Minaret et vestiges archéologiques de Djam
Facteurs affectant le bien en 2010*
- Activités illégales
- Destruction délibérée du patrimoine
- Système de gestion/plan de gestion
- Troubles civils
- Autres menaces :
Inclinaison du Minaret
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
- Instabilité politique
- Inclinaison du minaret
- Absence de plan de gestion
- Fouilles illégales et pillage
Menaces pour lesquelles le bien a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en péril
- Absence de protection juridique
- Absence d'une agence efficace de protection des monuments
- Absence de protection adéquate et de personnel de conservation
- Absence de plan de gestion globale
Etat de conservation souhaité pour le retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril
a) Accroissement des capacités du personnel du ministère afghan de l'Information et de la Culture chargé de la préservation du bien ;
b) Identification précise et marquage clair des limites et zones tampons du bien du patrimoine mondial ;
c) Garantie de stabilité et conservation à long terme du minaret de Djam ;
d) Sécurisation garantie du bien ;
e) Développement et mise en œuvre d'un système global de gestion incluant une politique de conservation à long terme.
Mesures correctives pour le bien
a) Développement de capacités du appropriées du ministère de l'Information et de la Culture par l’élaboration et la mise en œuvre d'un programme de formation adéquat en gestion et conservation ;
b) Identification précise et marquage clair des limites et zones tampons du bien du patrimoine mondial, par :
(i) étude topographique et archéologique des surfaces et redéfinition des zones centrale et tampon, et identification des zones affectées par des fouilles illicites ;
(ii) marquage de la zone centrale comme « zone protégée du patrimoine mondial » ;
(iii) révision officielle des limites du bien du patrimoine mondial en fonction des résultats des études réalisées afin de compléter la valeur universelle exceptionnelle déjà identifiée ;
c) Consolidation et conservation à long terme du minaret et des vestiges archéologiques, en :
(i) menant à bien la documentation et le relevé du minaret et des vestiges archéologiques ;
(ii) réalisant une étude du sol à proximité du minaret pour obtenir des informations sur la cause de son inclinaison et pour définir des mesures de consolidation à long terme ;
(iii) surveillant de manière régulière et systématique l'inclinaison du minaret ;
(iv) établissant un inventaire complet de la décoration, avec numérisation et système de référence, pour les huit faces de la base du minaret ;
(v) mettant en œuvre une restauration d'urgence de la décoration de surface du minaret ;
d) Sécurisation du bien par :
(i) contrôle strict des fouilles illégales et protection du site contre le pillage, notamment en engageant un nombre suffisant de gardes formés ;
(ii) mise en œuvre de mesures pour faire appliquer la loi 2004 de préservation des monuments culturels et historiques ;
e) Développement et mise en œuvre d'un système de gestion par une formation adéquate du personnel du ministère de l'Information et de la Culture chargé du bien.
Calendrier pour la mise en œuvre des mesures correctives
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2010
Montant total accordé au bien : 845 000 dollars EU fournis par le gouvernement italien et 138 000 dollars EU par le gouvernement suisse.
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2010
Montant total approuvé : 20 000 dollars E.U.
2002 | Training for national and local authorities in the ... (Approuvé) | 20 000 dollars E.U. |
Missions sur le bien jusqu'en 2010**
Bien qu’aucune mission de suivi réactif à proprement parler n’ait eu lieu, des missions d'experts UNESCO sont envoyées tous les ans depuis 2002 pour la mise en œuvre des projets opérationnels en faveur du bien. Néanmoins, depuis 2007, aucune mission d'experts UNESCO n’a pu être envoyée en raison de la situation qui s'est détériorée et des restrictions pour les Nations Unies dues à des problèmes de sécurité.
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2010
Le 26 avril 2010, l’État partie n’avait pas soumis de rapport d’avancement sur la mise en œuvre des mesures correctives ni de projet de Déclaration de valeur universelle exceptionnelle incluant les conditions d’intégrité et authenticité, comme demandé par le Comité du patrimoine mondial à sa 33e session (décision 33 COM 7A.20).
Aucune mission du Centre du patrimoine mondial n’a pu être envoyée sur le bien en 2009 pour accompagner le projet UNESCO/Fonds-en-dépôt italien de consolidation d’urgence des monuments d’Herat et Djam. Le Centre du patrimoine mondial comprend également qu’aucun travail de conservation in situ n’a été entrepris en 2009. Et ce, en raison de la dégradation des conditions de sécurité.
Quoi qu’il en soit, certaines informations sur l’état de conservation du bien ont été transmises au Centre du patrimoine mondial par le bureau de l’UNESCO à Kaboul et par les représentants du ministère afghan de la Culture, lors de la réunion du groupe de travail d’experts sur Bamiyan, qui s’est tenue les 25 et 26 mars 2010 à Munich, Allemagne.
En ce qui concerne certaines mesures correctives précédemment identifiées par le Comité du patrimoine mondial, les progrès suivants ont été notés :
a) Identification des limites et des zones tampons du bien
En raison de restrictions dues à des problèmes de sécurité, aucun expert international n’a pu visiter le bien. C’est pourquoi le Centre du patrimoine mondial a identifié une ONG locale, Afghan Land Consulting Organization (ALCO) basée à Kaboul, capable d’effectuer certaines activités à Djam. Accompagnée par deux fonctionnaires du ministère de l’Information et de la Culture (MoIC), ALCO va entreprendre une mission sur le site afin de réaliser une étude topographique et archéologique. Financée par le projet de fonds-en-dépôt suisse/UNESCO, cette mission entend clairement définir les limites du bien et créer une documentation complète en 3D du minaret.
b) Consolidation et conservation à long terme du minaret, sécurisation du bien et renforcement des capacités du personnel du ministère afghan de l’Information et de la Culture
Selon le bureau de l’UNESCO à Kaboul, le ministère de l’Information et de la Culture d’Afghanistan a doté le site de gardes afin de le protéger du pillage.
Les discussions à Munich avec le sous-ministre de la Culture et les hauts fonctionnaires afghans ont conduit à l’élaboration d’un plan de travail révisé du projet de fonds-en-dépôt Italie/UNESCO. Suite à l’approbation par le gouvernement italien le 16 avril 2010, de ce plan révisé, , le Centre du patrimoine mondial envisage d’effectuer les activités suivantes en 2010 :
i) étude géophysique des fondations du minaret ;
ii) réalisation d’un mur de protection grâce à la construction d’un écran étanche sous le mur de soutènement le long des deux rivières afin d’empêcher l’érosion et les courants de miner le minaret ;
iii) travaux de conservation sur le minaret, notamment remplacement des éléments en bois internes ;
iv) formation des gardes du site et du personnel du MoIC pour renforcer la sécurité du site ;
v) formation des experts/fonctionnaires afghans du MoIC sur l’utilisation du matériel de mesure de sorte qu’ils puissent réaliser seuls par la suite le suivi de l’inclination du minaret.
Le Centre du patrimoine mondial et les organisations consultatives notent les mesures prises par l’État partie pour doter le site en gardes afin de prévenir le pillage, ainsi que son soutien technique et financier continu, et l’engagement de la communauté internationale, pour atteindre l’état de conservation souhaité de Djam. Ils regrettent qu’aucun rapport sur l’état de conservation ni Déclaration de valeur universelle exceptionnelle n’aient été soumis, l’absence d’un véritable système de gestion du site et les carences en capacité au sein du ministère de l’Information et de la Culture d’Afghanistan. Le Centre du patrimoine mondial et les organisations consultatives considèrent que la réalisation d’une étude topographique et archéologique est essentielle pour convenablement envisager et mettre en œuvre une stratégie de conservation efficace pour le bien. Elle ne devrait pas être limitée au minaret. L’étude devrait également inclure l’ancien établissement non négligeable, dont l’étendue et les vestiges n’ont pas encore été définis. La mise en œuvre des activités proposées, ainsi que les initiatives de formation envisagées dans le cadre du projet de sauvegarde de Bamiyan en cours, contribueront considérablement au renforcement des capacités du personnel du ministère de l’Information et de la Culture. Le Centre du patrimoine mondial et les organisations consultatives aideront l’État partie à préparer la Déclaration de valeur universelle exceptionnelle, dans le cadre de l’exercice de soumission de rapports périodiques pour la région Asie- Pacifique.
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2010
34 COM 7A.22
Minaret et vestiges archéologiques de Djam (Afghanistan) (C 211 rev)
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le document WHC-10/34.COM/7A.Add,
2. Rappelant les décisions 32 COM 7A.20 et 33 COM 7A.20 adoptées à ses 32e (Québec, 2008) et 33e (Séville, 2009) sessions respectivement,
3. Regrette que l'État partie n'ait pas soumis de rapport sur l'État de conservation, comme demandé par le Comité du patrimoine mondial à sa 33e session ;
4. Note les efforts de l'État partie pour sauvegarder le bien dans des conditions extrêmement difficiles en plaçant des gardes sur le site, ainsi que l'engagement de la communauté internationale en vue d'atteindre l'État de conservation souhaité pour le bien ;
5. Réitère sa demande à l'État partie de poursuivre ses efforts en faveur de la mise en œuvre des mesures correctives adoptées à sa 31e session (Christchurch, 2007) ;
6. Réitère également sa demande à l'État partie d'élaborer, en consultation avec le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives, un projet de Déclaration de valeur universelle exceptionnelle, incluant les conditions d'intégrité et d'authenticité, pour examen par le Comité du patrimoine mondial ;
7. Fait appel à la communauté internationale, en coopération avec le Centre du patrimoine mondial, à maintenir son soutien technique et financier dans le but de mettre en œuvre les mesures correctives convenues et, en particulier, les priorités identifiées dans les recommandations de la réunion du groupe d'experts tenue à Rome en juin 2008, incluant le renforcement des capacités nationales ;
8. Demande à l'État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d'ici le 1er février 2011, un rapport d'avancement sur la mise en œuvre des mesures correctives, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 35e session en 2011;
9. Décide de maintenir le Minaret et vestiges archéologiques de Djam (Afghanistan) sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
34 COM 8C.2
Établissement de la Liste du patrimoine mondial en péril (biens maintenus)
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Faisant suite à l'examen des rapports sur l'État de conservation des biens inscrits sur la Liste du patrimoine mondial en péril (WHC-10/34.COM/7A, WHC-10/34.COM/7A.Add, et WHC-10/34.COM/7A.Add.2),
2. Décide de maintenir les biens suivants sur la Liste du patrimoine mondial en péril :
- Afghanistan, Minaret et vestiges archéologiques de Djam (décision : 34 COM 7A.22)
- Afghanistan, Paysage culturel et vestiges archéologiques de la vallée de Bamiyan (décision : 34 COM 7A.23)
- Belize, Réseau de réserves du récif de la barrière du Belize (décision : 34 COM 7A.13)
- Chili, Usines de salpêtre de Humberstone et de Santa Laura (décision : 34 COM 7A.29)
- Colombie, Parc national de Los Katios (décision : 34 COM 7A.14)
- Côte d'Ivoire, Parc national de la Comoé (décision : 34 COM 7A.2)
- Côte d'Ivoire / Guinée, Réserve naturelle intégrale du mont Nimba (décision : 34 COM 7A.3)
- Égypte, Abou Mena (décision : 34 COM 7A.17)
- Ethiopie, Parc national du Simien (décision : 34 COM 7A.9)
- Géorgie, Monuments historiques de Mtskheta (décision : 34 COM 7A.27)
- Inde, Sanctuaire de faune de Manas (décision : 34 COM 7A.12)
- Iraq, Assour (Qal'at Cherqat) (décision : 34 COM 7A.18)
- Iraq, Ville archéologique de Samarra (décision : 34 COM 7A.19)
- Jérusalem, Vieille ville de Jérusalem et ses remparts (décision : 34 COM 7A.20)
- Niger, Réserves naturelles de l'Aïr et du Ténéré (décision : 34 COM 7A.10)
- Pakistan, Fort et jardins de Shalimar à Lahore (décision : 34 COM 7A.25)
- Pérou, Zone archéologique de Chan Chan (décision : 34 COM 7A.30)
- Philippines, Rizières en terrasses des cordillères des Philippines (décision : 34 COM 7A.26)
- République centrafricaine, Parc national du Manovo-Gounda St. Floris (décision : 34 COM 7A.1)
- République démocratique du Congo, Parc national des Virunga (décision : 34 COM 7A.4)
- République démocratique du Congo, Parc national de Kahuzi-Biega (décision : 34 COM 7A.5)
- République démocratique du Congo, Parc national de la Garamba (décision : 34 COM 7A.6)
- République démocratique du Congo, Parc national de la Salonga (décision : 34 COM 7A.7)
- République démocratique du Congo, Réserve de faune à okapis (décision : 34 COM 7A.8)
- République islamique d'Iran, Bam et son paysage culturel (décision : 34 COM 7A.24)
- République-Unie de Tanzanie, Ruines de Kilwa Kisiwani et de Songo Mnara (décision 34 COM 7A.16)
- Sénégal, Parc national du Niokolo-Koba (décision : 34 COM 7A.11)
- Serbie, Monuments médiévaux au Kosovo (décision : 34 COM 7A.28)
- Venezuela, Coro et son port (décision : 34 COM 7A.31)
- Yémen, Ville historique de Zabid (décision : 34 COM 7A.21)
Projet de décision : 34 COM 7A.22
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le document WHC-10/34.COM/7A.Add,
2. Rappelant les décisions 32 COM 7A.20 et 33 COM 7A.20 adoptées à ses 32e (Québec, 2008) et 33e (Séville, 2009) sessions respectivement,
3. Regrette que l’État partie n’ait pas soumis de rapport sur l’état de conservation, comme demandé par le Comité du patrimoine mondial à sa 33e session ;
4. Note les efforts de l’État partie pour sauvegarder le bien dans des conditions extrêmement difficiles en plaçant des gardes sur le site, ainsi que l’engagement de la communauté internationale en vue d’atteindre l’état de conservation souhaité pour le bien ;
5. Réitère sa demande à l’État partie de poursuivre ses efforts en faveur de la mise en œuvre des mesures correctives adoptées à sa 31e session (Christchurch, 2007) ;
6. Réitère également sa demande à l’État partie d’élaborer, en consultation avec le Centre du patrimoine mondial et les organisations consultatives, un projet de Déclaration de valeur universelle exceptionnelle, incluant les conditions d’intégrité et d’authenticité, pour examen par le Comité du patrimoine mondial ;
7. Invite la communauté internationale, en coopération avec le Centre du patrimoine mondial, à maintenir son soutien technique et financier dans l’optique de mettre en œuvre les mesures correctives convenues et, en particulier, les priorités identifiées dans les recommandations de la réunion du groupe d’experts tenue à Rome en juin 2008, notamment sur le renforcement des capacités nationales ;
8. Demande à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2011, un rapport d’avancement sur la mise en œuvre des mesures correctives, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 35e session en 2011 ;
9. Décide de maintenir le Minaret et vestiges archéologiques de Djam (Afghanistan) sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.