Parc national de Serengeti

• Impacts potentiels d'un projet hydroélectrique au Kenya ;
• Braconnage ;
• Ressources en eau réduites et polluées ;
• Impact potentiel de l'installation de câbles optiques ;
• Proposition de route traversant la partie nord du bien.

L'État partie a soumis un rapport détaillé sur l’état de conservation du bien le 1er février 2014. Un résumé de ce rapport est disponible à https://whc.unesco.org/fr/list/156/documents. Le rapport détaille les points suivants :

• Le rapport réaffirme que la construction proposée d’un tronçon de route à travers le parc a été abandonnée. Un plan directeur national de l'infrastructure des transports pour la période 2013-30, financé par l’État partie du Japon, a été achevé en février 2013. Ce plan fait actuellement l’objet d’une évaluation environnementale stratégique avant approbation et devrait aborder les préoccupations du Comité au sujet de la route proposée, qui traverse le nord de Serengeti, et ses autres solutions potentielles.
• Consolider les institutions concernées par la protection du bassin critique de la rivière Mara, et restaurer les forêts de captage des eaux sur l’escarpement Mau au Kenya, assurant ainsi un écoulement de la rivière amélioré tout au long de l’année ;
• Une intensification du braconnage, en particulier celui des éléphants et des rhinocéros, et l’augmentation correspondante du nombre d’armes à feu confisquées. Les mesures prises par les autorités pour accentuer les efforts de la lutte contre le braconnage comprennent le déploiement supplémentaire de 41 gardes forestiers et 6 véhicules de patrouille dans l’enceinte du bien, ainsi que la mise en œuvre d’une opération plus vaste de lutte contre le braconnage, à l’échelle du pays, impliquant toutes les organismes de sécurité (y compris l’armée) ;
• Des efforts continus pour contrôler les plantes invasives Opuntia sp., Amaranthus sp. et Argemone mexicana par élimination physique auraient conduit à de bons résultats ; toutefois, aucune information n’est donnée sur l’espèce invasive Datura stramonium. En dépit d’un travail de recherche, la présence du Parthenium hyposphorous, qui a commencé à envahir la réserve voisine du Masai Mara au Kenya, n’a pas été confirmée dans le bien ;
• Élaboration et approbation d’un nouveau plan de gestion des incendies pour la période 2014-19, dont la mise en œuvre est prévue en juillet 2014 sous réserve d’approbations budgétaires ;
• Activités d’information pour résoudre le conflit hommes-animaux (en particulier, la ruée des éléphants sur les cultures) et soutenir des projets d’aménagement communautaires et d’amélioration des moyens de subsistance. Un succès a également été enregistré avec l’introduction d’un système communautaire supplémentaire d’épargne et de crédits ;  
• Des consultations sur l’incorporation dans le parc de terres en bordure du lac Victoria à Speke Gulf progressent, avec le soutien accru de parties prenantes et de responsables publics ;
• Les efforts continus conjoints de l’autorité chargée de la zone de conservation de Ngorongoro et du parc national de Serengeti visant à évaluer des options de revêtement routier, en particulier pour le tronçon à trafic important de la route principale Lodware-Naabi Hill-Seronera. Un ingénieur consultant a été engagé en 2012 pour réaliser une étude de faisabilité sur le meilleur moyen de stabiliser la route. Cette étude doit encore être terminée.
• Des difficultés rencontrées pour réactiver le « Forum sur l’écosystème de Serengeti » avec ses multi-parties prenantes.

L’État partie note également que la pénurie d’eau est un problème persistant à l’intérieur du bien et demande une assistance technique et financière de la part du Centre du patrimoine mondial, pour mener une étude hydrologique détaillée en vue de déterminer la capacité de charge maximale pour l’utilisation de l’eau dans le bien.

L’intensification du braconnage d’éléphants et de rhinocéros dans le bien est un sujet de préoccupation important et affecte également d’autres sites naturels de Tanzanie et du continent africain. Alors que les autorités déploient des efforts pour contenir la situation à Serengeti, il est nécessaire d’avoir recours à une approche plus large pour résoudre le problème du commerce illicite de l’ivoire, de la corne de rhinocéros et autres produits de la faune sauvage. Il est recommandé que le Comité reconnaisse qu’un effort international concerté est nécessaire pour enrayer ce trafic illicite, sans un tel effort, la valeur universelle exceptionnelle (VUE) demeurera exposée à une menace intense.

Le fait qu’une évaluation stratégique environnementale soit en cours pour le plan directeur d’aménagement du système global de transport et de commerce est accueilli favorablement et il est recommandé au Comité de demander à l’État partie de tenir compte des orientations fournies dans la note de l’IUCN sur le patrimoine mondial, qui traite de l’évaluation de l’environnement. L’Etat partie doit   s’assurer que cette évaluation est effectuée d’une manière ouverte, transparente et par consultation, de telle sorte que les avis des scientifiques et les inquiétudes du public plus large soient incorporés dans les décisions sur l’alignement des principales routes stratégiques dans le bien et autour de celui-ci. Il est recommandé que le Comité réitère son appel à la communauté internationale pour soutenir une autre solution que celle de la route Nord traversant Serengeti. Il est pris note des efforts conjoints continus de l’autorité chargée de la zone de conservation de Ngorongoro et du parc national de Serengeti afin d’évaluer les options de revêtement routier pour le tronçon à trafic important de la route Lodware-Naabi Hill-Seronera ; et il est considéré que, préalablement à toute décision sur la méthode de stabilisation de cette route, il faudrait réaliser une étude d’impact environnemental (EIE) pour apprécier les impacts des différentes options et la soumettre au Centre du patrimoine mondial pour évaluation.

Tout en notant les difficultés rencontrées, il est recommandé que le Comité encourage l’État partie à continuer de consolider la collaboration entre les agences concernées par la réactivation du « Forum sur l’écosystème de Serengeti » avec ses multi-parties prenantes.

Il est noté que la disponibilité de l’eau est également liée au développement du tourisme étant donné que les huttes pour les touristes sont l’un des principaux consommateurs d’eau. Une étude hydrologique du bien, associée à la détermination de la capacité de charge pour l’utilisation de l’eau, pourrait être une contribution importante au développement durable des structures qui sont nécessaires au tourisme et à la gestion. En conséquence, il est recommandé que le Comité encourage l’État partie à soumettre une demande d’assistance internationale au Fonds du patrimoine mondial. Cette aide devrait être utilisée pour la révision prévue du plan de gestion, qui devrait inclure une stratégie pour le futur développement du tourisme, dans les limites de la capacité de charge.

Le Centre du patrimoine mondial et l’IUCN ont également reçu des informations sur un projet de construction d’un aéroport international à Mugumu, à quelque 40 km du bien, visant à augmenter la capacité de la zone pour le développement du tourisme. Selon les rapports de certains médias, la construction pourrait commencer cette année. Une lettre a été envoyée à l’État partie lui demandant de plus amples informations sur ce projet, mais aucune réponse n’avait été reçue au moment de la rédaction du présent rapport. Il est recommandé que le Comité demande à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial l’EIE relative à ce projet, pour examen, avant toute prise de décision.