Angkor
Facteurs affectant le bien en 2021*
- Habitat
- Système de gestion/plan de gestion
- Autres menaces :
• Expansion urbaine incontrôlée • Absence de clarté concernant des codes de la propriété et du bâtiment • Mauvaise application des lois
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
- Expansion urbaine incontrôlée;
- Manque d'une structure de gestion appropriée ;
- Absence de clarté concernant des droits patrimoniaux, des codes de la propriété et du bâtiment;
- Mauvaise application des lois ;
- Manque de capacité de l’agence de gestion.
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2021
Montant total accordé au bien : environ 52 millions de dollars EU via divers partenaires internationaux (1992--présent)
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2021
Montant total approuvé : 113 595 dollars E.U.
1998 |
Hydrological and topographical studies for the Moats of ...
(Approuvé)
Réapprobation : 23 Nov, 2001 (n°1447 - 28595 dollars E.U.)
Réapprobation : 29 Jun, 2002 (n°1543 - 28595 dollars E.U.) |
28 595 dollars E.U. |
1994 | Consolidation of the Pre Rupt monument in Angkor (Approuvé) | 50 000 dollars E.U. |
1993 | Financial contribution for the installation of an alarm ... (Approuvé) | 20 000 dollars E.U. |
1992 | Mission to prepare a Tentative List and a nomination ... (Approuvé) | 15 000 dollars E.U. |
Missions sur le bien jusqu'en 2021**
Septembre 2005 : mission consultative technique concernant la protection des zones 1 et 2 d’Angkor; en outre, les experts ad hoc du Comité international de coordination (CIC-Angkor) effectuent le suivi du bien et des projets en cours dans le complexe d’Angkor, deux fois par an, à l’occasion des sessions techniques et plénières du CIC.
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2021
Depuis novembre 2020, le Centre du patrimoine mondial a reçu des communications de la part de médias et de groupes de la société civile au sujet de la proposition de construction d’un complexe touristique de 75 hectares à proximité immédiate du bien et a demandé à l’État partie de fournir des documents techniques, pour examen par les Organisations consultatives. Entre-temps, le Comité international de coordination pour la sauvegarde et le développement durable d’Angkor (CIC-Angkor) a examiné le projet proposé lors de sa séance plénière de janvier 2021 et a conseillé à l’État partie de le reconsidérer.
Le 29 mars 2021, l’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation du bien, disponible à https://whc.unesco.org/fr/list/668/documents/ dans lequel il présente comme suit les questions de conservation abordées par le Comité lors de ses précédentes sessions :
- En raison de la pandémie de COVID-19, les activités de tourisme et de conservation sur le bien ont considérablement diminué depuis mars 2020, mais l'Autorité nationale APSARA, l'organisme de gestion du bien, a poursuivi ses activités, comme le suivi basé sur la carte des risques et les travaux de conservation nécessaires sur de nombreuses structures, dont Angkor Wat, Bayon, Sra Srang et Preah Khan. De nouvelles découvertes importantes de structures et d'artefacts ont également été signalées ;
- Les travaux se sont poursuivis pour sauvegarder ou restaurer les éléments naturels et combinés du bien, qui font partie intégrante de sa valeur universelle exceptionnelle (VUE), notamment des mesures concernant le système hydraulique, composé de barays (réservoirs), de digues et de canaux anciens, la prévention des inondations et la restauration de la rivière Siem Reap, ainsi que la plantation de près de 15 000 arbres en 2020 pour entretenir la forêt dense du bien ;
- Sachant que 13,5% du PIB de l'État partie provient du tourisme, l’amélioration des infrastructures a été mise en œuvre avec des mesures strictes d'archéologie préventive ;
- Considérant la diminution de 90% de la fréquentation touristique en 2020, l'autorité a commandé un plan de développement (2020-2035) pour diversifier les offres, atténuer les impacts sur le bien, augmenter les bénéfices locaux et préparer la période post-COVID ;
- A propos du signalement d’un projet de construction d'un complexe touristique sur la zone située immédiatement à l'extérieur de la zone tampon du bien, l'État partie a pris en compte les avis techniques des experts ad hoc du CIC-Angkor et a déclaré officiellement le 23 mars 2021 par un communiqué de presse du ministère de la Culture et des Arts du Cambodge que ce projet « ne peut être mis en œuvre dans le contexte actuel ».
Dans un courrier adressé au Centre du patrimoine mondial le 24 mars 2021, l'Autorité nationale APSARA a également déclaré que le projet d'extension de l'aéroport international de Siem Reap étudié par l'ICOMOS avec des avis circonstanciés en 2020, ne sera pas poursuivi.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2021
Depuis l'inscription du bien sur la Liste du patrimoine mondial en 1992, à la suite d'un conflit régional, l'État partie s'est efforcé de gérer ce bien vaste et complexe, recevant un soutien important de la communauté internationale. Le CIC-Angkor, dont le secrétariat est confié à l'UNESCO, tient deux séances par an, afin d'orienter les politiques de conservation et de gestion et de coordonner les initiatives des différents partenaires. Près de 30 ans après la fin du conflit, l'Autorité nationale APSARA est désormais dotée d'une expertise nationale considérable assurant la protection et la gestion adéquates du bien.
Bien que l'État partie ait été sérieusement touché par une baisse de 90% de la fréquentation touristique en 2020, il fait état d'une variété d'activités de conservation menées par son personnel national dans de nombreux temples et structures hydrauliques majeurs et dans leur environnement proche.
Le Comité pourrait souhaiter reconnaître les progrès réalisés par l'État partie et la contribution du CIC-Angkor depuis trois décennies comme modèle de mécanisme de coordination internationale, offrant un forum neutre pour discuter d’une grande variété de projets de manière scientifique et objective.
Le Comité pourrait également souhaiter féliciter l'État partie qui, à la demande du Centre du patrimoine mondial et à la suite de l'examen technique du CIC-Angkor, a pris des mesures rapides pour répondre aux préoccupations soulevées par le projet de construction d'un complexe touristique de 75 hectares immédiatement à l'extérieur de la zone tampon du bien, et a conclu que le projet ne pouvait être poursuivi dans le contexte actuel. L'État partie est donc encouragé à demander conseil au Programme sur le Patrimoine mondial et le tourisme durable de l’UNESCO https://whc.unesco.org/fr/tourisme/) et à actualiser le plan de développement du tourisme durable du bien, afin de fournir des principes généraux qui guideraient l'échelle, la portée et la nature des projets touristiques à venir en fonction de la manière dont ils sont susceptibles de soutenir l'intégrité et l'authenticité du bien ainsi que d'approfondir la compréhension et l'appréciation du parc archéologique d'Angkor et de son cadre plus large. Le plan de développement du tourisme, en cours d’élaboration, devrait refléter ces principes, affirmer clairement cet objectif principal et définir la voie qu'il convient de suivre.
Le Comité pourrait également souhaiter apprécier la décision des autorités de ne pas approuver l'extension de l'actuel aéroport international de Siem Reap, mais noter qu'un nouvel aéroport est en cours de construction à 40 km du bien. Pour ce projet et toute autre activité importante pouvant avoir un impact sur le bien et sa VUE, le Comité demandera à l'État partie de fournir des documents techniques au Centre du patrimoine mondial, pour examen par les Organisations consultatives, avant toute décision qui serait difficilement réversible, conformément au paragraphe 172 des Orientations.
Considérant que le dernier examen de l'état de conservation du bien par le Comité remonte à 2014 et que de nombreux nouveaux enjeux de gestion et de conservation sont apparus depuis, le Comité demande à l'État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial un rapport succinct sur le cadre général des outils de gestion appliqués actuellement (par exemple, les plans de zonage, les plans de gestion intégrée, les plans de conservation, le plan de développement touristique et les chartes de conservation), pour examen par les Organisations consultatives.
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2021
44 COM 7B.139
Angkor (Cambodge) (C 668)
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/21/44.COM/7B.Add,
- Rappelant la Décision 38 COM 7B.8, adoptée à sa 38e session (Doha, 2014),
- Prend note avec satisfaction du fait que les autorités nationales ont entrepris des activités dans le domaine de la conservation et de la gestion de nombreuses structures archéologiques et hydrauliques et de l'environnement naturel du bien, en bénéficiant de l'expertise du Comité international de coordination pour la sauvegarde et le développement durable d'Angkor (CIC-Angkor) et du soutien important de plusieurs partenaires internationaux ;
- Félicite l'État partie de ne pas avoir poursuivi le projet de construction d'un complexe touristique sur la zone située immédiatement à l'extérieur de la zone tampon du bien, à la suite de l'examen technique du CIC-Angkor, et reconnaît avec satisfaction que le projet d'extension de l'aéroport international existant de Siem Reap n'a pas été approuvé, notant toutefois que l'État partie a opté pour un nouvel aéroport international à distance du bien, et demande à l'État partie de fournir des documents techniques au Centre du patrimoine mondial, si d’autres propositions devaient être envisagées dans les deux cas, pour examen par les Organisations consultatives, dans les meilleurs délais ;
- Demande également à l'État partie de fournir au Centre du patrimoine mondial des informations sur toute restauration importante et toute proposition de projet ayant un impact potentiel sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, conformément au paragraphe 172 des Orientations, notamment des informations détaillées sur les évaluations d'impact sur le patrimoine (EIP) préparées conformément aux orientations de l'ICOMOS sur les EIP pour les biens culturels du patrimoine mondial de 2011, pour examen par les Organisations consultatives, avant que ne soit prise une décision difficilement réversible ;
- Note également l'élaboration du plan de développement du tourisme visant à diversifier l'offre touristique; encourage l'État partie à demander conseil au Programme sur le Patrimoine mondial et le tourisme durable de l’UNESCO et à actualiser le plan de développement du tourisme durable du bien afin de fournir des principes généraux pour guider l'échelle, la portée et la nature des futurs projets touristiques en fonction de la manière dont ils sont susceptibles de soutenir l'intégrité et l'authenticité du bien ; et demande en outre à l'État partie de soumettre le projet de plan de développement du tourisme et le plan de développement du tourisme durable actualisé au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives ;
- Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2022, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien, indiquant la situation générale du cadre de gestion, présentant les principaux outils de gestion, les orientations et les plans en cours d'application, ainsi que la mise en œuvre de ce qui précède, pour examen par les Organisations consultatives.
Projet de décision : 44 COM 7B.139
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/21/44.COM/7B.Add,
- Rappelant la Décision 38 COM 7B.8, adoptée à sa 38e session (Doha, 2014),
- Prend note avec satisfaction du fait que les autorités nationales ont entrepris des activités dans le domaine de la conservation et de la gestion de nombreuses structures archéologiques et hydrauliques et de l'environnement naturel du bien, en bénéficiant de l'expertise du Comité international de coordination pour la sauvegarde et le développement durable d'Angkor (CIC-Angkor) et du soutien important de plusieurs partenaires internationaux ;
- Félicite l'État partie de ne pas avoir poursuivi le projet de construction d'un complexe touristique sur la zone située immédiatement à l'extérieur de la zone tampon du bien, à la suite de l'examen technique du CIC-Angkor, et reconnaît avec satisfaction que le projet d'extension de l'aéroport international existant de Siem Reap n'a pas été approuvé, notant toutefois que l'État partie a opté pour un nouvel aéroport international à distance du bien, et demande à l'État partie de fournir des documents techniques au Centre du patrimoine mondial, si d’autres propositions devaient être envisagées dans les deux cas, pour examen par les Organisations consultatives, dans les meilleurs délais ;
- Demande également à l'État partie de fournir au Centre du patrimoine mondial des informations sur toute restauration importante et toute proposition de projet ayant un impact potentiel sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, conformément au paragraphe 172 des Orientations, notamment des informations détaillées sur les évaluations d'impact sur le patrimoine (EIP) préparées conformément aux Orientations de l'ICOMOS sur les EIP pour les biens culturels du patrimoine mondial de 2011, pour examen par les Organisations consultatives, avant que ne soit prise une décision difficilement réversible ;
- Note également l'élaboration du plan de développement du tourisme visant à diversifier l'offre touristique; encourage l'État partie à demander conseil au Programme sur le Patrimoine mondial et le tourisme durable de l’UNESCO et à actualiser le plan de développement du tourisme durable du bien afin de fournir des principes généraux pour guider l'échelle, la portée et la nature des futurs projets touristiques en fonction de la manière dont ils sont susceptibles de soutenir l'intégrité et l'authenticité du bien ; et demande en outre à l'État partie de soumettre le projet de plan de développement du tourisme et le plan de développement du tourisme durable actualisé au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives ;
- Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2022, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien, indiquant la situation générale du cadre de gestion, présentant les principaux outils de gestion, les orientations et les plans en cours d'application, ainsi que la mise en œuvre de ce qui précède, pour examen par les Organisations consultatives.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.