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Les biens culturels
Anciennes cités pyu
Situés dans la région sèche du bassin de l’Ayeyarwady (Irrawaddy) mais dans de vastes paysages irrigués, les vestiges des trois cités de Halin, Beikthano et Sri Ksetra, avec leurs enceintes de remparts et de douves, témoignent de l’histoire des royaumes pyu qui ont prospéré pendant plus de 1 000 ans, entre 200 av. J.-C. et 900 apr. J.-C. Ces trois cités sont des sites archéologiques partiellement mis au jour. On y trouve des palais-citadelles, des sites funéraires et d’anciens sites de production manufacturière, ainsi que de monumentaux stupas bouddhiques en brique, des murs partiellement debout, et des éléments de gestion de l’eau, pour certains encore en activité, qui permettaient une agriculture intensive.
Bursa et Cumalıkızık : la naissance de l’Empire ottoman
Ce site est une inscription en série de huit sites se trouvant dans la ville de Bursa (ou Brousse), dans le sud de la région de Marmara. Le site illustre la création d’un système urbain rural fondateur de l’Empire ottoman au début du XIVe siècle. Le bien illustre les fonctions principales de l’organisation sociale et économique de la nouvelle capitale qui se développa autour d’un nouveau centre civique. Ces éléments comprennent des quartiers commerciaux de khans, des kulliyes (institutions religieuses) qui englobent des mosquées, des écoles religieuses, des bains publics et une cuisine pour les pauvres ainsi que le tombeau d’Orhan Gazi, le fondateur de la dynastie ottomane. Un élément situé en dehors du centre historique de Bursa, le village de Cumalıkızık, le seul village rural de ce système, est destiné à montrer le soutien apporté par l’arrière-pays à la capitale.
Citadelle d’Erbil
La citadelle d’Erbil est un établissement anciennement fortifié bâti au sommet d’un imposant tell ovoïde – un monticule créé par les générations qui se sont succédé sur le site et ont reconstruit au même endroit. Elle est située dans la région autonome du Kurdistan en Iraq, au nord du pays. Le mur ininterrompu de façades de maisons du XIXe siècle continue de donner l’impression visuelle d’une forteresse imprenable surplombant la ville d’Erbil. La citadelle présente un tracé de rues particulier, en éventail, datant de la phase ottomane tardive d’Erbil. Les sources écrites et iconographiques documentent l’antiquité de l’occupation du site – Erbil correspond à l’ancienne Arbèles, un important centre politique et religieux assyrien – tandis que les découvertes et fouilles archéologiques suggèrent que la colline cache les strates et les vestiges d’établissements plus anciens.
Filature de soie de Tomioka et sites associés
Créé en 1872, ce complexe historique séricicole et de filature de la soie se situe dans la préfecture de Gunma, au nord-ouest de Tokyo. Construit par le gouvernement, avec des machines importées de France, il se compose de quatre sites qui correspondent aux différentes étapes de la production de soie grège : élevage des cocons dans une ferme expérimentale ; site de stockage des graines (œufs des vers à soie) dans des caves à température constante ; dévidage des cocons et filature de la soie grège en usine ; magnanerie-école pour la diffusion des connaissances séricicoles. Le site illustre la volonté du Japon d’accéder rapidement aux meilleures techniques de la production de masse et il a été un élément décisif du renouveau de la sériciculture et de la soierie japonaise dès le dernier quart du XIXe siècle. Il témoigne de l’entrée du pays dans le monde moderne industrialisé. Le Japon va devenir le leader de la production séricicole et le premier exportateur mondial, notamment vers la France et l’Italie.
Grotte ornée du Pont-d’Arc, dite Grotte Chauvet-Pont-d’Arc, Ardèche
Située dans un plateau calcaire traversé par les méandres de la rivière Ardèche, au sud de la France, la grotte recèle les plus anciennes peintures connues à ce jour (période de l’aurignacien : entre 30 000 et 32 000 av. J.-C.). Cette grotte exceptionnelle qui témoigne de l’art préhistorique a été fermée par un éboulement il y a environ 20 000 ans BP et elle est restée scellée jusqu’à sa redécouverte en 1994, ce qui a permis de la conserver de façon exceptionnelle. Plus de 1 000 peintures, aux motifs anthropomorphes ou animaliers, ont été inventoriées sur ses murs. Leur qualité esthétique exceptionnelle témoigne d’une large gamme de techniques, notamment la maîtrise de l'estompe, la combinaison peinture-gravure, la précision anatomique, la représentation tridimensionnelle et du mouvement. On y trouve notamment des représentations d’espèces dangereuses, difficiles à observer pour les hommes de l’époque (mammouths, ours, lions des cavernes, rhinocéros, bisons, aurochs), plus de 4 000 restes de la faune du paléolithique et diverses empreintes de pas humains.
Les grottes de Maresha et de Bet-Guvrin en basse Judée, un microcosme du pays des grottes
Le site archéologique comprend quelque 3500 chambres souterraines réparties en districts distincts creusés dans un sous-sol de calcaire crayeux épais et homogène en Basse Judée, sous les anciennes villes de Maresha et Bet Guvrin. Situé au carrefour des routes de commerce de Mésopotamie et d’Egypte, le site témoigne de la mosaïque de cultures de la région et de leur évolution sur plus de 2000 ans, du 8è siècle av. J.C., lorsque Maresha – la plus ancienne des deux villes – fut construite, jusqu’à l’époque des Croisés. Ces caves servaient de citernes, de moulin à huile, de bains, de colombiers, d’étable, de lieux de culte, d’abris pour les périodes de troubles et, à la périphérie des villes, de zones funéraires. Certaines des chambres les plus vastes présentent des voutes en arche et leur piliers de soutènement.
L’ensemble historique et archéologique de Bolgar
Situé sur les rives de la Volga, au sud de sa confluence avec la rivière Kama et de la capitale du Tatarstan, Kazan, Bolgar est un établissement de la civilisation nomade des Bulgares de la Volga – qui exista du VIIe au XVe siècle –, et il fut la première capitale de la Horde d’or au XIIIe siècle. Les vestiges de la cité médiévale de Bolgar illustrent l’histoire des échanges culturels et les transformations de l’Eurasie qui a joué un rôle pivot pendant plusieurs siècles dans la formation des civilisations, des coutumes et des traditions culturelles. Le site contient des témoignages remarquables de la continuité historique et de l’influence mutuelle des traditions culturelles. Souvenir symbolique de l’acceptation de l’islam par les Bulgares de la Volga en 922, il reste un lieu de pèlerinage pour les Tatars musulmans.
Namhansanseong
Conçue comme une capitale refuge de la dynastie des Choson (1392-1910), Namhansanseong se trouve dans une zone montagneuse à 25 km au sud-est de Séoul. Construite et défendue par des moines-soldats bouddhistes, elle pouvait accueillir 4 000 personnes et jouait un important rôle administratif et militaire. Ses vestiges les plus anciens remontent au VIIe siècle mais elle a été reconstruite à plusieurs reprises, notamment au début du XVIIe siècle, en prévision d’une attaque de la dynastie sino-mandchoue des Qing. Elle exprime une synthèse du génie militaire défensif de l’époque, à partir d’influences chinoises et japonaises, et des évolutions de l’art de la fortification, suite à l’arrivée des armes à feu venues d’Occident. Cité habitée en permanence et longtemps capitale provinciale, elle comprend dans son enceinte fortifiée des témoignages de divers bâtiments militaires, civils et religieux. Elle constitue un symbole de la souveraineté coréenne.
Palestine : terre des oliviers et des vignes – Paysage culturel du sud de Jérusalem, Battir
Ce site est situé à quelques kilomètres au sud-ouest de Jérusalem, dans les hautes terres entre Naplouse et Hébron. Le paysage de collines de Battir comprend une série de vallées agricoles, widian, caractérisées par des terrasses de pierre, certaines irriguées pour la production maraîchère, d’autres sèches et plantées de vignes et d’oliviers. Le développement de ces terrasses cultivées, dans un environnement très montagneux, s’est appuyé sur un réseau de canaux d’irrigation alimenté par des sources souterraines. L’eau collectée grâce à ce réseau est attribuée selon un système traditionnel de répartition équitable entre les familles du village de Battir, situé à proximité de ce paysage culturel.
Paysage viticole du Piémont : Langhe-Roero et Monferrato
Ce paysage correspond à cinq vignobles distincts et au château de Cavour, dont le nom est emblématique tant du développement du vignoble que de l’histoire de l’Italie. Situé au sud du Piémont, entre le Pô et les Apennins de Ligurie, ce paysage culturel réunit l’ensemble des processus techniques et économiques liés aux vignobles et à l’élaboration du vin, une activité caractéristique de cette région depuis des siècles. Des pollens de vigne remontant au Ve siècle av. J.-C. ont été retrouvés dans l’espace du bien. À cette époque, le Piémont était un lieu de contacts et d’échanges entre Étrusques et Celtes. Des mots étrusques et celtes, en particulier ceux liés au vin, figurent encore dans le dialecte local. Durant l’Empire romain, Pline l’Ancien mentionne la région comme l’une des plus favorables à la culture de la vigne et Strabon parle des tonneaux de fabrication locale.
Pergame et son paysage culturel à multiples strates
Ce site domine la plaine de Bakirçay dans la région égéenne de la Turquie. L’acropole de Pergame était la capitale de la dynastie hellénistique des Attalides, un des principaux centres du savoir dans le monde antique. Des temples monumentaux, des théâtres, un portique (stoa), un gymnase, un autel et une bibliothèque furent construits à flanc de colline et protégés par un grand mur d’enceinte. Le sanctuaire de Cybèle taillé dans la roche d’une autre colline au nord-ouest répond à l’acropole sur le plan visuel. Plus tard, la ville devint la capitale de la province romaine d’Asie connue pour son asclêpieion, grand centre de cure. L’acropole domine un paysage de tumuli et de vestiges des empires romain, byzantin et ottoman répartis au bas des collines, dans la ville moderne de Bergama et alentour.
Qhapaq Ñan, réseau de routes andin
Ce grand réseau de routes de communication, de commerce et de défense parcourt plus de 30 000 km. Construit par les Incas sur plusieurs siècles et en partie basé sur une infrastructure préinca, ce réseau extraordinaire traversant l’un des terrains géographiques les plus difficiles du monde relie les sommets enneigés des Andes (à plus de 6 000 m) à la côte en passant par des forêts tropicales humides, des vallées fertiles et des déserts. Le Qhapac Ñan qui a atteint son extension maximale au XVe siècle s’étendait sur toute la longueur et la largeur des Andes. Le bien comprend 273 sites individuels s’étendant sur plus de 6 000 km. Ils ont été choisis pour illustrer les réalisations architecturales, techniques, politiques, sociales du réseau ainsi que son infrastructure associée, destinée au commerce, à l’hébergement et au stockage des marchandises, et des sites d’importance religieuse.
Rani-ki-Vav (le puits à degrés de la Reine) à Patan, Gujerat
Situé sur les rives de la Sarasvati, à Patan, le Rani-ki-Vav a été construit au départ comme un mémorial pour un roi du XIe siècle. Les puits à degrés sont une typologie architecturale propre au sous-continent indien. Apparus dès le IIIe millénaire av. J.-C., ils ont évolué au fil du temps : depuis ce qui était simplement une fosse accessible dans un sol sablonneux jusqu’à des ouvrages artistiques et architecturaux à plusieurs étages et très élaborés. Rani-ki-Vav a été construit à l’apogée de la maîtrise des artisans aussi bien de la construction de puits à degrés que du style Maru-Gurjara, d’où sa technique complexe et sa grande beauté dans les détails comme dans les proportions. Conçu comme un temple inversé soulignant le caractère sacré de l’eau, il comporte sept niveaux d’escaliers et de panneaux sculptés d’une haute qualité artistique. Plus de 500 sculptures principales et un millier d’autres mineures composent une imagerie religieuse, mythologique et séculaire, avec de fréquentes références à des œuvres littéraires. Le quatrième niveau est le plus profond et il mène à une citerne de 9,5 sur 9,4 m à 23 m de profondeur. Le puits se situe à l’extrémité ouest du site ; profond de 30 m, il s’agit d’une cavité circulaire de 10 m de diamètre.
Routes de la soie : le réseau de routes du corridor de Chang’an-Tian-shan
Cette section des Routes de la soie s’étend sur 5 000 km, de Chang’an/Luoyang, capitale centrale de la Chine sous les dynasties Han et Tang, jusqu’à la région de Jetyssou, en Asie centrale. Ce corridor a pris forme entre le IIe siècle av. J.-C. et le Ier siècle apr. J.-C. ; il a été utilisé jusqu’au XVIe siècle, reliant de nombreuses civilisations et facilitant des échanges à longue distance en matière de commerce mais aussi de croyances religieuses, de connaissances scientifiques, d’innovations technologiques, de pratiques culturelles et artistiques. Parmi les 33 sites inclus dans la nomination figurent d’importants ensembles de villes/palais de différents empires ou royaumes de khans, des établissements de commerce, des temples de grottes bouddhistes, des voies antiques, des relais de poste, des cols, des tours balises, des parties de la Grand Muraille, des fortifications, des tombes et des édifices religieux.
Shahr-i-Sokhta
Shahr-i-Sokhta, qui signifie « ville brûlée », est situé à la jonction de routes commerciales de l’âge du bronze traversant le plateau iranien. Les vestiges de la ville en briques de terre crue représentent l’émergence des premières sociétés complexes dans l’est de l’Iran. Fondée vers 3200 av. J.-C., la ville fut habitée au cours de quatre principales périodes jusque vers 1800 av. J.-C. au cours desquelles se développèrent plusieurs quartiers distincts de la ville. Ils comprennent une aire monumentale, des quartiers résidentiels, des quartiers d'artisans et une nécropole. Un changement du lit du cours d’eau et un changement climatique ont conduit à l’abandon de la ville au début du second millénaire avant notre ère. Les structures, la nécropole et le grand nombre d’objets importants mis au jour lors de fouilles et leur bon état de conservation dû au climat sec du désert font de ce site une source riche d’informations sur l’émergence de sociétés complexes et sur les contacts entre elles au troisième millénaire avant notre ère.
Tertres monumentaux de Poverty Point
Poverty Point, qui doit son nom à une plantation du XIXe siècle proche du site, est situé dans la vallée inférieure du Mississippi, sur un étroit relief légèrement surélevé. Ce vaste ensemble de tertres monumentaux comprend notamment cinq monticules, six crêtes semi-elliptiques concentriques, une esplanade centrale et les vestiges d’une chaussée. Le site a été créé par une société de chasseurs-pêcheurs-cueilleurs entre 3700 et 3100 BP (datation par le carbone 14). Il s’agit d’un remarquable accomplissement dans la construction en terre en Amérique du Nord, qui n’a pas été surpassé pendant au moins 2 000 ans.
Usine Van Nelle
Réalisée au cours des années 1920 le long d’un canal de la zone industrielle du Spaanse polder, à Rotterdam, l’usine Van Nelle est un des fleurons de l’architecture industrielle du XXe siècle. Il s’agit d’un ensemble d’usines aux façades de verre et d’acier utilisant à grande échelle le principe du « mur-rideau ». Conçue comme une usine idéale, elle est ouverte sur l’extérieur et l’espace intérieur est évolutif en fonction des besoins. La lumière y est mise au service du confort au travail. Elle se veut une usine nouvelle, véritable symbole de la culture architecturale moderniste et fonctionnaliste de l’entre-deux-guerres. Elle témoigne aussi de la longue tradition portuaire et économique néerlandaise dans les domaines du conditionnement de produits agro-alimentaires importés (café, thé, tabac) et leur commercialisation en Europe.
Ville historique de Djeddah, la porte de La Mecque
Sur la rive orientale de la mer Rouge, Djedda a été à partir du VIIe siècle l’un des ports les plus importants sur les routes commerciales de l’océan Indien. C’est ici qu’arrivaient les marchandises à destination de La Mecque. C’était aussi le port d’arrivée pour les pèlerins voyageant par la mer. Ce double rôle a permis le développement d’une ville multiculturelle, caractérisée par une tradition architecturale originale, née de la fusion des traditions de construction en corail de la région côtière de la mer Rouge avec des idées et savoir-faire glanés le long des routes commerciales. Au XIXe siècle, les élites marchandes y ont notamment bâti de superbes maisons-tours.
Westwerk caroligien et civitas de Corvey
Le bien est situé le long de la Weser, à la périphérie de la ville de Höxter, où le Westwerk et la civitas furent érigés entre 822 et 885 apr. J.-C. dans un environnement rural encore largement préservé. Le Westwerk est l’unique structure debout qui remonte à l’époque carolingienne, tandis que l’ensemble de l’abbaye impériale d’origine est conservé sous forme de vestiges archéologiques, dont une partie seulement a été fouillée. Le Westwerk de Corvey représente un des exemples les plus éminents de l’architecture carolingienne. Il s’agit d’une création authentique de cette période. De plus, l’articulation et la décoration architecturales du Westwerk illustrent clairement le rôle joué au sein de l’Empire franc par les monastères impériaux, en assurant le contrôle territorial, l’administration ainsi que la diffusion du christianisme et de l’ordre politique et culturel carolingien dans l’ensemble de l’Europe.
Établissements de chefferies précolombiennes avec des sphères mégalithiques du Diquís
Ce bien concerne quatre sites archéologiques situés dans le delta du Diquis, au sud du Costa Rica. Ils représentent différentes structures d’établissements de sociétés de chefferie (500-1500 apr. J.-C.) et contiennent des monticules artificiels, des zones pavées, des sites funéraires et, surtout, une collection exceptionnelle de sphères mégalithiques de grande dimension (de 0, 7 à 2,57 m de diamètre). Le fait que leur signification et leur usage restent largement inconnus et que leur processus de fabrication, bien qu’en partie compris, ne puisse être entièrement expliqué, contribue à leur mystère. Ces sphères sont rares par leur perfection et leur grande taille, mais aussi par leur nombre et leur disposition à leurs emplacements d’origine. Leur préservation du pillage qui a frappé la majorité des sites archéologiques du Costa Rica tient aux couches de sédimentation qui les ont enterrés pendant des siècles.
Nouveaux biens inscrits
Les biens naturels
Aire de conservation du Parc national du Grand Himalaya
Ce parc national se trouve dans le secteur occidental de l’Himalaya, dans l’État indien septentrional de l’Himachal Pradesh. Il se caractérise par de hauts sommets alpins, des prairies alpines et des forêts riveraines. Les 90 540 ha du bien englobent les sources, nées des hautes montagnes glacées et de la fonte des neiges, de plusieurs fleuves et les bassins-versants des eaux qui alimentent de façon vitale des millions de personnes vivant en aval. Le site protège les forêts touchées par la mousson et les prairies alpines des chaînes frontales de l’Himalaya. Le bien, qui protège aussi une partie du « haut lieu de biodiversité » de l’Himalaya, comprend 25 types de forêts et un riche assemblage associé d’espèces de la faune, dont plusieurs sont menacées. Cela lui confère une importance exceptionnelle pour la conservation de la biodiversité.
Delta de l’Okavango
Cette plaine située au nord-ouest du Botswana est composée de marécages permanents et de prairies saisonnièrement inondées. Il s’agit d’un des très rares grands systèmes de deltas intérieurs n’ayant pas de débouché dans la mer et d’un système de zones humides quasi intact. Une des caractéristiques uniques de ce site est que les crues annuelles se produisent en saison sèche, de sorte que les plantes et les animaux ont synchronisé leur rythme biologique avec les crues et les pluies annuelles. C’est un exemple exceptionnel de l’interaction des processus climatiques, hydrologiques et biologiques. Le delta de l’Okavango entretient des populations de certains des grands mammifères les plus en danger du monde tels que le guépard, le rhinocéros blanc et le rhinocéros noir, le lycaon et le lion.
Sanctuaire de faune et de flore sauvages de la chaîne du mont Hamiguitan
Formant une crête montagneuse de direction nord-sud le long de la péninsule de Pujada, dans la partie sud-est du corridor de biodiversité oriental de Mindanao, le sanctuaire de faune et de flore sauvages de la chaîne du mont Hamiguitan a une amplitude altitudinale de 75 à 1 637 m au-dessus du niveau de la mer et offre un habitat d’importance critique à toute une gamme d’espèces animales et végétales. Le bien présente des habitats terrestres et aquatiques à différentes élévations qui abritent des espèces endémiques de faune et de flore dont huit ne vivent que sur le mont Hamiguitan. Ces espèces comprennent des arbres et des plantes en danger critique et deux oiseaux emblématiques : l’aigle des Philippines et le cacatoès des Philippines.
Stevns Klint
Ce site géologique, qui comprend un littoral long de 15 km avec des falaises fossilifères, est un témoignage exceptionnel de l’impact de la chute de la météorite de Chicxulub, survenue à la fin du crétacé, il y a environ 65 millions d’années. Les scientifiques considèrent généralement que cet impact est responsable de la plus récente des grandes extinctions de masse de l’histoire, à l’origine de la disparition des dinosaures et de plus de 50 % de la vie sur Terre. On peut observer sur ce site le registre sédimentaire du nuage de cendres formé par l’impact de la météorite, le site même de l’impact étant au fond de l’eau, au large de la péninsule du Yucatán au Mexique. On peut également y observer un registre fossile exceptionnel formé d’une succession d’assemblages biologiques.
Modifications importantes des limites
Les biens naturels
Forêt Bialowieza
Le site du patrimoine mondial de la Forêt Bialowieża, sur la frontière entre la Pologne et la Bélarusse, est un vaste massif de forêt ancienne comprenant à la fois des conifères et des feuillus d’une superficie totale de 141 885 ha. Situé sur la ligne de partage des eaux entre la mer Baltique et la mer Noire, ce bien transfrontalier apparaît comme une région irremplaçable pour la conservation de la biodiversité. On y trouve la plus grande population de bisons d’Europe, l’espèce emblématique du bien.
Karst de Chine du Sud
La région du Karst de Chine du Sud représente l’un des plus spectaculaires exemples de paysages de karst humide tropical et subtropical. Ce site en série, réparti entre les provinces de Guizhou, Guangxi, Yunnan et Chongqing, s’étend sur une superficie de 97 125 ha. Il comprend les formes de reliefs karstiques les plus représentatives, notamment le karst à tourelles, le karst à pitons et le karst à pinacles ainsi que d’autres caractéristiques spectaculaires telles que des ponts naturels, des gorges et de vastes grottes. Les forêts de pierre de Shilin sont considérées comme des phénomènes naturels extraordinaires et de véritables références mondiales. Le karst à pitons et à tourelles de Libo, lui aussi considéré comme le site-référence mondial pour ce type de karst, offre un paysage très particulier d’une grande beauté. Le karst de Wulong a été inscrit pour ses dolines géantes, ses ponts naturels et ses cavernes.
La mer des Wadden
La mer des Wadden est considérée comme le plus grand système mondial ininterrompu de vasières et de bancs de sable à marée. Le site comprend l’aire de conservation de la mer des Wadden néerlandaise, les parcs nationaux allemands de la mer des Wadden de Basse-Saxe et Schleswig-Holstein et la majeure partie de l’aire de conservation de la mer des Wadden danoise. Cet écosystème tempéré de zones humides côtières est le fruit d’interactions particulièrement complexes entre des facteurs physiques et biologiques. On y trouve une multitude d’habitats de transition : chenaux à marée, bancs de sable, prairies d’herbe marines, moulières, barres de sable, vasières, marais salés, estuaires, plages et dunes. L’endroit héberge de nombreuses espèces de plantes et d’animaux, dont des mammifères marins comme le phoque commun, le phoque gris et le marsouin commun. Le site est un des derniers écosystèmes intertidaux naturels à grande échelle où les processus naturels se poursuivent de manière quasi non perturbée.
Modifications importantes des limites
Les biens mixtes
Ancienne cité maya et forêts tropicales protégées de Calakmul, Campeche
Ce bien est situé dans le secteur centre sud de la péninsule du Yucatan, dans le sud du Mexique, et comprend les vestiges de l’importante ville maya de Calakmul, située dans les profondeurs de la forêt tropicale des Tierras Bajas. La ville, qui a joué un rôle clé dans l’histoire de la région pendant plus de douze siècles, se caractérise par des structures admirablement conservées qui offrent une image parlante de la vie dans une ancienne capitale maya. Le bien est aussi le troisième haut lieu de biodiversité du monde par sa taille. Il recouvre tous les écosystèmes subtropicaux et tropicaux du Mexique central jusqu’au canal de Panama.
Statistiques sur la Liste du patrimoine mondial