Sanctuaire historique de Machu Picchu
Facteurs affectant le bien en 2008*
- Avalanche/ glissement de terrain
- Effets liés à l’utilisation des Infrastructures de transport
- Impacts des activités touristiques / de loisirs des visiteurs
- Ressources financières
- Système de gestion/plan de gestion
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
a) Retards concernant l’examen du schéma directeur et l’établissement de plans d'actions annuels détaillés, et insuffisance des aides budgétaires pour une mise en œuvre efficace;
b) Absence d’évaluation des options en matière de transport, d’études géologiques annexes ou de l'impact de la circulation d’autocars sur le risque accru de glissements de terrain ;
c) Absence d’études d'impact relatives à la capacité d'accueil de la Citadelle et du Chemin de l’Inca ;
d) Retards dans la mise en place d'un plan d'utilisation publique ;
e) Retards dans la mise en œuvre de mesures de contrôle et d’urbanisme pour le village de Aguascalientes, mitoyen du bien et principal point d'accès qui a des impacts sur les valeurs visuelles du bien;
f) Manque de gestion efficace du site;
g) Absence de plan de gestion des risques liés aux catastrophes naturelles ;
h) Mauvaise gouvernance du bien suite au manque de coordination des activités entre les instances chargées de la gestion du site.
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2008
Montant total accordé au bien : 15.000 dollars EU pour l'atelier participatif demandé par le Comité (décision 30 COM 7B.35).
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2008
Montant total approuvé : 166 625 dollars E.U.
2001 | Request for a stone specialist for the assessment of ... (Approuvé) | 5 000 dollars E.U. |
1992 | Financial contribution for a training workshop on ... (Approuvé) | 19 325 dollars E.U. |
1992 | Organization of a training course for technicians, ... (Approuvé) | 19 500 dollars E.U. |
1991 | Preparation of a Master Plan for Machu Picchu (Approuvé) | 40 000 dollars E.U. |
1991 | Additional costs for technical consultancy for the ... (Approuvé) | 6 000 dollars E.U. |
1991 | Contribution to a monitoring exercise of the following ... (Approuvé) | 3 300 dollars E.U. |
1991 | Additional cost for technical consultancy for the ... (Approuvé) | 4 000 dollars E.U. |
1989 | Preparation of a technical cooperation project for a ... (Approuvé) | 15 000 dollars E.U. |
1988 | Contribution to purchase of fire-fighting equipment and ... (Approuvé) | 20 000 dollars E.U. |
1986 | Support for associated training activities related to ... (Approuvé) | 8 000 dollars E.U. |
1986 | Financial support for the implementation of the ... (Approuvé) | 26 500 dollars E.U. |
Missions sur le bien jusqu'en 2008**
Six missions depuis 1997: Mission UICN / ICOMOS d’octobre 1997 ; mission Centre du patrimoine mondial / UICN / ICOMOS d’octobre 1999 ; mission Centre du patrimoine mondial / UICN / ICOMOS du 25 février au 1er mars 2002 ; visite par le Centre du patrimoine mondial le 23 octobre 2003 ; mission du Centre du patrimoine mondial du 15 au 16 avril 2005 ; mission Centre du patrimoine mondial / UICN / ICOMOS du 23 au 30 avril 2007.
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2008
Le 30 septembre 2007, l'Etat partie a remis un plan d'actions annuel (POA) établi par l'unité de gestion (UGMP). L'Etat partie n'a pas remis la stratégie concernant le contrôle de l'accès occidental du Sanctuaire, ainsi que l'avait demandé le Comité du patrimoine mondial dans sa décision 31 COM 7B.45.
Le 7 mars 2008, l'Etat partie a remis un rapport d'avancement en espagnol sur les actions entreprises sur le territoire du bien. Ce rapport comprend des informations émanant de l'Institut national de la culture (INC) et de l'Institut national des ressources naturelles (INRENA) mais pas des autres institutions qui prennent part à l'UGMP, telles que le Ministère du tourisme (MINCETUR) et le Gouvernement régional.
Selon le rapport de l'Etat partie, l'INC a limité la portée de ses efforts à la zone de la Citadelle. Les résultas sont une meilleure gestion des flux touristiques autour de la Citadelle, une stratégie d'interprétation améliorée, le nettoyage et la consolidation du système inca d'évacuation des eaux, l'amélioration de l'accès officiel à la citadelle et la réparation des sentiers incas dans les zones centrale et tampon du Sanctuaire.
a) Plan de gestion et gouvernance
L'unité de gestion du bien est de nouveau en place depuis le 19 juillet 2007. Seule une mise en œuvre minime des actions prioritaires identifiées lors de l'atelier de 2007 sur la gestion participative a pu avoir lieu. Aucune action n'a été entreprise afin de mettre à jour de façon participative le plan de gestion. En ce qui concerne la gouvernance, l'UGMP n'a pas pu améliorer la coordination institutionnelle avec, par exemple, le Ministère des transports et des télécommunications ou les structures de planification urbaine.
b) Evaluation des options en matière de transport, des risques de glissement de terrain et plan de gestion des risques
L'INRENA na pas encore finalisé la carte matérialisant l'évaluation des risques pour le bien. C'est un élément essentiel de l'élaboration des mesures de préparation aux risques demandées par le Comité du patrimoine mondial. Le rapport ne fait aucune mention de l'évaluation complète et de la prise en compte des risques de glissements de terrain sur la route Hiram Bingham, où la majeure partie de ceux-ci s'est déroulée au cours des dernières années. Les actions dans ce domaine se sont limitées à interdire le nettoyage des bus sur la route, activité généralement associée à une accélération de l'érosion.
Aucune action n'a été entreprise afin de nettoyer le lit de la rivière Alcamayo ou de renforcer ses murs de soutènement dans la traversée de Aguascalientes, comme la mission de suivi de 2007 l'avait proposé. Par ailleurs, le contrat signé entre l'INC et l'Université de Kyoto sur l'évaluation des risques de glissement de terrain a été annulé, aucun programme de renforcement des capacités ou de transfert des savoirs n'a été proposé aux techniciens locaux. Le mandat des mesures de préparation aux risques a été examiné par l'UGMP mais l'Institut de la défense civile (INDECI) ne l'a pas encore approuvé sous sa forme actuelle, ce qui est indispensable avant toute procédure d'appel d'offre.
L'Etat partie signale que le 22 août 2007, un incendie s'est déroulé dans le Sanctuaire sur une superficie de 161 hectares. Suite à cet événement, un système de contrôle permanent a été mis en place sur le réseau de câbles à haute tension. Des tests de systèmes de prévention des incendies se déroulent actuellement dans le secteur de Totontoy. L'INRENA reconnaît que l'absence d'un système de détection des incendies dans le Sanctuaire associé à la menace potentielle de feux émanant des combustibles inflammables nécessaires à la gestion du bien et au manque de politiques, de réglementations et de sanctions adéquates concernant les infractions pouvant provoquer des incendies constituent une sérieuse source de préoccupation.
Outre les problèmes évoqués ci-dessus, le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives ont été informés en janvier 2008 que les vols en hélicoptères au dessus du Sanctuaire ont repris, ils atterrissent à El Rocotal, à 2 kilomètres de la Citadelle et à 1 kilomètre de Aguascalientes. Le Centre du patrimoine mondial a demandé que l'Etat partie lui remette des informations officielles sur ce sujet. Au cours des 9 dernières années, le Comité du patrimoine mondial a réaffirmé le besoin de définir, au moyen de l'élaboration et de la mise en œuvre d'un plan de transports, des alternatives adaptées pour les déplacements vers le Sanctuaire, alternatives dont les impacts seraient étudiés, comme il a été demandé dans la décision 28 COM 15B.38. Ces aménagements ont en commun un impact important sur la valeur universelle exceptionnelle du bien en ce qui concerne les valeurs archéologiques, esthétiques et de paysage du bien qui sont le fondement de son inscription.
c) Absence d’études d'impact relatives à la capacité d'accueil de la Citadelle et du Chemin de l’Inca et retards dans l'élaboration et la mise en place d'un plan d'utilisation publique
L'INC a élaboré un Plan d'urgence pour le Machu Picchu qui s'intéresse principalement à la gestion des visiteurs de la Citadelle, qui définit des voies d'accès alternatives afin d'éviter les encombrements dans les zones stratégiques de la Citadelle et met en place de nouveaux itinéraires avec des points d'entrée et de sortie alternatifs. L'Etat partie a également remis des informations sur le projet d'installation d'un réseau de fibre optique dans le Sanctuaire afin de suivre les flux touristiques et de fournir des accès téléphoniques et Internet, aucune Etude d'impact environnementale concernant ce projet n'a cependant été jointe dans le rapport. L'Etat partie signale que l'UGMP a élaboré des "Règles de contrôle de l'utilisation de la route Santa Teresa-Colpani-Gare ferroviaire" (accès occidental au Sanctuaire) mais que celles-ci n'ont pas encore été approuvées par la Direction régionale des transports et des communications, le document spécifiant ces règles ne faisait pas partie du rapport de l'Etat partie en dépit de la décision 31 COM 7B.45. Le rapport de l'Etat partie soulève aussi un certain nombre de problèmes irrésolus. Par exemple, le nombre croissant de visiteurs arrivant à la Citadelle avant 5 heures 30 en empruntant des voies d'accès non autorisées, ce qui prouve que le renforcement des mesures de sécurité mis en œuvre au cours des 5 derniers mois n'est pas efficace. L'initiative privée qui a consisté à classer le bien comme l'une des "sept nouvelles merveilles du Monde" est susceptible d'accroître le nombre de visiteurs.
Le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives reçoivent sans arrêt des informations faisant état de problèmes liés à la circulation incontrôlée, au mauvais état du réseau routier et à une offre de prestations touristiques non sécurisées qui ont, dans le pire des cas, causé la mort de deux adolescents en novembre 2007. Le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives sont inquiets car en dépit de la demande urgente exprimée l'an dernier par le Comité du patrimoine mondial, aucune campagne de communication n'a été mise en œuvre afin d'informer les visiteurs et les prestataires touristiques des risques sanitaires, des risques de glissements de terrain, d'incendies, d'effondrement de bâtiments encourus lors d'un séjour d'une nuit à Aguascalientes.
La mise en œuvre du plan d'utilisation publique connaît des retards incessants par manque de financement. L'Etat partie a décidé de faire un appel d'offre pour l'élaboration de ce plan. Un second appel d'offre concernera un plan d'utilisation touristique et un troisième appel d'offres une étude sur la capacité d'accueil du bien. L'Etat partie signale que ces trois procédures sont en attente en raison d'un manque de ressources financières. Mener trois études séparées, au lieu d'une seule approche globale intégrée, comme recommandé par la mission de suivi de 2007, est susceptible d'être à l'origine de doublons et d'efforts inefficaces.
d) Retards dans la mise en place de la planification urbaine et des mesures de contrôle du village mitoyen de Aguascalientes ce qui a des impacts sur les valeurs du bien
Aucune mesure n'a été mise en oeuvre afin d'empêcher des constructions incontrôlées à Aguascalientes. Aucune mesure d'urgence n'a été prise pour enrayer l'accroissement rapide de la population du village, comme la mission de suivi réactif de 2007 l'avait recommandé. La croissance du village d'Aguascalientes représente une menace majeure pour le bien du patrimoine mondial, menace renforcée par l'ouverture de nouveaux points d'accès pour les piétons et les véhicules dans la partie occidentale du Sanctuaire.
L'inefficacité des règles de planification perdure et aucune action n'est entreprise en termes de dommages visuels, d'impact environnemental, de construction incontrôlées, et d'accroissement du nombre de constructions sur les rives de la rivière Vilcanota. Un nouvel hôtel de 7 étages a été construit sans autorisation. L'Etat partie signale, qu'au cours des derniers mois, 43 projets de constructions sans autorisation ont été recensés dans la zone protégée ce qui a des conséquences sur les valeurs visuelles du bien. Aucune solution n'a par ailleurs été trouvée pour les déchets liquides et solides qui détériorent la qualité de l'eau de la rivière qui parcourt le bien. En ce qui concerne la planification territoriale, aucun diagnostic sur des stratégies de transports local ou national n'a été élaboré.
Le rapport explique que la mise en œuvre d'une planification urbaine relève des compétences de la municipalité de Aguascalientes et que la création du service concerné est prévue pour 2008. Aucune information n'a été fournie quant aux compétences et aux responsabilités de ce futur service, pas plus que sur sa composition, son travail et son mode de fonctionnement.
e) Manque de gestion efficace du site
Il y a un manque continuel de progrès accomplis dans la mise en œuvre des décisions du Comité du patrimoine mondial, résultant de la visite sur le terrain de six missions en dix ans. Une série de nouveaux problèmes voit le jour, ils résultent d'un manque de gestion intégrée adaptée, d'une piètre gouvernance et d'un manque de coordination institutionnelle. Il semble que l'engagement politique et/ou la capacité technique de l'Etat partie ne soient pas suffisants pour répondre efficacement aux besoins du bien.
Le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives concluent que le bien, et plus particulièrement les valeurs qui ont conduit à son inscription, sont d'évidence en péril. Les menaces détaillées dans les paragraphes 179 et 180 des Orientations affectent d'ores et déjà les valeurs environnementales du bien et ont un fort potentiel d'accroissement.
Les menaces principales sont:
(i) Le manquement des structures de gouvernance dans l'élaboration et la mise en œuvre d'une gestion intégrée efficace du Sanctuaire, et le manque de participation de toutes les parties concernées dans l'élaboration et la révision du plan de gestion;
(ii) L'absence de mesures efficaces visant à remédier aux graves risques menaçant le bien tels que les glissements de terrain, l'effondrement des bâtiments et les incendies;
(iii) La croissance incontrôlée du village de Aguascalientes, avec en conséquence des impacts directs et indirects sur le bien, et des risques collatéraux pour les visiteurs en raison des mauvaises conditions d'hygiène, des menaces pour leur santé et des conflits sociaux;
(iv) Une gestion inadaptée et non planifiée des visiteurs avec pour conséquence un usage du site incontrôlé, une planification de l'accès inadaptée au regard de la capacité d'accueil du bien, des encombrements tant à Aguascalientes que dans la Citadelle du Machu Picchu, et une absence de contrôle de l'accès occidental au bien.
Les facteurs constitutifs de menaces pour le bien sont susceptibles d'être corrigés par l'intervention humaine et remplissent ainsi les conditions requises par le paragraphe 181 des Orientations.
Le bien devrait être maintenu sur la Liste du patrimoine mondial en péril jusqu'à la mise en œuvre effective des mesures correctives suivantes qui sont conformes aux précédentes recommandations du Comité du patrimoine mondial et de la mission de suivi de 2007:
(i) Mise en place d'une gouvernance améliorée et efficace et d'une gestion intégrée du bien en particulier du Sanctuaire, et impliquant les principales parties prenantes concernés;
(ii) Etablissement d'un plan de gestion efficace prenant en compte toutes les valeurs culturelles et environnementales concernées par le bien, et financement approprié de sa mise en œuvre;
(iii) Elaboration et mise en œuvre d'une stratégie globale de réduction des risques afin d'identifier et d'apporter des solutions aux risques présentés dans ce rapport;
(iv) Elaboration et mise en œuvre d'un plan d'urbanisme pour Aguascalientes afin de traiter efficacement les problèmes suivants qui ont un impact sur les valeurs esthétiques et l'intégrité du bien ainsi que sur le séjour et la sécurité des visiteurs:
a. Le risque important de glissements de terrain provoqués par l'aménagement urbain des pentes très escarpées, qui a des conséquences sur leur stabilité;
b. L'absence de contrôle du nombre, de la situation, de la hauteur et de la qualité des constructions de bâtiments;
c. La capacité limitée des services de lutte contre l'incendie destinés à la population locale et aux visiteurs;
d. L'impact des déchets liquides et solides et le manque de structure de traitement appropriée;
e. Le niveau de pauvreté et les problèmes de conflits d'intérêt entre les aménagements touristiques illégaux et les décisionnaires.
(v) L'élaboration et la mise en œuvre de plans de gestion efficaces des visiteurs et d'alternatives pour le transport et l'accès au bien, répondant aux encombrements croissants de Aguascalientes et de la Citadelle du Machu Picchu.
L'Etat de conservation souhaité pour le retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril, les mesures correctives détaillées et leur calendrier de mise en œuvre devront être élaborés par l'Etat partie en collaboration avec les autres parties en présence sur le bien, ainsi qu'avec le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives.
Le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives estiment que l'inscription du bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril serait un excellent moyen de garantir l'engagement politique au plus haut niveau pour la conservation et la gestion du bien. Cela constituerait également un moyen de promouvoir une coopération internationale afin d'aider l'Etat partie à se voir accorder les ressources financières et les moyens techniques nécessaires à la conservation du bien à long terme.
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2008
32 COM 7B.44
Sanctuaire historique de Machu Picchu (Pérou) (C/N 274)
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le document WHC-08/32.COM/7B.Add et la décision 32COM 7B 44.Rev,
2. Rappelant la décision 31 COM 7B.45, adoptée à sa 31e session (Christchurch, 2007),
3. Prenant note du rapport sur la mise en oeuvre de la décision 31 COM 7B.45, soumise par l'État partie le 1er février 2008 et du rapport complémentaire établi par l'Unité de gestion compétente en juin 2008 ;
4. Regrette que l'État partie n'ait pas soumis son rapport dans l'une des langues de travail de la Convention du patrimoine mondial (français ou anglais) ;
5. Prend note de l'avancement signalé par l'Unité de gestion réinstaurée pour préserver les valeurs archéologiques et naturelles du bien et les programmes de sensibilisation de la population locale, en particulier concernant la mise en oeuvre d'une stratégie participative sur le contrôle de l'accès ouest du site, la diffusion d'informations touristiques officielles sur les risques que présente le fait de passer la nuit dans le village d'Aguas Calientes (Machu Picchu Pueblo), l'évaluation des risques de glissement de terrain et les plans de gestion des risques, et d'améliorer l'enveloppe budgétaire en conséquence ;
6. Note en outre la nécessité de poursuivre les efforts visant à résoudre une série de problèmes existants majeurs relevés dans des décisions antérieures du Comité du patrimoine mondial, à savoir :
a) L'amélioration des mécanismes de gouvernance du bien,
b) La mise en oeuvre de mesures adaptées pour faire face aux risques auxquels est exposé le bien,
c) La gestion appropriée et le contrôle de la croissance d'Aguas Calientes et de ses impacts sur le bien grâce à des infrastructures appropriées et notamment à de meilleurs systèmes de traitement des déchets,
d) La gestion appropriée des visiteurs ;
7. Se déclare préoccupé des conséquences potentiellement négatives que représente l'autorisation de survol du Sanctuaire en hélicoptère pour les valeurs esthétiques du bien, et prie instamment l'État partie de réaliser une évaluation scientifique des risques liés à cette pratique ;
8. Prie aussi instamment l'État partie d'intensifier son action en se dotant de ressources humaines et financières suffisantes pour assurer l'exécution efficace des mesures suivantes :
a) Améliorer la qualité de la gouvernance et de la gestion intégrée du bien, et en particulier du Sanctuaire, à travers la participation des principaux acteurs concernés à l'examen et à la mise en place du plan de gestion ;
b) Concevoir et réaliser une évaluation complète de la préparation aux risques pour définir tous les risques précités et réagir en conséquence ;
c) Établir et appliquer un plan d'urbanisme d'Aguas Calientes pour mieux traiter les sujets suivants :
i) Le risque élevé de glissements de terrain ;
ii) L'application effective du plan d'urbanisme, concernant notamment le nombre et la hauteur des bâtiments ;
iii) Le contrôle des biens et de la qualité de construction des bâtiments ;
iv) Des capacités adéquates de services médicaux et de lutte contre l'incendie prévus pour les populations locales et les visiteurs ;
v) L'amélioration du traitement des déchets solides et liquides et de leurs systèmes d'élimination ;
vi) L'adoption de mesures supplémentaires de soutien au développement économique durable et communautaire en cohérence avec les valeurs du bien ;
vii) L'élaboration et la mise en oeuvre de plans de gestion efficaces des visiteurs et d'alternatives pour le transport et l'accès au bien, répondant aux encombrements croissants d'Aguas Calientes et de la Citadelle du Machu Picchu ;
9. Demande au Centre du patrimoine mondial, aux Organisations consultatives et à la communauté internationale de travailler en étroite collaboration avec l'État partie afin de lui accorder l'aide financière et technique visant à améliorer les capacités locales et nationales pour mettre en oeuvre rapidement et efficacement ces mesures, et demande à l'État partie d'inviter une mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial / ICOMOS / UICN à développer un plan d'action pour le bien, dans le cadre du plan de gestion révisé ;
10. Demande également à l'État partie, en concertation avec le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives, d'élaborer un projet de Déclaration de valeur universelle exceptionnelle comprenant les conditions d'intégrité et d'authenticité, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 33e session en 2009 ;
11. Demande en outre à l'État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, avant le 1er février 2009, un rapport détaillé sur l'état de conservation du bien et sur les progrès accomplis dans la mise en oeuvre des mesures, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 33e session en 2009.
12. Décide d'appliquer le mécanisme de suivi renforcé au bien pour les deux ans à venir et demande en particulier que le Comité soit informé des résultats de la mission de suivi réactif et de toute information pertinente pour la conservation de la valeur universelle exceptionnelle du bien ;
13. Prie instamment et fermement l'État partie à envisager de demander l'inscription du bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
Projet de décision : 32 COM 7B.44
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le document WHC-08/32.COM/7B.Add.,
2. Rappelant la décision 31 COM 7B.45, adoptée à sa 31e session (Christchurch, 2007),
3. Regrette que l'Etat partie n’ait pas soumis son rapport dans l'une des langues de travail de la Convention du patrimoine mondial (français ou anglais);
4. Prend note des progrès évoqués dans le rapport, accomplis par l'INC et l'INRENA dans la préservation des valeurs archéologiques et environnementales du bien et dans les programmes de sensibilisation auprès des populations locales;
5. Regrette également les progrès limités accomplis dans le traitement d'une série de problèmes graves identifiés dans les décisions passées du Comité du patrimoine mondial, entre autre:
a) L'absence de structure de gouvernance efficace pour le bien;
b) L'absence de mesures efficaces afin de faire face aux risques encourus par le bien;
c) La croissance incontrôlée de Aguascalientes et les impacts en conséquence sur le bien, l'absence d'infrastructure adaptée, y compris d'une structure de traitement des déchets;
d) La gestion inadaptée et non planifiée des visiteurs ;
6. Exprime sa profonde inquiétude quant aux conséquences potentiellement négatives sur les valeurs esthétiques du bien de l'autorisation accordée à des vols en hélicoptère au dessus du Sanctuaire sans respecter les dispositions prévues au paragraphe 172 des Orientations, et prie instamment l'Etat partie de suspendre cette activité jusqu'à la mise en œuvre d'un plan d'utilisation publique;
7. Demande également à l'Etat partie d'agir immédiatement, et d'accorder à ces actions les moyens humains et financiers suffisants, afin de mettre en œuvre les mesures suivantes:
a) Mettre en place une gouvernance améliorée et efficace et une gestion intégrée du bien en particulier du Sanctuaire, et impliquant les principales parties en présence concernées;
b) Elaborer et mettre en œuvre une évaluation de préparation aux risques afin d'identifier la gamme de risques évoqués ci-dessus et d'y répondre efficacement;
c) Elaborer et mettre en œuvre un plan d'urbanisme pour Aguascalientes afin de traiter efficacement les problèmes suivants:
(i) Le risque élevé de glissements de terrain;
(ii) Le nombre incontrôlé et la hauteur des bâtiments;
(iii) L’absence de contrôle des titres de propriété et de la qualité de la construction des bâtiments;
(iv) La capacité très limitée des services médicaux et de lutte contre l'incendie destinés aux populations locales et aux visiteurs;
(v) La gestion du traitement des déchets solides et liquides par des structures adaptées;
(vi) Le soutien au développement économique durable et communautaire en cohérence avec les valeurs du bien ;
d) Elaborer et mettre en œuvre des plans de gestion efficaces des visiteurs et des alternatives pour le transport et l'accès au bien, répondant aux encombrements croissants de Aguascalientes et de la Citadelle du Machu Picchu;
8. Demande au Centre du patrimoine mondial, aux Organisations consultatives et à la communauté internationale de travailler en étroite collaboration avec l'Etat partie afin de lui accorder l'aide financière et technique visant à améliorer les capacités locales et nationales pour mettre en œuvre rapidement et efficacement ces mesures, et d'inviter une mission commune Centre du patrimoine mondial / ICOMOS / UICN à entamer un plan d'action pour le bien, dans le cadre du plan de gestion révisé;
9. Décide d'inscrire le Sanctuaire historique de Machu Picchu (Pérou) sur la Liste du patrimoine mondial en péril;
10. Demande également à l'Etat partie, en consultation avec le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives, de développer un projet de Déclaration de valeur universelle exceptionnelle incluant les conditions d'intégrité et d'authenticité, avant la venue de la mission, et une proposition d'Etat de conservation souhaité en vue du retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 33e session en 2009 ;
11. Demande en outre à l'Etat partie de remettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2009, un rapport détaillé sur l'Etat de conservation du bien et sur les progrès accomplis dans la mise en œuvre des mesures, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 33e session en 2009.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.