Ensemble historique du Palais du Potala, Lhasa
Facteurs affectant le bien en 2018*
- Développement commercial
- Destruction délibérée du patrimoine
- Habitat
- Infrastructures de transport de surface
- Système de gestion/plan de gestion
- Vastes infrastructures et/ou installations touristiques / de loisirs
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
- Vastes infrastructures et/ou installations touristiques / de loisirs (Développement urbain incontrôlé et expansion d’installations liées au tourisme à l’intérieur et à l’extérieur des limites du bien)
- Développement commercial ; Infrastructures de transport de surface (Impact négatif des projets de réhabilitation sur la protection du tissu urbain traditionnel du centre historique)
- Destruction délibérée du patrimoine
- Habitat (Développement urbain non contôlé au sein et aux alentours du bien)
- Systèmes de gestion/Plan de gestion
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2018
Montant total approuvé : 0 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2018**
Mars 2001, mission de suivi ICOMOS; avril 2003, mission d’expertise UNESCO/ICOMOS ; mai 2005, mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS ; Avril 2015 : mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/ICCROM
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2018
L'État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation du bien le 1er décembre 2017, disponible à http://whc.unesco.org/fr/list/707/documents/ et indique ce qui suit :
- Des progrès sont en cours pour valoriser et utiliser des systèmes de connaissances traditionnelles dans les travaux de conservation du bien, et un certain nombre de processus et techniques traditionnels ont été inscrits sur la « Liste nationale du patrimoine culturel immatériel » et sur la « Liste du patrimoine culturel immatériel de la région autonome ». L’accent a été mis sur la formation de jeunes artisans pour perpétuer les traditions ;
- Des plans de conservation ont été élaborés par l’Académie chinoise du patrimoine culturel du palais du Potola, le monastère du Temple de Jokhang, et par l’Institut de recherche du Henan sur la protection de l’architecture ancienne de Norbulingka. Ces plans sont associés à d’autres plans d’urbanisme pour Lhasa et ont traversé une période de commentaires et révision. Ils sont désormais terminés pour être soumis à approbation. Ces trois plans seront envoyés au Centre du patrimoine mondial en temps voulu ;
- Des efforts sont entrepris pour améliorer le suivi de l’érosion du sol et des conditions du substrat rocheux du palais du Potola, et des recherches spécifiques sont entamées pour analyser les relations spatiales entre des éléments patrimoniaux. Cette étude proposera des suggestions pour la conception et la planification urbaines dans les zones de protection du bien ;
- Des procédures administratives adéquates ont été mises au point pour l’examen et l’approbation de nouveaux plans d’aménagement. S’agissant de la tour de télévision proposée, une étude sera lancée pour évaluer ses impacts potentiels sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien. Des systèmes réglementaires associés ont été créés aux niveaux de la région autonome du Tibet et de la municipalité de Lhasa, et une étude d’impact sur le patrimoine (EIP) sera examinée préalablement à la mise en œuvre de tout projet dans le périmètre des zones de protection du bien ;
- Des mesures ont été mises en place pour assurer les fonctions du bien en tant que lieu de pèlerinage, en offrant aux touristes une expérience positive qui ne perturbe pas les activités des pèlerins. La planification de la gestion appliquée à l’environnement culturel est également explorée au travers d’un projet de recherche pilote. Des activités de suivi, d’entretien et de conservation sont également menées dans différentes parties du bien ;
- Des cartes, qui sont nécessaires, précisant les zones tampons seront soumises au Centre du patrimoine mondial après l’achèvement et l’approbation des plans de conservation pour les trois éléments constitutifs du bien. Des règlements pour les zones tampons seront intégrés dans les plans de conservation.
Suite à l’incendie dans le monastère du Temple de Jokhang en février 2018, le Centre du patrimoine mondial a demandé des informations complémentaires et, le 16 mars 2018, l’État partie a répondu ce qui suit :
- La cause du feu fait toujours l’objet d’une enquête. Une chambre de ventilation au deuxième étage de l’arrière-salle du hall principal a pris feu et environ 50m² du hall ont brûlé. Des mesures d’urgence ont immédiatement été mises en place, et le plafond doré de l’arrière-salle du hall principal a été soigneusement démonté pour s’assurer qu’il ne pourrait pas être endommagé au cas où le feu aurait provoqué des problèmes structurels (ce qui a été jugé ultérieurement ne pas être le cas). La statue de Sakyamuni Bouddha n’a subi aucun dégât, mais a été recouverte de façon temporaire à titre de mesure de précaution ;
- L’incendie n’a eu qu’un impact mineur sur le 1er étage, et le Temple du monastère de Jokhang a donc pu être rouvert au public le jour suivant ;
- Parmi les dommages causés par l’incendie, on compte des brûlures partielles dans la chambre de ventilation et sur son plafond doré, ainsi que sur des colonnes et poutres en bois. Le plafond en bronze doré et les autres éléments décoratifs sont demeurés intacts, plusieurs éléments ayant subi des déformations mineures ou autres dégâts par brûlure. Un certain nombre de peintures murales, de murs en terre de baga et des sols en terre d’aga datant des années 1980 ont également été endommagées. Le hall principal est stable, cependant, et reste ouvert ;
- Immédiatement après l’incendie, l’administration publique du patrimoine culturel et le Gouvernement populaire de la région autonome du Tibet se sont tous deux employés à évaluer les dégâts. Des travaux de réparation seront exécutés, dès que possible, une fois les études terminées. Le suivi et le contrôle des incendies seront également améliorés dans le bien, en tirant des leçons de cet incident, et des systèmes de détection assurant la protection contre les incendies sont actuellement mis en place dans le bien et autres sites du Tibet.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2018
Les efforts de l’État partie sont dûment notés, notamment en matière de valorisation des systèmes de connaissances traditionnelles, d’amélioration de l’expérience offerte aux visiteurs, aussi bien pèlerins que touristes, d’amélioration de systèmes de suivi et d’entretien, et de lancement d’études pour analyser des relations spatiales entre les parties constitutives du bien et la planification de la gestion appliquée à l’environnement culturel.
Des cartes à fournir, définissant clairement les zones tampons, doivent être soumises au Centre du patrimoine mondial de toute urgence, conformément aux multiples décisions antérieures du Comité. L’avis de l’État partie, selon lequel la réglementation relative aux zones tampons sera intégrée dans les plans de conservation pour les parties constitutives du bien est accueilli favorablement. Les trois plans de conservation des parties constitutives du bien doivent être soumis dès que possible au Centre du patrimoine mondial, pour examen par les Organisations consultatives.
Il est également noté qu’une étude sera lancée pour évaluer les impacts potentiels de la tour de télévision proposée sur la VUE du bien. Cette étude devra suivre la méthodologie du Guide de l’ICOMOS pour les EIP appliquées aux biens culturels du patrimoine mondial et être soumise au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives, dès qu’elle sera terminée et avant tout démarrage des travaux.
En ce qui concerne l’incendie de février 2018, le rapport préliminaire contenu dans les informations complémentaires est reconnu, de même que les travaux effectués immédiatement après l’incendie. Comme il est procédé à des évaluations des dommages plus détaillées et que des plans de restauration sont élaborés, il conviendra de soumettre des rapports plus précis, y compris des images, dessins et autres illustrations graphiques de tous les dommages, en prêtant une attention particulière au plafond doré, au Centre du patrimoine mondial, pour examen par les Organisations consultatives.
À cet égard, il est recommandé que le Comité demande à l’État partie d’inviter une mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/ICCROM à se rendre sur le bien pour y évaluer les dégâts causés par l’incendie et les travaux de restauration à entreprendre qui sont proposés, ainsi que pour examiner d’autres aspects de l’état de conservation du bien.
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2018
42 COM 7B.2
Ensemble historique du Palais du Potala, Lhasa (Chine) (C 707ter)
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/18/42.COM/7B.Add,
- Rappelant la décision 40 COM 7B.31, adoptée à sa 40e session (Istanbul/UNESCO, 2016),
- Exprime ses regrets face à l’incendie de février 2018, et note le travail exécuté par l’État partie immédiatement après cet incendie ;
- Demande à l’État partie de fournir au Centre du patrimoine mondial, pour examen par les Organisations consultatives, des rapports plus détaillés sur tous les dégâts causés par l’incendie susmentionné, y compris des images, dessins et autres illustrations graphiques et en prêtant une attention particulière au plafond doré, lorsque des évaluations des dégâts plus précises auront été effectuées et que des plans de restauration auront été élaborés ;
- Prend note de l’achèvement des trois plans de conservation pour les parties constitutives du bien, qui attendent une approbation finale, et demande qu’ils soient soumis dès que possible au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives, en même temps que les cartes visant à clarifier les zones tampons, conformément aux procédures définies dans les Orientations ;
- Prend également note des efforts de l’État partie visant à valoriser des systèmes de connaissances traditionnelles, améliorer l’expérience offerte aux visiteurs, aussi bien pèlerins que touristes, améliorer des systèmes de suivi et d’entretien, et lancer des études pour analyser des relations spatiales entre des parties constitutives du bien et la planification de la gestion appliquée à l’environnement culturel ;
- Reconnaît qu’une étude doit être lancée sur les impacts potentiels de la tour de télévision proposée sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, et demande également que cette étude soit menée conformément au Guide de l’ICOMOS pour les EIP appliquées aux biens culturels du patrimoine mondial de 2011 et soumise au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives, dès qu’elle sera terminée et avant tout démarrage des travaux ;
- Demande en outre à l’État partie d’inviter une mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/ICCROM à se rendre sur le bien pour y évaluer les dégâts causés par l’incendie et les travaux de restauration à entreprendre qui sont proposés, ainsi que pour examiner d’autres aspects de l’état de conservation du bien ;
- Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2019, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 44e session en 2020.
Projet de décision : 42 COM 7B.2
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/18/42.COM/7B.Add,
- Rappelant la décision 40 COM 7B.31, adoptée à sa 40e session (Istanbul/UNESCO, 2016),
- Exprime ses regrets face à l’incendie de février 2018, et note le travail exécuté par l’État partie immédiatement après cet incendie ;
- Demande à l’État partie de fournir au Centre du patrimoine mondial, pour examen par les Organisations consultatives, des rapports plus détaillés sur tous les dégâts causés par l’incendie susmentionné, y compris des images, dessins et autres illustrations graphiques et en prêtant une attention particulière au plafond doré, lorsque des évaluations des dégâts plus précises auront été effectuées et que des plans de restauration auront été élaborés ;
- Prend note de l’achèvement des trois plans de conservation pour les parties constitutives du bien, qui attendent une approbation finale, et demande qu’ils soient soumis dès que possible au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives, en même temps que les cartes visant à clarifier les zones tampons, conformément aux procédures définies dans les Orientations;
- Prend également note des efforts de l’État partie visant à valoriser des systèmes de connaissances traditionnelles, améliorer l’expérience offerte aux visiteurs, aussi bien pèlerins que touristes, améliorer des systèmes de suivi et d’entretien, et lancer des études pour analyser des relations spatiales entre des parties constitutives du bien et la planification de la gestion appliquée à l’environnement culturel ;
- Reconnaît qu’une étude doit être lancée sur les impacts potentiels de la tour de télévision proposée sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, et demande également que cette étude soit menée conformément au Guide de l’ICOMOS pour les EIP appliquées aux biens culturels du patrimoine mondial de 2011 et soumise au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives, dès qu’elle sera terminée et avant tout démarrage des travaux ;
- Demande en outre à l’État partie d’inviter une mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/ICCROM à se rendre sur le bien pour y évaluer les dégâts causé par l’incendie et les travaux de restauration à entreprendre qui sont proposés, ainsi que pour examiner d’autres aspects de l’état de conservation du bien ;
- Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erdécembre 2019, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 44e session en 2020.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.