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Parc national du Manovo-Gounda St Floris

République centrafricaine
Facteurs affectant le bien en 2006*
  • Activités illégales
  • Exploitation minière
  • Ressources financières
  • Ressources humaines
  • Troubles civils
  • Élevage de bétail / pacage d’animaux domestiques
  • Autres menaces :

    Transhumance

Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • insécurité ; braconnage ;
  • transhumance ;
  • exploitation minière ;
  • pêche illégale ;
  • Manque de ressources.
Menaces pour lesquelles le bien a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en péril
  • Pacage illégal ;
  • Braconnage incontrôlé par des groupes fortement armés qui auraient décimé 80 % de la faune sauvage du parc ;
  • Détérioration des conditions de sécurité et arrêt du tourisme.
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2006
Demandes approuvées : 2 (de 2001-2001)
Montant total approuvé : 170 000 dollars E.U.
2001 Programme d'urgence pour la réhabilitation du site du ... (Approuvé)   150 000 dollars E.U.
2001 Project for "Long-term Conservation of the ... (Approuvé)   20 000 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2006**

Mission UNESCO/UICN en mai 2001

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2006

Aucun rapport officiel sur l’état de conservation du bien et sur l’état d’avancement de la mise en œuvre des recommandations de la mission UNESCO/UICN de 2001 n’avait été reçu de l’État partie au moment de la rédaction du présent document.

En juillet 2005, le Centre du patrimoine mondial a participé à une réunion avec l’Union européenne et le personnel du projet européen ECOFAC qui travaille dans les zones cynégétiques villageoises autour du parc et qui a également apporté une aide logistique et financière aux opérations de lutte contre le braconnage dans l’enceinte du bien. Lors de cette réunion, les premiers résultats des études de la faune sauvage dans le nord de la RCA ont été présentés et analysés. Le personnel du projet ECOFAC a exprimé la crainte que le braconnage sur le territoire du bien ne s’intensifie fortement du fait de la suspension des activités d’ECOFAC depuis juin 2005 et ce, dans l’attente de l’approbation et du lancement d’une nouvelle phase du projet qui devait intervenir aux environs d’avril 2006.

A la suite de cette réunion, le Centre du patrimoine mondial a décidé en octobre 2005 d’apporter, à l’État partie, un soutien financier spécial (76 653 dollars EU) sur le budget du Fonds du patrimoine mondial accordé aux biens du patrimoine mondial en péril afin de lui permettre, avec le soutien du programme ECOFAC, de poursuivre ses activités vitales de lutte contre le braconnage dans le parc. L’État partie a en outre accusé réception du matériel acheté avec l’aide du Fonds du patrimoine mondial au titre de l’assistance d’urgence (50 000 dollars EU) accordée en novembre 2004. Il s’agit notamment d’un 4x4 Toyota Land Cruiser, de deux motos et d’appareils de communication radio (HF Codan, GPS, talkies-walkies). Ce matériel a été remis au ministère chargé de l’Environnement par le Directeur général de l’UNESCO lors de sa visite en République centrafricaine du 25 au 27 janvier 2006. A l’occasion de cette visite, le Directeur général a insisté sur la nécessité d’accorder une attention toute particulière à la préservation et à la conservation de ce bien du patrimoine mondial.

Le Centre du patrimoine mondial a reçu le 18 avril 2006 un rapport d’avancement intermédiaire sur la mise en œuvre du financement d’urgence, en même temps que le compte rendu final de l’étude aérienne de mai/juin 2005 réalisée par le programme ECOFAC. Le rapport d’avancement donne également des informations sur l’état de conservation du bien.

Le compte rendu de l’étude aérienne apporte clairement la preuve de la situation alarmante de la faune du parc, malgré les efforts de l’État partie pour lutter contre le braconnage avec le soutien d’ECOFAC. Par rapport à l’étude effectuée en 1985, on observe un sérieux déclin des populations, notamment dans l’enceinte du bien et dans le Parc national de Bamingui-Bangoran, et ce pour toutes les espèces couvertes par l’étude. En fait, les densités de population de la plupart des espèces sont plus élevées dans les zones cynégétiques adjacentes que dans les parcs nationaux, grâce aux safaris et aux activités de lutte contre le braconnage associées qui y sont menées et au fait que les braconniers soudanais et tchadiens pénètrent moins dans les zones cynégétiques que dans les parcs nationaux, plus proches des frontières. Le bien a perdu environ 95 % de sa population d’éléphants, actuellement estimée à moins de 500 animaux. Les populations de cobes de Buffon (Kobus kob), de cobes defassa (Cobus defassa) et de damalisques korrigum (Damaliscus korrigum) sont au bord de l’extinction, tandis que les populations de cobes des roseaux (Redunca redunca), d’élans de Derby (Taurotragus derbianus), de buffles d’Afrique (Syncerus caffer), de bubales major (Alcelaphus Buselaphus) et d’hippotragues (Hippotragus equinus) ont diminué sur le territoire du bien, mais ont augmenté ou se sont stabilisées dans les zones cynégétiques.

L’étude a également observé de nombreuses preuves d’activités humaines sur le site. Outre le braconnage, la pêche et le pacage du bétail représentent de sérieuses menaces pour l’intégrité du bien. En raison de ces résultats, le compte rendu recommande de concentrer les activités de conservation sur les derniers fiefs des populations de faune sauvage. Devant les résultats encourageants enregistrés dans les zones cynégétiques adjacentes, il recommande aussi d’appliquer un système de zonage au bien, ce qui permettra une exploitation contrôlée des ressources dans certaines zones, générera des revenus pour les populations locales et contribuera au financement de la conservation des zones prioritaires. Si le déclin des populations d’animaux est dramatique, le nord de la RCA contient probablement les dernières populations viables de nombreux mammifères caractéristiques de l’écorégion soudano-guinéenne ; quant aux autres populations de la région, elles pourraient encore se rétablir si l’on parvenait à venir à bout de la menace que constitue le braconnage.

Le rapport sur l’état d’avancement du projet de financement d’urgence fait observer que l’achèvement de la phase III d’ECOFAC en juin 2005 et la réapparition de tensions dans la région du Darfour au Soudan et dans le sud-est du Tchad sont à l’origine de la recrudescences des infiltrations de braconniers étrangers dans le parc et sa périphérie. Selon l’État partie, l’aide financière fournie par l’UNESCO est cruciale pour permettre la poursuite des activités anti-braconnage en attendant le lancement de la Phase IV d’ECOFAC. L’aide reçue de l’UNESCO, de quelques entrepreneurs privés et d’une ONG baptisée « Association pour la protection de la faune de Centrafrique » (APFC) a permis à l’État partie d’éviter l’invasion totale du bien par les braconniers. Des activités anti-braconnage ont été menées entre décembre 2005 et mars 2006. Des patrouilles sont intervenues à la périphérie du parc afin d’empêcher les incursions de caravanes de braconniers soudanais et de contrôler leurs sorties. Ces patrouilles ont été effectuées par des équipes de gardes traqueurs supervisées par des experts de l’APFC. Ces équipes ont eu à 3 reprises des affrontements armés avec des caravanes de braconniers soudanais qu’elles ont réussi à empêcher de pénétrer dans le parc. Des patrouilles ont été également organisées à l’intérieur du parc sur la base d’informations fournies par des ONG locales. Au cours de ces patrouilles, 6 braconniers ont été arrêtés et traduits en justice, plusieurs armes ont été saisies parmi lesquelles une arme de guerre (AK47) et une caravane de braconniers a été reconduite à l’extérieur du parc. Des efforts ont également été faits pour chasser les troupeaux de bétail hors de l’enceinte du bien.

En ce qui concerne la mission de suivi demandée par le Comité, le Centre du patrimoine mondial et l’UICN n’ont pu jusqu’à présent l’effectuer à cause de la situation sécuritaire difficile du pays. Le Centre du patrimoine mondial et l’UICN ont prévu d’associer la mission à un atelier pluripartite visant à élaborer un vaste programme d’action et une stratégie de collecte de fonds pour la conservation du bien en coopération avec l’Union européenne (UE). Mais le démarrage de la prochaine phase du programme européen « Conservation et utilisation rationnelle des écosystèmes forestiers de l’Afrique centrale » (ECOFAC) a été retardé. Si les conditions de sécurité s’améliorent, on peut espérer que des progrès seront faits dans l’organisation de la mission et de l’atelier avant la 30e session du Comité du patrimoine mondial. Le Centre du patrimoine mondial a également reçu des informations selon lesquelles l’Africa Parks Foundation, une ONG néerlandaise spécialisée dans la gestion des aires protégées d’Afrique dans le cadre de partenariats public-privé, qui a récemment pris la responsabilité de la gestion du Parc national de Garamba en RDC, étudierait la possibilité de participer également à la gestion du Parc national de Manovo-Gounda St. Floris.

Décisions adoptées par le Comité en 2006
30 COM 7A.1
Parc national du Manovo-Gounda St Floris (République centrafricaine) (N 475)

Le Comité du patrimoine mondial,

1. Ayant examiné le document WHC-06/30.COM/7A,

2. Rappelant les décisions 28 COM 15A.1 et 29 COM 7A.1, adoptées à ses 28e (Suzhou, 2004) et 29e (Durban, 2005) sessions respectivement,

3. Prend note de la mise en œuvre du rapport intermédiaire sur les financements d'urgence sur les financements d'urgence mais regrette que l'État partie n'ait pas soumis de rapport d'avancement sur la mise en œuvre des recommandations de la mission effectuée en 2001 par l'UNESCO et l'UICN sur le site;

4. Regrette en outre que la mission de suivi demandée n'ait pas encore eu lieu pour des raisons de sécurité;

5. Recommande à l'État partie, à l'UICN et à l'UNESCO d'organiser la mission et l'atelier à l'intention des parties concernées en étroite coopération avec le programme ECOFAC dès que les conditions de sécurité le permettront;

6. Demande à l'État partie, en coopération avec l'Union européenne, de prendre les mesures nécessaires pour démarrer le plus tôt possible la quatrième phase du programme ECOFAC et, dans le cadre de ce programme, de mettre l'accent sur la conservation et la réhabilitation du bien;

7. Demande en outre au Centre du patrimoine mondial de maintenir le soutien financier du Fonds du patrimoine mondial afin de permettre la poursuite des activités de lutte contre le braconnage dans le parc jusqu'au démarrage de la quatrième phase du programme ECOFAC;

8. Recommande au Directeur général de l'UNESCO de faciliter une réunion de haut niveau entre l'État partie et le gouvernement du Soudan et du Tchad, en étroite coopération avec le programme ECOFAC, afin de discuter du problème persistant de braconnage transfrontalier et d'exploitation des ressources dans la région;

9. Prie instamment l'État partie de fournir au Centre du patrimoine mondial, d'ici le 1 février 2007, un rapport actualisé sur l'état de conservation du bien et une évaluation de sa valeur universelle exceptionnelle ainsi qu'un rapport sur l'état d'avancement de la mise en œuvre des recommandations de la mission de suivi UNESCO/UICN de 2001, pour examen par le Comité à sa 31e session en 2007;

10. Décide de maintenir le Parc national de Manovo-Gounda St. Floris (République centrafricaine) sur la Liste du patrimoine mondial en péril.

30 COM 8C.2
Mise à jour de la Liste du patrimoine mondial en péril (Biens maintenus sur la Liste)

Le Comité du patrimoine mondial,

1. Ayant examiné les rapports sur l'état de conservation des biens inscrits sur la Liste du patrimoine mondial en péril (WHC-06/30.COM/7A et WHC-06/30.COM/7A.Add.Rev),

2. Maintient les biens suivants sur la Liste du patrimoine mondial en péril :

  • Afghanistan, Minaret et vestiges archéologiques de Djam (décision 30 COM 7A.22)
  • Afghanistan, Paysage culturel et vestiges archéologiques de la vallée de Bamiyan (décision 30 COM 7A.23)
  • Azerbaïdjan, Cité fortifiée de Bakou avec le palais des Chahs de Chirvan et la tour de la Vierge (décision 30 COM 7A.29)
  • Bénin, Palais royaux d'Abomey (décision 30 COM 7A.16)
  • Chili, Usines de salpêtre de Humberstone et de Santa Laura (décision 30 COM 7A.31)
  • Côte d'Ivoire, Parc national de la Comoé (décision 30 COM 7A.2)
  • Côte d'Ivoire / Guinée, Réserve naturelle intégrale du mont Nimba (décision 30 COM 7A.3)
  • Égypte, Abou Mena (décision 30 COM 7A.19)
  • États-Unis d'Amérique, Parc national des Everglades (décision 30 COM 7A.14)
  • Ethiopie, Parc national du Simien (décision 30 COM 7A.9)
  • Honduras, Réserve de la biosphère Río Plátano (décision 30 COM 7A.15)
  • Inde, Sanctuaire de faune de Manas (décision 30 COM 7A.13)
  • République islamique d'Iran, Bam et son paysage culturel (décision 30 COM 7A.25)
  • Iraq, Assour (Qal'at Cherqat) (décision 30 COM 7A.20)
  • Jérusalem, Vieille ville de Jérusalem et ses remparts (décision 30 COM 7A.34)
  • Népal, Vallée de Kathmandu (décision 30 COM 7A.26)
  • Niger, Réserves naturelles de l'Aïr et du Ténéré (décision 30 COM 7A.10)
  • Pakistan, Fort et jardins de Shalimar à Lahore (décision 30 COM 7A.27)
  • Pérou, Zone archéologique de Chan Chan (décision 30 COM 7A.32)
  • Philippines, Rizières en terrasses des cordillères des Philippines (décision 30 COM 7A.28)
  • République centrafricaine, Parc national du Manovo-Gounda St. Floris (décision 30 COM 7A.1)
  • République démocratique du Congo, Réserve de faune à okapis (décision 30 COM 7A.8)
  • République démocratique du Congo, Parc national de Kahuzi-Biega (décision 30 COM 7A.6)
  • République démocratique du Congo, Parc national des Virunga (décision 30 COM 7A.7)
  • République démocratique du Congo, Parc national de la Garamba (décision 30 COM 7A.4)
  • République démocratique du Congo, Parc national de la Salonga (décision 30 COM 7A.5)
  • République-Unie de Tanzanie, Ruines de Kilwa Kisiwani et de Songo Mnara (décision 30 COM 7A.17)
  • Venezuela, Coro et son port (décision 30 COM 7A.33)
  • Yémen, Ville historique de Zabid (décision 30 COM 7A.21)
Projet de décision : 30 COM 7A.1

Le Comité du patrimoine mondial,

1. Ayant examiné le document WHC-06/30.COM/7A,

2. Rappelant les décisions 28 COM 15A.1 et 29 COM 7A.1, adoptées à ses 28e (Suzhou, 2004) et 29e (Durban, 2005) sessions respectivement,

3. Regrette que l’État partie n’ait pas soumis de rapport d’avancement sur la mise en œuvre des recommandations de la mission effectuée en 2001 par l’UNESCO et l’UICN sur le site ;

4. Regrette en outre que la mission de suivi demandée n’ait pas encore eu lieu pour des raisons de sécurité

5. Recommande à l’État partie, à l’UICN et à l’UNESCO d’organiser la mission et l’atelier à l’intention des parties concernées en étroite coopération avec le programme ECOFAC dès que les conditions de sécurité le permettront ;

6. Demande à l’État partie, en coopéraiton avec l’Union européenne, de prendre les mesures nécessaires pour démarrer le plus tôt possible la quatrième phase du programme ECOFAC et, dans le cadre de ce programme, de mettre l’accent sur la conservation et la réhabilitation du bien ;

7. Demande en outre au Centre du patrimoine mondial de maintenir le soutien financier du Fonds du patrimoine mondial pour poursuivre les activités de lutte contre le braconnage dans le parc jusqu’au démarrage de la quatrième phase du programme ECOFAC ;

8. Recommande au Centre du patrimoine mondial et à l’UICN de faciliter une réunion de haut niveau entre l’État partie et le gouvernement du Soudan et du Tchad, en étroite coopération avec le programme ECOFAC, afin de discuter du problème persistant de braconnage transfrontalier et d’exploitation des ressources dans la région ;

9. Prie instamment l’État partie de fournir au Centre du patrimoine mondial, d'ici le 1er février 2007, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur l’état d’avancement de la mise en œuvre des recommandations de la mission de suivi UNESCO/UICN de 2001, pour examen par le Comité à sa 31e session en 2007 ;

10. Décide de maintenir le Parc national de Manovo-Gounda St. Floris (République centrafricaine) sur la Liste du patrimoine mondial en péril

Année du rapport : 2006
République centrafricaine
Date d'inscription : 1988
Catégorie : Naturel
Critères : (ix)(x)
Liste en péril (dates) : 1997-présent
Documents examinés par le Comité
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* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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