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Kyiv : Cathédrale Sainte-Sophie et ensemble des bâtiments monastiques et Laure de Kyiv-Petchersk

Ukraine
Facteurs affectant le bien en 2024*
  • Cadre juridique
  • Guerre
  • Habitat
  • Système de gestion/plan de gestion
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Habitat
  • Cadre juridique
  • Système de gestion/plan de gestion
  • Pression liée au développement urbain 
  • Hauts immeubles qui pourraient compromettre le panorama du paysage monastique historique du Dniepr (construits)
  • Guerre
Menaces pour lesquelles le bien a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en péril
  • Guerre
Etat de conservation souhaité pour le retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril

Pas encore rédigé

Mesures correctives pour le bien

Pas encore identifiées

Calendrier pour la mise en œuvre des mesures correctives

Pas encore identifié

Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2024
Projet du fonds-en-dépôt UNESCO-Japon « Réponse d’urgence pour le patrimoine mondial et les biens culturels : évaluation des dommages et protection » (4 065 000 dollars EU en 2023, avec un budget supplémentaire de 5 899 270 dollars EU en 2024), dont Kyiv a partiellement bénéficié
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2024
Demandes approuvées : 4 (de 1998-2021)
Montant total approuvé : 74 665 dollars E.U.
2021 Architectural and archaeological research and ... (Non approuvé)   0 dollars E.U.
2018 Purchase of the trailing lift (hoist) with a ... (Non approuvé)   0 dollars E.U.
2018 Modernization of the Hydrogeological Monitoring System ... (Approuvé)   29 945 dollars E.U.
2009 Organization at the St. Sophia Cathedral of Kyiv of the ... (Approuvé)   5 000 dollars E.U.
2000 The Church of the Savoir at Berestove (Kyiv-Pechersk ... (Approuvé)   19 970 dollars E.U.
1998 Equipment to preserve ancient wall paintings, ... (Approuvé)   19 750 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2024**

Mai 1999 : mission d’expertise de l’ICOMOS ; avril 2006 : mission d’expertise (fonds-en-dépôt italien) ; novembre 2007 : réunion d’information du Centre du patrimoine mondial pour les gestionnaires de sites ; mars 2009, novembre 2010, avril 2013, mars 2017 et février 2020 : missions de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS ; février–juin 2017, septembre–décembre 2018 et mai 2019 : assistance de conseil de l’ICOMOS

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2024

Le 31 janvier 2024, l’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation, dont le résumé est disponible à https://whc.unesco.org/fr/list/527/documents/. Le rapport présente les progrès réalisés dans le traitement des questions de conservation précédemment abordées par le Comité, comme suit :

  • un plan de gestion du bien a été finalisé et transmis au Centre du patrimoine mondial accompagné du rapport sur l’état de conservation ;
  • aucuns travaux de construction ou de restauration ne sont entrepris à l’intérieur du bien ou de sa zone tampon sans l’approbation du ministère de la Culture et de la Politique de l’information (MCPI). Aucun projet de développement urbain susceptible d’avoir un impact négatif sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien n’a été réalisé à Kyiv ;
  • un plan de préparation aux situations d’urgence et d’atténuation des risques est requis ;
  • des mesures ont été prises pour atténuer les risques, comme l’installation de sacs de sable pour protéger les éléments les plus vulnérables de la cathédrale Sainte-Sophie et la participation de spécialistes des zones de conservation du bien à des programmes de formation de l’UNESCO ;
  • l’état de conservation du bien est satisfaisant, et l’état et la stabilité des structures du bien sont constamment contrôlés au moyen d’une analyse des mesures scientifiques et techniques mises en œuvre dans les monuments et leurs environs ;
  • des travaux de recherche scientifique, notamment archéologique, ainsi que des projets de réparation et de restauration ont été menés pour améliorer l’état de conservation et la connaissance du bien. Plus spécifiquement, la surveillance vibrométrique des bâtiments et des structures a été mise en place (en mode test) pour mesurer l’impact des ondes de souffle et des vibrations horizontales et verticales lors des attaques de missiles et de drones sur la ville ;
  • la réserve nationale « Laure de Kyiv-Petchersk » et la zone de conservation nationale « Sainte-Sophie de Kyiv » ont besoin de toute urgence d’un soutien technique pour traiter et stocker les modèles numériques ;
  • la menace de frappes aériennes de la part de la Fédération de Russie persiste. Par ailleurs, il existe toujours un risque de coupures d’électricité d’urgence et de délestage, ainsi que d’arrêt des équipements spéciaux qui maintiennent des conditions stables dans les monuments (microclimat).

Le 1er janvier 2024, conformément au paragraphe 172 des Orientations, l’État partie a soumis de la documentation concernant un projet de construction résidentielle dans la zone tampon du bien, qui a fait l’objet d’une étude technique par l’ICOMOS, laquelle a été communiquée à l’État partie le 9 avril 2024.

Actions mises en œuvre par l’UNESCO et les Organisations consultatives afin d’aider l’État partie

L’UNESCO et les Organisations consultatives travaillent en étroite collaboration avec les autorités compétentes et les autres acteurs du patrimoine culturel en Ukraine, ainsi qu’avec les partenaires internationaux, afin de soutenir l’Ukraine dans la protection et la sauvegarde de son patrimoine culturel. Ce soutien s’inscrit dans le cadre des Actions et programme d’aide d’urgence de l’UNESCO pour l’Ukraine et, plus largement, du Plan d’action pour la culture en Ukraine, qui a été coordonné par l’UNESCO et élaboré en coopération étroite avec plus de quarante partenaires nationaux et internationaux, dont l’ICOMOS et l’ICCROM, et le MCPI, qui l’a approuvé en août 2023.

En partenariat avec l’UNITAR/UNOSAT (Centre satellitaire des Nations Unies), l’UNESCO a poursuivi la vérification et la documentation quotidiennes des dommages de guerre subis par les sites culturels, y compris la mise à jour et la maintenance de la Plateforme de suivi du patrimoine culturel ukrainien développée par l’UNESCO et l’UNITAR/UNOSAT. Le suivi par satellite des sites culturels en Ukraine est complété par l’évaluation sur site d’un certain nombre de biens culturels endommagés.

Dans le cadre du partenariat avec l’UNITAR/UNOSAT, l’UNESCO a organisé, le 20 octobre 2023, un webinaire de sensibilisation aux principes des technologies d’information géospatiale (TIG). Le webinaire a été suivi par le MCPI et plus de 160 participants, notamment des professionnels du patrimoine de la réserve nationale « Laure de Kyiv-Petchersk » et de la zone de conservation nationale « Sainte-Sophie de Kyiv ». Les modules ont été traduits en ukrainien et mis à disposition sur le site web des cours de formation de l’UNITAR.

En outre, dans le cadre du projet du Fonds-en-dépôt UNESCO/Japon, « Réponse d’urgence pour le patrimoine mondial et les biens culturels : Évaluation des dommages et protection », l’UNESCO, en coopération avec l’ICCROM, a organisé un atelier en ligne les 3 et 6 octobre 2023, avec la participation de plus de 100 parties prenantes nationales et internationales, y compris l’Institut national du patrimoine de Pologne, le Fonds mondial pour les monuments (WMF), l’UNOSAT et le MCPI et ses partenaires nationaux, notamment des professionnels du patrimoine de la réserve nationale « Laure de Kyiv-Petchersk » et de la zone de conservation nationale « Sainte-Sophie de Kyiv », afin d'identifier les méthodologies existantes pour l'évaluation des dommages aux biens culturels et des risques qu'ils encourent, et d’échanger sur ces méthodologies. Le résultat de cet atelier, destiné aux professionnels du patrimoine culturel, aux gestionnaires des sites du patrimoine mondial et de la Liste indicative, et aux responsables des biens culturels sous protection renforcée, a été l’élaboration d’une méthodologie et d’un formulaire uniformisés pour l’évaluation sur le terrain des dommages causés aux biens culturels et des risques encourus, adaptés au contexte ukrainien, conformément au cadre réglementaire national et à la Convention de La Haye de 1954 et ses deux Protocoles (1954 et 1999). Sur la base de la méthodologie élaborée, un atelier en présentiel d’une durée de cinq jours a été organisé à Lviv du 23 au 27 octobre 2023 pour 20 professionnels ukrainiens, y compris de la réserve nationale « Laure de Kyiv-Petchersk » et de la zone de conservation nationale « Sainte-Sophie de Kyiv », sur la manière de réaliser des évaluations des dommages et des risques sur site.

Également dans le cadre du projet du Fonds-en-dépôt UNESCO/Japon ci-dessus mentionné, le 23 avril 2024, en collaboration avec l’ICOMOS, une séance de travail en ligne a été organisée avec des représentants du MCPI et cinq professionnels de la « zone de conservation nationale Sainte-Sophie de Kyiv » pour échanger sur la documentation numérique disponible et en attente pour cette composante du bien, ainsi que sur les lacunes et les questions liées au traitement et au stockage des modèles numériques en vue de la documentation de l’état de conservation de la cathédrale Sainte-Sophie en juin-juillet 2024, et de la mise à disposition de lignes directrices pour les mesures de préparation aux situations d’urgence pour le bien. Enfin, dans le cadre du même projet du Fonds-en-dépôt, un soutien est accordé à l’élaboration de la documentation de projet et à la mise en œuvre d’interventions de restauration prioritaires dans l’église de Tous les Saints, datant du XVIIe siècle, située dans la « Laure de Kyiv-Petchersk », une composante du bien.

Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2024

Le rapport met en évidence les progrès réalisés dans la conservation du bien et décrit les défis auxquels est confronté un pays en guerre dans la mise en œuvre des demandes et recommandations du Comité.

À la suite d’un vaste programme de collaboration avec le Centre du patrimoine mondial et l’ICOMOS depuis 2017, l’État partie a soumis une proposition de plan de gestion, qui a été examinée par l’ICOMOS. Les paramètres, la structure et le contenu sont jugés adéquats, mais un certain nombre d’améliorations importantes sont recommandées avant la finalisation du plan de gestion, notamment des dispositions relatives à son statut juridique, à la préservation de l’authenticité et de l’intégrité du bien, à l’interprétation, aux contrôles du développement urbain et à l’inclusion d’un plan d’action.

En complément du plan de gestion, et comme demandé dans la décision 45 COM 7B.59, il est recommandé de rappeler à l’État partie qu’il doit s’assurer que les amendements législatifs adoptés et prévus n’aient pas d’impact négatif sur le respect de ses obligations au titre de la Convention du patrimoine mondial, et de les soumettre au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives avant qu’ils ne soient promulgués. Le Comité pourrait également souhaiter rappeler à l’État partie que, conformément au paragraphe 118bis des Orientations, des évaluations d’impact sur le patrimoine doivent être réalisées comme prérequis pour les projets et activités de développement dont la mise en œuvre est prévue à l’intérieur ou autour du bien et soumises, avec les détails du projet, au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives avant que des décisions difficilement réversibles ne soient prises, et que ces évaluations doivent être réalisées conformément à la méthodologie du Guide et boîte à outils pour les évaluations d'impact dans un contexte de patrimoine mondial.

Dans le cadre du projet du Fonds-en-dépôt UNESCO/Japon, « Réponse d’urgence pour le patrimoine mondial et les biens culturels : Évaluation des dommages et protection », l’UNESCO, en coopération avec l’ICOMOS et l’ICCROM, aide l’État partie à élaborer une méthodologie complète pour réaliser une évaluation post-événement sur site des dommages et des risques pour les biens culturels immobiliers en Ukraine, à documenter (y compris en 3D) l’état de conservation de la composante du bien « Cathédrale Sainte-Sophie et ensemble des bâtiments monastiques », et à préparer des orientations sur la réduction des risques, la préparation aux situations d’urgence et les premiers secours. Ce travail devrait contribuer à l’élaboration d’un plan de préparation aux situations d’urgence et d’atténuation des risques pour le bien, en notant que le Comité a demandé qu’une priorité élevée lui soit accordée et que l’assistance mise à disposition par le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives soit pleinement utilisée. Dans le cadre de l’élaboration de ce plan, il conviendrait d’intégrer le travail entrepris sur la surveillance vibrométrique des bâtiments et des structures.

Les études scientifiques, les réparations et les travaux de restauration entrepris par l’État partie sur le bien sont accueillis avec satisfaction.

Bien que l’État partie ait mis en place des réglementations détaillées pour préserver le paysage et les qualités urbaines de la zone tampon, y compris des restrictions concernant le volume et la hauteur des nouveaux bâtiments, un examen des projets d’aménagement et de développement récents a mis en évidence la nécessité de mieux adapter ces réglementations aux caractéristiques spécifiques du paysage urbain historique afin d’empêcher l’urbanisation d’espaces verts tels que les flancs de la colline de Pechora-Navodnytska.

Une proposition d’État de conservation souhaité en vue du retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril (DSOCR) et la définition d’un ensemble de mesures correctives accompagnées d’un calendrier de mise en œuvre n’ont pas encore été produites. Il est recommandé que le Comité demande à nouveau à l’État partie de consulter le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives en ce qui concerne l’établissement du DSOCR, avec les mesures correctives associées et le calendrier de mise en œuvre, y compris un plan de préparation aux situations d'urgence et d'atténuation des risques à inclure dans le plan de gestion du bien, tout en notant que ce processus peut être entravé par la guerre en cours et ses conséquences imprévisibles.

De manière générale, le bien reste menacé par un danger avéré et potentiel en raison de la guerre en cours et devrait être maintenu sur la Liste du patrimoine mondial en péril.

Décisions adoptées par le Comité en 2024
46 COM 7A.4
Kyiv : Cathédrale Sainte-Sophie et ensemble des bâtiments monastiques et Laure de Kyiv-Petchersk (Ukraine) (C 527ter)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/24/46.COM/7A.Add,
  2. Rappelant la décision 45 COM 7B.59 adoptée à sa 45esession élargie (Riyad, 2023),
  3. Déplore l’invasion massive de l’Ukraine par la Fédération de Russie et les pertes en vies humaines ;
  4. Accueille avec satisfaction l’engagement de l’État partie en faveur de la protection du bien du patrimoine mondial « Kyiv : Cathédrale Sainte-Sophie et ensemble des bâtiments monastiques et Laure de Kyiv-Petchersk », en particulier les diverses mesures de protection qu’il a prises, et exprime sa plus vive préoccupation quant aux menaces potentielles croissantes qui pèsent sur le bien en raison de la guerre en cours ;
  5. En appelle à la Fédération de Russie de s’abstenir de toute action susceptible de causer des dommages directs ou indirects au bien, à sa zone tampon et à son cadre plus large, ainsi qu’au patrimoine culturel de l’Ukraine dans son ensemble, en particulier à ses biens du patrimoine mondial, à leurs zones tampons et à leurs cadres plus larges, ainsi qu’aux sites inscrits sur la Liste indicative de l’Ukraine, et afin qu’elle remplisse ses obligations en vertu du droit international, notamment l’article 6 de la Convention du patrimoine mondial ;
  6. Se félicite des diverses actions mises en œuvre par l’UNESCO et les Organisations consultatives pour aider l’Ukraine à protéger et sauvegarder le bien et, plus généralement, le patrimoine culturel sur l’ensemble de son territoire à l’intérieur de ses frontières internationalement reconnues, y compris par des activités de sensibilisation et de renforcement des capacités ;
  7. Encourage l’État partie à continuer à prendre toutes les mesures possibles pour protéger son patrimoine culturel et naturel menacé par la guerre, en particulier ses biens du patrimoine mondial, y compris leurs zones tampons et leurs cadres plus larges, ainsi que les sites inscrits sur la Liste indicative ;
  8. Appelle la communauté internationale à s’assurer, lorsque cela est possible, que son soutien est mis en œuvre dans le strict respect des dispositions de la Convention du patrimoine mondial et des Orientations, à continuer à soutenir la sauvegarde du patrimoine culturel et naturel en Ukraine, et à coopérer dans la lutte contre le trafic illicite des biens culturels en provenance d’Ukraine ;
  9. Reconnaît les efforts déployés par l’État partie pour préparer un plan de gestion du bien dans des circonstances difficiles, et demande que le plan de gestion soit modifié conformément aux recommandations de l’étude technique de l’ICOMOS et soumis à nouveau au Centre du patrimoine mondial pour une étude supplémentaire avant d’être finalisé et mis en œuvre ;
  10. Réitère sa préoccupation quant à l’insuffisance, à ce jour, des mesures de préparation aux risques pour le bien en ce qui concerne l’analyse des impacts potentiels des frappes de missiles à proximité sur le tissu bâti et les mesures pour traiter ces impacts, et encourage vivement l’État partie à accorder une haute priorité à l’élaboration et à la mise en œuvre urgente d’un plan de préparation aux situations d’urgence et d’atténuation des risques, en tirant pleinement parti du soutien que le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives peuvent apporter, grâce à l’appui du Gouvernement du Japon, et en intégrant le travail en cours sur la surveillance vibrométrique des bâtiments et des structures ;
  11. Prend acte en outre des études scientifiques et des travaux de réparation et de restauration entrepris par l’État partie sur le bien, prend note de la demande de l’État partie concernant le besoin urgent d’assistance technique à la réserve nationale « Laure de Kyiv-Petchersk » et la zone nationale de conservation « Sainte-Sophie de Kyiv » pour le traitement et le stockage des modèles numériques, et invite l’État partie à tirer pleinement parti de l’assistance en cours mise à disposition par l’UNESCO et les Organisations consultatives, grâce au soutien du Gouvernement du Japon, pour améliorer le traitement et le stockage des modèles de données numériques entrepris pour les différentes composantes du bien ;
  12. Prend note des réglementations détaillées déjà en vigueur pour préserver le paysage et les qualités urbaines de la zone tampon, y compris des restrictions concernant le volume et la hauteur des nouveaux bâtiments, mais note en outre qu’un examen des nouveaux développements récents a mis en évidence la nécessité de mieux adapter ces réglementations aux caractéristiques spécifiques du paysage urbain historique, et demande à l’État partie d’affiner ces réglementations afin d’empêcher l’urbanisation d’espaces verts tels que les flancs de la colline de Pechora-Navodnytska ;
  13. Rappelle à l’État partie que, conformément au paragraphe 118bis des Orientations, des évaluations d’impact sur le patrimoine des grands projets susceptibles d’avoir un impact sur la VUE du bien doivent être entreprises, et invite en outre l’État partie à suivre la méthodologie du Guide et boîte à outils pour les évaluations d’impact dans un contexte de patrimoine mondial lors de leur préparation ;
  14. Réitère également sa demande à l’État partie de veiller à ce que les amendements législatifs adoptés et prévus n’aient pas d’impact négatif sur le respect de ses obligations au titre de la Convention du patrimoine mondial, et de les soumettre au Centre du patrimoine mondial, pour examen par les Organisations consultatives, avant qu’ils ne soient promulgués, et invite l’État partie à tirer pleinement parti de l’assistance qui sera mise à disposition par l’UNESCO, à la demande du ministère de la Culture et de la Politique de l’information, et grâce au soutien du Gouvernement du Japon, pour améliorer le cadre réglementaire du patrimoine culturel en Ukraine ;
  15. Réitère en outre sa demande à l’État partie de préparer, en consultation avec le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives, une proposition d’État de conservation souhaité en vue du retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril (DSOCR) et un ensemble de mesures correctives accompagnées d’un calendrier de mise en œuvre, pour adoption par le Comité à sa 47esession, tout en notant que ce processus peut être entravé par la guerre en cours et ses conséquences imprévisibles ;
  16. Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2025, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 47e session ;
  17. Décide de maintenir Kyiv : Cathédrale Sainte-Sophie et ensemble des bâtiments monastiques et Laure de Kyiv-Petchersk (Ukraine) sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
Projet de décision : 46 COM 7A.4

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/24/46.COM/7A.Add,
  2. Rappelant la décision 45 COM 7B.59, adoptée à sa 45esession élargie (Riyad, 2023),
  3. Déplore l’invasion massive de l’Ukraine par la Fédération de Russie et les pertes en vies humaines ;
  4. Accueille avec satisfaction l’engagement de l’État partie en faveur de la protection du bien du patrimoine mondial « Kyiv : Cathédrale Sainte-Sophie et ensemble des bâtiments monastiques et Laure de Kyiv-Petchersk », en particulier les diverses mesures de protection qu’il a prises, et exprime sa plus vive préoccupation quant aux menaces potentielles croissantes qui pèsent sur le bien en raison de la guerre en cours ;
  5. Renouvelle son appel à toutes les parties afin qu’elles s’abstiennent de toute action susceptible de causer des dommages directs ou indirects au bien, à sa zone tampon et à son cadre plus large, ainsi qu’au patrimoine culturel de l’Ukraine dans son ensemble, en particulier à ses biens du patrimoine mondial, à leurs zones tampons et à leurs cadres plus larges, ainsi qu’aux sites inscrits sur la Liste indicative de l’Ukraine, et afin qu’elles remplissent leurs obligations en vertu du droit international, notamment l’article 6 de la Convention du patrimoine mondial ;
  6. Se félicite des diverses actions mises en œuvre par l’UNESCO et les Organisations consultatives pour aider l’Ukraine à protéger et sauvegarder le bien et, plus généralement, le patrimoine culturel sur l’ensemble de son territoire à l’intérieur de ses frontières internationalement reconnues, y compris par des activités de sensibilisation et de renforcement des capacités ;
  7. Encourage l’État partie à continuer à prendre toutes les mesures possibles pour protéger son patrimoine culturel et naturel menacé par la guerre, en particulier ses biens du patrimoine mondial, y compris leurs zones tampons et leurs cadres plus larges, ainsi que les sites inscrits sur la Liste indicative ;
  8. Appelle la communauté internationale à s’assurer, lorsque cela est possible, que son soutien est mis en œuvre dans le strict respect des dispositions de la Convention du patrimoine mondial et des Orientations, à continuer à soutenir la sauvegarde du patrimoine culturel et naturel en Ukraine, et à coopérer dans la lutte contre le trafic illicite des biens culturels en provenance d’Ukraine ;
  9. Reconnaît les efforts déployés par l’État partie pour préparer un plan de gestion du bien dans des circonstances difficiles et demande que le plan de gestion soit modifié conformément aux recommandations de l’étude technique de l’ICOMOS et soumis à nouveau au Centre du patrimoine mondial pour une étude supplémentaire avant d’être finalisé et mis en œuvre ;
  10. Réitère sa préoccupation quant à l’insuffisance, à ce jour, des mesures de préparation aux risques pour le bien en ce qui concerne l’analyse des impacts potentiels des frappes de missiles à proximité sur le tissu bâti et les mesures pour traiter ces impacts, et encourage vivement l’État partie à accorder une haute priorité à l’élaboration et à la mise en œuvre urgente d’un plan de préparation aux situations d’urgence et d’atténuation des risques, en tirant pleinement parti du soutien que le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives peuvent apporter, grâce à l’appui du Gouvernement du Japon, et en intégrant le travail en cours sur la surveillance vibrométrique des bâtiments et des structures ;
  11. Prend acte en outre des études scientifiques et des travaux de réparation et de restauration entrepris par l’État partie sur le bien, prend note de la demande de l’État partie concernant le besoin urgent d’assistance technique à la réserve nationale « Laure de Kyiv-Petchersk » et la zone nationale de conservation « Sainte-Sophie de Kyiv » pour le traitement et le stockage des modèles numériques, et invite l’État partie à tirer pleinement parti de l’assistance en cours mise à disposition par l’UNESCO et les Organisations consultatives, grâce au soutien du Gouvernement du Japon, pour améliorer le traitement et le stockage des modèles de données numériques entrepris pour les différentes composantes du bien ;
  12. Prend note des réglementations détaillées déjà en vigueur pour préserver le paysage et les qualités urbaines de la zone tampon, y compris des restrictions concernant le volume et la hauteur des nouveaux bâtiments, mais note en outre qu’un examen des nouveaux développements récents a mis en évidence la nécessité de mieux adapter ces réglementations aux caractéristiques spécifiques du paysage urbain historique, et demande à l’État partie d’affiner ces réglementations afin d’empêcher l’urbanisation d’espaces verts tels que les flancs de la colline de Pechora-Navodnytska ;
  13. Rappelle à l’État partie que, conformément au paragraphe 118bis des Orientations, des évaluations d’impact sur le patrimoine des grands projets susceptibles d’avoir un impact sur la VUE du bien doivent être entreprises, et invite en outre l’État partie à suivre la méthodologie du Guide et boîte à outils pour les évaluations d’impact dans un contexte de patrimoine mondial lors de leur préparation ;
  14. Réitère également sa demande à l’État partie de veiller à ce que les amendements législatifs adoptés et prévus n’aient pas d’impact négatif sur le respect de ses obligations au titre de la Convention du patrimoine mondial, et de les soumettre au Centre du patrimoine mondial, pour examen par les Organisations consultatives, avant qu’ils ne soient promulgués, et invite l’État partie à tirer pleinement parti de l’assistance qui sera mise à disposition par l’UNESCO, à la demande du ministère de la Culture et de la Politique de l’information, et grâce au soutien du Gouvernement du Japon, pour améliorer le cadre réglementaire du patrimoine culturel en Ukraine ;
  15. Réitère en outre sa demande à l’État partie de préparer, en consultation avec le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives, une proposition d’État de conservation souhaité en vue du retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril (DSOCR) et un ensemble de mesures correctives accompagnées d’un calendrier de mise en œuvre, pour adoption par le Comité à sa 47esession, tout en notant que ce processus peut être entravé par la guerre en cours et ses conséquences imprévisibles ;
  16. Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2025, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 47e session ;
  17. Décide de maintenir Kyiv : Cathédrale Sainte-Sophie et ensemble des bâtiments monastiques et Laure de Kyiv-Petchersk (Ukraine) sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
Année du rapport : 2024
Ukraine
Date d'inscription : 1990
Catégorie : Culturel
Critères : (i)(ii)(iii)(iv)
Liste en péril (dates) : 2023-présent
Documents examinés par le Comité
Rapport de lʼÉtat partie sur lʼétat de conservation
Rapport (2024) .pdf
arrow_circle_right 46COM (2024)
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* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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