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Abou Mena

Égypte
Facteurs affectant le bien en 2006*
  • Eau (pluie/nappe phréatique)
  • Système de gestion/plan de gestion
  • Autres menaces :

    Absence de mesures de consolidation et d’ingénierie

Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents

a) Montée du niveau de la nappe phréatique

b) Absence de mesures de consolidation, d’ingénierie et de gestion

Menaces pour lesquelles le bien a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en péril
  • La mise en œuvre d’un programme de mise en valeur des terres et d’un projet d’irrigation sans mécanisme de drainage adapté, en vue du développement agricole de la région, ont causé une élévation spectaculaire du niveau de la nappe phréatique ;
  • La destruction de nombreuses citernes, disséminées autour de la ville, a entraîné l’effondrement de plusieurs structures de couverture. D’énormes cavités souterraines se sont ouvertes dans la partie nord-ouest de la ville ;
  • Une grande route aux bords relevés dans les virages a été construite pour pouvoir circuler dans le périmètre du site.

(voir le document WHC-01/CONF.208/4)

Le Comité a décidé l’inscription d’Abou Mena sur la Liste du patrimoine mondial en péril et a demandé aux autorités égyptiennes de travailler en coordination avec toutes les institutions nationales compétentes et le Centre du patrimoine mondial, afin de définir rapidement les mesures correctives nécessaires permettant d’assurer la sauvegarde du site.

(voir le document WHC-01/CONF.208/24)

Mesures correctives pour le bien

[Tels que définis par la mission de novembre 2005]

a) Mener une étude rapide de l’état de tous les vestiges mis au jour et prendre des mesures urgentes de conservation pour protéger les structures contre les vibrations et autres formes de dommages susceptibles de résulter de l’utilisation de gros engins de terrassement ;

b) Fixer les limites définitives du site du patrimoine mondial et de sa zone tampon ;

c) Effectuer un relevé géophysique de l’ensemble du site (y compris de la zone tampon) ;

d) Abaisser le niveau de la nappe phréatique au moyen de rigoles d’assèchement et de canalisations d’évacuation, à l’intérieur et autour de la zone archéologique ;

e) Mettre en place un système efficace de contrôle du niveau de la nappe phréatique dans le périmètre du site archéologique et dans les zones voisines ; 

f) Elaborer un plan de conservation, en définissant des objectifs à court, moyen et long terme, ainsi que des paramètres techniques (matériaux, techniques, etc.) ;

g) Entamer des consultations avec les partenaires concernés en vue de préparer un plan de gestion qui traitera notamment de recherche, de mise en valeur et d’interprétation, du rôle des partenaires concernés (c’est-à-dire la communauté de Mar Mena), de dotation en personnel, de mécénat, d’installations pour l’accueil des visiteurs, de l’accès, etc.

Calendrier pour la mise en œuvre des mesures correctives
À la suite de la mission de novembre 2005, l’État partie doit proposer un calendrier du travail à entreprendre. L’achèvement de l’abaissement du niveau de la nappe phréatique devrait prendre environ trois ans. Le relevé et les mesures urgentes de consolidation devraient être réalisés immédiatement, avant les gros travaux de drainage. Tous les repères de référence devraient être atteints avant la fin de 2009.
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2006
Demandes approuvées : 1 (de 2001-2001)
Montant total approuvé : 7 000 dollars E.U.
2001 Technical advice on ground water related problems at ... (Approuvé)   7 000 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2006**

Septembre 2002 : expert en hydrologie ; novembre 2005 : mission conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2006

À sa 29e session, en 2005, le Comité a instamment demandé à l’État partie d’adopter des mesures à long terme et durables avec toutes les institutions nationales concernées, et d’inviter une mission conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS pour :

a) évaluer la situation du bien – à la fois en termes de l’état de conservation des vestiges archéologiques et en termes de problème hydrologique ;

b) évaluer la perte de la valeur universelle exceptionnelle du bien et de son intégrité ;

c) étudier le projet proposé ;

d) définir les mesures nécessaires pour la mise en œuvre de la recommandation, y compris la création de repères incluant un calendrier de réalisation, l’établissement d’un plan d’urgence pendant la mise en place du projet, et la formulation de propositions en vue d’une zone tampon ; et

e) fournir les éléments nécessaires pour orienter le Comité en recommandant un programme de mesures correctives.

La mission commune de suivi réactif Centre du patrimoine mondial-ICOMOS a visité le bien en novembre 2005 et a fait les constatations suivantes :

Aspects d’ingénierie

Protéger le site de la montée des eaux souterraines exige d’abaisser le niveau de la nappe phréatique qui monte actuellement en raison de l’irrigation intensive effectuée aux alentours avec les eaux des principaux canaux alimentés par le Nil. Il faudrait abaisser le niveau de la nappe phréatique d’au moins 5 mètres. Le Ministère égyptien de la Culture a conçu un projet visant à abaisser la nappe phréatique au moyen de rigoles d’assèchement et de canalisations d’évacuation, dans le périmètre de la zone archéologique et aux alentours. L’achèvement du projet devrait prendre environ trois ans. Ce projet est bien conçu et promet d’être efficace (les travaux ont commencé en décembre 2005). Il convient d’étudier les conditions de fonctionnement en même temps que certains aspects plus généraux de la gestion des ressources en eau dans une très grande partie de l’Égypte.

Il faut aussi tenir compte des aspects économiques et politiques en jeu car le projet va exiger d’importantes ressources financières, non seulement lors de la phase de mise en œuvre, mais aussi lors des conditions de travail à long terme. De plus, les projets ne réussiront que si les agriculteurs concernés y participent activement et si tous les pouvoirs publics et autorités régionales responsables de la gestion de l’eau et de l’irrigation confirment qu’ils sont prêts à coopérer.

Il est essentiel de disposer d’un système efficace de contrôle du niveau de la nappe phréatique dans le périmètre du site archéologique et aux alentours car ce niveau reste la variable la plus significative permettant d’évaluer l’efficacité de la solution du problème.

Aspects archéologiques

Trois tâches préliminaires doivent être entreprises le plus rapidement possible :

a) Un relevé géophysique doit être réalisé, en se concentrant au début sur les zones où il est prévu d’effectuer des opérations de terrassement, associées aux mesures à prendre pour abaisser le niveau de la nappe phréatique sur le site, et avant de commencer ce travail ;

b) Une étude rapide de l’état de tous les vestiges mis au jour doit être menée et il faut prendre des mesures urgentes de conservation pour protéger les structures contre les vibrations et autres formes de dommages susceptibles de résulter de l’utilisation de gros engins de terrassement ;

c) Des discussions doivent avoir lieu en même temps que ces mesures d’urgence afin de fixer les limites définitives du site du patrimoine mondial et de sa zone tampon.

Une fois ces activités urgentes menées avec succès, il faudra poursuivre le relevé géophysique sur l’ensemble du site (y compris la zone tampon) afin d’orienter les futures recherches et les projets de gestion. Il faudra établir simultanément un plan de conservation, en définissant des objectifs à court, moyen et long terme et en fixant des paramètres techniques (matériaux, techniques, etc.).

Les discussions devront être entamées en premier lieu avec les partenaires concernés, l’objectif étant d’établir un plan de gestion qui traitera notamment de recherche (y compris travaux de terrassement et relevé), de mise en valeur et d’interprétation, du rôle des partenaires concernés (c’est-à-dire la communauté de Mar Mena), de dotation en personnel, de mécénat, d’installations pour l’accueil des visiteurs, de l’accès, etc.

Concernant le paragraphe 6.a) de la décision 29 COM 7A.17, évoquant une perte possible de la valeur universelle exceptionnelle du bien et de son intégrité, la mission a clairement indiqué dans son rapport que « il ne peut être question d’une perte des caractéristiques qui avaient initialement justifié l’inscription d’Abou Mena : dans la justification générale de 1979, qui qualifie l’endroit “ d’exemple exceptionnel d’ensemble architectural illustrant un stade significatif de l’histoire de l’humanité ” rien n’a été irrémédiablement perdu et, en fait, les fouilles ont permis d’en savoir beaucoup plus sur le site au cours des deux dernières décennies. Qui plus est, si le Comité envisageait la possibilité d’appliquer le critère (vi) à Abou Mena, les arguments en faveur d’un retrait de la Liste du patrimoine mondial pour perte de valeur universelle exceptionnelle en seraient affaiblis. En ce qui concerne la perte d’intégrité, les arguments sont en quelque sorte plus forts, mais ne suffisent pas à justifier un retrait de la Liste. »

À l’issue de la mission de suivi réactif, quatre rapports non datés ont été soumis par l’État partie en févier 2006, en arabe, accompagnés de traductions ou de résumés, ainsi que des cartes techniques entièrement en arabe, et donc impossibles à évaluer. Trois de ces rapports traitent de questions d’hydrologie, tandis que le quatrième comporte une brève description du site ainsi qu’une présentation générale du programme d’études à réaliser dans le domaine de l’archéologie, en même temps que les travaux d’ingénierie concernant l’abaissement du niveau de la nappe phréatique. Ces études comprendront essentiellement un relevé architectural, une étude de la mécanique des sols, une analyse chimique, un contrôle de l’état de dégradation/conservation, un inventaire des structures et une préparation de projets de restauration détaillés, ainsi qu’un projet de musée de site, etc.

Néanmoins, alors que la durée du projet hydrologique est estimée à trois ans, il n’y a aucune indication de calendrier en ce qui concerne le processus de conservation, restauration et mise en valeur qui devra donc être rediscuté avec les autorités compétentes afin de fixer un plan de travail doté d’un calendrier précis pour atteindre les repères de référence établis. Cela devrait être réalisé à peu près dans les mêmes délais, soit avant la fin de 2009.

Décisions adoptées par le Comité en 2006
30 COM 7A.19
Abou Mena (Égypte) (C 90)

Le Comité du patrimoine mondial,

1. Ayant examiné le document WHC-06/30.COM/7A,

2. Rappelant la décision 29 COM 7A.17 adoptée à sa 29e session (Durban, 2005),

3. Félicite l'État partie de ses efforts pour traiter le problème de l'élévation du niveau de la nappe phréatique ;

4. Prie instamment l'État partie d'appliquer les recommandations de la mission conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS de 2005 :

a) Mener une étude rapide de l'état de tous les vestiges mis au jour et prendre des mesures urgentes de conservation pour protéger les structures contre les vibrations et autres formes de dommages susceptibles de résulter de l'utilisation de gros engins de terrassement ;

b) Effectuer un relevé géophysique de l'ensemble du site (y compris de la zone tampon) ;

c) Abaisser le niveau de la nappe phréatique au moyen de rigoles d'assèchement et de canalisations d'évacuation, à l'intérieur et autour de la zone archéologique ;

d) Mettre en place un système efficace de contrôle du niveau de la nappe phréatique dans le périmètre du site archéologique et dans les zones voisines ;

e) Elaborer un plan de conservation, en définissant des objectifs à court, moyen et long terme, et en établissant des paramètres techniques (matériaux, techniques, etc.) ;

f) Entamer des consultations avec les partenaires concernés en vue de préparer un plan de gestion qui traitera notamment de recherche, de mise en valeur et d'interprétation, du rôle des partenaires concernés (c'est-à-dire la communauté de Mar Mena), de dotation en personnel, de mécénat, d'installations pour l'accueil des visiteurs, de l'accès, etc.

5. Demande à l'État partie de définir d'urgence les limites du bien et de sa zone tampon et de fournir une carte au Centre du patrimoine mondial ;

6. Demande également à l'État partie de soumettre, avant le 1 février 2007, un rapport d'avancement détaillé, pour examen par le Comité à sa 31e session en 2007 ;

7. Décide de maintenir Abou Mena (Égypte) sur la Liste du patrimoine mondial en péril.

Projet de décision : 30 COM 7A.19

Le Comité du patrimoine mondial,

1. Ayant examiné le document WHC-06/30.COM/7A,

2. Rappelant la décision 29 COM 7A.17 adoptée à sa 29e session (Durban, 2005),

3. Félicite l’État partie de ses efforts pour traiter le problème de l’élévation du niveau de la nappe phréatique ;

4. Demande instamment à l’État partie d’appliquer les recommandations de la mission commune ICOMOS/Centre du patrimoine mondial de 2005 :

a) Mener une étude rapide de l’état de tous les vestiges mis au jour et prendre des mesures urgentes de conservation pour protéger les structures contre les vibrations et autres formes de dommages susceptibles de résulter de l’utilisation de gros engins de terrassement ;

b) Fixer les limites définitives du site du patrimoine mondial et de sa zone tampon ;

c) Effectuer un relevé géophysique de l’ensemble du site (y compris de la zone tampon) ;

d) Abaisser le niveau de la nappe phréatique au moyen de rigoles d’assèchement et de canalisations d’évacuation, à l’intérieur et autour de la zone archéologique ;

e) Mettre en place un système efficace de contrôle du niveau de la nappe phréatique dans le périmètre du site archéologique et dans les zones voisines ;

f) Elaborer un plan de conservation, en définissant des objectifs à court, moyen et long terme, et en établissant des paramètres techniques (matériaux, techniques, etc.) ;

g) Entamer des consultations avec les partenaires concernés en vue de préparer un plan de gestion qui traitera notamment de recherche, de mise en valeur et d’interprétation, du rôle des partenaires concernés (c’est-à-dire la communauté de Mar Mena), de dotation en personnel, de mécénat, d’installations pour l’accueil des visiteurs, de l’accès, etc.

5. Demande à l’État partie de définir d’urgence les limites du bien et de sa zone tampon et de fournir une carte au Centre du patrimoine mondial ;

6. Demande également à l’État partie de soumettre, avant le 1er février 2007, un rapport d’avancement détaillé, pour examen par le Comité à sa 31e session en 2007 ;

7. Décide de maintenir Abou Mena (Égypte) sur la Liste du patrimoine mondial en péril.

Année du rapport : 2006
Égypte
Date d'inscription : 1979
Catégorie : Culturel
Critères : (iv)
Liste en péril (dates) : 2001-présent
Documents examinés par le Comité
arrow_circle_right 30COM (2006)
Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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