Parc national de Serengeti
Facteurs affectant le bien en 2024*
- Activités illégales
- Grandes installations linéaires
- Infrastructures de transport aérien
- Infrastructures de transport de surface
- Infrastructures hydrauliques
- Pollution des eaux de surface
- Vastes infrastructures et/ou installations touristiques / de loisirs
- Autres menaces :
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
- Impacts potentiels d'un projet hydroélectrique au Kenya
- Ressources en eau réduites et polluées
- Infrastructures hydrauliques
- Impact potentiel de l'installation de câbles optiques
- Infrastructures de transport aérien
- Infrastructures de transport de surface
- Activités illégales y compris le braconnage
- Infrastructures touristiques
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2024
Néant
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2024
Montant total approuvé : 59 500 dollars E.U.
1999 |
Project Planning Workshop for Strengthening ...
(Approuvé)
Réapprobation : 24 Jan, 2001 (n°1368 - 8883 dollars E.U.)
|
7 500 dollars E.U. |
1999 | UNESCO'S Toyota LandCruisers originally destined for ... (Approuvé) | 10 000 dollars E.U. |
1990 | Additional contribution towards the purchase of a ... (Approuvé) | 12 000 dollars E.U. |
1989 | Purchase of a film-van and accessories for Serengeti ... (Approuvé) | 30 000 dollars E.U. |
Missions sur le bien jusqu'en 2024**
Novembre 2010 : Mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/UICN ; Janvier 2024 : Mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/UICN
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2024
Le 24 février 2024, l’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation du bien, disponible à https://whc.unesco.org/fr/list/156/documents/, et fournissant les informations suivantes :
- Au cours de la mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/UICN, qui s’est rendue sur le site du bien entre le 15 et le 19 janvier 2024, le représentant de l’État partie du Kenya a confirmé que la proposition de barrages sur le fleuve Mara a été élaborée par le NELSAP, mais qu’il n’y a pas eu d’autres discussions ni d’engagements pour la mise en œuvre de ces projets ;
- L’élaboration d’un plan conjoint d’allocation de l’eau (PCAE) pour le bassin de la Mara entre la Tanzanie et le Kenya sera coordonnée par le secrétariat de la Commission du bassin du lac Victoria de la Communauté de l’Afrique de l’Est ;
- L’intégration du golfe de Speke dans le parc national de Serengeti a été approuvée, et un programme de relogement volontaire des communautés concernées, assorti d’une indemnisation conforme à la législation tanzanienne, est en cours de développement. Une demande de modification des limites sera ensuite présentée ;
- Il est confirmé que le tronçon de la route nord traversant le bien de Tabora B à Klein’s Gate restera sous la gestion des parcs nationaux de Tanzanie (TANAPA) et sera entretenu comme une route de gravier pour le tourisme et les tâches administratives ;
- Le projet de terrain de golf à Fort Ikoma a fait l’objet d’une évaluation complète d’impact environnemental et social (ESIA) et sera soumis au Centre du patrimoine mondial après certification ;
- Toutes les infrastructures d’hébergement touristique du bien ont été stratégiquement planifiées et mises en œuvre conformément au plan de gestion général (PGG).
Le 6 décembre 2023, le Centre du patrimoine mondial a envoyé une lettre à l’État partie du Kenya pour l’informer de la mission conjointe de suivi réactif prévue en janvier 2024 et demander une mise à jour officielle sur l’état des projets de barrage sur la rivière Mara. À ce jour, aucune réponse officielle écrite n’a été reçue.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2024
La mission de suivi réactif a conclu que les différents attributs qui sous-tendent la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien sont entretenus et que l’État partie doit être félicité pour les efforts importants qu’il a entrepris pour mettre en œuvre les recommandations de la mission de suivi réactif de 2010. Le projet de « route nord », qui constituait une menace majeure pour la valeur universelle exceptionnelle du bien, a été abandonné et le contournement au sud est en cours de construction. L’ajout de la zone du golfe de Speke, qui permettra à la faune d’accéder à la source d’eau permanente du lac Victoria, est en cours. Ces deux initiatives nécessitent des investissements substantiels, entièrement pris en charge par le budget national, et témoignent de l’engagement de l’État partie en faveur de la conservation du bien. Le rapport de la mission 2024 salue en outre les travaux importants entrepris depuis 2010 pour renforcer l’application de la loi, résoudre les conflits entre l’homme et la faune, contrôler et gérer les espèces exotiques envahissantes et élaborer une stratégie claire pour la gestion des incendies. Tout en notant les efforts déployés pour améliorer l’engagement avec les communautés locales, il convient de souligner l’importance d’une approche participative fondée sur les droits de l’homme pour la protection et la gestion du bien, conformément aux normes internationales en matière de bonnes pratiques. Ceci est particulièrement important en ce qui concerne la réinstallation volontaire des communautés dans la zone du golfe de Speke qu’il est proposé d’inclure dans le parc national.
Malgré ces développements positifs, la mission a exprimé son inquiétude quant à l’intégrité à long terme du bien, laquelle dépend de la santé écologique du paysage transfrontalier plus large de l’écosystème du Grand Serengeti Mara (EMGS), qui s’étend au Kenya. Des recherches récentes montrent clairement que la pression exercée sur les ressources naturelles à l’intérieur et autour de l’EMGS a considérablement augmenté au cours des dernières décennies, entraînant des effets de bordure et une compression spatiale de la faune et de la flore dans l’ensemble de l’EMGS. Afin de faire face à ces pressions externes croissantes sur l’EMGS, il convient d’élaborer des stratégies de gestion transfrontalière et d’améliorer la coopération transfrontalière entre les deux États parties. Dans la partie tanzanienne de l’EMGS, la coordination entre les différentes agences responsables des zones protégées doit également être renforcée.
La mission était particulièrement préoccupée par les changements dans l’hydrologie du fleuve transfrontalier Mara dus à la dégradation des bassins versants ainsi qu’au captage de l’eau. La rivière Mara fournit un accès crucial à l’eau pour les herbivores migrateurs pendant les périodes de sécheresse, au sein d’une vaste zone, offrant des prairies abondantes et disponibles. La mission a conclu que la construction potentielle d’une série de barrages en amont au Kenya entraînerait inévitablement des modifications importantes du débit de la rivière Mara et pourrait avoir des effets dévastateurs sur la VUE du bien. Il existe notamment un risque de mortalité importante d’un grand nombre de gnous et d’autres herbivores au cours des années de sécheresse, ainsi qu’un risque d’effondrement de la migration si de telles périodes de sécheresse se répétaient plusieurs années de suite. Bien qu’à ce stade, il ne semble pas exister de plans pour poursuivre les projets de barrages proposés, il est recommandé que le Comité demande à nouveau à l’État partie du Kenya de le confirmer officiellement. Le plan conjoint de répartition de l’eau proposé pour le fleuve transfrontalier Mara doit être élaboré de toute urgence afin de garantir les débits environnementaux minimaux établis par l’évaluation des débits environnementaux.
La mission a également fait part de ses préoccupations concernant l’impact croissant du tourisme à l’intérieur du bien. Tout en prenant note de l’information selon laquelle l’infrastructure touristique est planifiée et mise en œuvre de manière stratégique conformément au PGM, la croissance proposée des infrastructures touristiques prévoit d’augmenter le nombre de lodges de 250 % et de camps de tentes permanents de 300 %, et d’étendre l’empreinte de l’utilisation humaine sur l’ensemble du bien. La mission a considéré que l’augmentation importante et planifiée des infrastructures touristiques, y compris dans la zone de faible utilisation et de nature sauvage, est très préoccupante, étant donné les preuves de plus en plus nombreuses que l’empreinte touristique actuelle commence déjà à avoir un impact sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien. Il est recommandé que la révision du PGM ainsi que les décisions relatives au développement futur du tourisme s’appuient sur les meilleures données scientifiques disponibles afin de réviser les zones de gestion et l’utilisation autorisée dans ces zones. Il s’agit notamment de fixer des limites mesurables et contrôlables aux changements acceptables, en particulier en ce qui concerne le comportement, la démographie et la population des gnous, des zèbres et des gazelles en migration. La mission considère que, la migration des gnous étant un élément central de la VUE du bien, la limite acceptable de changement de ces aspects de la population de gnous doit être « zéro changement ».
La mission a en outre noté avec inquiétude que le projet de golf à Fort Ikoma est susceptible de créer un nouvel obstacle à la migration des herbivores dans une zone où le couloir de migration est déjà soumis à la pression du développement croissant dans le district du Serengeti et a conclu que l’EIE n’a pas évalué de manière adéquate l’impact potentiel du projet proposé sur la migration et que ce projet ne devrait pas être mis en œuvre à l’heure actuelle. L’EIE doit être révisée de sorte à s’aligner sur les normes du patrimoine mondial pertinentes, y compris en incluant une évaluation complète des impacts sur la migration ainsi qu’un examen de sites alternatifs potentiels avant toute autre décision sur ce projet.
Pour faire face aux défis susmentionnés et éviter que la VUE du bien ne soit compromise, la mission a proposé plusieurs recommandations supplémentaires sur les propositions et les approches actuelles en matière de développement, dont les plus importantes ont été incluses dans le projet de décision ci-après.
Décisions adoptées par le Comité en 2024
46 COM 7B.59
Parc national de Serengeti (République-Unie de Tanzanie) (N 156)
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/24/46.COM/7B.Add.3,
- Rappelant la décision 45 COM 7B.76 adoptée lors de sa 45esession élargie (Riyad, 2023),
- Se félicite de la conclusion de la mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/UICN de 2024 selon laquelle les différents attributs qui fondent la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien sont maintenus, et félicite l’État partie des efforts importants qu’il a entrepris pour mettre en œuvre les recommandations de la mission de 2010 ;
- Note avec satisfaction que l’État partie confirme son engagement pour que le tronçon de la route nord traversant le bien de Tabora B à Klein’s Gate reste sous la gestion des Parcs nationaux de Tanzanie (TANAPA) et soit entretenu comme une route de gravier pour le tourisme et les tâches administratives et que la route de contournement sud est en cours de construction ;
- Demande à l’État partie du Kenya de confirmer que les projets de barrages proposés en amont du bien dans le bassin du fleuve Mara au Kenya, qui pourraient avoir un impact négatif sur la valeur universelle exceptionnelle du parc national de Serengeti et du système des lacs du Kenya dans les biens du patrimoine mondial de la vallée du Grand Rift, ne seront pas poursuivis, et demande également à l'État partie de développer avec l'État partie du Kenya dès que possible le plan conjoint d’attribution de l’eau (PCAE) prévu pour garantir des débits environnementaux minimums, comme établi par l’évaluation des débits environnementaux ;
- Demande en outre à l’État partie de veiller à ce que le projet d’extension du parc national de Serengeti pour inclure le golfe de Speke, important sur le plan écologique, soit mis en œuvre de manière efficace et équitable, et de veiller à ce que toute réinstallation de population prévue suive une approche fondée sur les droits de l’homme, conformément aux meilleures pratiques et normes internationales, et qu’une compensation complète et juste soit accordée aux personnes réinstallées ;
- Prenant note que la pression exercée sur les ressources naturelles à l’intérieur et autour du paysage transfrontalier plus vaste de l’écosystème du Grand Serengeti Mara (EMGS) a considérablement augmenté au cours des dernières décennies, exprime son inquiétude quant à l’intégrité à long terme du bien, qui dépend de la santé écologique de l’EMGS, et demande en outre que :
- Les États parties de la République-Unie de Tanzanie et du Kenya à établir une coopération transfrontalière formelle de l’EMGS afin de faire face à ces pressions,
- L’État partie de la Tanzanie à élaborer un plan de gestion global pour les aires protégées incluses dans la partie tanzanienne de l’EMGS, dans le cadre de la préparation d’un plan de gestion pour la Réserve de l’homme et de la biosphère de Serengeti - Ngorongoro, et à établir un mécanisme permanent de coordination de la gestion entre la TANAPA, la Ngorongoro Conservation Area Authority (NCAA) et la Tanzania Wildlife Authority (TAWA) afin de faciliter sa mise en œuvre ;
- Exprime en outre son inquiétude quant aux impacts croissants du tourisme à l’intérieur du bien et, notant la conclusion de la mission selon laquelle il y a de plus en plus de preuves que l’empreinte actuelle du tourisme commence déjà à avoir un impact sur la VUE du bien, prie instamment l’État partie de veiller à ce que la révision du plan de gestion général (PGG) et les décisions sur le développement futur du tourisme soient fondées sur les meilleures données scientifiques disponibles, y compris en fixant des limites de changement acceptable (LCA) mesurables et contrôlables, en particulier en ce qui concerne le comportement, la démographie et la population des gnous, des zèbres et des gazelles migrateurs ;
- Demande en outre à l’État partie de développer un raisonnement scientifique pour le zonage de gestion du bien, l’utilisation autorisée dans les différentes zones, et l’établissement et la mise en œuvre des LCA, basé sur les meilleures sciences et connaissances disponibles en préparation de la révision prévue du PGG et de s’assurer que le prochain PGG prenne en compte les points clés suivants :
- Veiller à ce que la gestion du bien soit étayée par une analyse de sa VUE, telle que documentée dans la déclaration de VUE du bien,
- Inclure un système de suivi amélioré en définissant des bases de référence, des seuils et des paramètres quantifiables permettant de mesurer les changements et les résultats,
- Prévoir des mécanismes efficaces de participation communautaire et inclure les meilleures pratiques pour assurer une gouvernance juste et équitable, y compris la transparence, et des mécanismes appropriés de règlement des griefs,
- S’appuyer sur une évaluation environnementale stratégique pour s’assurer qu’elle tient compte des contextes et des priorités socio-économiques locaux, et prendre en considération les impacts cumulatifs du tourisme,
- Assurer une dotation en personnel et un financement suffisants, garantis par le budget national, mais permettant également de conserver les recettes,
- Être approuvé au niveau ministériel et entièrement mise en œuvre et applicable,
- Prend note avec inquiétude du fait que le projet d’aménagement d’un golf à Fort Ikoma est susceptible d’avoir un impact sur la migration des gnous et prie instamment l’État partie de ne pas poursuivre le projet et de réviser l'actuelle étude d’impact environnemental (EIE), d’évaluer la faisabilité d’autres emplacements, d’évaluer de manière exhaustive l’impact potentiel de l’aménagement sur la migration dans la région, y compris si cet impact peut être atténué de manière adéquate, conformément au Guide et boîte à outils pour les études d’impact dans un contexte de patrimoine mondial ;
- Demande en outre à l’État partie de mettre en œuvre les autres recommandations de la mission de suivi réactif de 2024, en particulier :
- Une fois la route de contournement sud achevée, détourner davantage de trafic du bien en dégradant le statut de la route Karatu - Nyamusa de route principale à route de parc, en la fermant au trafic de transit lourd d’Arusha à Musoma et en décourageant le trafic de transit d’autres véhicules,
- Reporter la mise en œuvre du projet de renforcement de la route Goleni - Seronera - Fort Ikoma à l’intérieur du bien, de sorte à lier le calendrier du projet à l’achèvement du tronçon Lodoare - Goleni dans le bien du patrimoine mondial de la Zone de conservation de Ngorongoro, et à la finalisation de la route de contournement sud,
- Limiter le développement de l’aéroport de Mugumu à un aéroport régional pour avions légers uniquement, avec une piste en gravier de 1,2 km permettant de détourner le trafic aérien touristique des pistes d’atterrissage de Seronera et de Kogatende à l’intérieur du bien, en les fermant au trafic touristique,
- Fournir dès que possible un rapport plus détaillé et une vue d’ensemble de l’avancement des demandes actuelles de développement d’infrastructures à l’intérieur du bien, s’assurer que toutes les EIE sont préparées conformément au Guide et boîte à outils pour les études d’impact dans un contexte de patrimoine mondial afin d’évaluer les impacts potentiels sur la VUE et qu’elles sont soumises au Centre du patrimoine mondial pour examen par l’UICN avant de prendre toute décision d’autoriser la construction conformément au paragraphe 172 des Orientations ;
- Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, avant le 1erdécembre 2025, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et la mise en œuvre de ce qui précède, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 48e session.
Projet de décision : 46 COM 7B.59
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/24/46.COM/7B.Add.3,
- Rappelant la décision 45 COM 7B.76, adoptée lors de sa 45esession élargie (Riyad, 2023),
- Se félicite de la conclusion de la mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/UICN de 2024 selon laquelle les différents attributs qui fondent la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien sont maintenus et félicite l’État partie des efforts importants qu’il a entrepris pour mettre en œuvre les recommandations de la mission de 2010 ;
- Note avec satisfaction que l’État partie confirme son engagement pour que le tronçon de la route nord traversant le bien de Tabora B à Klein’s Gate reste sous la gestion des Parcs nationaux de Tanzanie (TANAPA) et soit entretenu comme une route de gravier pour le tourisme et les tâches administratives et que la route de contournement sud est en cours de construction ;
- Demande à l’État partie du Kenya de confirmer que les projets de barrages proposés en amont du bien dans le bassin du fleuve Mara au Kenya, qui pourraient avoir un impact négatif sur la valeur universelle exceptionnelle du parc national de Serengeti et du système des lacs du Kenya dans les biens du patrimoine mondial de la vallée du Grand Rift, ne seront pas poursuivis, et demande également à l'État partie de développer avec l'État partie du Kenya dès que possible le plan conjoint d’attribution de l’eau (PCAE) prévu pour garantir des débits environnementaux minimums, comme établi par l’évaluation des débits environnementaux ;
- Demande en outre à l’État partie de veiller à ce que le projet d’extension du parc national de Serengeti pour inclure le golfe de Speke, important sur le plan écologique, soit mis en œuvre de manière efficace et équitable, et de veiller à ce que toute réinstallation de population prévue suive une approche fondée sur les droits de l’homme, conformément aux meilleures pratiques et normes internationales, et qu’une compensation complète et juste soit accordée aux personnes réinstallées ;
- Prend note que la pression exercée sur les ressources naturelles à l’intérieur et autour du paysage transfrontalier plus vaste de l’écosystème du Grand Serengeti Mara (EMGS) a considérablement augmenté au cours des dernières décennies, exprime son inquiétude quant à l’intégrité à long terme du bien, qui dépend de la santé écologique de l’EMGS, et demande en outre que :
- Les États parties de la République-Unie de Tanzanie et du Kenya à établir une coopération transfrontalière formelle de l’EMGS afin de faire face à ces pressions,
- L’État partie de la Tanzanie à élaborer un plan de gestion global pour les aires protégées incluses dans la partie tanzanienne de l’EMGS, dans le cadre de la préparation d’un plan de gestion pour la Réserve de l’homme et de la biosphère de Serengeti - Ngorongoro, et à établir un mécanisme permanent de coordination de la gestion entre la TANAPA, la Ngorongoro Conservation Area Authority (NCAA) et la Tanzania Wildlife Authority (TAWA) afin de faciliter sa mise en œuvre ;
- Exprime en outre son inquiétude quant aux impacts croissants du tourisme à l’intérieur du bien et, notant la conclusion de la mission selon laquelle il y a de plus en plus de preuves que l’empreinte actuelle du tourisme commence déjà à avoir un impact sur la VUE du bien, prie instamment l’État partie de veiller à ce que la révision du plan de gestion général (PGG) et les décisions sur le développement futur du tourisme soient fondées sur les meilleures données scientifiques disponibles, y compris en fixant des limites de changement acceptable (LCA) mesurables et contrôlables, en particulier en ce qui concerne le comportement, la démographie et la population des gnous, des zèbres et des gazelles migrateurs ;
- Demande en outre à l’État partie de développer un raisonnement scientifique pour le zonage de gestion du bien, l’utilisation autorisée dans les différentes zones, et l’établissement et la mise en œuvre des LCA, basé sur les meilleures sciences et connaissances disponibles en préparation de la révision prévue du PGG et de s’assurer que le prochain PGG prenne en compte les points clés suivants :
- Veiller à ce que la gestion du bien soit étayée par une analyse de sa VUE, telle que documentée dans la déclaration de VUE du bien,
- Inclure un système de suivi amélioré en définissant des bases de référence, des seuils et des paramètres quantifiables permettant de mesurer les changements et les résultats,
- Prévoir des mécanismes efficaces de participation communautaire et inclure les meilleures pratiques pour assurer une gouvernance juste et équitable, y compris la transparence, et des mécanismes appropriés de règlement des griefs,
- S’appuyer sur une évaluation environnementale stratégique pour s’assurer qu’elle tient compte des contextes et des priorités socio-économiques locaux, et prendre en considération les impacts cumulatifs du tourisme,
- Assurer une dotation en personnel et un financement suffisants, garantis par le budget national, mais permettant également de conserver les recettes,
- Être approuvé au niveau ministériel et entièrement mise en œuvre et applicable,
- Prend note avec inquiétude du fait que le projet d’aménagement d’un golf à Fort Ikoma est susceptible d’avoir un impact sur la migration des gnous et prie instamment l’État partie de ne pas poursuivre le projet et de réviser l'actuelle étude d’impact environnemental (EIE), d’évaluer la faisabilité d’autres emplacements, d’évaluer de manière exhaustive l’impact potentiel de l’aménagement sur la migration dans la région, y compris si cet impact peut être atténué de manière adéquate, conformément au Guide et boîte à outils pour les études d’impact dans un contexte de patrimoine mondial ;
- Demande en outre à l’État partie de mettre en œuvre les autres recommandations de la mission de suivi réactif de 2024, en particulier :
- Une fois la route de contournement sud achevée, détourner davantage de trafic du bien en dégradant le statut de la route Karatu - Nyamusa de route principale à route de parc, en la fermant au trafic de transit lourd d’Arusha à Musoma et en décourageant le trafic de transit d’autres véhicules,
- Reporter la mise en œuvre du projet de renforcement de la route Goleni - Seronera - Fort Ikoma à l’intérieur du bien, de sorte à lier le calendrier du projet à l’achèvement du tronçon Lodoare - Goleni dans le bien du patrimoine mondial de la Zone de conservation de Ngorongoro, et à la finalisation de la route de contournement sud,
- Limiter le développement de l’aéroport de Mugumu à un aéroport régional pour avions légers uniquement, avec une piste en gravier de 1,2 km permettant de détourner le trafic aérien touristique des pistes d’atterrissage de Seronera et de Kogatende à l’intérieur du bien, en les fermant au trafic touristique,
- Fournir dès que possible un rapport plus détaillé et une vue d’ensemble de l’avancement des demandes actuelles de développement d’infrastructures à l’intérieur du bien, s’assurer que toutes les EIE sont préparées conformément au Guide et boîte à outils pour les études d’impact dans un contexte de patrimoine mondial afin d’évaluer les impacts potentiels sur la VUE et qu’elles sont soumises au Centre du patrimoine mondial pour examen par l’UICN avant de prendre toute décision d’autoriser la construction conformément au paragraphe 172 des Orientations ;
- Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, avant le 1erdécembre 2025, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et la mise en œuvre de ce qui précède, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 48e session.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.