Faites une recherche à travers les informations du Centre du patrimoine mondial.

i
ii
iii
iv
v
vi
vii
viii
ix
x

Lumbini, lieu de naissance du Bouddha

Népal
Facteurs affectant le bien en 2024*
  • Activités de gestion
  • Cadre juridique
  • Développement commercial
  • Habitat
  • Pollution atmosphérique
  • Système de gestion/plan de gestion
  • Utilisations et associations rituelles/spirituelles/religieuses
  • Zones industrielles
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Systèmes de gestion/Plan de gestion
  • Activités de gestion
  • Cadre juridique
  • Utilisations et associations rituelles/spirituelles/religieuses
  • Développement commercial (impact de la nouvelle structure du Temple Maya Devi construit en 2002 sur les vestiges archéologiques ainsi que sur l’intégrité visuelle du bien) 
  • Installations d'interprétation pour les visiteurs
  • Pollution atmosphérique
  • Habitat
  • Zones industrielles
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2024

Montant total accordé au bien : 7 200 dollars EU du Fonds-en-dépôt UNESCO/Italie en 2006 ; 49 376 EUR et 125 000 dollars EU de l’Alliance de protection du patrimoine culturel asiatique de 2008 à 2023 ; 2 831 237 dollars EU du Fonds-en-dépôt UNESCO/Japon pour 2009-2024

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2024
Demandes approuvées : 3 (de 2000-2007)
Montant total approuvé : 70 000 dollars E.U.
2007 Development of an Integrated Management Plan for the ... (Approuvé)   30 000 dollars E.U.
2001 Brick Conservation of the Alcove Remains of the Maya ... (Approuvé)   20 000 dollars E.U.
2000 Support for the Organization of an International ... (Approuvé)   20 000 dollars E.U.
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2024

Le 31 janvier 2024, l'État partie a soumis un rapport sur l'état de conservation du bien, disponible à l'adresse https://whc.unesco.org/fr/list/666/documents/, qui présente les informations suivantes :

  • le 9 décembre 2023, le Gouvernement du Népal a déclaré Lumbini « Zone de monument protégé », et ne met pas actuellement en œuvre le projet « Lumbini, ville mondiale de la paix » ;
  • le cadre de gestion intégré (CGI) est en cours de mise en œuvre ;
  • le Fonds pour le développement de Lumbini (Lumbini Development Trust) a créé une Unité de coordination du patrimoine mondial ;
  • un amendement à la loi sur le Fonds pour le développement de Lumbini et des changements dans le nom du fonds sont à l'étude,  afin de refléter son rôle de gestionnaire de site d'un bien du patrimoine mondial, comme recommandé par la mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS de 2022 ;
  • un rapport d'évaluation hydrologique a été préparé pour l'abri du temple Maya Devi ;
  • des orientations ont été fournies concernant la salle de méditation bouddhiste (mais pas dans l'une des langues de la Convention du patrimoine mondial) ;
  • des documents de stratégie sectorielle ont été préparés pour la « gestion des risques liés aux catastrophes », la « gestion des visiteurs » et le « développement communautaire et durable » ;
  • un plan de gestion des visiteurs et un plan physique ont été élaborés pour le jardin sacré ;
  • la réunion technique interdisciplinaire (ITM) de novembre 2022 a formulé des recommandations pour la conservation et la surveillance immédiates et continues de l'abri du temple Maya Devi ;
  • un atelier a été organisé pour examiner la potentielle proposition d'inscription de Tilaurakot-Kapilavastu au patrimoine mondial, et une stratégie en matière paysage et de conservation est en cours d'élaboration ;
  • l’activité industrielle à proximité du bien reste soumise aux procédures de la Cour suprême ;
  • parmi les nouveaux aménagements, on peut citer une protection sur la lampe à beurre pour réduire l'activité près du pilier d’Asoka, et une plateforme de prière en bois dans les parties sud et ouest de l'étang sacré.

Vingt-cinq annexes volumineuses, comprenant des documents datant de 1985 à 2023, ont été jointes au rapport de l'État partie et ont servi de base à l'analyse et aux conclusions ci-dessous.

Le 19 février 2024, le Centre du patrimoine mondial a demandé des informations à l'État partie, conformément au paragraphe 174 des Orientations, à la suite de rapports émanant de tiers faisant état de projets d'aménagement et de développement proposés à proximité du bien. À l’heure de la rédaction du présent rapport, l'État partie n'a pas encore répondu à cette demande.

Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2024

L'État partie a pris des mesures positives en faveur de la préservation du bien en déclarant Lumbini « Zone de monument protégé » et en créant l'Unité de coordination du patrimoine mondial de Lumbini. L'adoption du CGI, accueillie favorablement par le Comité, souligne la nécessité d'une mise en œuvre complète, y compris sur le plan financier et de l'affectation des ressources, et le Comité pourrait souhaiter demander qu'un « plan d'action » du CGI soit soumis au Centre du patrimoine mondial pour examen. La rédaction initiale des documents de stratégie sectorielle pour la gestion des risques liés aux catastrophes, la gestion des visiteurs et le développement communautaire et durable représente un progrès, mais les stratégies pour l'archéologie, le développement local, l'environnement et l'engagement avec les organisations bouddhistes restent en suspens.

L'arrêt du projet « Lumbini, ville mondiale de la paix » atténue les préoccupations immédiates suscitées par son impact potentiel sur la Valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, mais souligne la nécessité d'une évaluation d'impact sur le patrimoine (EIP) complète et réalisée en temps opportun et conformément au Guide et boîte à outils pour les évaluations d'impact dans un contexte de patrimoine mondial, si le projet devait être poursuivi à l'avenir, afin que l’évaluation soit soumise avant la mise en œuvre du projet et avant de prendre toute décision irréversible. Il est regrettable que les nouveaux aménagements dans le jardin sacré aient été réalisés sans cette évaluation, ce qui souligne l'importance des EIP complètes pour les projets futurs afin de sauvegarder le patrimoine de la région du Grand Lumbini, ces évaluations devant toutes être réalisées conformément au Guide et boîte à outils précité. Le rapport 2023 de l'Équipe de planification, annexé au rapport de l'État partie, fait état de la proposition d'élaboration d'une stratégie et d'un plan d'action pour protéger la région du Grand Lumbini et son cadre plus large, y compris Tilaurakot et Ramagrama, et pour réduire l'activité industrielle à proximité du bien. Cet important document stratégique devrait être soumis au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives avant d'être finalisé.

Le rapport de l'État partie, bien qu'exhaustif, revient en grande partie sur les conclusions antérieures sans traiter de manière adéquate les préoccupations récentes soulevées par le Comité du patrimoine mondial ou les recommandations de la mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS de 2022. Des questions essentielles telles que la destruction de vestiges dans un ancien village de Lumbini, situé dans la zone tampon, et le décalage entre la capacité du gestionnaire du site (c.-à-d. le Fonds pour le développement de Lumbini) et l'ampleur des efforts de conservation ne sont toujours pas abordées. Bien que le rapport présente des « Orientations pour la salle de conférence », celles-ci n'ont pas été mises à disposition dans l'une des langues de travail du Comité (anglais ou français) et ne peuvent être considérées comme répondant à la demande précédente du Comité. Alors que le rapport de l'État partie mentionne une évaluation hydrologique en réponse à la nécessité, identifiée par la mission de 2022, de prendre des mesures pratiques et efficaces pour empêcher que les vestiges ne subissent de nouveaux dommages causés par l'environnement humide créé par les niveaux d'eau élevés et la pénétration de l'eau à l'intérieur et autour de l'abri du temple Maya Devi, cette évaluation n'a pas été fournie. Ces omissions sont préoccupantes, en particulier compte tenu de la conclusion de la mission de suivi réactif selon laquelle le bien est confronté à une détérioration de ses attributs significatifs, ce qui met en péril son intégrité, son authenticité et donc sa VUE.

L'état du jardin sacré et de l'abri du temple Maya Devi, en particulier, continue de susciter des inquiétudes, les interventions précédentes n'ayant pas permis d'enrayer la détérioration. La nécessité de déployer des efforts immédiats de conservation de l’abri du temple Maya Devi est cruciale, comme l'a mis en évidence la réunion technique interdisciplinaire de novembre 2022 sur la conservation des vestiges archéologiques, qui a formulé des recommandations exhaustives pour protéger les vestiges archéologiques et gérer l'impact microclimatique de l'abri et de ses visiteurs. Malgré ces préoccupations et les premières discussions sur les améliorations à apporter, les actions tangibles restent rares. L'état alarmant de la conservation devrait faire l'objet de mesures de conservation immédiates dans l'abri du temple Maya Devi, ainsi que d'objectifs de protection à moyen et long terme, en utilisant les études et les technologies les plus récentes disponibles.

La soumission de rapports sur des projets en cours, tels que la révision de 2022 du plan directeur de Kenzo Tange pour le jardin sacré et le plan de gestion des visiteurs de 2023 pour le jardin sacré à Lumbini, indique une certaine évolution dans le sens du respect des demandes du Comité. Cependant, l'absence de soumission d’EIP et le défaut de mise à jour des « Orientations pour l'évaluation d'impact sur le patrimoine au Népal » afin d’assurer la cohérence avec le Guide et boîte à outils pour l'évaluation d'impact dans un contexte de patrimoine mondial, comme demandé par le Comité dans la Décision 45 COM 7B.46, reflètent une faille préoccupante dans l'adhésion aux normes requises pour la conservation du patrimoine mondial.

Malgré certains progrès, de nombreuses recommandations formulées par la mission de suivi réactif de 2022 et la réunion de 2023 du Comité scientifique international n’ont pas été suivies d’effet. La détérioration de l'état des vestiges archéologiques à l'intérieur du jardin sacré et de l'abri du temple Maya Devi menace particulièrement la VUE du site, conformément au paragraphe 179 des Orientations, cette situation étant aggravée par l'absence de progrès significatifs en matière d'atténuation, ce qui constitue une menace avérée pour la VUE du bien. Cette situation préoccupante et l'absence manifeste de capacités suffisantes pour traiter les différents problèmes conduisent à recommander l'inscription de Lumbini sur la Liste du patrimoine mondial en péril. Cette action vise à stimuler des efforts de conservation plus efficaces et un soutien international pour aider l'État partie à relever les défis auxquels le bien est confronté, en priant instamment l'État partie d’œuvrer, en étroite collaboration avec le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives, à l’élaboration d’une feuille de route pour le rétablissement du site, y compris un État de conservation souhaité en vue du retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril (DSOCR) et un ensemble de mesures correctives alignées sur les recommandations de la mission et sur les résultats de la réunion de 2023 du Comité scientifique international.

Décisions adoptées par le Comité en 2024
Projet de décision : 46 COM 7B.37

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/24/46.COM/7B,
  2. Rappelant la Décision 45 COM 7B.46, adoptée à sa 45esession élargie (Riyad, 2023),
  3. Prie instamment l'État partie de faciliter la mise en œuvre rapide du cadre de gestion intégré (CGI) pour le bien et de soumettre le « plan d'action » du CGI au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives ;
  4. Réitère ses précédentes demandes à l’État partie afin qu’il :
    1. mette pleinement en œuvre les recommandations de la mission de suivi réactif de 2022 et de la réunion de 2023 du Comité scientifique international,
    2. veille à ce que les projets de procédures et de format pour les évaluations d'impact sur le patrimoine (EIP) au Népal soient revus afin d'être cohérents avec le Guide et boîte outils pour les évaluations d'impact dans un contexte de patrimoine mondial avant d'être adoptés,
    3. entreprenne des EIP avant toute nouvelle intervention à l'intérieur du bien ou dans les zones adjacentes identifiées comme ayant une importance archéologique potentielle, et qu’il veille à ce que ces EIP et la documentation pertinente sur les projets soient soumises au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives, conformément aux paragraphes 118bis et 172 des Orientations, avant de prendre toute décision difficilement réversible,
    4. soumette, dans l'une des langues de travail du Comité du patrimoine mondial (anglais ou français), les « Orientations pour la salle de conférence » et d'autres informations pertinentes concernant les mesures préventives pour réduire tout impact négatif de la salle de méditation bouddhiste sur le bien et sa Valeur universelle exceptionnelle (VUE), le paysage environnant et l'environnement ;
  5. Note que le projet « Lumbini, ville mondiale de la paix » n'est pas actuellement poursuivi, mais réitère sa demande précédente selon laquelle, si un tel projet devait être entrepris, une EIP complète devrait être préparée et soumise au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives avant la mise en œuvre et avant de prendre toute décision difficilement réversible ;
  6. Prend note de la préparation des documents initiaux de stratégie sectorielle et encourage l'État partie à finaliser l'ensemble de ces documents et à les soumettre à l'examen du Comité scientifique international (CSI) avant qu'ils ne soient finalisés ;
  7. Note avec inquiétude l'état du jardin sacré et de l'abri du temple Maya Devi, plus particulièrement en ce qui concerne les dommages potentiels causés aux vestiges par l'environnement humide créé par les niveaux d'eau élevés et la pénétration de l'eau à l'intérieur et autour de l'abri du temple Maya Devi, et demande à l'État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, pour examen par les Organisations consultatives, le rapport d'évaluation hydrologique pour l'abri du temple et le détail des mesures immédiates à prendre pour protéger les vestiges archéologiques en détérioration à l'intérieur de l'abri du temple Maya Devi, ainsi que les objectifs de protection à moyen et long terme, en utilisant les études et les technologies les plus récentes disponibles ;
  8. Demande à l'État partie de soumettre le projet de stratégie et de plan d'action pour protéger la région du Grand Lumbini et son cadre plus large, y compris Tilaurakot et Ramagrama, au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives avant sa finalisation ;
  9. Regrette que les nouveaux aménagements dans le jardin sacré aient été réalisés sans une EIP complète avant leur mise en œuvre ;
  10. Demande à l'État partie de veiller à ce que les projets résultant, d’une part, de la révision de 2022 du plan directeur de Kenzo Tange pour le jardin sacré, et d’autre part, du plan de gestion des visiteurs de 2023 pour le jardin sacré de Lumbini fassent l'objet d'EIP, et que ces EIP et toute autre documentation pertinente sur les projets soient soumises au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives, conformément aux paragraphes 118bis et 172 des Orientations, avant de prendre toute décision difficilement réversible ;
  11. Exprime son profond regret que de nombreuses recommandations de la réunion de 2023 du Comité scientifique international et de la mission de suivi réactif de 2022 n'aient pas encore été suivies d'effet, et en particulier que l'état du jardin sacré et les caractéristiques archéologiques à l'intérieur de l'abri du temple Maya Devi n'aient pas été pris en compte de manière adéquate, malgré les demandes précédentes ;
  12. Considère que, conformément au paragraphe 179 des Orientations, l'état du jardin sacré a un impact négatif significatif sur les attributs du bien et représente donc une menace avérée pour la VUE du bien, et que l'absence de progrès significatifs dans la mise en œuvre des mesures d'atténuation constitue également une menace avérée pour la VUE du bien ;
  13. Décide donc, conformément au paragraphe 179 des Orientations, d'inscrire Lumbini, lieu de naissance du Bouddha (Népal) sur la Liste du patrimoine mondial en péril ;
  14. Demande à l'État partie de préparer, en consultation avec le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives, un État de conservation souhaité en vue du retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril (DSOCR) et les mesures correctives correspondantes, qui doivent intégrer la mise en œuvre des décisions précédentes du Comité, les recommandations de la mission de suivi réactif de 2022 et de la réunion de 2023 du Comité scientifique international, ainsi qu'un calendrier de mise en œuvre, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 47e session ;
  15. Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2025, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 47e session.  
Année du rapport : 2024
Népal
Date d'inscription : 1997
Catégorie : Culturel
Critères : (iii)(vi)
Documents examinés par le Comité
Rapport de lʼÉtat partie sur lʼétat de conservation
Rapport (2024) .pdf
arrow_circle_right 46COM (2024)
Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


top