Zones historiques d'Istanbul
Facteurs affectant le bien en 2006*
- Activités de gestion
- Habitat
- Infrastructures de transport de surface
- Installations d’interprétation pour les visiteurs
- Système de gestion/plan de gestion
- Autres menaces :
Dégradation permanente de l’architecture vernaculaire dans les zones protégées (surtout les maisons en bois de la période ottomane dans le quartier de Zeyrek et Süleymaniye)
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
a) Dégradation permanente de l’architecture vernaculaire dans les zones protégées (surtout les maisons en bois de la période ottomane dans le quartier de Zeyrek et Süleymaniye) ;
b) Mauvaise qualité des réparations et de la reconstruction des remparts byzantins et romains ;
c) Développement incontrôlé et absence de plan de gestion du patrimoine mondial ;
d) Absence de coordination entre les autorités nationales et municipales, et d’organisation entre les organes de décision pour la sauvegarde du patrimoine mondial sur le site ;
e) Impacts potentiels de nouveaux bâtiments et des projets d’aménagement sur les valeurs de patrimoine mondial et l’intégrité du site.
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2006
Montant total accordé au bien : 211 900 dollars EU (conservation de Sainte-Sophie) ; 36 686,30 dollars EU (Convention France-UNESCO) ; UNESCO CLT/CH : 100 000 dollars EU (dans le cadre de la Campagne internationale de sauvegarde d’Istanbul et Göreme).
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2006
Montant total approuvé : 452 208 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2006**
Missions UNESCO en 2000, 2001, 2002, 2003, 2004 et en avril 2006 (mission conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS).
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2006
A la demande du Comité du patrimoine mondial, l’État partie a fourni un rapport d’avancement sur Istanbul daté du 30 janvier 2006, ainsi qu’un complément d’information établi par le maire et le gouverneur d’Istanbul.
Une mission commune Centre du patrimoine mondial/ICOMOS a été effectuée à Istanbul du 6 au 11 avril 2006, à la demande des autorités turques et en réponse à de nouvelles informations signalant des menaces permanentes sur le site. La mission a achevé avec succès sa revue technique de la situation, fondée sur une visite sur place, une importante documentation et des réunions avec les partenaires concernés. Le rapport présentant le détail des recommandations est disponible à l’adresse Internet suivante : https://whc.unesco.org/archive/2006
Conformément aux décisions adoptées par le Comité du patrimoine mondial à ses 28e et 29e sessions, les autorités turques ont fourni un rapport qui a été étudié par la mission Centre du patrimoine mondial/ICOMOS en tenant compte de la décision 29 COM 7C,paragraphe 5 :
a) Achèvement et exécution en urgence du plan d’urbanisme et de conservation urbaine
Les plans d’urbanisme et de conservation urbaine ont été achevés au cours de la période 1995 -2005 et ont été approuvés par le Conseil de conservation en 2005. Les plans classent de nouvelles zones de protection dans la péninsule historique et constitueront des outils de gestion intégrée pour préserver l’environnement historique. De plus, la municipalité métropolitaine d’Istanbul a alloué 30 075 000 dollars EU à des projets de gestion dans la péninsule historique, ce qui renforce la Direction de la protection de l’environnement historique. Le Ministère de la Culture et du Tourisme, la municipalité métropolitaine et le gouvernorat d’Istanbul ont chacun alloué 1 million de livres turques à des projets réalisés en 2006.
La mission a particulièrement approuvé le nouveau système de subventions maintenant établi au Ministère de la Culture et du Tourisme pour des projets de conservation du patrimoine culturel. Elle a estimé qu’il fallait aussi encourager les subventions au niveau municipal pour financer les réparations des bâtiments historiques appartenant à des particuliers.
b) Renforcement du Conseil de protection des biens culturels d’Istanbul
Le rapport de l’État partie mentionnait qu’un nouveau Conseil de protection n° 4 avait été créé en 2006 pour accélérer les demandes de mesures de conservation et les nouvelles constructions dans la péninsule historique, et que les municipalités de Fatih et Eminönü ont créé des Unités du patrimoine qui vont être ultérieurement développées. Cela va renforcer la capacité des municipalités des districts à remplir leurs obligations selon la nouvelle législation.
La mission a considéré que la nouvelle législation en matière de conservation (2004) va donner des pouvoirs considérables aux municipalités. La municipalité de Fatih a récemment créé une Direction de la conservation de l’environnement historique et la municipalité d’Eminönü a créé un Bureau de la conservation, mais ces entités ne sont pas encore suffisamment fortes pour jouer un véritable rôle dans la gestion du bien.
c) Établissement d’un plan de gestion urbaine plus proactif
Comme cela a été mentionné dans le rapport de 2005, le Conseil de la conservation d’Istanbul a évalué les impacts du projet et des fouilles autorisées aux stations de Yenikapi et de Yedikule. Trois zones de fouilles ont été définies dans la région de Yenikapi et deux des chantiers de fouilles sont terminés. Des rapports sur la préservation des ruines et des trouvailles ont été soumis au Conseil régional de la conservation pour évaluation. Les procédures palliatives archéologiques en place ont permis la découverte de mosaïques et de vestiges de huit navires historiques de la période byzantino-ottomane, qui devraient être présentés dans un nouveau musée. La mission a noté avec satisfaction qu’une partie des recommandations de l’UNESCO au gouvernement turc et à la Banque japonaise pour la coopération internationale figurant dans le « Rapport de l’équipe consultative de l’UNESCO sur le tunnel rail-route Marmaray et sur la ligne de métro en surface Gebze-Halkah » (décembre 2003) ont été appliquées pour les fouilles à Yenikapi et Yedikule. Quatre équipes archéologiques ont été constituées.
d) Participation accrue des autorités nationales et locales au projet de conservation urbaine et de rénovation financé par l’Union Européenne (UE)
Compte tenu des menaces qui mettent en danger les maisons historiques en bois, d’importantes initiatives ont été prises au cours de l’année passée. Le projet du Fonds du patrimoine mondial à Zeyrek a été mené à bien. Une unité spéciale, la « Direction de la conservation de l’environnement historique » a été créée par la municipalité du district de Fatih. Afin de traiter les problèmes de conservation dans d’autres zones centrales possédant des maisons traditionnelles en bois, la municipalité métropolitaine d’Istanbul prépare actuellement un projet de restauration de grande ampleur autour de Süleymaniye.
La mission a salué la réussite de la mise en œuvre du programme de réhabilitation des districts de Fener et Balat (grâce à un financement de l’UE assuré avec le soutien de l’UNESCO), et a recommandé que les autorités s’en inspirent comme un exemple pour exécuter d’autres projets de régénération ayant un ancrage local dans des quartiers historiques défavorisés. La mission a également vivement incité la municipalité de Fatih, en tant que bénéficiaire, à s’engager plus activement dans le projet, y compris en affectant du personnel municipal pour qu’il puisse bénéficier du transfert de compétences et de savoir-faire. Si la mise en œuvre du projet n’est pas étendue au-delà du 31 octobre 2006 par la Commission européenne, la municipalité de Fatih devra faire des provisions administratives et financières appropriées pour achever le projet, de manière à pouvoir conserver l'ensemble des 132 maisons qu’il est prévu de réhabiliter.
La mission a également loué les efforts de l’Association turque du bois de construction, dans le cadre de la campagne de 2003 « Sauvez nos toits », qui réalise des projets de réparation de maisons en bois à Zeyrek. La mission a toutefois constaté la poursuite d’une sérieuse érosion du tissu urbain traditionnel à Zeyrek et Süleymaniye entre 1985 et 2003. Aucune mesure efficace n’a été prise pour réduire les menaces sur l’architecture traditionnelle en bois des quatre zones centrales et il n’existe pas de programme pour réduire le nombre de maisons qui disparaissent à cause du manque d’entretien, des incendies ou de la reconstruction. La mission a instamment demandé aux autorités de résoudre ces problèmes en utilisant les fonds publics disponibles pour réparer davantage de maisons, en se concentrant sur les réparations in situ plutôt qu’en démolissant et en reconstruisant, et en conservant au maximum le tissu urbain initial.
e) Attention accrue portée aux techniques de conservation appliquées à la consolidation des remparts de Théodose
Les murailles de la ville d’Istanbul font environ 20 km de long dans la zone centrale. Un plan de conservation foncière a été établi en 1987 et certaines parties des murailles étaient restaurées en 2002. On a surtout utilisé des techniques de consolidation et évité de rénover autant que possible. Afin de s’assurer que les futurs travaux sur les murailles de la ville répondent aux standards internationaux, tous les appels d’offres ont été suspendus jusqu’à ce que les normes et procédures de conservation aient fait l’objet d’un accord.
L’État partie, dans son rapport d’avancement de 2006, déclare également « qu’il a été décidé d’intervenir au minimum afin de maintenir les caractéristiques esthétiques des murailles de la ville et préserver les vestiges qui subsistent ». La mission a cependant signalé que ce n’était pas le cas. Elle a constaté que les travaux de restauration qui ont lieu en permanence sur les murailles terrestres de Théodose posaient de sérieux problèmes. Le remplacement excessif du tissu initial et l’utilisation de techniques de restauration inadaptées détruisent « l’archéologie verticale » du monument et en compromettent gravement l’authenticité. La mission a donc recommandé d’arrêter immédiatement tous les travaux sur les murailles ainsi que sur les palais de pur style byzantin de Tekfur Seray et d’Ayvanseray (Palais des Blachernes), jusqu’à ce que les artisans et professionnels concernés soient formés à la conservation des monument en ruine – notamment par des spécialistes internationaux.
f) Projet « Istanbul : Ville-musée »
Ce projet, dirigé par une unité de coordination intersectorielle dépendant de la Direction de la protection de l’environnement historique de la municipalité d’Istanbul, supervise un projet pilote de restauration de la zone située entre le complexe de la mosquée Süleymaniye et la mosquée Sehzade ; il sera ensuite étendu au reste de la péninsule historique. Des projet d’infrastructures pour la péninsule historique sont également en préparation. Il est aussi prévu de créer une unité spéciale chargée de la mise en œuvre et de la supervision des activités de construction dans la région.
La mission a recommandé de revoir sérieusement le projet de rénovation de Süleymaniye pour constituer un plan de mise en œuvre de la conservation dorénavant centré sur la conservation des bâtiments actuels présentant une valeur patrimoniale plutôt que sur les nouvelles constructions et les aménagements ; il conviendra d’étendre les limites du projet pour couvrir l’ensemble de la zone centrale de Süleymaniye, qui fait partie du site du patrimoine mondial. Le projet « Istanbul : Ville-musée » doit donner la priorité aux zones centrales. Il conviendra d’en utiliser les éléments pertinents pour préparer des plans de mise en œuvre de la conservation pour les zones centrales de Zeyrek, Eminönü et les remparts de Théodose, d’identifier les bâtiments menacés, et de trouver des solutions adaptées pour assurer leur maintien. Tous les plans de mise en œuvre de la conservation devront se conformer au Mémorandum de Vienne (mai 2005). Il faudra intégrer tous les éléments pertinents des projets actuels – notamment l’étude sur le quartier de Zeyrek, les études sur la rénovation urbaine du quartier turc d’Ayvansaray, la restauration du donjon d’Anemas, les projets de restauration du palais Tekfur et les plans de mise en œuvre de la conservation de Cankurtaran et Sultanahmet – aux plans de mise en œuvre de la conservation de la zone centrale concernée, après une révision d’ensemble pour la conservation in situ.
g) Législation sur la conservation des biens culturels et naturels (loi n° 5226) de 2004
Comme il a été mentionné dans le rapport de 2005, la loi n° 5226 a été amendée et approuvée. Une nouvelle législation portant sur « la préservation par la rénovation et l’utilisation par revitalisation de biens historiques et culturels immeubles » est entrée en vigueur le 16 juin 2005. Ces lois, ainsi que les dispositions réglementaires associées, constituent un outil technique et administratif plus efficace dans le domaine de la conservation pour le gouvernement central et les autorités locales. On peut espérer que cela favorisera la participation publique et le soutien administratif à la conservation des biens historiques.
La mission s’est félicitée de cette récente amélioration de la législation en matière de protection ; elle a cependant constaté que la mise en œuvre tarde. Les municipalités du district manquent des capacités nécessaires pour assumer les responsabilités que leur confère la nouvelle législation et les municipalités de Fatih et Eminönü doivent s’assurer que leurs bureaux de conservation respectifs possèdent le personnel qualifié nécessaire pour sauvegarder comme il convient l’intégrité des zones centrales.
h) Autres projets
Pont de la Corne d’Or : depuis juillet 2005, le Conseil régional de la conservation a décidé la construction d’un troisième pont. L’avant-projet a été évalué et approuvé par le Conseil, et la municipalité doit fournir le projet d’exécution. Par ailleurs, la mission s’est inquiétée de l’impact potentiel du projet d’extension du Grand Palais et de l’Hôtel Four Seasons sur les vestiges archéologiques d’une partie du Grand Palais des empereurs byzantins qui sont situés dans la zone centrale ; des impacts des projets associés au nouveau pont de la Corne d’Or sur le cadre de la mosquée Süleymaniye et sur l’ensemble du bien du patrimoine mondial ; et d’autres projets d’aménagement comme les « tours de Dubaï », le projet d’aménagement de grande hauteur à Hydarpaşa et le projet Galataport. La mission a fait des recommandations précises à cet égard dans son rapport de mission détaillé (https://whc.unesco.org/archive/2006).
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2006
30 COM 7B.73
Etat de conservation (Zones historiques d'Istanbul)
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le document WHC-06/30.COM/7B,
2. Rappelant les décisions 28 COM 15B.80 et 29 COM 7B.70 adoptées respectivement lors de ses 28e (Suzhou, 2004) et 29e sessions (Durban, 2005);
3. Note les efforts permanents des autorités nationales, de la municipalité métropolitaine d'Istanbul et des municipalités du district concernant certains projets précis comme l'initiative de Capitale européenne de la culture en 2010, l'important processus d'inventaire des zones centrales du bien du patrimoine mondial dans la péninsule historique, ainsi que l'amélioration des dispositions juridiques;
4. Approuve les recommandations détaillées de la mission conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS;
5. Tout en constatant avec inquiétude la dégradation et la disparition des maisons en bois, en particulier dans les zones centrales de Zeyrek et Süleymaniye, se félicite du lancement du plan d'urbanisme et de la mise en œuvre des plans d'actions pour ces zones;
6. Note avec satisfaction que l'État partie a interrompu sur-le-champ les travaux de restauration du quartier d'Ayvansaray qui comprend le palais de Tekfur et le donjon d'Anemas, à la demande de la mission conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS;
7. Demande à l'État partie d'appliquer d'urgence les recommandations de la mission conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS, et en particulier:
a) Passer en revue tous les nouveaux projets d'aménagement et d'infrastructure de grande ampleur susceptibles de menacer l'intégrité visuelle de la péninsule historique (notamment la construction de gratte-ciel comme les Tours de Dubaï ou le projet d'aménagement de construction de grande hauteur d'Hydarpaşa), le projet Galataport et le nouveau pont sur la Corne d'Or, ainsi que le projet d'extension de l'hôtel Four Seasons; et mener des études d'impact selon les normes internationales;
b) Améliorer la coopération entre les municipalités du district, la municipalité métropolitaine, le ministère de la Culture et du Tourisme et les autres partenaires concernés - universités, ONG, associations professionnelles, habitants, etc. -, renforcer la coordination de tous les organes de planification et établir des responsabilités précises en matière de gestion et de suivi, y compris en nommant un coordonnateur spécifique du site du patrimoine mondial;
c) Recréer et réorganiser l'Unité de coordination du patrimoine mondial du ministère de la Culture et du Tourisme pour obtenir le soutien effectif du gouvernement central pour la sauvegarde de l'intégrité du bien du patrimoine mondial;
d) Préparer un plan d'ensemble de gestion intégrée du bien du patrimoine mondial, au plus tard le 1 février 2008, en utilisant le plan de conservation urbaine au 1/5000, le plan d'exécution pour la péninsule historique au 1/1000 (2005) et le projet «Ville-musée», en cours de réalisation;
e) Soumettre un rapport d'avancement sur la préparation du plan de gestion du bien du patrimoine mondial, avant le 1 février 2007, et veiller à ce que ce plan de gestion soit établi selon les normes internationales;
f) Soumettre, avant le 1 février 2008, un projet révisé de rénovation de Süleymaniye pour établir un plan de mise en œuvre de la conservation de Süleymaniye, dorénavant centré sur la conservation des bâtiments existants possédant une valeur patrimoniale, et étendre les limites du projet pour couvrir l'ensemble de la zone centrale du bien du patrimoine mondial de Süleymaniye;
8. Demande également à l'État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, avant le 1 février 2007, pour examen par le Comité à sa 31e session, en 2007, un rapport d'avancement traitant de toutes les questions susmentionnées, pour permettre au Comité du patrimoine mondial d'étudier la possibilité d'une inscription sur la Liste du patrimoine mondial en péril, en cas d'absence de mesures palliatives permettant d'empêcher une perte de la valeur universelle exceptionnelle de ce bien, à sa 32e session, en 2008.
Projet de décision : 30 COM 7B.73
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le document WHC-06/30.COM/7B,
2. Rappelant les décisions 28 COM 15B.80 et 29 COM 7B.70 adoptées respectivement à sa 28e session (Suzhou, 2004) et 29e session (Durban, 2005) ;
3. Prend note des efforts permanents des autorités nationales, de la municipalité métropolitaine d’Istanbul et des municipalités du district concernant certains projets précis comme l’initiative de Capitale européenne de la culture en 2010, l’important processus d’inventaire des zones centrales du bien du patrimoine mondial dans la péninsule historique, ainsi que l’amélioration des dispositions juridiques ;
4. Approuve les recommandations détaillées de la mission commune UNESCO/ICOMOS ;
5. Constate avec une vive préoccupation la dégradation permanente et la disparition des maisons en bois, en particulier dans les zones centrales de Zeyrek et Süleymaniye, ce qui constitue une perte des valeurs de patrimoine mondial ;
6. Demande à l’État partie d’appliquer d’urgence les recommandations de la mission commune UNESCO/ICOMOS, et en particulier sur les points suivants :
a) Arrêter immédiatement tous les travaux sur les remparts de Théodose et sur les palais byzantins de Tekfur Seray et d’Ayvanseray (Palais des Blachernes), afin de ne pas compromettre l’intégrité du bien, et d’étudier la situation avec l’aide d’experts internationaux ;
b) Passer en revue tous les nouveaux projets d’aménagement et d’infrastructure de grande ampleur susceptibles de menacer l’intégrité visuelle de la péninsule historique, (notamment la construction de gratte-ciels comme les Tours de Dubaï ou le projet d’aménagement de construction de grande hauteur à Hydarpaşa), le projet Galataport et le nouveau pont sur la Corne d’Or, ainsi que le projet d’extension de l’Hôtel Four Seasons ; et mener des études d’impact selon les standards internationaux ;
c) Améliorer la coopération entre les municipalités du district, la municipalité métropolitaine, le Ministère de la Culture et du Tourisme et autres partenaires concernés – y compris universités, ONG, organisations professionnelles, habitants, etc. –, renforcer la coordination de tous les organes de planification et établir des responsabilités précises en matière de gestion et de suivi, y compris par la nomination d’un coordinateur spécifique pour le site du patrimoine mondial ;
d) Reconstituer et réorganiser l’Unité de coordination du patrimoine mondial au Ministère de la Culture et du Tourisme pour fournir un véritable soutien du gouvernement central à la sauvegarde de l’intégrité du bien du patrimoine mondial ;
e) Préparer un plan de gestion d’ensemble intégré du bien du patrimoine mondial, avant le 1er février 2008 au plus tard, en utilisant le plan de conservation urbaine au 1/5 000, le plan d’exécution pour la péninsule historique au 1/1 000 (2005) et le projet « Ville-musée », en cours de réalisation ;
f) Soumettre un rapport d’avancement sur la préparation du plan de gestion du bien du patrimoine mondial, avant le 1er février 2007, et s’assurer que ce plan de gestion est établi selon les standards internationaux ;
g) Soumettre, avant le 1er février 2008, un Projet révisé de rénovation de Süleymaniye pour établir un Plan de mise en œuvre de la conservation de Süleymaniye, dorénavant centré sur la conservation des bâtiments existants possédant une valeur patrimoniale, et étendre les limites du projet pour couvrir l’ensemble de la zone centrale du bien du patrimoine mondial de Süleymaniye ;
7. Demande également à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, avant le 1er février 2007, pour examen par le Comité à sa 31e session, en 2007, un rapport d’avancement traitant de toutes les questions susmentionnées, pour permettre au Comité du patrimoine mondial d’étudier la possibilité d’une inscription sur la Liste du patrimoine mondial en péril, en cas d’absence de mesures palliatives permettant d’empêcher une perte de la valeur de patrimoine mondial de ce bien, à sa 32e session, en 2008.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.