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Parc national du Manovo-Gounda St Floris

République centrafricaine
Facteurs affectant le bien en 2009*
  • Activités illégales
  • Exploitation minière
  • Ressources financières
  • Ressources humaines
  • Troubles civils
  • Élevage de bétail / pacage d’animaux domestiques
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents

a) Insécurité ;

b) Braconnage ;

c) Exploitation minière ;

d) Transhumance et pacage illégaux ;

e) Pêche illégale ;

f) Absence de ressources.

Menaces pour lesquelles le bien a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en péril
  • Pacage illégal ;
  • Braconnage par des groupes lourdement armés et, en conséquence, perte de 80% de la faune sauvage du parc ;
  • Détérioration de la situation sécuritaire et arrêt du tourisme.
Mesures correctives pour le bien

Aucune mesure corrective n'a été adoptée par le Comité du patrimoine mondial. Cependant, la mission de suivi conjointe UNESCO/UICN de 2001 a proposé un plan de réhabilitation d'urgence. Les principaux points de ce plan sont les suivants :

a) Zonage du parc et matérialisation de ses limites ;

b) Elaboration d'un plan de gestion ;

c) Inventaire de la faune sauvage et cartographie des principaux habitats ;

d) Actions de gestion visant à maintenir la biodiversité et à protéger les écosystèmes fragiles;

e) Etablissement de mécanismes de coopération entre tous les acteurs, en particulier les communautés locales, les services gouvernementaux, les concessionnaires de droit de chasse et d'exploitation de projets ;

f) Renforcement de l'application de la loi dans le bien.

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2009
Demandes approuvées : 3 (de 2001-2007)
Montant total approuvé : 200 000 dollars E.U.
2007 Assistance d'urgence pour la sauvegarde d'un bien du ... (Approuvé)   30 000 dollars E.U.
2001 Programme d'urgence pour la réhabilitation du site du ... (Approuvé)   150 000 dollars E.U.
2001 Project for "Long-term Conservation of the ... (Approuvé)   20 000 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2009**

Mai 2001: mission conjointe Centre du patrimoine mondial / UICN de suivi réactif ; avril 2009 : mission conjointe UNESCO / UICN de suivi réactif 

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2009

Le parc national de Manovo-Gounda St Floris a été inscrit en 1988 pour sa diversité d’habitats incluant une savane arborée de type soudano-guinéen et des zones inondées, ainsi que pour sa biodiversité, surtout sa richesse en grande faune. Au moment de l’inscription, les valeurs et l’intégrité du bien étaient déjà fortement menacées et l’aggravation continue des pressions a conduit à son inscription sur la Liste du patrimoine mondial en péril en 1997. En 2001, une mission conjointe du Centre du patrimoine mondial et de l’UICN a visité le bien, notant comme menaces principales l’insécurité, le braconnage, l’exploitation illégale minière, la transhumance et le pacage illégaux, la pêche illégale et l’absence de ressources pour assurer la protection et la gestion du bien. Bien que des mesures correctives n'aient pas été formellement adoptées par le Comité du patrimoine mondial, la mission avait proposé un plan de réhabilitation d'urgence. A sa 28e session (Suzhou, 2004), une nouvelle mission de suivi conjointe du Centre du patrimoine mondial et de l’UICN a été demandée afin de revoir la mise en œuvre de ce plan de réhabilitation et l’état de conservation du bien. Malheureusement, l’insécurité dans la partie nord de la République centrafricaine n’a permis la réalisation de cette mission qu’en 2009.

L’Etat partie n’a, par ailleurs, pas soumis de rapport sur l’état de conservation du bien, comme demandé par le Comité du patrimoine mondial dans la décision 32 COM 7A.1.

La mission de suivi conjointe UNESCO/IUCN a été organisée du 01 avril au 11 avril 2009. La mission a confirmé que la longue période d’insécurité a eu un impact négatif sur les valeurs et sur l’intégrité du bien. La mission a été informé des données d’inventaire de 2005 réalisées par ECOFAC (Ecosystèmes Forestiers d’Afrique centrale) montrent un déclin significatif des populations animales entre 1985 et 2005. Les baisses des populations varient entre 68% (Eland de Derby) et 100% (Cob Défassa) selon les espèces, et les données démontrent une contraction de la répartition spatiale de la faune dans le bien. La population d’éléphants a été réduite de 97%. Ces déclins sont le résultat du braconnage armé (notamment pour l’ivoire) et de la chasse pour alimenter les occupants du parc et les marchés de viande de brousse. Le Rhinocéros est reporté disparu du parc depuis les années 1990. L’hippopotame est quasiment éteint et l’Autruche comme le Guépard sont désormais mentionnés à titre exceptionnel. Bien qu’il n’y ait pas eu de recensement depuis 2005, il est clair que l’aggravation de la situation sécuritaire dans la région, qui est fortement liée à des conflits armés au Soudan (la région du Darfour) et au Tchad, n’a fait qu’intensifier la pression du braconnage et a certainement aggravé encore le déclin depuis 2005.

Les menaces suivantes ont été notées par la mission :

- L’envahissement des zones de pâturage par des transhumants et leurs troupeaux, qui occupent le milieu à la place de la faune, modifient l’écosystème des prairies inondables et contribuent au braconnage des petites espèces ;

- La chasse commerciale à la recherche de l’ivoire (et secondairement d’autres produits locaux tels que miel et poivre) par des groupes armés mobiles en provenance du Soudan et du Tchad ;

- L’envahissement des cours d’eau et mares par des pêcheurs (locaux ou migrants) qui diminue l’attrait de ces sites, notamment pour les oiseaux ;

- La pratique des feux de brousse de diverses origines (pour accroître les pâturages, ouvrir les milieux, braconner, récolter le miel…) ;

- La prospection de diamants dans le parc et l’installation de petits campements miniers, de façon dispersée ;

- La fermeture de certains milieux (mares, salines) du fait de la disparition des grandes espèces comme l’éléphant.

 

La mission a constaté que la situation sécuritaire a continué de s’aggraver depuis la mission de 2001, et notamment depuis le début du conflit au Darfour (Soudan). Peu d’avancées dans la mise en œuvre du plan d’urgence proposée par la mission conjointe ont été réalisées :

a) Zonage du parc et matérialisation de ses limites :

Il n’y a pas de zonage fonctionnel du parc,, permettant la hiérarchisation des actions et la prise de décisions prioritaires.

b) Elaboration d'un plan de gestion :

Il n’y a ni plan de gestion, ni de plan d’aménagement, ni de plan de travail régulier pour le parc, bases indispensables pour reconstruire ce dernier.

c) Inventaire de la faune sauvage et cartographie des principaux habitats :

Un inventaire de faune a été organisé en 2005 dans le cadre du programme ECOFAC (Ecosystèmes Forestières de l’Afrique Centrale) financé par l’Union européenne. Le programme assure aussi un suivi aérien ponctuel.

d) Actions de gestion visant à maintenir la biodiversité et à protéger les écosystèmes fragiles :

Actuellement, il n’y a presque plus d’activités de gestion dans le bien, qui ne dispose d’aucune entité administrative dédiée à l’espace du parc seul, et formellement responsabilisée pour sa conservation. Il n’y a pas de personnel d’encadrement ni de personnel d’exécution directement responsable de la gestion du bien lui-même.

e) Etablissement de mécanismes de coopération entre tous les acteurs, en particulier les communautés locales, les services gouvernementaux, les concessionnaires de droit de chasse et d'exploitation de projets : 

Hormis par le biais du programme ECOFAC dont il faut souligner les efforts méritoires, le parc ne fait l’objet d’aucune mesure efficace de conservation actuellement.

f) Renforcement de l'application de la loi dans le bien :

Dans le cadre du programme ECOFAC, deux équipes de lutte anti-braconnage sont destinées au parc, opérant à partir des bases de Sangba et de Manovo essentiellement. Celle de Gordil) n’est plus fonctionnelle qu’épisodiquement. Il n’y a pas de données disponibles concernant l’impact des efforts de lutte anti-braconnage. Néanmoins, l’envahissement des parties les plus riches du parc par des éleveurs, des pêcheurs, des braconniers et ponctuellement des diamantaires souligne la non-application de la loi à l’intérieur des limites du parc.

La mission conclut que, face aux menaces importantes relevées, il n’y a quasiment aucune mesure de gestion et de protection en place. Cela s’explique partiellement par les problèmes de sécurité et le contexte régional signalé ci-avant. Mais il faut aussi mentionner le très faible investissement consenti par l’Etat partie pour y remédier. Le seul investissement repose presque entièrement sur le programme ECOFAC, mais ce programme concerne également les Zones de Chasse Villageoises (ZCV) et le parc de Bamingui, soit plus de 80 000 km². Ce programme est donc sous-calibré devant l’ampleur de la tâche, sans continuité ou durabilité.

La liste des pressions sur le bien est longue et en partie déterminée par le contexte sociopolitique de l’ensemble de la région et l’insécurité chronique transfrontalière. Bien que le manque de données récentes rende difficile une évaluation précise de l’état actuel de la valeur universelle exceptionnelle, la mission conclut, sur la base des données disponibles, qu’elle est fortement dégradée. Sans la mise en œuvre de mesures correctives précises pour permettre de contenir les menaces observées, dans le cadre d’un nouveau plan d’urgence , la dégradation risque de devenir irréversible, entraînant à court terme la perte de la valeur universelle exceptionnelle.

Afin d’éviter la perte imminente de la valeur universelle exceptionnelle, des actions urgentes doivent être prises pour arriver à contenir les menaces principales. Ces actions concernent :

 

- Le retrait de tous les occupants illégaux du parc (pasteurs et troupeaux, pêcheurs, diamantaires) ;

- L’arrêt du grand braconnage orchestré depuis les pays voisins ;

- La mise en place de modalités de gestion professionnelle du parc, et leur financement.

 

Afin de réussir cette démarche, il faudra l’engagement de l’Etat partie au plus haut niveau ainsi que des engagements des Etats parties voisins, notamment le Soudan et le Tchad.

Compte tenu de l’ampleur de la problématique, des moyens investis, à la fois importants en valeur absolue et faibles rapportés à l’ensemble du territoire visé, la mission recommande de concentrer les efforts dans le cadre du nouveau plan d’urgence sur une zone réduite du bien afin d’y conserver les valeurs essentielles, en espérant pouvoir assurer la réhabilitation future du bien à partir de ce noyau devant être parfaitement protégé. La mission a recommandé des mesures correctives urgentes à intégrer dans le plan d’urgence et qui sont repris dans le projet de décision.

Etant donné la situation dans le bien, la mission a estimé que le développement d’un projet d’Etat de conservation souhaité en vue du retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril n’est pas d’actualité.

Le Centre du patrimoine mondial et l’UICN sont particulièrement inquiets de la perte significative des caractéristiques pour lesquels le bien a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial, notamment sa biodiversité exceptionnelle. Le Centre du patrimoine mondial et l’UICN estiment que, sans une action urgente de la part de l’Etat partie, et un accompagnement de la communauté internationale, la valeur universelle exceptionnelle risquerait de ne plus être justifiée. Vue la gravité de la situation, ils recommandent l’application du mécanisme de suivi renforcé sur le bien. Le Centre du patrimoine mondial et l’UICN recommandent également que le projet de Déclaration de valeur universelle exceptionnelle qui avait commencé à être élaboré en mars 2009, à l’occasion de l’atelier de Dar es Salaam (Tanzanie), soit finalisé, ce qui permettra de mieux suivre l’évolution du bien. 

Décisions adoptées par le Comité en 2009
33 COM 7A.1
Parc national du Manovo-Gounda St Floris (République centrafricaine) (N 475)

Le Comité du patrimoine mondial,

1. Ayant examiné le document WHC-09/33.COM/7A.Add,

2. Rappelant les décisions 31 COM 7A.1 et 32 COM 7A.1, adoptées respectivement à ses 31e (Christchurch, 2007) et 32e (Québec, 2008) sessions,

3. Regrette que l'État partie n'ait pas soumis un rapport sur l'état de conservation du bien comme demandé par le Comité du patrimoine mondial à sa 32e session (Québec, 2008) ;

4. Exprime sa plus vive inquiétude face aux conclusions de la mission conjointe Centre du patrimoine mondial / UICN d'avril 2009 qui ont indiqué un risque accentué de perte de la valeur universelle exceptionnelle du bien si à courte terme, des mesures correctives urgentes ne sont pas engagées pour contenir les pressions importantes pesant sur son intégrité ; 

5. Prie instamment l'État partie de développer en coopération avec le Centre du patrimoine mondial, l'UICN et les autres parties prenantes, un nouveau plan d'urgence à court terme (3 ans) pour restaurer l'intégrité du bien, et qui prendra en compte les mesures correctives suivantes :

a) La restructuration de la gestion du parc, vers une organisation simple et efficace dédiée spécifiquement au bien,

b) Le renforcement du personnel d'encadrement pour assurer les principales missions de gestion (planification, surveillance, suivi écologique, administration, logistique),

c) L'augmentation du nombre et la formation du personnel d'exécution, essentiellement dédié à la surveillance au cours de cette période transitoire, renforcé au départ par un appui des forces armées,

d) Le zonage fonctionnel du parc avec une zone prioritaire d'intervention pour conserver au mieux les éléments déterminants de la valeur universelle exceptionnelle du parc (écosystèmes et faune),

e) Un plan d'action ciblé sur la restauration de la sécurité et de la tranquillité dans cette zone prioritaire,

f)  Un budget prévisionnel adapté à ces priorités, limité au nécessaire pour engager dès cette phase une réflexion sur la durabilité de la gestion,

g) Un plan de sortie de crise à engager en parallèle, par la concertation, avec les différents protagonistes, en particulier venant du Tchad et du Soudan ;

6. Encourage l'État partie à solliciter une assistance du Fonds du patrimoine mondial pour organiser un atelier permettant de préparer ce plan d'urgence ;

7. Demande à l'État partie d'assurer l'engagement au plus haut niveau pour la mise en œuvre du plan d'urgence ;

8. Fait appel à l'État partie ainsi que les États parties du Tchad et du Soudan à renforcer leur coopération transfrontalière afin de maîtriser les menaces, en particulier le braconnage armé et les autres exploitations illicites des ressources naturelles ;

9. Invite les bailleurs de fonds ainsi que tout le reste de la communauté internationale, à mobiliser les ressources financières et techniques nécessaires pour la mise en œuvre du plan d'urgence visant à restaurer les caractéristiques intrinsèques du bien, ainsi que son intégrité ;   

10. Demande également à l'État partie de développer, en consultation avec le Centre du patrimoine mondial et l'UICN, le projet de Déclaration de valeur universelle exceptionnelle et l'état de conservation souhaité en vue du retrait de la Liste du patrimoine mondial en péril d'ici le 1 février 2010 pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 35e session en 2011 ;

11. Demande en outre à l'État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d'ici le 1er février 2010, un rapport sur l'état de conservation du bien, en particulier sur le développement et la mise en œuvre du plan d'urgence ainsi que des autres recommandations de la mission de 2009, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 34e session en 2010 ;

12. Décide d'appliquer le Mécanisme de suivi renforcé pour une période d'un an afin de surveiller l'état de conservation du bien et demande en outre au Centre du patrimoine mondial de rendre compte des progrès réalisés dans la préparation et la mise en œuvre du plan d'urgence sur la base des informations fournies par l'Etat Partie et les Organisations consultatives ;

13. Invite le Directeur général de l'UNESCO et le Président du Comité du patrimoine mondial à organiser une réunion avec les autorités de la République centrafricaine, du Soudan, du Tchad, ainsi qu'avec les représentants de l'Union africaine, les organisations sous-régionales compétentes et le Président de l'UICN en vue de débattre des progrès réalisés pour remédier à la détérioration de l'état de conservation du bien, avec l'assistance du Fonds du patrimoine mondial et d'autres fonds, le cas échéant ;

14. Décide également de maintenir le Parc national du Manovo-Gounda St Floris (République centrafricaine) sur la Liste du patrimoine mondial en péril.

33 COM 8C.2
Mise à jour de la Liste du patrimoine mondial en péril

Le Comité du patrimoine mondial,

1. Faisant suite à l'examen des rapports sur l'état de conservation des biens inscrits sur la Liste du patrimoine mondial en péril (WHC-09/33.COM/7A et WHC-09/33.COM/7A.Add, WHC-09/33.COM/7A.Add.2 et WHC-09/33.COM/7A.Corr),

2. Décide de maintenir les biens suivants sur la Liste du patrimoine mondial en péril :

  • Afghanistan, Minaret et vestiges archéologiques de Djam (décision : 33 COM 7A.20)
  • Afghanistan, Paysage culturel et vestiges archéologiques de la vallée de Bamiyan (décision : 33 COM 7A.21)
  • Chili, Usines de salpêtre de Humberstone et de Santa Laura (décision : 33 COM 7A.28)
  • Côte d'Ivoire, Parc national de la Comoé (décision : 33 COM 7A.2)
  • Côte d'Ivoire / Guinée, Réserve naturelle intégrale du mont Nimba (décision : 33 COM 7A.3)
  • Égypte, Abou Mena (décision : 33 COM 7A.15)
  • Equateur, Iles Galapagos (décision : 33 COM 7A.13)
  • Ethiopie, Parc national du Simien (décision : 33 COM 7A.9)
  • Inde, Sanctuaire de faune de Manas (décision : 33 COM 7A.12)
  • Iraq, Assour (Qal'at Cherqat) (décision : 33 COM 7A.16)
  • Iraq, Ville archéologique de Samarra (décision : 33 COM 7A.17)
  • Jérusalem, Vieille ville de Jérusalem et ses remparts (décision : 33 COM 7A.18)
  • Niger, Réserves naturelles de l'Aïr et du Ténéré (décision : 33 COM 7A.10)
  • Pakistan, Fort et jardins de Shalimar à Lahore (décision : 33 COM 7A.23)
  • Pérou, Zone archéologique de Chan Chan (décision : 33 COM 7A.29)
  • Philippines, Rizières en terrasses des cordillères des Philippines (décision : 33 COM 7A.24)
  • République centrafricaine, Parc national du Manovo-Gounda St. Floris (décision : 33 COM 7A.1)
  • République démocratique du Congo, Parc national des Virunga (décision : 33 COM 7A.4)
  • République démocratique du Congo, Parc national de Kahuzi-Biega (décision : 33 COM 7A.5)
  • République démocratique du Congo, Parc national de la Garamba (décision : 33 COM 7A.6)
  • République démocratique du Congo, Parc national de la Salonga (décision : 33 COM 7A.7)
  • République démocratique du Congo, Réserve de faune à okapis (décision : 33 COM 7A.8)
  • République islamique d'Iran, Bam et son paysage culturel (décision : 33 COM 7A.22)
  • République-Unie de Tanzanie, Ruines de Kilwa Kisiwani et de Songo Mnara (décision 33 COM 7A.14)
  • Sénégal, Niokolo-Koba (décision : 33 COM 7A.11)
  • Serbie, Monuments médiévaux au Kosovo (décision : 33 COM 7A.27)
  • Venezuela, Coro et son port (décision : 33 COM 7A.30)
  • Yémen, Ville historique de Zabid (décision : 33 COM 7A.19
Projet de décision: 33 COM 7A.1

Le Comité du patrimoine mondial,

1. Ayant examiné le document WHC-09/33.COM/7A.Add,

2. Rappelant les décisions 31 COM 7A.1 et 32 COM 7A.1, adoptées respectivement à ses 31e (Christchurch, 2007) et 32e (Québec, 2008) sessions,

3. Regrette que l’Etat partie n’ait pas soumis un rapport sur l’état de conservation du bien comme demandé par le Comité du patrimoine mondial à sa 32e session (Québec, 2008) ;

4. Exprime sa plus vive inquiétude face aux conclusions de la mission conjointe Centre du patrimoine mondial/UICN, d’avril 2009, qui révèle un risque accentué de perte de la valeur universelle exceptionnelle du bien si à courte terme, des mesures correctives urgentes ne sont pas engagées pour contenir les pressions importantes pesant sur son intégrité ; 

5. Prie instamment à l’Etat partie de développer en coopération avec le Centre du patrimoine mondial, l’UICN et les autres parties prenantes, un nouveau plan d’urgence à court terme (3 ans) pour restaurer l’intégrité du bien, et qui prendra en compte les mesures correctives suivantes :

a) La structuration de la gestion du parc, vers une organisation simple et efficace dédiée au bien spécifiquement,

b) Le renforcement du personnel d’encadrement pour assurer les missions principales de gestion (planification, surveillance, suivi écologique, administration, logistique),

c) L’augmentation du nombre et la formation du personnel d’exécution, essentiellement dédié à la surveillance au cours de cette période transitoire, renforcé au départ par un appui des forces armées,

d) Le zonage fonctionnel du parc avec une zone prioritaire d’intervention pour conserver au mieux les éléments déterminants de la valeur universelle exceptionnelle du parc (milieux et faune),

e) Un plan d’action ciblé sur la restauration de la sécurité et de la tranquillité dans cette zone prioritaire,

f) Un budget prévisionnel adapté à ces priorités, limité au nécessaire pour engager dès cette phase une réflexion sur la durabilité de la gestion,

g) Un plan de sortie de crise à engager en parallèle, par la concertation, avec les différents protagonistes, en particulier venant du Tchad et du Soudan ;

6. Encourage l’Etat partie à solliciter une assistance du Fonds du patrimoine mondial pour organiser un atelier permettant de préparer ce plan d’urgence ;

7. Demande à l’Etat partie d’assurer l’engagement au plus haut niveau pour la mise en œuvre du plan d’urgence ;

8. Fait appel à l'État partie ainsi que les Etats parties du Tchad et du Soudan à renforcer leur coopération transfrontalière afin de maitriser les menaces, en particulier le braconnage armé et les autres exploitations illicites des ressources naturelles ;

9. Invite les bailleurs de fonds ainsi que tout le reste de la communauté internationale, à mobiliser les ressources financières et techniques nécessaires pour la mise en œuvre du plan d’urgence visant à restaurer les caractéristiques  intrinsèques du bien, ainsi que son intégrité ;  

10. Demande également à l'État partie de finaliser, en consultation avec le Centre du patrimoine mondiale et l’UICN, le projet de Déclaration de valeur universelle exceptionnelle incluant les conditions d'intégrité, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 34e session en 2010 ;

11. Demande en outre à l'État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2010, un rapport sur l'état de conservation du bien, en particulier le plan d’urgence et sa mise en œuvre ainsi que les autres recommandations de la mission de 2009, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 34e session en 2010 ;

12. Décide d’appliquer le Mécanisme de suivi renforcé pour surveiller l’état de conservation du bien et demande en outre au Centre du patrimoine mondial et à l’UICN de rendre compte des progrès réalisés dans la préparation et la mise en œuvre du plan d’urgence ;

13. Décide également de maintenir le Parc national du Manovo-Gounda St Floris (République centrafricaine) sur la Liste du patrimoine mondial en péril.

 

Année du rapport : 2009
République centrafricaine
Date d'inscription : 1988
Catégorie : Naturel
Critères : (ix)(x)
Liste en péril (dates) : 1997-présent
Documents examinés par le Comité
arrow_circle_right 33COM (2009)
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* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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