Le Caire historique
Facteurs affectant le bien en 2001*
- Activités de gestion
- Ressources humaines
- Système de gestion/plan de gestion
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
- Tremblement de terre en 1992 (problème résolu)
- Travaux de restauration inappropriés (problème résolu)
- Coordination entre les institutions
- Authenticité et utilisation réadaptative dans la politique générale de la conservation
- Formation et renforcement institutionnel
Mesures correctives pour le bien
1. Un séminaire international sur la conservation du Caire historique, avec des ateliers de planification pluridisciplinaires centrés sur des projets précis, qui doivent être organisés au début de 2002. Des séminaires périodiques de revue des projets en cours se tiendront également.
2. La création, dans les locaux d’un monument restauré, d’un Centre d’information permanent sur le site du patrimoine mondial du Caire historique et sur les efforts de conservation en cours.
3. La préparation d’un Manuel de conservation, avec des spécifications techniques et des descriptions détaillées des types de travail les plus souvent demandés pour la conservation et l’entretien des bâtiments historiques de la ville du Caire.
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2001
Montant total approuvé : 398 900 dollars E.U.
1999 |
Rehabilitation Programme for Islamic Cairo
(Approuvé)
Réapprobation : 05 May, 2003 (n°1638 - 19000 dollars E.U.)
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80 000 dollars E.U. |
1998 | Rehabilitation Programme for Islamic Cairo (Approuvé) | 120 000 dollars E.U. |
1998 | Preparation of the co-operation Programme for Historic ... (Approuvé) | 19 000 dollars E.U. |
1998 | Exhibition on Historic Cairo in 1998 (Approuvé) | 5 000 dollars E.U. |
1998 | Meeting in Paris on Islamic Cairo (Approuvé) | 14 900 dollars E.U. |
1997 | Restoration of Al-Sinnari House, Historic Cairo (Approuvé) | 20 000 dollars E.U. |
1995 | Second phase of the restoration of al-Sinnari House, ... (Approuvé) | 30 000 dollars E.U. |
1992 | Restoration of monuments and sites of Old City of Cairo ... (Approuvé) | 50 000 dollars E.U. |
1981 | 12-month expert services for the restoration of the ... (Approuvé) | 30 000 dollars E.U. |
1979 | Draw up a project for the restauration and development ... (Approuvé) | 30 000 dollars E.U. |
Missions sur le bien jusqu'en 2001**
octobre 1998: mission d'experts, envoyée par le centre du patrimoine mondial; juillet 2000: mission d'expert de l'ICOMOS ; août 2001: mission d'un expert de l'ICOMOS; septmebre 2001: mission du Centre du patrimoine mondial
Information présentée au Bureau du Comité du patrimoine mondial en 2001
Précédents débats :
Vingt-troisième session du Comité (paragraphe numéro X.35)
Vingt-quatrième session du Bureau (paragraphe numéro IV.59)
Questions principales : Manque de coordination ; importants programmes de restauration
Nouvelles informations :
La restauration de Al Sennari House a été menée à bien grâce à des fonds octroyés au titre de la Convention. Les autorités égyptiennes réfléchissent actuellement à la meilleure fonction pour cette demeure, fonction qui soit compatible avec son caractère et les exigences de conservation. La possibilité de l’utiliser comme Centre d’information sur le Caire islamique a été envisagée parmi d’autres options.
Depuis la réunion du Comité à Cairns, deux rapports ont été soumis par le conseiller politique et le coordonnateur technique engagés l’année dernière par le Centre du patrimoine mondial pour suivre le déroulement des activités de réhabilitation du Caire islamique.
Le rapport soumis par le conseiller politique met en évidence le nombre important de projets de restauration/conservation actuellement en cours au Caire islamique (19 grands projets, pour un montant total estimé à plus de 41 millions de dollars US). Le Centre ne possède pas suffisamment d’informations pour aider les autorités égyptiennes à mettre en œuvre et suivre un programme aussi consistant qui devrait avoir un impact considérable sur l’état de conservation de la cité historique. Une mission technique d’un expert de l’ICOMOS demandée par la 24e session du Bureau en juin 2000 pour évaluer l’état de conservation des monuments islamiques au Caire est prévue mais n’a pas encore eu lieu.
Les deux rapports font ressortir la grande complexité de ce site du Patrimoine mondial (la plus grande cité historique de la Liste) qui se traduit par le nombre considérable d’acteurs impliqués et d’initiatives en cours, depuis les campagnes de restauration aux grands projets d’infrastructure urbaine. Selon le rapport soumis par le coordonnateur technique, dans le but d’établir un cadre pour une stratégie cohérente de mise en œuvre, l’Organisation générale d’aménagement du territoire (GOPP, ministère du Logement) travaille actuellement à un vaste projet de réhabilitation du Caire historique, tandis que le tout nouveau Centre d’études et de développement pour le Caire historique (CSDHC, ministère de la Culture) s’est lancé dans la préparation d’un plan de réhabilitation de ses monuments.
Comme convenu entre le secrétaire général du Conseil suprême des antiquités (SCA) et le directeur adjoint du Centre, (en mission au Caire en février 2001 en compagnie d’un consultant), dès que les deux études susmentionnées auront été finalisées, un séminaire pourrait être organisé impliquant toutes les parties concernées ainsi que des experts nationaux et internationaux, afin d’examiner les projets et les propositions, en particulier ceux qui concernent la zone prioritaire d’Al-Muaiz Street, et de définir des lignes directrices spécifiques pour la mise en œuvre d’un plan intégré de réhabilitation. Ont également été discutées et approuvées plusieurs actions qui pourraient être mises en œuvre immédiatement pour mieux mettre le site en valeur et sensibiliser davantage les habitants à la nécessité de le protéger.
Action requise
Le Bureau recommande que, dès que les deux études qui doivent être préparées par le GOPP et le CSDHC seront achevées, les autorités égyptiennes organisent, en étroite collaboration avec le Centre, un séminaire ayant pour objet d’examiner toutes les propositions existantes et de formuler des lignes directrices claires et concrètes pour un plan de réhabilitation de la zone d’Al Muaiz Street. Le Bureau recommande également que la mission d’un expert de l’ICOMOS, antérieurement prévue, ait lieu le plus tôt possible pour suivre la mise en œuvre des travaux de conservation actuellement en cours dans la cité historique.
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2001
Selon la recommandation du Bureau à sa session de juin à Paris, un expert de l’ICOMOS a effectué une mission au Caire du 6 au 18 août 2001, pour évaluer les projets de restauration en cours. A la suite de cette mission, le Directeur et chef p.i. de l’Unité des Etats arabes du Centre du patrimoine mondial a visité Le Caire en septembre 2001. Une grande campagne est en cours au Caire, avec un total de 150 interventions prévues sur huit ans et 48 monuments en cours de restauration. Cette campagne est dirigée par le Ministère de la Culture, avec l’appui du Centre d’Etudes et d’Aménagement du Caire historique ; plus de 250 personnes y travaillent, réparties en six groupes de travail. Des projets sont mis en place par des consultants extérieurs et réalisés par des contractants, à partir d’appels d’offres restreints. Tout en soulignant le grand effort et l’engagement louable des autorités égyptiennes en vue de la réhabilitation du Caire historique, le rapport de l’ICOMOS a mis en lumière certaines questions particulièrement préoccupantes :
· Il faut renforcer la coordination entre les différentes institutions qui participent à la réhabilitation du site, pour s’assurer que les efforts de conservation intègrent le souci des aspects sociaux et économiques et sont menés dans le cadre d’une stratégie intégrée. Actuellement, 32 lois différentes régissent l’administration du Caire historique qui est répartie entre six institutions, alors que la ville n’a pas de plan directeur d’ensemble doté d’une réglementation sur l’occupation des sols. Quarante pour cent des terres dans le périmètre du site sont composés de parcelles vides.
· En relation directe avec cette question, se pose la question de la réutilisation adaptative des monuments restaurés. Actuellement, plusieurs monuments sont en cours de restauration mais il n’y a pas d’indications claires sur la fonction future ni la gestion de ces bâtiments. Une stratégie fondée sur les priorités et les véritables besoins devrait être établie.
· Une autre question préoccupante est la qualité variable des projets et du travail exécuté, qui va d’interventions exemplaires (p. ex. la mosquée Al Ghuri) à des niveaux médiocres (p. ex. la mosquée Sagarthmish). Cet aspect est en relation directe avec la question de l’authenticité et avec la tendance vers une « restauration complète » (les surfaces sont généralement restaurées pour retrouver un état qui aurait pu être le leur à une époque donnée, en accordant moins d’attention à conserver des signes de l’âge et de la patine qui résultent de l’usure). Cela pourrait bien avoir été le résultat d’une hâte excessive dans l’exécution de tant de projets difficiles mais motivants, mais cela reflète parfois un manque de cohérence entre l’analyse historique d’un monument et les options de restauration qui ont été adoptées.
· La sensibilisation du public aux objectifs de la campagne de restauration et des projets en cours doit être favorisée. L’ouverture d’un débat sur les interventions et la confrontation des différentes opinions pourrait contribuer à s’assurer que tous les projets sont en conformité avec les normes précisées dans les conventions internationales.
· Une formation spéciale en conservation doit être assurée au personnel professionnel du conseil suprême des Antiquités qui est surtout constitué d’archéologues et d’ingénieurs, en prenant en compte l’échelle et le nombre sans précédent des projets de restauration.
Afin de traiter les remarques ci-dessus, le WHC et les autorités égyptiennes ont convenu de commencer à mettre en œuvre ensemble un ensemble de mesures précises qui doivent être partiellement financées par le fonds-en-dépôt égyptien à l’UNESCO. Ces mesures comprennent :
1. Un séminaire international sur la conservation du Caire historique, avec des ateliers de planification pluridisciplinaires centrés sur des projets précis, qui doivent être organisés au début de 2002. Des séminaires périodiques de revue des projets en cours se tiendront également.
2. La création, dans les locaux d’un monument restauré, d’un Centre d’information permanent sur le site du patrimoine mondial du Caire historique et sur les efforts de conservation en cours.
3. La préparation d’un Manuel de conservation, avec des spécifications techniques et des descriptions détaillées des types de travail les plus souvent demandés pour la conservation et l’entretien des bâtiments historiques de la ville du Caire.
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2001
25 BUR V.198-202
Le Caire islamique (Egypte)
V.198 Le Secrétariat a informé le Bureau du contenu des rapports reçus depuis la dernière session du Comité (Cairns, 2000), rapports qui avaient été rédigés par les deux consultants que le Centre avait engagés l’année dernière pour coordonner et conseiller les opérations de réhabilitation du Caire islamique.
V.199 Pour ce qui est de la réhabilitation urbaine, le Bureau a noté l’intention des autorités égyptiennes d’organiser un séminaire au Caire, en collaboration avec le Centre, pour étudier et débattre des projets, des stratégies et des études en cours, notamment pour la zone prioritaire d’Al-Muaiz Street. Parmi ces études figurent un vaste projet de réhabilitation du Caire islamique entrepris par l’Organisation générale d’aménagement du territoire (GOPP, Ministère du Logement) et un plan de réhabilitation des monuments de la ville que prépare actuellement le tout nouveau Centre d’études et de développement pour le Caire historique (CSDHC, Ministère de la Culture).
V.200 Les consultants du Centre du patrimoine mondial ont indiqué qu’un grand nombre de projets de restauration étaient exécutés par le Conseil suprême des Antiquités. Le Bureau a noté la préoccupation de l’ICOMOS concernant la nécessité d’assurer que les normes de conservation agréées soient intégralement respectées, étant donné l’importance particulière d’un grand nombre de ces monuments.
V.201 Le Bureau a recommandé que, dès l’achèvement des deux études qui doivent être préparées par le GOPP et le CSDHC, les autorités égyptiennes organisent, en étroite collaboration avec le Centre du patrimoine mondial, un séminaire ayant pour but d’examiner toutes les propositions existantes et de formuler des directives claires et concrètes pour un plan de réhabilitation de la zone d’Al Muaiz Street.
V.202 Le Bureau a également recommandé que la mission prévue d’un expert de l’ICOMOS, ait lieu le plus tôt possible pour suivre la mise en œuvre des travaux de conservation en cours dans la cité historique.
Le Bureau pourrait souhaiter adopter la décision suivante :
« Le Bureau félicite l’Etat partie de ses grands efforts en vue de la réhabilitation du Caire historique, et particulièrement d’appuyer les trois actions mentionnées ci-dessus, en collaboration avec le WHC. Le Bureau encourage également l’Etat partie à :
· résoudre de possibles conflits de coordination à l’intérieur du Caire historique et à élaborer un cadre institutionnel complet permettant d’assurer une meilleure gestion du site ;
· s’assurer de la détermination de fonctions appropriées et compatibles et de futurs mécanismes de gestion avant de commencer tout travail de restauration sur un monument ;
· accorder une attention particulière, lors de la restauration d’un monument, à l’enregistrement de ses caractéristiques et à garantir le respect de son authenticité, y compris les traces de l’histoire sur son agencement et ses surfaces ;
· investir des ressources suffisantes pour renforcer les capacités du personnel du Conseil suprême des Antiquités en matière de conservation architecturale ;
· d’envisager la possibilité de ralentir le rythme de la campagne de restauration actuelle, jusqu’à ce que les capacités soient en place ;
· de contrôler périodiquement les travaux de restauration, en étroite consultation avec le WHC. »
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.