Kyiv : Cathédrale Sainte-Sophie et ensemble des bâtiments monastiques et Laure de Kyiv-Petchersk
Facteurs affectant le bien en 2015*
- Activités de gestion
- Cadre juridique
- Habitat
- Système de gestion/plan de gestion
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
- Pression liée au développement urbain
- Hauts immeubles qui pourraient compromettre le panorama du paysage monastique historique du Dniepr (construits)
- Absence de protection juridique et de mécanismes de planification
- Absence de système de gestion et de mécanismes de coordination entre toutes les parties prenantes, y compris la municipalité
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2015
Montant total approuvé : 44 720 dollars E.U.
2009 | Organization at the St. Sophia Cathedral of Kyiv of the ... (Approuvé) | 5 000 dollars E.U. |
2000 | The Church of the Savoir at Berestove (Kyiv-Pechersk ... (Approuvé) | 19 970 dollars E.U. |
1998 | Equipment to preserve ancient wall paintings, ... (Approuvé) | 19 750 dollars E.U. |
Missions sur le bien jusqu'en 2015**
Mai 1999 : mission d’expertise de l’ICOMOS ; avril 2006 : mission d’expertise (Fonds-en-dépôt italien) ; novembre 2007 : réunion d’information du Centre du patrimoine mondial pour les gestionnaires de sites ; mars 2009 et novembre 2010 : missions conjointes de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS ; avril 2013 : mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS.
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2015
Le 31 janvier 2015, l’État partie a soumis un rapport détaillé sur l’état de conservation qui est disponible à l'adresse suivante: https://whc.unesco.org/fr/list/527/documents/. Ce rapport présente un résumé des travaux de conservation et de restauration réalisés et rend compte des progrès accomplis dans la mise en œuvre des décisions du Comité.
Dans son rapport, l’État partie mentionne des projets de documents, notamment le plan de gestion du bien et des réglementations et mesures soumises à examen et adoption par les autorités nationales compétentes afin de prévenir tout développement inadéquat et toute menace potentielle pour la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien. Dans le Plan structurel historique et architectural, qui est toujours en cours d’examen, des mesures à long terme sont prévues afin de garantir la protection du bien et de sa zone tampon en définissant des critères très stricts, tant pour la protection du bien que pour la construction de bâtiments de grande hauteur. Le projet de zonage comprend un schéma de zonage détaillé de la zone tampon, avec notamment la zone de protection non constructible, de Sainte Sophie et de la laure au sein d’une seule zone tampon.
En 2014, un «Protocole de coopération pour la sauvegarde du patrimoine culturel et le développement futur de la ville» a été signé entre différents services de l’administration municipale et l’Union nationale des architectes. Un Comité de contrôle temporaire du Conseil municipal de Kiev a été créé, sa tâche principale consiste à vérifier la légitimité des décisions en matière d’attribution de terrains dans le centre de la ville. Un groupe de travail a également été créé, il est composé de représentants des ministères concernés, du Conseil municipal et de la société civile.
L’État partie a de nouveau affirmé que des jeux de lumière seront utilisés pour atténuer l’impact du bâtiment de grande hauteur situé au 7-A descente Klovsky dans un environnement historique.
L’État partie donne en outre des informations sur un certain nombre d’activités de conservation entreprises sur le territoire du bien, sur des travaux de reconstruction de bâtiments détruits tels que le bâtiment des Frères et sur des stratégies d’ingénierie pour la protection du territoire et la lutte contre les glissements de terrain. Toutes ces activités sont planifiées dans le cadre du Plan d’organisation du territoire du Sanctuaire national historique et culturel de Kiev-Pechersk, approuvé par le Ministère ukrainien de la culture.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2015
Les autorités ont pris des mesures destinées à donner suite aux recommandations du Comité, en particulier en ce qui concerne les travaux de suivi, de conservation et de réparation. Les progrès du système de gestion devraient être soulignés, tout particulièrement la mise en place d’une coordination entre les principales parties prenantes et la création d’un Comité temporaire de contrôle du Conseil municipal de Kiev.
Il est toutefois regrettable et assez significatif que l’État partie n’ait pas pris les mesures nécessaires pour se conformer aux précédentes décisions du Comité relatives à la réduction de la hauteur du bâtiment situé au 7-A descente Klovsky, qualifié de non-harmonieux par le Plan structurel historique et architectural. Ces décisions visent à ramener la hauteur du bâtiment à une échelle appropriée.
L’ICOMOS a examiné le projet de restauration des labyrinthes des grottes varègues et des grottes lointaines, le projet de construction pour le No 3 Malopidvalna et pour les No 3 et 5 Dessyatynnyi provulok, tous situés dans la zone tampon, les travaux de recherche sur le monastère et le paysage de la rive droite du Dniepr qui entoure le bien du patrimoine mondial. Les commentaires de l’ICOMOS ont été transmis à l’État partie le 19 mars 2015.
Il conviendrait de noter que les très importants travaux réalisés pour la reconstruction des bâtiments détruits pourraient avoir un impact négatif sur la VUE du bien. Le Comité est invité à demander à l’État partie de fournir au Centre du patrimoine mondial des informations précises et détaillées sur ces interventions.
Les pratiques irrégulières qui persistent dans la zone tampon et l’absence d’informations sur les progrès en matière de nouvelle législation sur le patrimoine culturel et de réglementation adaptée pour la protection de la zone tampon, sont préoccupantes. Les réglementations et instruments juridiques actuellement en vigueur semblent ne pas pouvoir garantir une protection adéquate de la zone tampon. Les définitions des hauteurs de bâtiments sont trop générales et n’établissent pas suffisamment de différences entre les diverses caractéristiques des zones urbaines de la zone tampon, ce qui laisse de larges possibilités d’interprétation. Il est urgent que tous les documents, toutes les dispositions, toutes les réglementations strictes en matière de zonage, et tout particulièrement celles instituant des zones non constructibles et celles fixant des limites aux permis de construire, soient adoptés et mis en œuvre afin de prévenir tout autre développement inapproprié et toute menace potentielle pour la VUE du bien.
Le Comité est invité à demander à l’État partie de réviser le projet de plan de gestion conformément aux recommandations faites par l’ICOMOS à l’État partie en 2014, et de procéder en priorité à son adoption et à sa mise en œuvre.
On estime qu’en dépit d’un certain nombre de mesures déjà prises, de grandes faiblesses et des procédures déficientes demeurent. Elles doivent être traitées de toute urgence, en lien avec les interventions sur les bâtiments du patrimoine et avec l’adoption d’un cadre législatif. Le Comité est également invité à demander à l’État partie de mettre en œuvre toutes les mesures pertinentes décrites dans les recommandations des précédentes missions, les décisions du Comité et les recommandations faites par l’ICOMOS à l’État partie en 2015, afin de prévenir toute menace potentielle supplémentaire pour la VUE du bien.
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2015
39 COM 7B.85
Kiev : cathédrale Sainte-Sophie et ensemble des bâtiments monastiques et laure de Kievo-Petchersk (Ukraine) (C 527 bis)
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC-15/39.COM/7B,
- Rappelant la décision 38 COM 7B.33, adoptée à sa 38e session (Doha, 2014),
- Prend note des mesures prises par l’État partie afin de mettre en œuvre les précédentes décisions du Comité du patrimoine mondial ;
- Prend acte des efforts entrepris par l’État partie afin d’établir des mesures légales pour la protection du bien, y compris le moratoire sur les projets de construction au sein de la zone tampon et prie instamment l’État partie d’adopter l’ensemble des réglementations, mesures et documents légaux pertinents, détaillés dans ses précédentes décisions, nécessaires à la mise en œuvre de la Convention du patrimoine mondial et destinés à prévenir toute menace potentielle pour la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien ;
- Demande à l’État partie de réduire la hauteur des édifices non conformes et dissonants au sein de la zone tampon du bien qui menacent et/ou ont un impact négatif sur la VUE du bien en procédant à la démolition des étages déjà construits afin d’atteindre le niveau des édifices historiques environnants, conformément à ses décisions précédentes ;
- Exprime sa préoccupation quant à la reconstruction des bâtiments détruits entreprise sur le territoire du bien et qui peut potentiellement affaiblir les conditions d’authenticité et demande à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, conformément au paragraphe 172 des Orientations, les détails techniques, y compris les évaluations d’impact sur le patrimoine (EIP), de tout projet susceptible de menacer le VUE du bien ;
- Demande également à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2015, un exemplaire électronique et un exemplaire papier du projet de plan de gestion révisé, conformément aux recommandations de l’ICOMOS, pour examen par les Organisations consultatives ;
- Demande en outre à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2016, un rapport actualisé, incluant un résumé analytique d’une page, sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 40e session en 2016.
Projet de décision : 39 COM 7B.85
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC-15/39.COM/7B,
- Rappelant la décision 38 COM 7B.33, adoptée à sa 38e session (Doha, 2014),
- Prend note des mesures prises par l’État partie afin de mettre en œuvre les précédentes décisions du Comité du patrimoine mondial ;
- Prend acte des efforts entrepris par l’État partie afin d’établir des mesures légales pour la protection du bien et prie instamment l’Etat partie d’adopter l’ensemble des réglementations, mesures et documents légaux pertinents, détaillés dans ses précédentes décisions, nécessaires à la mise en œuvre de la Convention du patrimoine mondial et destinés à prévenir toute menace potentielle pour la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien ;
- Exprime sa préoccupation quant à la reconstruction des bâtiments détruits entreprise sur le territoire du bien et qui peut potentiellement affaiblir les conditions d’authenticité et demande à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, conformément au paragraphe 172 des Orientations, les détails techniques, y compris les évaluations d’impact sur le patrimoine (EIP), de tout projet susceptible de menacer le VUE du bien ;
- Demande également à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2015, un exemplaire électronique et un exemplaire papier du projet de plan de gestion révisé, conformément aux recommandations de l’ICOMOS, pour examen par les Organisations consultatives ;
- Demande en outre à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2016, un rapport actualisé, incluant un résumé analytique d’une page, sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 41e session en 2017.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.