Sanctuaire de faune de Manas
Facteurs affectant le bien en 2010*
- Activités illégales
- Troubles civils
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
a) insurrection en 1988-2003 ;
b) évacuation forcée du personnel du parc ;
c) destruction des infrastructures du parc ;
d) braconnage et exploitation forestière ;
e) culture illégale.
Menaces pour lesquelles le bien a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en péril
- Insurrection ayant provoqué la destruction de l'infrastructure du parc ;
- Diminution de l'habitat forestier et des populations de la faune sauvage.
Mesures correctives pour le bien
Une série de mesures correctives a été adoptée par le Comité à sa 29e session (Durban, 2005). Après la mission de suivi conjointe Centre du patrimoine mondial / UICN entreprise en 2008, le Comité du patrimoine mondial, à sa 32e session (Québec, 2008), a actualisé les mesures correctives comme suiantes :
a) faire de toute urgence une étude de référence sur le rétablissement des populations de la faune sauvage et mettre en place un système complet de suivi qui permettra de suivre et de documenter le rétablissement des espèces emblématiques ;
b) résoudre le problème du financement qui n'a pas évolué suffisamment depuis la dernière mission ;
c) achever les travaux de reconstruction et d'amélioration des infrastructures du parc ;
d) pourvoir les postes vacants dans le parc en recrutant les meilleurs éléments parmi les bénévoles et/ou autres personnes pour des contrats permanents ;
e) renforcer et consolider la gestion du parc, et plus particulièrement accentuer les efforts de réduction de l'exploitation forestière illégale et de braconnage de la faune sauvage dans le massif du Panbari ;
f) maintenir les efforts de réintroduction du rhinocéros indien unicorne et évaluer la nécessité et la faisabilité d'un programme de réintroduction du cerf des marais (barasingha) ;
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2010
Montant total accordé au bien : depuis 2008, le bien bénéficie du programme indien du patrimoine mondial, financé par la Fondation des Nations Unies (UNF). Entre autres interventions, il est prévu d’améliorer l’efficacité de la gestion et le renforcement des capacités du personnel, d’accroître l’implication des communautés locales dans la gestion du bien et de promouvoir leur développement durable et, enfin, de renforcer la sensibilisation par des activités de communication et de conseil.
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2010
Montant total approuvé : 165 000 dollars E.U.
1997 | Contribution towards the implementation of an Emergency ... (Approuvé) | 90 000 dollars E.U. |
1997 | Contribution to the implementation of an Emergency ... (Approuvé) | 75 000 dollars E.U. |
Missions sur le bien jusqu'en 2010**
1992 : mission de l’UICN ; 1997: mission de l’UNESCO ; février 2002 : mission de suivi de l’UICN ; avril 2005 : mission de suivi UNESCO/ UICN ; février 2008 : mission de suivi Centre du patrimoine mondial / UICN
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2010
À l'heure de la rédaction du présent rapport, l'État partie n'a pas remis de rapport sur l'état de conservation, comme demandé par le Comité du patrimoine mondial lors de sa 33e session (Séville, 2009). Cependant, les progrès accomplis dans la mise en place des mesures correctives sont difficiles à évaluer. L'UICN a cependant reçu des rapports et collecté des données émanant de son réseau de scientifiques et de certains de ses membres sur quelques aspects de l'état de conservation du bien.
Surle suivi de la faune et la mise en place d'un système efficace de suivi (mesure corrective a), l'UICN a reçu des rapports faisant état de l'établissement, par les autorités du parc, en collaboration avec des ONG impliquées dans la conservation, d'un système de fiches de suivi de la faune qui servira de base à la création d'une base de données du suivi de la faune. Un certain nombre d'ONG, dont, entre autres, ATREE (Ashoka Trust for Research in Ecology and the Environment), Aranyak et le WWF-Inde, débuteront bientôt la surveillance de la population de tigres présente sur le territoire du bien et suivent actuellement les populations de cerfs des marais (barasinghas), de lapins de l'Assam, d'outardes du Bengale, de sangliers nains, et de rhinocéros indiens unicornes qui ont été réimplantés.
Le Centre du patrimoine mondial et l'UICN accueillent avec satisfaction les informations reçues par cette dernière sur les efforts accomplis afin de suivre les populations de la faune, ces efforts essentiels démontrent une réelle tendance à l'augmentation des populations de la faune ce qui permettra le retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril. Le Centre du patrimoine mondial et l'UICN soulignent que les résultats de ce suivi et de la mise en place des cinq autres mesures correctives n'ont pas été fournis par l'État partie.
L'UICN a également reçu des rapports faisant état de l'augmentation des espèces invasives qui constituent une grave menace pour les habitats du bien. Le Centre du patrimoine mondial et l'UICN rappellent la recommandation de la mission de suivi réactif de 2008 visant à évaluer le statut des espèces invasives sur le territoire du bien, à établir et à mettre en place des mesures de contrôle efficaces.
L'UICN a également reçu des rapports signalant que plusieurs groupes locaux d'écotourisme présents sur le territoire du bien ont commencé à construire des routes et d'autres infrastructures sans en informer les autorités en charge de la gestion du bien. Le Centre du patrimoine mondial et l'UICN recommandent que l'État partie suive l'activité de ces groupes, s'assure que les travaux soient entrepris en collaboration avec les autorités du parc et augmente le contrôle des mouvements de véhicules. Ils rappellent la recommandation de la mission de suivi réactif de 2008 demandant d'envisager le tourisme dans le cadre d'une vision régionale tenant compte de la capacité d'accueil limitée du bien et garantissant ainsi que tout projet d'aménagement touristique soit en accord avec les valeurs du bien.
L'UICN a, par ailleurs, reçu des rapports faisant état de tentative d'établissement de camps de base sur le territoire du bien, à la frontière avec le Bhoutan, par un groupe paramilitaire, le Sashastra Seema Bal (SSB). Le Centre du patrimoine mondial et l'UICN rappellent que, dans le passé, l'instabilité et la présence de groupes insurgés avaient été à l'origine de l'augmentation du braconnage qui avait conduit à un déclin des populations de la faune et à l'inscription du bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril, et, recommandent que l'État partie poursuive ses efforts afin d'interdire la présence de ces camps.
Le Centre du patrimoine mondial et l'UICN estiment qu'en l'absence de rapport rédigé par l'État partie sur la mise en place de mesures correctives et sur le statut des populations de faune sauvage, il est impossible d'évaluer les progrès accomplis visant le retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril. Ils rappellent qu'une tendance confirmée à l'augmentation de ces populations doit être prouvée afin que soit envisagé le retrait du bien, comme en a décidé le Comité lors des précédentes sessions. Au vu des éléments ci-dessus exposés, le Centre du patrimoine mondial et l'UICN estiment que le bien devrait être maintenu sur la Liste du patrimoine mondial en péril. Ils font également remarquer que le plan de gestion du bien n'a été ni finalisé ni approuvé. Ils invitent l'État partie à poursuivre les efforts accomplis dans la mise en œuvre des mesures correctives, la finalisation du projet de plan de gestion et la mise en place d'un système et d'une base de données efficaces sur le suivi des populations de la faune.
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2010
34 COM 7A.12
Sanctuaire de faune de Manas (Inde) (N 338)
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le document WHC-10/34.COM/7A.Add,
2. Rappelant la décision 33 COM 7A.12, adoptée à sa 33e session (Séville, 2009),
3. Se félicite que le rapport de l'État partie mentionne un progrès important dans la mise en œuvre des mesures collectives et fournit aussi quelques données sur les populations de faune sauvage mais pas sur les tendances des populations comme cela avait été demandé par le Comité, et regrette néanmoins que la soumission très tardive du rapport sur l'État de conservation n'ait pas permis une évaluation correcte des données par l'UICN ;
4. Rappelle sa position selon laquelle une tendance confirmée à l'augmentation des principales populations d'espèces de faune doit être prouvée afin de rendre possible le retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril ;
5. Demande à l'État partie de communiquer dès que possible au Centre du patrimoine mondial des données claires sur les tendances des populations de la faune depuis le moment de l'inscription, y compris les détails sur les données de suivi disponibles sur lesquelles sont basées ces tendances ;
6. Demande à l'État partie d'inviter une mission conjointe de suivi réactif UNESCO/UICN sur le bien une fois que les données sur les populations de faune sauvages auront été transmises, pour évaluer l'État de conservation du bien et, en particulier, examiner les données disponibles sur les tendances des populations de faune sauvage afin d'évaluer leur degré de rétablissement et fournir un avis sur le fait d'envisager le retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril à sa 35e session en 2011;
7. Demande également à l'État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d'ici le 1er février 2011, un rapport détaillé sur l'État de conservation du bien, sur la mise en place des mesures correctives et sur les progrès accomplis dans la finalisation et l'approbation du plan de gestion du bien, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 35e session en 2011 afin d'envisager le retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril ;
8. Décide de maintenir le Sanctuaire de faune de Manas (Inde) sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
34 COM 8C.2
Établissement de la Liste du patrimoine mondial en péril (biens maintenus)
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Faisant suite à l'examen des rapports sur l'État de conservation des biens inscrits sur la Liste du patrimoine mondial en péril (WHC-10/34.COM/7A, WHC-10/34.COM/7A.Add, et WHC-10/34.COM/7A.Add.2),
2. Décide de maintenir les biens suivants sur la Liste du patrimoine mondial en péril :
- Afghanistan, Minaret et vestiges archéologiques de Djam (décision : 34 COM 7A.22)
- Afghanistan, Paysage culturel et vestiges archéologiques de la vallée de Bamiyan (décision : 34 COM 7A.23)
- Belize, Réseau de réserves du récif de la barrière du Belize (décision : 34 COM 7A.13)
- Chili, Usines de salpêtre de Humberstone et de Santa Laura (décision : 34 COM 7A.29)
- Colombie, Parc national de Los Katios (décision : 34 COM 7A.14)
- Côte d'Ivoire, Parc national de la Comoé (décision : 34 COM 7A.2)
- Côte d'Ivoire / Guinée, Réserve naturelle intégrale du mont Nimba (décision : 34 COM 7A.3)
- Égypte, Abou Mena (décision : 34 COM 7A.17)
- Ethiopie, Parc national du Simien (décision : 34 COM 7A.9)
- Géorgie, Monuments historiques de Mtskheta (décision : 34 COM 7A.27)
- Inde, Sanctuaire de faune de Manas (décision : 34 COM 7A.12)
- Iraq, Assour (Qal'at Cherqat) (décision : 34 COM 7A.18)
- Iraq, Ville archéologique de Samarra (décision : 34 COM 7A.19)
- Jérusalem, Vieille ville de Jérusalem et ses remparts (décision : 34 COM 7A.20)
- Niger, Réserves naturelles de l'Aïr et du Ténéré (décision : 34 COM 7A.10)
- Pakistan, Fort et jardins de Shalimar à Lahore (décision : 34 COM 7A.25)
- Pérou, Zone archéologique de Chan Chan (décision : 34 COM 7A.30)
- Philippines, Rizières en terrasses des cordillères des Philippines (décision : 34 COM 7A.26)
- République centrafricaine, Parc national du Manovo-Gounda St. Floris (décision : 34 COM 7A.1)
- République démocratique du Congo, Parc national des Virunga (décision : 34 COM 7A.4)
- République démocratique du Congo, Parc national de Kahuzi-Biega (décision : 34 COM 7A.5)
- République démocratique du Congo, Parc national de la Garamba (décision : 34 COM 7A.6)
- République démocratique du Congo, Parc national de la Salonga (décision : 34 COM 7A.7)
- République démocratique du Congo, Réserve de faune à okapis (décision : 34 COM 7A.8)
- République islamique d'Iran, Bam et son paysage culturel (décision : 34 COM 7A.24)
- République-Unie de Tanzanie, Ruines de Kilwa Kisiwani et de Songo Mnara (décision 34 COM 7A.16)
- Sénégal, Parc national du Niokolo-Koba (décision : 34 COM 7A.11)
- Serbie, Monuments médiévaux au Kosovo (décision : 34 COM 7A.28)
- Venezuela, Coro et son port (décision : 34 COM 7A.31)
- Yémen, Ville historique de Zabid (décision : 34 COM 7A.21)
Projet de décision : 34 COM 7A.12
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le document WHC-10/34.COM/7A.Add,
2. Rappelant la décision 33 COM 7A.12, adoptée à sa 33e session (Séville, 2009),
3. Regrette que l'État partie n'ait pas remis de rapport sur l'état de conservation comme demandé par la décision 33 COM 7A.12 sur la mise en place des mesures correctives et sur le statut des populations de faune, rendant ainsi impossible une évaluation des progrès accomplis dans le processus conduisant au possible retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril;
4. Rappelle sa position aux termes de laquelle une tendance confirmée à l'augmentation des principales populations d'espèces de faune doit être prouvée afin de rendre possible le retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril;
5. Prie instamment l'État partie de poursuivre la mise en place des mesures correctives adoptées par le Comité du patrimoine mondial à sa 32e session ainsi que des autres recommandations de la mission de suivi Centre du patrimoine mondial/UICN de 2008;
6. Réitère sa demande à l'État partie de rédiger, en collaboration avec le Centre du patrimoine mondial et l'UICN, un projet de Déclaration de valeur universelle exceptionnelle et une proposition d'État de conservation souhaité en vue du retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 35e session en 2011;
7. Demande également à l'État partie de remettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2011, un rapport détaillé sur l'état de conservation du bien, sur la mise en place des mesures correctives et sur les progrès accomplis dans la finalisation et l'approbation du plan de gestion du bien, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 35e session en 2011;
8. Décide de maintenir le Sanctuaire de faune de Manas sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.