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Les biens culturels
Aasivissuit-Nipisat. Terres de chasse inuites entre mer et glace
Se trouvant au nord du cercle arctique, dans la partie centrale de l’ouest du Groenland, le bien contient des vestiges de 4 200 ans d’histoire humaine. Les populations ont façonné un paysage culturel fondé sur la chasse aux animaux marins et terrestres, les modes saisonniers de migration et un patrimoine culturel matériel et immatériel riche et préservé, lié notamment au climat, à la navigation ou à la médecine. Parmi les caractéristiques du bien figurent de grandes maisons d’hiver et des traces de chasse au caribou ainsi que des gisements archéologiques des cultures paléo-inuite et inuite. Ce paysage culturel est présenté au travers de sept localités importantes, de Nipisat à l’ouest à Aasivissuit près de la calotte glacière, à l’est. Il démontre la résilience des cultures humaines de cette région et leurs traditions de migrations saisonnières.
Cathédrale de Naumburg
Située dans la partie orientale du bassin de Thuringe, la cathédrale de Naumburg, dont la construction a commencé à partir de 1028, est un témoignage exceptionnel de l'art et de l'architecture du Moyen Âge. Sa structure romane flanquée de deux chœurs gothiques témoigne d'un style de transition entre la fin du style roman et le début du gothique. Le jubé ouest, qui date de la première moitié du xiiie siècle, reflète des changements dans la pratique religieuse et l'inclusion de la science et de la nature dans les arts figuratifs. Ce jubé ainsi que les sculptures grandeur nature des fondateurs de la cathédrale sont des chefs-d'œuvre de l'atelier connu sous le nom de « l’atelier du Maître de Naumburg ».
Cité ancienne de Qalhât
Le bien, qui se trouve sur la côte est du sultanat d’Oman, comprend la cité ancienne de Qalhât, délimitée par des remparts intérieurs et extérieurs, ainsi que des zones en dehors des remparts où se situent des nécropoles. La cité était un port important de la côte orientale de l’Arabie, qui s’est développé du XIe au XVe siècle de notre ère, sous le règne des princes d’Ormuz. Elle fournit des témoignages archéologiques uniques sur les échanges commerciaux entre la côte orientale de l’Arabie, l’Afrique de l’Est, l’Inde et jusqu’à la Chine et l’Asie du Sud-Est.
Ensemble archéologique frontalier de Hedeby et du Danevirke
Hedeby est un site archéologique comprenant les vestiges d’un emporium - ou ville commerciale - contenant des traces de rues, de bâtiments, de cimetières et d’un port qui remontent au Ier et au début du IIe millénaire de notre ère. Il est entouré par une partie du Danevirke, une ligne de fortification traversant l’isthme du Schleswig, qui sépare la péninsule du Jutland du reste de l’Europe continentale. En raison de sa situation unique entre l’Empire franc au sud et le royaume danois au nord, Hedeby devint une plaque tournante entre l’Europe continentale et la Scandinavie, et entre la mer du Nord et la mer Baltique. En raison de son matériel archéologique riche et bien conservé, le bien est essentiel pour l’interprétation des évolutions économiques, sociales et historiques en Europe à l’ère viking.
Ensembles néo-gothique victorien et Art déco de Mumbai
Devenue un centre de commerce d’envergure mondiale, la ville de Mumbai a connu un ambitieux projet d’urbanisme durant la deuxième moitié du XIXe siècle. Il s’est traduit par l’édification d’ensembles de bâtiments publics construits dans le style néo-gothique victorien, puis, au début du XXe siècle, par un groupe d’édifices Art déco autour de l’espace vert de l’Oval Maidan. L’ensemble victorien intègre des éléments indiens destinés à répondre au climat local, comme des balcons et des vérandas. Les bâtiments Art déco, avec leurs salles de cinéma et leurs immeubles d’habitation, mélangent la conception indienne et l’imagerie Art déco, créant un style unique appelé plus tard Indo-Deco. Ces deux ensembles témoignent des phases de modernisation que Mumbai a traversées au cours des XIXe et XXe siècles.
Göbekli Tepe
Situé dans la chaîne montagneuse du Germuş, en Anatolie du sud-est, ce bien présente des structures mégalithiques monumentales de forme ronde-ovale et rectangulaire érigées par des groupes de chasseurs-cueilleurs du néolithique précéramique, entre 9600 et 8200 avant notre ère. Ces monuments auraient vraisemblablement été utilisés dans le cadre de rituels, probablement funéraires. Des piliers caractéristiques en forme de T sont sculptés d’animaux sauvages qui donnent un aperçu de la vision du monde et des croyances des populations vivant en Haute Mésopotamie il y a environ 11 500 ans.
Oasis d’Al-Ahsa, un paysage culturel en évolution
Située dans la partie orientale de la péninsule arabique, l'oasis d'Al-Ahsa est un bien en série qui comprend des jardins, des canaux, des sources, des puits, un lac de drainage, des bâtiments historiques, un tissu urbain et des sites archéologiques qui sont considérés comme représentant les traces d'une occupation humaine sédentaire dans la région du Golfe depuis la période néolithique jusqu'à nos jours. Cela se manifeste notamment par les forteresses historiques subsistantes, les mosquées, les sources, les canaux et autres dispositifs de gestion de l'eau. Avec ses 2,5 millions de palmiers, il s'agit de la plus vaste oasis au monde. Ce paysage géoculturel unique est aussi un exemple exceptionnel d'interaction humaine avec l'environnement.
Paysage archéologique sassanide de la région du Fars
Situés dans le sud-est de la province iranienne du Fars, les huit sites archéologiques se trouvent dans trois zones géographiques : Firouzabad, Bishapour et Savestan. Les structures fortifiées, palais et plans urbains remontent aux premiers et derniers moments de l'Empire sassanide, qui s'étendait dans la région entre 224 et 658 de notre ère. Les sites comprennent notamment la première capitale du fondateur de la dynastie, Ardachir Papakan, ainsi qu'une ville et des structures architecturales de son successeur, le roi Shapur Ier. Ce paysage archéologique, qui s'appuie sur une exploitation optimale de la topographie naturelle, témoigne de l'influence des traditions culturelles achéménides et parthes, et de l'art romain qui eurent un impact important sur l'architecture de la période islamique.
Sansa, monastères bouddhistes de montagne en Corée
Les Sansa sont des monastères bouddhistes de montagne disséminés dans les provinces méridionales de la péninsule coréenne. L’aménagement spatial des sept temples qui composent le bien, fondés du VIIe au IXe siècle, présente des traits communs qui sont spécifiques à la Corée – le madang (cour ouverte) entouré de quatre bâtiments (salle du Bouddha, pavillon, salle de lecture et dortoir). Ils contiennent un grand nombre de structures, d’objets, de documents et de sanctuaires remarquables. Lieux sacrés, les monastères de montagne ont survécu jusqu’à nos jours en tant que centres religieux vivants, avec une pratique quotidienne de la foi.
Site Archéologique de Thimlich Ohinga
Situé au nord-ouest de la ville de Migori, dans la région du lac Victoria, cet établissement fortifié en pierre sèche a probablement été construit au XVIe siècle de notre ère. L’Ohinga, (forme d’établissement ou d’enceinte), semble avoir servi à assurer la sécurité des communautés et du bétail, mais définissait aussi des unités et relations sociales associées à des systèmes fondés sur la lignée. Thimlich Ohinga est l’enceinte traditionnelle existante la plus vaste et la mieux préservée. Il s’agit d’un exemple exceptionnel de cette tradition de construction massive en pierre sèche, caractéristique des premières communautés pastorales du bassin du lac Victoria, qui se perpétua du XVIe siècle au milieu du XXe siècle.
Sites chrétiens cachés de la région de Nagasaki
Situés dans la partie nord-ouest de l’île de Kyushu, ce bien en série comprend dix villages, les vestiges du château de Hara et une cathédrale, datant d'entre les XVIIe et XIXe siècles. Ils reflètent une période d’interdiction de la foi chrétienne, puis la revitalisation des communautés chrétiennes après la levée officielle de l’interdiction en 1873. Ces sites apportent un témoignage unique sur la tradition culturelle particulière nourrie par les chrétiens cachés de la région de Nagasaki, qui transmirent secrètement leur foi chrétienne pendant la période d’interdiction, du XVIIe au XIXe siècle.
Ville califale de Medina Azahara
La ville califale de Medina Azahara est un site archéologique d’une ville édifiée au milieu du Xe siècle de notre ère par la dynastie des Omeyyades comme siège du califat de Cordoue. Après avoir prospéré quelques années, elle fut mise à sac durant la guerre civile qui mit fin au califat en 1009-1010. Les vestiges furent oubliés pendant près de 1 000 ans, jusqu’à leur découverte au début du XXe siècle. Cet ensemble urbain complet comprend des infrastructures telles que des routes, ponts ou systèmes hydrauliques, des bâtiments, des éléments de décoration et des objets du quotidien. Il apporte une connaissance approfondie de la civilisation islamique occidentale d’Al-Andalus, aujourd’hui disparue, au sommet de sa splendeur.
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Les biens naturels
Fanjingshan
Situé dans la chaîne de montagnes de Wuling, dans la province du Guizhou (sud-ouest de la Chine), Fanjingshan se caractérise par une amplitude altitudinale qui va de 2 570 à 500 m au-dessus du niveau de la mer, ce qui favorise l'existence de types de végétation et de relief très diversifiés. C'est une île de roches métamorphiques dans un océan de karst qui abrite encore de nombreuses espèces animales et végétales dont l'origine remonte au tertiaire, il y a entre 65 millions et deux millions d'années. L'isolement a favorisé un haut degré de biodiversité avec des espèces endémiques, comme le sapin de Fanjingshan (Abies fanjingshanensis) et le rhinopithèque jaune doré du Guizhou (Rhinopithecus brelichi), ou menacées, comme la salamandre géante de Chine (Andrias davidianus), le porte-musc nain (Moschus berezovskii) ou le faisan vénéré (Syrmaticus reevesii). Fanjingshan abrite la forêt primaire de hêtres la plus vaste et la plus continue de la région subtropicale.
Haut lieu tectonique Chaîne des Puys - faille de Limagne
Situé au centre de la France, le bien comprend la longue faille de Limagne, l’alignement des volcans de la Chaîne des Puys et le relief inversé de la Montagne de la Serre. Il s’agit d’un élément emblématique du rift ouest-européen, créé dans le sillage de la formation des Alpes, il y a 35 millions d’années. Les caractéristiques géologiques du bien démontrent comment la croûte continentale se fissure, puis s’effondre, permettant au magma profond de remonter et entraînant un soulèvement de la surface. Le bien illustre de manière exceptionnelle le phénomène de rupture continentale – ou rifting –, qui est l’une des cinq principales étapes de la tectonique des plaques.
Montagnes de Barberton Makhonjwa
Les Montagnes de Barberton Makhonjwa, qui se trouvent au nord-est de l’Afrique du Sud, englobent 40% de la ceinture de roches vertes de Barberton, une des plus anciennes structures géologiques de notre planète. Ce bien représente la succession de roches volcaniques et sédimentaires la mieux préservée datant de 3,6 à 3,25 milliards d’années, et constitue un dépôt diversifié d'informations sur les conditions de surface, les impacts des météorites, le volcanisme, les processus de formation des continents et l'environnement du début de la vie.
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Les biens mixtes
Parc national de Chiribiquete - « La Maloca du jaguar »
Le parc national de Chiribiquete, la plus grande aire protégée de la Colombie, est le point de confluence de quatre provinces biogéographiques : Amazon, Andes, Orinoco et Guyanes. En tant que tel, le parc national garantit la connectivité et la préservation de la biodiversité de ces provinces, en se constituant comme un scénario d'interaction dans lequel la diversité de la flore et de la faune et de l'endémisme ont prospéré. Une des caractéristiques déterminantes de Chiribiquete est la présence de tepuys (montagnes tabulaires), des plateaux de grès aux parois abruptes qui dominent la forêt et offrent un paysage spectaculaire rehaussé par son isolement, son inaccessibilité et sa conservation exceptionnelle. Plus de 75 000 peintures ont été réalisés par les peuples autochtones sur les parois des 60 abris sous roche datant de 20 000 ans avant notre ère, et le sont encore de nos jours par les peuples isolés protégés par le parc national. Ces peintures représentent des scènes de chasse, des batailles, des danses et des cérémonies, ainsi que des espèces de faune et de flore, avec notamment le culte du jaguar, symbole du pouvoir et de la fertilité. Les communautés autochtones, qui ne sont pas directement présentes sur le bien, considèrent Chiribiquete comme un lieu sacré qui ne peut pas être visité et qui devrait être préservé sans modification.
Pimachiowin Aki
Paysage forestier de rivières, émaillé de lacs, de zones humides et de forêts boréales, Pimachiowin Aki (« La terre qui donne la vie ») fait partie des territoires ancestraux des Anishinaabeg, un peuple autochtone vivant de la pêche, de la chasse et de la cueillette. Il englobe des portions de territoires de quatre communautés Anishinaabeg (Bloodvein River, Little Grand Rapids, Pauingassi et Poplar River). Il s'agit d'un exemple exceptionnel de la tradition culturelle Ji-ganawendamang Gidakiiminaan (« garder la terre ») qui consiste à honorer les dons du Créateur, respecter toute forme de vie et maintenir des relations harmonieuses avec autrui. Un réseau complexe de sites de subsistance, de sites d’habitation, de voies de déplacements et de sites cérémoniels, généralement reliés par des voies navigables, témoigne de cette tradition ancienne et continue.
Vallée de Tehuacán-Cuicatlán : habitat originel de Méso-Amérique
La vallée de Tehuacán-Cuicatlán, qui fait partie de la région méso-américaine, est la zone aride ou semi-aride la plus riche en biodiversité de toute l’Amérique du Nord. Composé de trois éléments - Zapotitlán-Cuicatlán, San Juan Raya et Purrón -, ce bein est l'un des principaux centres de diversification de la famille des cactus, très menacée au niveau mondial. La vallée abrite notamment les forêts de cactus tubulaires les plus denses de la planète, qui modèlent un paysage unique également composé d’agaves, de yuccas ou encore de chênes. Les traces archéologiques révèlent par ailleurs un processus d'évolution technique qui reflète la domestication précoce des végétaux. La vallée présente un système exceptionnel de gestion de l'eau constitué de canaux, de puits, d'aqueducs et de barrages qui sont les plus anciens du continent et ont permis la sédentarisation de communautés vivant de l'agriculture.
Modifications importantes des limites
Les biens naturels
Sikhote-Aline central
La chaîne de montagnes de Sikhote-Alin abrite l’une des forêts tempérées les plus riches et les plus insolites du monde. C’est une zone mixte entre la taïga et les régions subtropicales où des espèces du sud comme le tigre et l’ours de l’Himalaya cohabitent avec des espèces du nord comme l’ours brun et le lynx. Après son extension en 2018, le bien inclue aussi la Vallée de la rivière Bikine, située à une centaine de kilomètres au nord du bien existant. Elle englobe les forêts sombres de conifères du Sud-Okhotsk et les forêts de conifères et de feuillus d’Asie de l’Est. La faune associe des espèces de la taïga et des représentants du sud de la Mandchourie. Elle comprend des espèces de mammifères remarquables telles que le tigre de l’Amour, le porte-musc, le glouton ou la zibeline.
Statistiques sur la Liste du patrimoine mondial