Fortifications de la côte caraïbe du Panama : Portobelo, San Lorenzo

• Érosion et envasement / dépôt
• Habitat (empiétement et pression urbaine)
• Impacts des activités touristiques / de loisirs / des visiteurs (pression touristique (en particulier à Portobelo))
• Modification du régime des sols
• Système de gestion/plan de gestion (absence de plan de conservation et de gestion)
• État fragile du bien et dégradation accélérée due à des facteurs environnementaux, à l’absence d’entretien et à la planification limitée de la conservation 
• Cadre juridique
• Absence d’établissement de limites et de zones tampon 

• État fragile du bien et dégradation accélérée due à des facteurs environnementaux, à l’absence d’entretien et à une planification limitée de la conservation
• Érosion
• Absence d’établissement de limites et de zones tampons
• Absence de plan de conservation et de gestion
• Empiétement et pression urbaine
• Pression touristique (en particulier à Portobelo)
• Insuffisance de la législation sur la préservation du patrimoine bâti et de réglementation associant les deux éléments du bien

Le 1^er février 2024, l’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation qui est disponible à https://whc.unesco.org/fr/list/135/documents/. Les progrès réalisés concernant un certain nombre des problèmes de conservation abordés par le Comité lors de ses sessions précédentes sont présentés dans le rapport :

Le prêt de la Banque interaméricaine de développement (BID) pour la gestion et la conservation du bien a été prolongé jusqu’en décembre 2025. Un plan de travail révisé a été établi et comprend les activités suivantes :

• La préparation du plan de gestion pour le bien en série fera l’objet d’un contrat et sera achevée en 2024. Le mandat a été établi et comprendra un plan de promotion du tourisme, un plan de durabilité économique, un plan d’utilisation publique, des études sur la capacité de charge de Portobelo et de San Lorenzo, ainsi qu’un plan de mise en valeur des forteresses de Portobelo ;
• Le Comité a renvoyé la proposition de modification mineure du tracé de la frontière soumise par l’État partie. L’État partie examinera les recommandations du Comité à cet effet ;
• Un plan de gestion des terres pour Portobelo a été préparé et soumis à l’examen du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives. Le plan prévoit de nouvelles réglementations urbaines ainsi qu’une protection améliorée des monuments et de la zone tampon ;
• Le Patronat de Portobelo et de San Lorenzo a achevé la première phase de la restauration du château de San Lorenzo et de sa batterie supérieure en mars 2023. La stabilisation des pentes de Portobelo se poursuivra tout au long de la période 2024-2025. Les projets concernant les fortifications de San Jeronimo, San Fernando et Santiago commenceront en 2024 et devraient être achevés d’ici la fin 2026 ;
• La Commission interinstitutionnelle de Portobelo et San Lorenzo réunit toutes les institutions concernées afin de promouvoir la coordination et la coopération ;
• Le comité inter-agences pour le plan de développement territorial et urbain de Portobelo coordonne les actions prévues dans le prêt de la BID et le plan de développement communautaire de Portobelo ;
• La construction du centre d’accueil de San Lorenzo, situé à 8 kilomètres du château, a débuté en 2021 et s’achèvera en août 2024 ;
• Un calendrier et un plan de travail actualisés pour atteindre l’état de conservation souhaité pour le retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril (DSOCR), entre 2024 et 2026, sont présentés.

Des progrès significatifs ont été réalisés dans la mise en œuvre des mesures correctives et, compte tenu de l’extension du prêt de la BID, le calendrier a été prolongé jusqu’en 2026.

L’extension du prêt de la BID jusqu’en décembre 2025 est appréciée. Il est pris note du plan de travail révisé correspondant pour la mise en œuvre des mesures correctives visant à atteindre le DSOCR. Depuis son inscription sur la Liste du patrimoine mondial en péril en 2012, des retards importants ont été enregistrés, et l’État partie doit être invité à respecter le nouveau plan de travail qui prévoit l’achèvement du site en 2026.

Il est appréciable que les travaux de conservation et de restauration de San Lorenzo soient terminés et que les travaux des fortifications de San Jeronimo, San Fernando et Santiago commencent en 2024. L’ICOMOS a étudié la documentation antérieure sur l’approche de la conservation et a considéré que les travaux semblaient avoir été effectués selon des normes élevées, en conformité avec des critères appropriés, de manière à ne pas avoir d’impact négatif sur l’authenticité et l’intégrité du bien.

Concernant les mécanismes de planification, il est pris note du fait que le plan de développement communautaire de Portobelo est actuellement mis en œuvre et que le plan de gestion des terres a été achevé. Il convient de recommander à l’État partie de tenir compte de l’avis éventuel des organes consultatifs sur le plan de gestion des terres. Le plan de gestion intégrée qui doit être achevé en 2024 est un élément clé des mesures correctives ; il doit être demandé à l’État partie de soumettre ce plan dès qu’il sera disponible pour son examen par le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives.

Il est pris note du fait que la construction du centre d’accueil de San Lorenzo avec une tour d’observation, des installations pour l’assistance aux visiteurs, une cafétéria, une salle d’exposition, une salle audiovisuelle, une boutique d’artisanat et d’autres services a commencé en 2021 sans évaluation de son impact potentiel sur le bien du patrimoine mondial et sa zone tampon. Il est rappelé qu’une étude d’impact sur le patrimoine a été demandée conformément aux décisions 44 COM 7A.36 et 45 COM 7A.19, afin d’évaluer pleinement l’impact potentiel du projet et d’appliquer des mesures correctives et/ou compensatoires si nécessaire. Comme indiqué dans le document WHC/23/45.COM/7A, l’ICOMOS a entrepris un examen préliminaire du projet au début de 2023 et a observé que « (…) la conception générale et la hauteur [du centre d’accueil des visiteurs] sont plutôt discordantes et disproportionnées par rapport à son cadre plus large et au paysage naturel environnant. Il est donc très probable qu’il ait un impact négatif important et permanent sur sa zone tampon et son cadre plus large. Au Panama, il existe des exemples de centres d’accueil des visiteurs qui ressemblent à des tours de guet et qui ont été conçus de sorte à se fondre dans leur environnement naturel. Plusieurs autres options de conception auraient peut-être pu être envisagées avant d’entamer les travaux de construction proprement dits. Même si la construction a déjà commencé, il serait souhaitable que l’État partie réalise une étude d’impact sur le patrimoine (EIP) dès que possible, afin d’évaluer pleinement les impacts globaux du projet et d’appliquer toutes les mesures correctives et/ou compensatoires nécessaires en conséquence. » Il est regrettable qu’aucune évaluation de ce type n’ait été fournie par l’État partie et que le centre d’accueil des visiteurs soit achevé en 2024.