Nouveaux biens inscrits
Les biens culturels
Activités perlières, témoignage d’une économie insulaire
Le site comprend dix-sept bâtiments enserrés dans le tissu urbain de la ville de Muharraq, trois bancs d’huîtres en mer et la forteresse de Qal’at Bū Māhir, à la pointe méridionale de l’île, d’où partaient les bateaux allant pêcher les huîtres. Les bâtiments urbains comprennent des résidences de riches négociants, des magasins et entrepôts, une mosquée. Le bien est le dernier exemple complet de la tradition culturelle liée à l’industrie perlière, activité dominante dans le golfe Persique du iie au xxe siècle (jusqu’au développement des perles de culture au Japon). Il représente aussi un exemple exceptionnel de l’utilisation traditionnelle de la mer et de l’interaction de l’être humain avec son environnement, deux éléments qui ont façonné l’identité économique et culturelle de l’île.
Bassin minier du Nord-Pas de Calais
Le Nord-Pas de Calais offre un paysage remarquable façonné par trois siècles (XVIIIe au XXe siècle) d’extraction du charbon. Les 120 000 hectares du site sont constitués de 109 biens individuels qui peuvent être des fosses (la plus vieille date de 1850), des chevalements (supportant les ascenseurs), des terrils (dont certains couvrent 90 hectares et dépassent les 140 mètres de haut), des infrastructures de transport de la houille, des gares ferroviaires, des corons et des villages de mineurs comprenant des écoles, des édifices religieux, des équipements collectifs et de santé, des bureaux de compagnies minières, des logements de cadres et châteaux de dirigeants, des hôtels de ville, etc. Le site témoigne de la recherche du modèle de la cité ouvrière, du milieu du XIXe siècle aux années 1960, et illustre une période significative de l’histoire de l’Europe industrielle. Il informe sur les conditions de vie des mineurs et sur la solidarité ouvrière.
Fermes décorées de Hälsingland
Sept maisons de bois composent ce site de l’est de la Suède qui représente l’apogée de cette tradition régionale de construction en bois qui remonte au Moyen âge. Cette tradition reflète la prospérité des fermiers indépendants qui utilisèrent leurs richesses, au XIXe siècle, pour construire d’imposantes nouvelles demeures avec des bâtisses entières ou des enfilades de salles entièrement réservées aux fêtes. Les peintures témoignent de la fusion de l’art populaire et des styles prisés par l’aristocratie terrienne tels que le baroque ou le rococo. Décorés par des peintres, artistes itinérants connus ou inconnus, les biens représentent l’épanouissement final d’une tradition culturelle profondément enracinée.
Gonbad-e Qābus
Cette tour funéraire, haute de 53 mètres, a été érigée en 1006 après J.-C. pour Qābus ibn Voshmgir, souverain ziyaride lettré, près de Djordjan, l’ancienne capitale ziyaride, au nord-est de l’Iran ; elle témoigne des échanges culturels entre les nomades de l’Asie centrale et l’ancienne civilisation iranienne. Seule trace de la ville de Djordjan qui fut un pôle artistique et scientifique avant d’être détruite par les invasions des Mongols aux XIVe et XVe siècles, la tour est à la fois une prouesse technique et un exemple remarquable de l’architecture islamique en matière de tours funéraires ; son influence se fait sentir en Iran, en Anatolie et en Asie centrale. Construit en briques cuites non vernissées, ce mausolée est conçu selon un schéma géométrique complexe pour former une tour cylindrique – de 17 mètres de diamètre à la base et 15,5 mètres sous le toit – qui s’effile vers un toit conique en briques. Il témoigne du développement des mathématiques et des sciences dans le monde musulman au tournant du premier millénaire.
Le Paysage de Grand-Pré
Le « marais » de Grand-Pré et les sites archéologiques, situés dans la partie méridionale de la baie Minas en Nouvelle-écosse, constituent un paysage culturel qui témoigne du développement de la poldérisation agricole réalisée – à base de digues et d’aboiteaux (buses de bois pour l’évacuation des eaux) – par les Acadiens au xviie siècle et poursuivie par les Planters et les habitants actuels. L’endroit – marqué par une amplitude des marées parmi les plus fortes au monde : 11,6 mètres en moyenne – est aussi un lieu mémoriel et symbolique majeur pour les Acadiens dont la déportation, à partir de 1755, est connue comme le Grand Dérangement. Sur 1 300 hectares, le paysage culturel comprend un polder agricole étendu et des éléments archéologiques des villes de Grand Pré, fondée par les Acadiens, et de Hortonville, bâtie par leurs successeurs anglais. Le paysage constitue un exemple exceptionnel de l’adaptation des premiers colons européens aux conditions de la côte atlantique nord-américaine.
Lieu de naissance de Jésus : l’église de la Nativité et la route de pèlerinage, Bethléem
Le bien inscrit est situé à 10 km au sud de Jérusalem sur les sites que les Chrétiens reconnaissent traditionnellement, depuis le IIe siècle, comme le lieu de naissance de Jésus. Une église y a été construite en 339 et l’édifice qui lui a été substitué après un incendie survenu au VIe siècle conserve des vestiges du sol du bâtiment original, en mosaïques élaborées. Le site comprend également des églises et des couvents grecs, latins, orthodoxes, franciscains et arméniens ainsi que des clochers, des jardins en terrasses et une route de pèlerinage.
Masjed-e Jāme’ d’Ispahan
Située dans le centre historique d'Ispahan, Masjed-e Jāme’ ou la « Mosquée du vendredi » peut être considérée comme une illustration de l'évolution architecturale de la construction de mosquées couvrant douze siècles, à partir de 841 apr. J.-C. Il s'agit du plus ancien édifice préservé de ce type en Iran et d'un prototype qui servit ultérieurement pour la conception des mosquées à travers toute l'Asie centrale. Couvrant une superficie de 20 000 m2, elle est aussi le premier bâtiment islamique à avoir adapté la configuration des palais sassanides, avec une cour à quatre iwans, à l'architecture islamique religieuse. Ses coupoles côtelées à deux coques représentent une innovation architecturale qui a inspiré les bâtisseurs dans toute la région. Le site présente également de remarquables motifs décoratifs représentatifs des développements stylistiques pendant plus d'un millier d'années de l'art islamique.
Opéra margravial de Bayreuth
Ce chef-d’œuvre de l’architecture théâtrale baroque, construit entre 1745 et 1750, est le seul exemple entièrement conservé de l’architecture de l’opéra de cour. Cinq cents personnes peuvent y apprécier de façon authentique la culture et l’acoustique des opéras baroques, dans un décor où subsistent des éléments en bois et des toiles peintes d’origine. Commandé par la margravine Wilhelmine, épouse de Frédéric, margrave de Brandebourg-Bayreuth, l’opéra a été conçu par Giuseppe Galli Bibiena, architecte réputé. En tant qu’opéra de cour érigé dans un espace public (et non dans un palais), il annonce les grands opéras publics du XIXe siècle. La loge de la Cour, avec ses deux niveaux, marie le bois et les toiles peintes ; cette structure à colombage très décorée est un exemple de l’architecture éphémère qui joua un rôle exceptionnel dans les cérémonies et les parades d’auto-représentation de la Cour.
Patrimoine archéologique de la vallée de Lenggong
Situé dans la luxuriante vallée de Lenggong, le bien comprend quatre sites archéologiques répartis en deux groupes qui couvrent une période de près de deux millions d'années, l'une des plus longues traces documentées au monde de la présence des premiers hommes sur un même lieu, et le plus ancien hors d'Afrique. Il comprend des sites en plein air et des grottes avec des ateliers de fabrication d'outils datant du Paléolithique, témoignage d'une technologie précoce. Le nombre de sites découverts dans une zone relativement restreinte suggère la présence d'une population assez large, semi sédentaire avec des vestiges culturels du Paléolithique, du Néolithique et de l'âge du fer.
Patrimoine du mercure. Almadén et Idrija
Le bien inclut les sites miniers d'Almadén (Espagne), où le mercure (vif-argent) a été extrait depuis l'Antiquité, et d’Idrija (Slovénie), où du mercure a été trouvé pour la première fois en 1490 après J.-C. La partie espagnole du bien comprend des bâtiments liés à l'histoire minière du site, notamment le château Retamar, des édifices religieux et des puits traditionnels. Le site d'Idrija présente notamment des entrepôts de mercure et des infrastructures, ainsi que des cités de mineurs et un théâtre des mineurs. Le site témoigne du commerce intercontinental du mercure qui a généré d'importants échanges entre l'Europe et l'Amérique pendant des siècles. Les deux sites sont les deux plus grandes mines de mercure au monde et sont restés en fonctionnement jusqu'à une période récente.
Pays Bassari : paysages culturels Bassari, Peul et Bédik
Situé dans le sud-est du Sénégal, le bien comprend trois régions géographiques différentes : celle des Bassari – zone de Salémata –, celle des Bédik – zone de Bandafassi – et celle des Peuls – zone de Dindéfello, présentant chacune des traits morphologiques particuliers. Les peuples Bassari, Peul et Bédik se sont installés entre le XIe et le XIXe siècle et ont développé des cultures spécifiques, vivant en symbiose avec l’environnement naturel. Le paysage bassari est organisé en terrasses et en rizières, entrecoupées de villages et de hameaux. Les villages des Bédik sont formés de groupes denses de huttes aux toits de chaume pentus. Les expressions culturelles de ses habitants manifestent des traits originaux dans leurs pratiques agropastorales, sociales, rituelles et spirituelles et représentent une réponse exceptionnelle et originale aux contraintes imposées par l’environnement et aux pressions anthropiques. Le site est un paysage multiculturel extrêmement bien conservé abritant des cultures autochtones originales et toujours vivantes.
Paysage culturel de la province de Bali : le système des subak en tant que manifestation de la philosophie du Tri Hita Karana
Etalé sur 19 500 hectares, le paysage culturel de Bali comprend cinq rizières en terrasses et des temples d’eau qui illustrent le système des subak, une institution coopérative de gestion de l’eau par des canaux et des barrages qui remonte au IXe siècle. On y trouve aussi le temple d’eau royal Pura Taman Ayun, datant du XVIIIe siècle, le plus grand de Bali mais aussi le plus original du point de vue architectural. Le subak reflète le concept philosophique de Tri Hita Karana qui vise à une relation harmonieuse entre les domaines de l’esprit, du monde humain et de la nature. Cette philosophie, issue de l’échange culturel existant entre l’Inde et Bali depuis plus de deux mille ans, a façonné le paysage de Bali. Le système subak recouvre des pratiques agricoles démocratiques et égalitaires qui ont permis aux habitants de Bali de devenir les plus efficaces producteurs de riz de tout l’archipel, malgré la pression d’une grande densité de population.
Rabat, capitale moderne et ville historique : un patrimoine en partage
Située sur la façade atlantique, au nord-ouest du Maroc, Rabat est le résultat d’un dialogue fructueux entre le passé arabo-musulman et le modernisme occidental. Le site comprend la « ville nouvelle », conçue et construite sous le Protectorat français de 1912 aux années 1930, incluant la résidence royale, des administrations coloniales, des ensembles résidentiels et commerciaux, le jardin d’Essais – botanique et d’agrément.. On y trouve aussi des parties anciennes de la ville qui remontent parfois au XIIe siècle. La « ville nouvelle » représente un des plus grands et plus ambitieux projets urbains du XXe siècle en Afrique, probablement le plus complet. Les parties anciennes abritent la mosquée Hassan (début de la construction en 1184) ainsi que les remparts et portes almohades, seuls vestiges subsistant d’un grand projet de ville capitale du califat almohade. On y trouve aussi des vestiges de la principauté morisque, ou andalouse, du XVIIe siècle.
Rio de Janeiro, paysages cariocas entre la montagne et la mer
Le bien consiste en un paysage urbain exceptionnel comprenant les éléments naturels qui ont régi et inspiré le développement de la ville, partant des sommets montagneux du parc national de Tijuca pour descendre vers la mer. En font partie également les jardins botaniques, créés en 1808, le mont Corcovado avec sa statue du Christ et la chaîne de collines autour de la baie de Guanabara ou encore les vastes paysages le long de la baie de Copacabana, qui ont contribué à la culture de la vie en plein air de cette ville spectaculaire. Rio de Janeiro est aussi reconnue comme une source d’inspiration pour les musiciens, les paysagistes et les urbanistes.
Site de Xanadu
Situé au nord de la Grande Muraille, ce site de 25 000 hectares regroupe les vestiges de la capitale légendaire du mongol Kubilai Khan. Cette ville conçue par son conseiller chinois Liu Bingzhdong en 1256 témoigne de façon unique d’une tentative d’assimilation entre la culture chinoise des Han et celle, nomade, des Mongols. C’est aussi le point de départ de l’extension de l’empire Huan qui a gouverné la Chine pendant un siècle et s’est étendu à travers l’Asie. Le grand débat religieux qui eut lieu dans la ville conduisit à la diffusion du bouddhisme tibétain dans l’Asie du Nord-Est, et cette tradition culturelle et religieuse est toujours vivante dans de nombreux endroits aujourd’hui. La capitale a été implantée selon les principes feng shui, avec des collines au nord et une rivière au sud. Les vestiges comportent des temples, palais, tombeaux mais aussi des campements nomades, ainsi que le canal Tiefan’gang et d’autres ouvrages hydrauliques.
Site néolithique de Çatal Höyük
Les deux grands tertres de Çatal Höyük forment ce bien de 37 hectares situé dans le sud du plateau anatolien. Le tertre oriental, qui est le plus haut, présente 18 niveaux d’occupation néolithique datant de 7400 à 6200 av. J.-C. Il rassemble des peintures murales, des bas-reliefs, des sculptures et d’autres éléments artistiques et symboliques. Les deux tertres témoignent de l’évolution de l’organisation sociale et des pratiques culturelles au moment où les êtres humains s’adaptaient à la vie sédentaire. Le tertre occidental témoigne de l’évolution des pratiques culturelles pendant la période chalcolithique datant de 6200 à 5200 avant J.-C. Çatal Höyük fournit un important témoignage de la transition qui s’est opérée entre les villages et les agglomérations urbaines qui se sont succédé sur un même lieu pendant plus de 2000 ans. Il s’agit d’un site présentant une organisation unique composée de maisons serrées les unes contre les autres, sans rue, et avec accès par les toits.
Sites de l’évolution humaine du mont Carmel : les grottes de Nahal Me’arot / Wadi el-Mughara
Situé sur le versant occidental du mont Carmel, ce bien comprend les grottes de Taboun, Jamal, el-Wad et Skhul. Quatre-vingt-dix années de recherche archéologique ont mis à jour une séquence culturelle, d’une durée sans équivalent, offrant des archives sur les origines humaines en Asie du sud-ouest. Ce bien de 54 ha contient des gisements culturels représentant au moins 500000 ans d’évolution humaine, seul complexe connu contenant tout à la fois des restes d’hommes de Néandertal et des premiers humains anatomiquement modernes dans un même ensemble culturel du Paléolithique moyen, le Moustérien. Des témoignages des pratiques funéraires natoufiennes et des premières manifestations de l’architecture en pierre illustrent la transition d’un mode de vie de type chasseur-cueilleur vers l’agriculture et l’élevage. A ce titre les grottes sont devenues un site essentiel du cadre chrono-stratigraphique de l’évolution humaine en général et de la préhistoire du Levant en particulier.
Sites miniers majeurs de Wallonie
Les quatre sites de ce bien s’étendent sur une bande de 170 km de long et de 3 à 15 km de large, qui traverse la Belgique d’ouest en est. Il s’agit des sites les mieux conservés de l’exploitation charbonnière qui s’est étalée du début du XIXe siècle à la seconde moitié du XXe siècle. Le bien fournit des exemples de l’architecture utopique des débuts de l’ère industrielle européenne, dans le cadre d’un ensemble industriel et urbain architectural hautement intégré, notamment le charbonnage et la cité ouvrière du Grand-Hornu, dessinée par l’architecte Bruno Renard dans la première moitié du XIXe siècle. Bois-du-Luc comporte de nombreux bâtiments érigés de 1838 à 1909 et un charbonnage qui est l’un des plus anciens d’Europe car il remonte à la fin du XVIIe siècle. Bien que la Wallonie compte des centaines de charbonnages, la plupart ont perdu leurs infrastructures alors que l’intégrité des quatre composantes de ce site est restée élevée.
Ville historique de Grand-Bassam
Première capitale de Côte d’Ivoire, la ville de Grand-Bassam est un exemple urbain colonial de la fin du xixe siècle et de la première partie du xxe siècle. Elle suit une planification par quartiers spécialisés dans le commerce, l’administration, l’habitat européen et l’habitat autochtone. Le site comprend également le village de pêcheurs africain de N’zima et des exemples d’architecture coloniale comme des maisons fonctionnelles dotées de galeries, de vérandas et de nombreux jardins. Grand-Bassam fut la capitale portuaire, économique et juridique de la Côte d’Ivoire ; elle témoigne des relations sociales complexes entre les Européens et les Africains puis du mouvement en faveur de l’indépendance. La ville, véritable poumon économique du territoire des comptoirs français du golfe de Guinée – qui a précédé la Côte d’Ivoire moderne – a attiré des populations venant de toutes les contrées d’Afrique, d’Europe et du Levant méditerranéen.
Nouveaux biens inscrits
Les biens naturels
Ghâts occidentaux
Plus ancienne que les montagnes de l’Himalaya, la chaîne de montagne des Ghâts occidentaux présente des caractéristiques géomorphiques d’une immense importance avec un processus biophysique et écologique unique. Les écosystèmes forestiers de haute montagne influencent les conditions météorologiques de la mousson indienne. Jouant un rôle de modération du climat tropical de la région, le site présente un des meilleurs exemples de systèmes de mousson de la planète. Le site a également un niveau exceptionnellement élevé de diversité biologique et d’endémisme. Il est reconnu comme l’un des huit points chauds de la biodiversité au monde. Les forêts se composent des meilleurs exemples de forêts sempervirentes tropicales non équatoriales au monde. Elles abritent au moins 325 espèces, globalement menacées, de flore, de faune, d’oiseaux, d’amphibiens et de reptiles.
Lacs d’Ounianga
Le site comprend 18 lacs interconnectés, situés dans le désert du Sahara, dans la région d’Ennedi. Il s’agit d’un large complexe de lacs (62 808 hectares) dans un environnement hyperaride et d’un paysage naturel exceptionnel qui doit sa beauté à la variété spectaculaire des formes et des couleurs. Les lacs – salé, hypersalé ou d’eau douce – sont alimentés par des eaux souterraines et se divisent en deux groupes, séparés par une quarantaine de kilomètres. Ounianga Kebir comprend quatre lacs dont le plus grand – le lac Yoan – s’étend sur 358 hectares avec une profondeur de 27 mètres. Ses eaux hypersalées ne recèlent que des algues et quelques micro-organismes. Le deuxième groupe, Ounianga Serir, comprend quatorze lacs séparés par des dunes de sable. Des roseaux flottants, qui couvrent presque la moitié de ces lacs, atténuent l’évaporation. Avec 436 hectares, le lac Teli est le plus vaste de ce groupe mais sa profondeur ne dépasse pas 10 mètres. Grâce à la bonne qualité de leurs eaux douces, certains de ces lacs abritent une faune aquatique, notamment des poissons.
Site fossilifère de Chengjiang
Ce site de 512 hectares de collines, situé dans la province du Yunnan, offre les archives les plus complètes d’une communauté marine du Cambrien inférieur, avec un biote exceptionnellement préservé où l’anatomie des tissus durs et mous d’une très grande variété d’organismes, invertébrés et vertébrés, apparaît avec un maximum de détails. Le site témoigne de l’établissement ancien d’un écosystème marin complexe. On y trouve au moins 16 phyla, ainsi qu’une variété de groupes énigmatiques et environ 196 espèces, le tout témoignant de façon exceptionnelle de la rapide diversification de la vie sur terre il y a 530 millions d’années, au moment où sont apparus presque tous les principaux groupes d’animaux d’aujourd’hui. Le site représente une fenêtre paléobiologique de grande importance pour la science.
.
Trinational de la Sangha
Situé dans le nord-ouest du bassin du Congo, au point de rencontre du Cameroun, du Congo et de la République centrafricaine, le site comprend trois parcs nationaux contigus, couvrant une superficie totale de 750 000 hectares, très peu affectés par l’activité humaine. On y trouve l’ensemble du spectre des écosystèmes de forêts tropicales humides. Les riches faune et flore comprennent notamment des crocodiles du Nil et des poissons-tigres Goliath, grands prédateurs. Les clairières offrent des espèces herbacées et la Sangha abrite des populations considérables d’éléphants de forêt, ainsi que des gorilles des plaines de l’ouest (en danger critique d’extinction) et des chimpanzés (en danger). L’environnement du site a permis la poursuite des processus écologiques et évolutionnaires sur une large échelle, ainsi que le maintien d’une grande biodiversité, comprenant de nombreuses espèces en danger.
Nouveaux biens inscrits
Les biens mixtes
Lagon sud des îles Chelbacheb
Ce site de 100 200 hectares compte 445 îlots calcaires inhabités. D’origine volcanique, les îlots ont souvent la forme de champignons entourés de lagons couleur turquoise et de récifs coralliens. La beauté du site est renforcée par un système complexe de récifs comptant 385 espèces de coraux et différents types d’habitat. Ces derniers hébergent une grande variété de plantes, d’oiseaux et d’animaux marins, notamment des dugongs et au moins treize espèces de requins. Le site représente la plus grande concentration de lacs marins au monde. Ces masses d’eau de mer, isolées de l’océan par une barrière terrestre, sont caractéristiques de ces îles et se traduisent par un endémisme élevé qui peut laisser espérer la découverte de nouvelles espèces. Les vestiges des villages en pierre, ainsi que l’art rupestre et les sépultures, apportent un témoignage exceptionnel sur l’organisation des communautés des petites îles pendant plus de trois millénaires. L’abandon des villages des îles Chelbacheb aux XVIIe et XVIIIe siècles illustre les conséquences du changement climatique, de l’essor démographique et du comportement de subsistance dans une société vivant dans un environnement marin marginal.
Statistiques sur la Liste du patrimoine mondial