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Sanctuaire de faune de Manas

Inde
Facteurs affectant le bien en 2024*
  • Activités illégales
  • Espèces envahissantes/exotiques terrestres
  • Impacts des activités touristiques / de loisirs des visiteurs
  • Infrastructures hydrauliques
  • Modification du régime des sols
  • Production de semences
  • Ressources financières
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Activités illégales (Braconnage et exploitation forestière)
  • Production de semences (Agriculture de subsistance à l’intérieur du bien)
  • Ressources financières (Lenteurs dans le déblocage des fonds du gouvernement central)
  • Espèces envahissantes/exotiques terrestres
  • Impact des activités touristiques/de loisirs des visiteurs (Développement incontrôlé d’infrastructures par des groupes de tourisme locaux)
  • Modification du régime des sols
  • Infrastructures hydrauliques (Impact d’un projet de barrage en amont)
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2024

Entre 2007 et 2015, le bien a bénéficié du programme indien pour le patrimoine mondial, financé par la Fondation des Nations Unies (UNF) en vue d’améliorer l’efficacité de la gestion et le renforcement des capacités du personnel et d’accroître l’implication des communautés locales.

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2024
Demandes approuvées : 2 (de 1997-1997)
Montant total approuvé : 165 000 dollars E.U.
1997 Contribution towards the implementation of an Emergency ... (Approuvé)   90 000 dollars E.U.
1997 Contribution to the implementation of an Emergency ... (Approuvé)   75 000 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2024**

Mars 1992 : mission de l’UICN ; Janvier 1997: mission de l’UNESCO ; février 2002 : mission de suivi de l’UICN ; mars-avril 2005, février 2008, janvier 2011 : missions conjointes de suivi Centre du patrimoine mondial/UICN 

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2024

Le 1er février 2024, l'État partie a soumis un rapport sur l'état de conservation du bien, disponible à https://whc.unesco.org/fr/list/338/documents/, qui présente les informations actualisées suivantes :

  • Des données de suivi des espèces sont fournies pour le rhinocéros, le tigre et le sanglier nain. Les populations de rhinocéros sont restées relativement stables au cours des trois dernières années en raison du renforcement des mesures de protection, faisant état de 38 (2020-21), 40 (2021-22) et 47 (2022-2023) spécimens. Un rapport de 2023 sur le statut des tigres en Inde a enregistré 57 spécimens dans la Réserve de tigres de Manas, avec une tendance à l'augmentation de la population et de la densité depuis 2006. En 2023, la réintroduction du sanglier nain sur le territoire du bien (54 à ce jour) poursuit les efforts de récupération en vue d'atteindre l'objectif de relâcher 60 sangliers d'ici 2025. Plusieurs nouveaux camps anti-braconnage ont été construits à l’intérieur du bien ;
  • L'initiative de financement carbone est actuellement en cours de planification et d'étude. Les consultations avec les représentants des villages autour de la Réserve de tigres de Manas se poursuivent afin de mettre en place des Comités d'écodéveloppement (CED) pour trouver d'autres moyens de subsistance et atténuer les conflits entre l'homme et la faune (48 CED ont été créés). Les initiatives d'écotourisme liées aux safaris en véhicule, aux visites touristiques et aux installations d'interprétation continuent d'être soutenues et un système de réservation de billets touristiques en ligne est mis en place ;
  • Aucun autre empiétement agricole n'a été observé au sein du bien, la situation existante reste sous contrôle et des consultations entre les communautés locales, la gestion du parc et les autorités politiques sont en cours ;
  • La gestion de l'habitat continue d'être mise en œuvre dans le cadre du Plan de conservation du tigre de Manas. La base scientifique du Plan d'action comprend des objectifs visant à identifier les sites de prairies à restaurer et à gérer, à fournir des principes/lignes directrices pour la restauration et l'amélioration, à surveiller l’état sanitaire des prairies et à encourager la participation des communautés. Une stratégie d'intervention pour l'élimination de la Chromolaena envahissante par la coupe et le déracinement est mise en œuvre dans des sites pilotes. Une intensification des efforts et des interventions répétées seraient nécessaires pour obtenir des résultats efficaces à long terme. Une technique d'annélation (écorçage en anneau) est expérimentée pour contrôler la croissance des espèces ligneuses envahissantes ;
  • Une coopération transfrontalière sur le terrain avec l'État partie du Bhoutan est en cours dans le paysage de Manas. L'extension transfrontalière potentielle du bien nécessitera de nouvelles consultations et une proposition révisée n'est pas actuellement à l'étude ;
  • Le projet hydroélectrique de Mangdechhu relève d'un accord bilatéral entre les Gouvernements de l'Inde et du Bhoutan, et les États parties doivent envisager des discussions appropriées.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2024

Les efforts en cours pour suivre les espèces clés à l'intérieur du bien et les efforts soutenus pour renforcer la lutte contre le braconnage sont accueillis favorablement. Il est encourageant de constater que la population de rhinocéros serait stable, que la population de tigres augmente depuis 2006 et que les efforts de réintroduction du sanglier nain facilitent la récupération de cette espèce menacée d'extinction. Il est recommandé qu'un suivi systématique à long terme soit mis en œuvre pour le bien afin de continuer à suivre l'état des espèces clés et d'assurer leur protection, tout en poursuivant les efforts de lutte contre le braconnage.

Les diverses activités visant à soutenir le financement carbone et les activités d'écotourisme, et à créer des CDE pour aborder les questions liées aux moyens de subsistance alternatifs et à l'atténuation des conflits entre l'homme et la faune, en consultation avec les représentants des villages, sont notées et encouragées.

Il est encourageant de constater qu'il n'y a pas eu d'empiètement agricole au sein du bien et que l'empiètement existant serait sous contrôle, avec des consultations en cours parmi les parties prenantes concernées, y compris les communautés locales. Cependant, notant qu'aucun détail n'est communiqué, il est recommandé à l'État partie de communiquer des informations supplémentaires sur les mesures de gestion mises en œuvre et leur efficacité pour répondre à la menace d'empiètement, dans le respect des droits sociaux, économiques et culturels des populations autochtones et des communautés locales, et en respectant toutes les normes internationales pertinentes.

Bien qu'aucune actualisation claire concernant la finalisation et la mise en œuvre d'un plan d'action pour la gestion durable de l'écosystème prairies-forêts n'ait été communiquée, comme demandé par le Comité dans de nombreuses décisions, la mise en œuvre de la gestion de l'habitat se poursuivrait dans le cadre du Plan de conservation du tigre de Manas. Il est noté que les objectifs identifiés pour le plan d'action ont le potentiel de soutenir des objectifs de gestion à plus long terme. Le lancement d'activités pilotes pour lutter contre les espèces envahissantes est une mesure positive qui devrait être poursuivie, mais l'efficacité de ces mesures nécessiterait une mise en œuvre à plus long terme. Comme on ne saurait dire si un plan d'action a été finalisé, il est recommandé à l'État partie de communiquer des détails supplémentaires sur ce plan d'action et sa mise en œuvre, y compris sur les mesures de contrôle contre la propagation des espèces végétales envahissantes, notamment Chromolaena odorata et Mikania micrantha.

Il est également encourageant de constater que la coopération transfrontalière avec l'État partie du Bhoutan se poursuit au niveau opérationnel. Notant qu'aucune autre extension du bien n'est actuellement envisagée, il est recommandé que l'État partie envisage toute potentielle extension transfrontalière future dans le cadre d’un dialogue avec l'État partie du Bhoutan.

Il conviendrait de rappeler que le Comité a soulevé pour la première fois des préoccupations concernant le projet hydroélectrique de Mangdechhu en 2012, lorsqu'il a demandé à l'État partie du Bhoutan de soumettre une évaluation d'impact environnemental (EIE), qui comprenait une évaluation des impacts potentiels sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE). À l’époque, l'UICN avait également reçu des informations émanant de tiers selon lesquelles un autre barrage existant, le barrage de Kurichu, également situé en amont du bien, avait des impacts négatifs visibles sur la VUE du bien, et le Comité avait donc demandé à l'État partie du Bhoutan de prendre également en compte les impacts cumulés (Décisions 36 COM 7B.10, 38 COM 7B.65 et 39 COM 7B.11). Il est donc particulièrement préoccupant que les États parties de l'Inde et du Bhoutan n'aient toujours pas communiqué d'informations en réponse aux diverses préoccupations et demandes du Comité et qu'à ce jour, ni l'EIE ni le plan de gestion de l'environnement n'aient été soumis au Centre du patrimoine mondial. Afin de répondre à cette préoccupation de longue date, une réunion conjointe en ligne entre les deux États parties, le Centre du patrimoine mondial et l'UICN faciliterait une discussion pour clarifier la situation actuelle, y compris les mesures de suivi et d'atténuation qui sont mises en œuvre.

Décisions adoptées par le Comité en 2024
Projet de décision : 46 COM 7B.63

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/24/46.COM/7B,
  2. Rappelant les Décisions 36 COM 7B.10, 38 COM 7B.65, 39 COM 7B.11, 41 COM 8B.36, 43 COM 7B.7, 44 COM 7B.185 et 45 COM 7B.83, adoptées respectivement à ses 36e (Saint-Pétersbourg, 2012), 38e (Doha, 2014), 39e (Bonn, 2015), 41e (Cracovie, 2017) et 43e (Bakou, 2019) sessions, et à ses 44e(Fuzhou/en ligne, 2021) et 45e (Riyad, 2023) sessions élargies,
  3. Se félicite que le suivi des espèces clés indique que la population de rhinocéros sur le territoire du bien est restée stable, que la population de tigres augmente depuis 2006 et que les efforts de réintroduction du sanglier nain permettent de poursuivre la récupération de l'espèce, note avec satisfaction les efforts soutenus pour lutter contre le braconnage, et demande à l'État partie de poursuivre les efforts de lutte contre le braconnage, de mettre en œuvre un suivi systématique à long terme des espèces clés sur le bien, et de rendre compte de l'état du suivi dans son prochain rapport ;
  4. Prend note des activités en cours au profit des communautés locales, notamment par le biais de l'écotourisme et du traitement des questions liées aux moyens de subsistance alternatifs et aux conflits entre l'homme et la faune sauvage dans le cadre des Comités d'écodéveloppement, et encourage l'État partie à faire rapport sur les progrès ultérieurs concernant l'initiative de financement carbone et les avantages pour le bien ;
  5. Note également avec satisfaction qu'aucun nouvel empiétement agricole n'a eu lieu sur le territoire du bien et que l’empiétement existant serait sous contrôle, et demande également à l’État partie de continuer à traiter la question de la pression exercée par l’empiétement en respectant les droits sociaux, économiques et culturels des populations autochtones et des communautés locales, ainsi que toutes les normes internationales pertinentes, et de fournir de plus amples détails sur ces activités de gestion ;
  6. Note également que la gestion de l’habitat se poursuit dans le cadre du Plan de conservation du tigre de Manas, que les objectifs d’un plan d’action pour la gestion durable de l’écosystème prairies-forets ont été identifiés et que des études pilotes pour lutter contre les espèces végétales envahissantes ont été mises en œuvre, et réitère sa demande à l’État partie de fournir une actualisation claire concernant la finalisation et la mise en œuvre de ce plan d’action sur le terrain, y compris les mesures de contrôle contre la propagation des espèces végétales envahissantes, notamment Chromolaena odorata et Mikania micrantha ;
  7. Note en outre avec satisfaction la poursuite de la coopération transfrontalière entre les États parties de l’Inde et du Bhoutan sur le terrain, et encourage également la poursuite de la coopération transfrontalière, y compris s’agissant de l’examen éventuel d’une proposition révisée d’extension du bien ;
  8. Réitère sa vive inquiétude quant aux impacts potentiels du projet hydroélectrique de Mangdechhu sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, et au fait que ce projet aurait été inauguré conjointement par le Gouvernement de l’Inde et le Gouvernement royal du Bhoutan en août 2019, et regrette profondément qu'aucun des États parties n'ait communiqué d'informations sur le projet, ni sur son évaluation d'impact environnemental et son plan de gestion environnementale, malgré les demandes répétées du Comité depuis 2012 ;
  9. Demande en outre qu'une réunion conjointe en ligne entre les États parties de l'Inde et du Bhoutan, le Centre du patrimoine mondial et l'UICN soit organisée au plus tard le 1erdécembre 2024 pour clarifier l'état actuel du projet hydroélectrique de Mangdechhu, le suivi de tout impact sur la VUE du bien, et toute mesure d'atténuation mise en œuvre pour garantir la VUE du bien ;
  10. Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erdécembre 2025, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 48e session.  
Année du rapport : 2024
Inde
Date d'inscription : 1985
Catégorie : Naturel
Critères : (vii)(ix)(x)
Liste en péril (dates) : 1992-2011
Documents examinés par le Comité
Rapport de lʼÉtat partie sur lʼétat de conservation
Rapport (2024) .pdf
arrow_circle_right 46COM (2024)
Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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