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Fort et jardins de Shalimar à Lahore

Pakistan
Facteurs affectant le bien en 2016*
  • Cadre juridique
  • Habitat
  • Infrastructures de transport souterrain
  • Modification du régime des sols
  • Ressources financières
  • Système de gestion/plan de gestion
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Démolition de deux des réservoirs et démolition partielle d'un troisième réservoir des ouvrages hydrauliques des jardins de Shalimar (problème résolu)
  • Empiètements et pression urbaine 
  • Mécanismes de gestion inadéquats (y compris la législation incomplète, les ressources financières insuffisantes)
  • Absence de définition des limites du fort et des jardins de Shalimar à Lahore
Etat de conservation souhaité pour le retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril
Mesures correctives pour le bien
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2016

Montant total accordé au bien : 975 000 dollars EU des fonds-en-dépôt norvégien et japonais, de la Fondation Getty et de l’Ambassade des États-Unis au Pakistan

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2016
Demandes approuvées : 5 (de 1981-2000)
Montant total approuvé : 121 000 dollars E.U.
2000 Rescue programme for Fort and Shalamar Gardens, Lahore ... (Approuvé)   50 000 dollars E.U.
1999 Archaeological, soil and design research and the ... (Approuvé)   10 000 dollars E.U.
1999 Signage on-site at the Fort and Shalimar Gardens of ... (Approuvé)   5 000 dollars E.U.
1981 Emergency restoration work at Lahore Fort (Approuvé)   44 000 dollars E.U.
1981 Emergency restoration work at Shalimar Gardens (Approuvé)   12 000 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2016**

Octobre 2000 : mission de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS ; avril 2001 et juin 2003 : missions consultatives d’experts UNESCO ; novembre 2005 : mission de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS ; février 2009 : mission de suivi réactif Bureau de l’UNESCO à Téhéran/ICOMOS ; avril/mai 2012 : mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2016

Le 1er avril 2016, l’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation du bien, disponible sur https://whc.unesco.org/fr/list/171/documents/. L’évaluation d’impact sur le patrimoine (EIP) du projet de la ligne de métro orange à Lahore a été soumise le 8 avril 2016.

  • Les plans de conservation préparés pour le bien sont en révision et en attente d’approbation par l’instance compétente du gouvernement du Pendjab. Les travaux de restauration et de conservation du fort et des jardins de Shalimar à Lahore se poursuivent et ont permis d’améliorer l’état de conservation du bien ;
  • Le renforcement des capacités de la Direction générale de l’archéologie (DGA) et la revitalisation de l’Institut pakistanais de formation et de recherche en archéologie (PIATR) sont en cours. Il est envisagé que cet Institut contribue à assurer la gestion adéquate des biens du patrimoine mondial au Pakistan ;
  • L’élargissement de la zone tampon pour le fort et les jardins de Shalimar à Lahore est une opération qui demande d’autant plus de temps qu’elle requiert des consultations avec les parties prenantes ;
  • Pour résoudre le problème des transports publics à Lahore, le gouvernement du Pendjab a commandé la construction de réseaux de transport en commun rapide de Lahore. Les travaux ont maintenant commencé sur la ligne orange, deuxième des quatre lignes du réseau qui passera par les jardins de Shalimar sur un viaduc surélevé, en poutres. La DGA suit de près les travaux d’aménagement et a tenu plusieurs réunions avec l’agence d’exécution pour à atténuer l’impact sur le bien. Une étude approfondie de l’impact des vibrations sur les monuments a été menée et a conclu qu’il n’y aurait aucune incidence notoire. De plus, la ligne orange a fait l’objet d’une EIP menée en 2016 afin d’évaluer son possible impact sur les édifices historiques le long de la route et les jardins de Shalimar. De plus, L’EIP a conclu que les impacts négatifs éventuels peuvent être atténués, que les impacts visuels sont acceptables et peuvent être minimisés, et que la ligne de métro offre des possibilités d’améliorer la conservation et la lecture des sites du patrimoine. Suite à ces conclusions, le  gouvernement du Pendjab a donné son aval à ce projet.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2016

Il est noté avec satisfaction que l’État partie a continué à s’occuper de la conservation du bien et a pris des mesures pour réviser le plan de conservation. Les autorités ont certes reconnu la nécessité d’une formation adéquate en revitalisant le PIATR, mais aucun renseignement n’a été fourni quant à son organigramme et au calendrier de sa mise en œuvre.

Il est cependant regrettable qu’en dépit des demandes répétées du Comité et des recommandations des précédentes missions de suivi réactif, l’État partie n’ait pas encore officiellement établi une zone tampon élargie afin de gérer de façon adéquate et de lutter efficacement contre les empiètements et le développement urbain du bien. C’est là une étape cruciale, surtout à la lumière de la proposition actuelle d’aménagement de la ligne de métro orange. Les dispositions actuelles de la zone tampon   manquent de reconnaissance formelle et peuvent donc être considérées comme inefficaces. Alors que la loi sur les antiquités de 1975 limite toutes les constructions à une distance de 60 mètres (200 pieds) d’un site protégé, les constructions sur les terrains publics exigent une autorisation spéciale. La ligne de métro proposée se situe dans la zone de protection des 60 mètres (200 pieds) et a malheureusement été autorisée par le gouvernement du Pendjab et la DGA.

L’ambigüité des mécanismes de contrôle et l’absence de protection efficace ressortent clairement dans le fait que l’emplacement prévu pour la ligne orange du métro passera seulement à 12 m de l’entrée des jardins de Shalimar et juste au-dessus des réservoirs d’eau restants des ouvrages hydrauliques de Shalimar. Ce site particulier et les ouvrages hydrauliques démolis ont constitué une source de préoccupation récurrente et l’une des raisons de l’inscription du bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril entre 2000 et 2012. De plus, le Comité a expressément demandé que l’emplacement des ouvrages hydrauliques restants soit présenté et protégé de façon adéquate.

Même si le besoin crucial en transport public et ses bénéfices pour la population et l’environnement sont reconnus, l’endroit prévu pour installer les poutres élevées du viaduc aurait sûrement un impact négatif sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien. L’EIP néglige malheureusement l’importance de la zone tampon et interprète l’absence de mécanismes de contrôle et les empiètements comme une validation de l’emplacement de la ligne de métro.  Il est par conséquent recommandé que le Comité fasse objection au tracé de la ligne orange actuellement proposé qui menace potentiellement l’intégrité et l’authenticité du bien du patrimoine mondial. Il est également recommandé que le Comité exhorte l’État partie à suspendre immédiatement tous les travaux dans la section des jardins de Shalimar et à identifier de toute urgence un autre emplacement hors de la zone tampon pour ce tronçon spécifique de la ligne de métro orange.

Le projet de développement en cours, ainsi que la capacité insuffisante à surveiller et contrôler l’empiètement urbain au sein et à proximité du bien et à contrôler les actions d’autres agences, menacent la VUE du bien, notamment son intégrité et son authenticité. Il est donc recommandé que le Comité envisage l’inscription du bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril, si le projet actuel se poursuit et que les réservoirs des ouvrages hydrauliques restants sont endommagés.

Par ailleurs, il convient de rappeler à l’État partie son obligation de soumettre au Centre du patrimoine mondial, en conformité avec le paragraphe 172 des Orientations, les détails techniques, y compris les évaluations d’impact sur le patrimoine, pour tous les projets susceptibles d’affecter la VUE du bien avant que des décisions irréversibles ne soient prises, afin que le Comité puisse aider à trouver les solutions appropriées pour que la VUE du bien soit pleinement préservée. Enfin, il est recommandé que le Comité demande à l’État partie d’inviter une mission de suivi réactif sur le bien pour discuter de solutions alternatives pour la ligne de métro avec les autorités gouvernementales compétentes et réexaminer les modalités de gestion et de protection du bien.

Décisions adoptées par le Comité en 2016
40 COM 7B.43
Fort et jardins de Shalimar à Lahore (Pakistan) (C 171

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/16/40.COM/7B.Add,
  2. Rappelant la décision 38 COM 7B.19, adoptée à sa 38e session (Doha, 2014),
  3. Note les efforts consentis par l’État partie pour assurer la conservation du bien et les mesures prises pour réviser le plan de conservation, y compris la revitalisation de l’institut de formation, bien que des détails complémentaires sur l’organigramme et le calendrier de fonctionnement n’aient pas été communiqués ;
  4. Note également que, à ce jour, l’État partie n’a pas officiellement soumis une proposition de modification mineure de la limite qui inclurait une zone tampon élargie pour le bien, ainsi que les mesures réglementaires adoptées ;
  5. Exprime sa vive préoccupation au sujet de la proposition d’installation de la ligne de métro orange et demande à l’État partie de préparer une étude d’impact visuel du projet qui sera présentée au Centre du patrimoine mondial et aux Organisations consultatives avant de poursuivre les travaux de la ligne de métro orange associés aux jardins de Shalimar ;
  6. Rappelle à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, conformément au paragraphe 172 des Orientations, les détails techniques, y compris les évaluations d’impact sur le patrimoine (EIP), pour tous les projets proposés susceptibles d’avoir un impact sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien avant leur approbation, pour examen par les Organisations consultatives ;
  7. Demande à l’État partie d’inviter une mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine modial/ICOMOS sur le bien dans les meilleurs délais, afin d’examiner le projet de ligne orange du métro et d’en discuter avec les autorités gouvernementales compétentes et d’examiner les modalités de gestion et de protection du bien ;
  8. Demande également à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2017, un rapport actualisé de l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 41e session en 2017 afin de considérer s’il existe un danger avéré ou potentiel pour la valeur universelle exceptionnelle du bien.
Projet de décision : 40 COM 7B.43

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/16/40.COM/7B.Add,
  2. Rappelant la décision 38 COM 7B.19, adoptée à sa 38e session (Doha, 2014),
  3. Note les efforts consentis par l’État partie pour assurer la conservation du bien et les mesures prises pour réviser le plan de conservation, y compris la revitalisation de l’institut de formation, bien que des détails complémentaires sur l’organigramme et le calendrier de fonctionnement n’aient pas été communiqués ;
  4. Regrette profondément que, à ce jour, l’État partie n’ait pas officiellement soumis une proposition de modification mineure de la limite qui inclurait une zone tampon élargie pour le bien, ainsi que les mesures réglementaires adoptées ;
  5. Exprime sa vive préoccupation au sujet de la proposition d’installation de la ligne de métro orange qui passera directement en face de l’entrée des jardins de Shalimar et au-dessus des réservoirs d’eau des ouvrages hydrauliques restants de Shalimar ;
  6. Prie instamment l’État partie de suspendre immédiatement tout projet ultérieur d’aménagement de la ligne de métro orange associé aux jardins de Shalimar et d’identifier de toute urgence un autre emplacement pour ce tronçon spécifique de la ligne de métro orange ;
  7. Rappelle à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, conformément au Paragraphe 172 des Orientations, les détails techniques, y compris les évaluations d’impact sur le patrimoine (EIP), pour tous les projets proposés susceptibles d’avoir un impact sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien avant leur approbation, pour examen par les Organisations consultatives ;
  8. Demande à l’État partie d’inviter une mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS sur le bien dans les meilleurs délais, afin de discuter des solutions alternatives pour la ligne de métro orange avec les autorités gouvernementales compétentes et d’examiner les modalités de gestion et de protection du bien ;
  9. Demande également à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2017, un rapport actualisé de l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 41e session en 2017 afin de considérer, dans le cas de la confirmation d’un péril potentiel ou prouvé pour la valeur universelle exceptionnelle, l’inscription éventuelle du bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
Année du rapport : 2016
Pakistan
Date d'inscription : 1981
Catégorie : Culturel
Critères : (i)(ii)(iii)
Liste en péril (dates) : 2000-2012
Documents examinés par le Comité
arrow_circle_right 40COM (2016)
Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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