturelles pour leur survie, situation qui conduit à une pression accrue du braconnage sur la faune sauvage. Les ravages de l'insécurité ont grandement porté préjudice aux actions anti-braconnage.

Selon des informations reçues par le Centre du patrimoine mondial, les braconniers soudanais agissent dans toute la région, tuant les derniers éléphants présents. Les groupes de braconniers sont arrivés bien plus tôt que les années précédentes et ils ont agi à la vue de tous dans beaucoup de zones. Si l'on prend en compte les résultats spectaculaires de l'enquête sur la faune sauvage de 2005, qui faisait état d'une réduction de 95% de la population d'éléphants (estimée à environ 500 spécimens) et de plusieurs autres espèces, telles que le cobe de Buffon, l'antilope sing-sing, et le topi, tout près de l'extinction, il semble de plus en plus probable que la valeur universelle exceptionnelle du bien disparaisse dans un futur proche. Seule une coopération transfrontalière avec le Cameroun, le Tchad et le Soudan peut inverser la tendance de cette baisse considérable en s'attaquant au braconnage à grande échelle dans le cadre d'un effort de même ampleur. Mais, avec l'actuel conflit du Darfour, fruit des tensions sans fin entre les pays, une telle coopération semble peu probable d'aboutir. Un aspect positif de la situation est la signature, le 13 avril 2007, d'un accord de paix entre les rebelles de l'UFDR et le gouvernement centrafricain, mais il est encore trop tôt pour déterminer ses conséquences sur la situation sécuritaire.

Au vu des problèmes de sécurité évoqués ci-dessus, l'Etat partie de République centrafricaine a informé le Centre du patrimoine mondial, début avril 2007, que la mission conjointe UNESCO/UICN devrait être reportée à une date ultérieure. En réponse, le Centre du patrimoine mondial a demandé un rapport complémentaire sur les conséquences de la situation actuelle sur l'état de conservation du bien. A l'heure où nous rédigeons ce rapport aucune réponse de l'Etat partie n'a été reçue.

Décisions adoptées par le Comité en 2007
31 COM 7A.1
Manovo-Gounda St Floris (République centrafricaine) (N 475)

  Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC-07/31.COM/7A.Add,
  2. Rappelant la décision 30 COM 7A.1, adoptée à sa 30e session (Vilnius, 2006),
  3. Se déclare gravement préoccupé de la situation sécuritaire dans le nord de la République centrafricaine et de son impact sur le bien, en particulier du braconnage à grande échelle de sa faune sauvage qui pourrait conduire dans un futur proche à la perte de la valeur universelle exceptionnelle pour laquelle le bien a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial ;
  4. Regrette que la mission conjointe prévue UNESCO/UICN ait été une fois de plus reportée suite à la détérioration de la situation sécuritaire ;
  5. Réaffirme sa demande qu'une mission de suivi soit organisée dès que la situation le permettra afin d'évaluer la valeur universelle exceptionnelle du bien et sa possibilité de réhabilitation, et afin d'élaborer un plan d'action d'urgence avec toutes les parties concernées;
  6. Prie instamment l'État partie de prendre toutes les mesures possibles pour stopper le braconnage dans le bien;
  7. Appelle les États parties de République centrafricaine, du Tchad et du Soudan à établir une coopération transfrontalière pour résoudre le problème du braconnage de la faune sauvage ;
  8. Demande à l'État partie de rédiger, en concertation avec le Centre du patrimoine mondial et l'UICN, un projet de déclaration de valeur universelle exceptionnelle pour le bien - incluant les conditions d'intégrité - pour examen par le Comité à sa 32e session en 2008.
  9. Demande aussi à l'État partie, en concertation avec le Centre du patrimoine mondial et l'UICN, de mettre au point un ensemble précis de mesures correctives ainsi qu'un projet de déclaration de l'état de conservation souhaité pour le bien, en se fondant sur sa valeur universelle exceptionnelle, pour aider le Comité à prendre à l'avenir des décisions concernant le maintien ou non du bien sur la Liste du patrimoine mondial ;
  10. Demande également à l'État partie de remettre au Centre du patrimoine mondial, avant le 1er février 2008, un rapport actualisé sur l'état de conservation du bien pour examen par le Comité à sa 32e session, en 2008;
  11. Décide de maintenir le Parc national du Manovo-Gounda St Floris (République centrafricaine) sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
31 COM 8C.2
Mise à jour de la liste du Patrimoine Mondial en péril - maintien

Le Comité du patrimoine mondial,

1. Faisant suite à l'examen des rapports sur l'état de conservation des biens inscrits sur la Liste du patrimoine mondial en péril (WHC-07/31.COM/7A et WHC-07/31.COM/7A.Add, WHC-07/31.COM/7A.Add.2 et WHC-07/31.COM/7A.Add.3),

2. Décide de maintenir les biens suivants sur la Liste du patrimoine mondial en péril:

  • Afghanistan, Minaret et vestiges archéologiques de Djam (décision : 31 COM 7A.20)
  • Afghanistan, Paysage culturel et vestiges archéologiques de la vallée de Bamiyan (décision : 31 COM 7A.21)
  • Allemagne, Vallée de l'Elbe à Dresde (décision: 31 COM 7A.27)
  • Azerbaïdjan, Cité fortifiée de Bakou avec le palais des Chahs de Chirvan et la tour de la Vierge (décision : 31 COM 7A.26)
  • Chili, Usines de salpêtre de Humberstone et de Santa Laura (décision : 31 COM 7A.29)
  • Côte d'Ivoire, Parc national de la Comoé (décision : 31 COM 7A.2)
  • Côte d'Ivoire / Guinée, Réserve naturelle intégrale du mont Nimba (décision : 31 COM 7A.3)
  • Égypte, Abou Mena (décision : 31 COM 7A.16)
  • Ethiopie, Parc national du Simien (décision : 31 COM 7A.9)
  • Inde, Sanctuaire de faune de Manas (décision : 31 COM 7A.11)
  • Iraq, Assour (Qal'at Cherqat) (décision : 31 COM 7A.17)
  • Jérusalem, Vieille ville de Jérusalem et ses remparts (décision : 31 COM 7A.18)
  • Niger, Réserves naturelles de l'Aïr et du Ténéré (décision : 31 COM 7A.10)
  • Pakistan, Fort et jardins de Shalimar à Lahore (décision : 31 COM 7A.24)
  • Pérou, Zone archéologique de Chan Chan (décision : 31 COM 7A.30)
  • Philippines, Rizières en terrasses des cordillères des Philippines (décision : 31 COM 7A.25)
  • République centrafricaine, Parc national du Manovo-Gounda St. Floris (décision : 31 COM 7A.1)
  • République démocratique du Congo, Parc national des Virunga (décision : 31 COM 7A.4)
  • République démocratique du Congo, Parc national de Kahuzi-Biega (décision : 31 COM 7A.5)
  • République démocratique du Congo, Parc national de la Garamba (décision : 31 COM 7A.6)
  • République démocratique du Congo, Parc national de la Salonga (décision : 31 COM 7A.7)
  • République démocratique du Congo, Réserve de faune à okapis (décision : 31 COM 7A.8)
  • République islamique d'Iran, Bam et son paysage culturel (décision: 31 COM 7A.22)
  • République-Unie de Tanzanie, Ruines de Kilwa Kisiwani et de Songo Mnara (décision 31 COM 7A.15)
  • Serbie, Monuments médiévaux au Kosovo (décision: 31 COM 7A.28)
  • Venezuela, Coro et son port (décision : 31 COM 7A.31)
  • Yémen, Ville historique de Zabid (décision : 31 COM 7A.19)
Projet de décision: 31 COM 7A.1

Le Comité du patrimoine mondial,

1. Ayant examiné le document WHC-07/31.COM/7A.Add,

2. Rappelant la décision 30 COM 7A.1, adoptée à sa 30e session (Vilnius, 2006),

3. Se déclare gravement préoccupé de la situation sécuritaire dans le nord de la République centrafricaine et de son impact sur le bien, en particulier du braconnage à grande échelle de sa faune sauvage qui pourrait conduire dans un futur proche à la perte de la valeur universelle exceptionnelle pour laquelle le bien a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial ; 

4. Regrette que la mission commune UNESCO/UICN soit une fois de plus reportée suite à la détérioration de la situation sécuritaire ;

5. Réaffirme sa demande qu'une mission de suivi soit organisée dès que la situation le permettra afin d'évaluer la valeur universelle exceptionnelle du bien et sa possibilité de réhabilitation et afin d'élaborer un plan d'action d'urgence avec toutes les parties concernées ;

6. Prie instamment l'Etat partie de prendre toutes les mesures possibles pour stopper le braconnage dans le bien ;

7. Appelle les Etats parties de République centrafricaine, du Tchad et du Soudan à établir une coopération transfrontalière pour résoudre le problème du braconnage de la faune sauvage ;

8. Demande à l'Etat partie de définir, en collaboration avec le Centre du patrimoine mondial et l'UICN, une série de mesures correctives et d'indicateurs ayant pour but d'aider le Comité du patrimoine mondial à prendre à l'avenir des décisions concernant le maintien ou non du bien sur la Liste du patrimoine mondial ;

9. Demande également à l'Etat partie de remettre au Centre du patrimoine mondial, avant le 1er février 2008, un rapport actualisé sur l'état de conservation du bien pour examen par le Comité à sa 32e session en 2008 ;

10. Décide de maintenir le Parc national du Manovo-Gounda St Floris (République centrafricaine) sur la Liste du patrimoine mondial en péril.

Année du rapport : 2007
République centrafricaine
Date d'inscription : 1988
Catégorie : Naturel
Critères : (ix)(x)
Liste en péril (dates) : 1997-présent
Documents examinés par le Comité
arrow_circle_right 31COM (2007)
Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


top