Fort et jardins de Shalimar à Lahore
Facteurs affectant le bien en 2004*
- Cadre juridique
- Eau (pluie/nappe phréatique)
- Habitat
- Humidité relative
- Impacts des activités touristiques / de loisirs des visiteurs
- Système de gestion/plan de gestion
- Autres menaces :
Besoin d'entreprendre des mesures de consolidation et de conservation des ouvrages hydrauliques
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
Pression urbaine ; manque de capacités en techniques de conservation, absence de mécanisme de gestion (y compris législation), absence de suivi, absence de ressources humaines ou financières.
Détails complémentaires :
La pollution menace particulièrement ce bien. Les nouvelles infrastructures, la circulation automobile, les installations industrielles et les empiétements causent des dommages aux monuments authentiques des Jardins de Shalimar et du Fort de Lahore
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2004
Montant total approuvé : 121 000 dollars E.U.
2000 | Rescue programme for Fort and Shalamar Gardens, Lahore ... (Approuvé) | 50 000 dollars E.U. |
1999 | Archaeological, soil and design research and the ... (Approuvé) | 10 000 dollars E.U. |
1999 | Signage on-site at the Fort and Shalimar Gardens of ... (Approuvé) | 5 000 dollars E.U. |
1981 | Emergency restoration work at Lahore Fort (Approuvé) | 44 000 dollars E.U. |
1981 | Emergency restoration work at Shalimar Gardens (Approuvé) | 12 000 dollars E.U. |
Missions sur le bien jusqu'en 2004**
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2004
Selon un rapport du gouvernement pakistanais en février 2004, le patrimoine culturel pakistanais est préservé selon la Loi sur les Antiquités de 1975 qui contient une disposition prévoyant une zone tampon de 60 mètres autour des monuments protégés. Le gouvernement fédéral n’est toutefois pas tenu d’acquérir le terrain qui se trouve à l’intérieur de la zone tampon protégée. La construction dans les aires protégées est régie par la législation provinciale ainsi que par la législation du district. Aucune des deux législations ne contient de disposition prévoyant de faire cesser des activités sur des terrains privés à l’intérieur de la zone tampon d’un monument protégé. Le Département d’Archéologie et des Musées considère donc que les législations provinciales et du district concernant les activités de construction devraient être mises en conformité avec la Loi sur les Antiquités de 1975. Actuellement, le gouvernement de l’Etat du Pendjab a publié une directive visant à inclure une disposition dans la Loi sur les antiquités concernant la zone tampon de 60 mètres autour des monuments protégés dans la réglementation des gouvernements provincial et du district. De plus, au cours de l’exercice financier en cours, le gouvernement pakistanais a alloué 5 000 000 de roupies pour réaliser des travaux de conservation dans les Jardins de Shalimar.
Le Comité du patrimoine mondial, à sa 24e session en 2000, a approuvé l’allocation d’une assistance d’urgence de 50 000 dollars EU pour établir un plan de gestion d’ensemble et entreprendre des mesures de consolidation et de conservation des ouvrages hydrauliques. Le 4 mars 2004, le gouvernement pakistanais a présenté un plan de travail révisé et une nouvelle ventilation du budget pour la mise en œuvre du projet, selon la recommandation du Comité.
Un projet sur deux ans pour la préservation du Fort de Lahore, financé par le gouvernement norvégien, en coopération avec le Bureau de l’UNESCO à Islamabad (900 000 dollars EU), a été lancé en mars 2003. Ce projet est centré sur un examen détaillé des problèmes et des menaces qui pèsent sur le Fort de Lahore – et en particulier le Shish Mahal – et l’établissement d’un nouveau plan directeur pour la conservation et la préservation du Fort de Lahore.
Une mission du Centre du patrimoine mondial s’est rendue à Islamabad et Lahore en juin 2003 pour donner suite aux mesures correctives recommandées par le Comité du patrimoine mondial pour le Fort de Lahore et les Jardins de Shalimar. S’agissant de la conservation du bien, la mission a indiqué qu’il était urgent de :
a) résoudre le problème général de drainage, d’augmentation des taux d’humidité et des réactions chimiques qui endommagent toutes les structures du site, avant d’entreprendre tout travail de restauration ;
b) contrôler et réguler les flux de visiteurs en limitant et en interdisant les visites de certaines zones.
En outre, concernant les Jardins de Shalimar, la mission a aussi recommandé de :
a) régler le problème d’empiétements urbains sur les côtés Est et Nord du bien, afin de réduire les dommages causés au mur extérieur par l’infiltration des eaux de surface ;
b) entreprendre les travaux de déviation de la Grand Trunk Road, et aménager une zone de protection le long du mur Sud ;
c) réparer dès que possible les réseaux d’alimentation en eau et de drainage de l’ensemble des Jardins, pour éviter toute nouvelle détérioration.
De plus, le projet « Tourisme culturel à Lahore et Peshawar » est en cours d’exécution, en collaboration avec l’UNESCO, le PNUD et le gouvernement pakistanais. Un rapport publié à ce sujet en janvier 2004 contient des recommandations et des propositions de projets dans le domaine de la gestion du tourisme.
En février 2004, lorsque le Premier Ministre du Pakistan a annoncé le transfert de la garde de ce bien aux autorités provinciales, le Bureau de l’UNESCO à Islamabad a fait part de son inquiétude par courrier adressé au Ministère des Minorités, de la Culture, des Sports, du Tourisme et de la Jeunesse, ainsi qu’à la Commission nationale pour l’UNESCO. Le Centre du patrimoine mondial de l’UNESCO a demandé au Département d’Archéologie et des Musées de clarifier la situation concernant la garde de ce site, et notamment les conséquences d’un changement sur la gestion et l’administration, pour discussion à la 28e session du Comité du patrimoine mondial. Selon les informations reçues de l’Etat partie en avril 2004, il a été confirmé que lors de sa visite au Fort de Lahore le 20 février 2004, le Premier ministre pakistanais a annoncé le transfert de responsabilité de la garde du Fort de Lahore et des Jardins de Shalimar au gouvernement provincial du Pendjab. En outre, le Cabinet fédéral a décidé que la gestion et l’administration de ces monuments seraient également transférées au gouvernement du Pendjab. L’Etat partie a aussi informé l’UNESCO que les gouvernements fédéral et provincial préparent ensemble les formalités de ce transfert, dont la réalisation va prendre un certain temps.
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2004
28 COM 15A.26
Fort et jardins de Shalimar à Lahore (Pakistan)
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Prend note du plan de travail révisé présenté par l’État partie et de la ventilation du budget pour la mise en oeuvre du projet d’assistance d’urgence concernant les Jardins de Shalimar et demande aux organisations consultatives et au Centre du patrimoine mondial d’aider l’État partie à exécuter ce projet ;
2. Remercie le gouvernement norvégien de sa généreuse contribution à la préservation du Fort de Lahore ;
3. Demande à l’Etat partie, en collaboration avec l’ICOMOS, d'étudier attentivement les valeurs patrimoniales des Jardins de Shalimar et du Fort de Lahore pour redéfinir la zone centrale de protection et les zones tampons du bien ;
4. Constate avec satisfaction la coopération positive actuelle entre le Département d’Archéologie et d’autres autorités nationales, provinciales et municipales en vue de résoudre les problèmes d'empiétements autour des Jardins de Shalimar ;
5. Prie instamment l’État partie de prendre toutes les mesures permettant la création d’une véritable autorité chargée de la gestion du site dans une optique de protection, et de l’informer des conséquences passées et futures du transfert de responsabilité de ce bien, du niveau national au niveau provincial ;
6. Demande en outre à l’État partie de présenter au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2005, un rapport d’avancement sur l’état de conservation du bien, pour étude par le Comité à sa 29e session, en 2005 ;
7. Décide de maintenir le bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
28 COM 15C.2
Liste du patrimoine mondial en péril
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Faisant suite à l’examen des rapports sur l’état de conservation des biens inscrits sur la Liste du patrimoine mondial en péril (WHC-04/28.COM/15A Rev),
2. Décide de maintenir les biens suivants sur la Liste du patrimoine mondial en péril :
- Afghanistan, Minaret et vestiges archéologiques de Djam (décision : 28 COM 15A.21)
- Afghanistan, Paysage culturel et vestiges archéologiques de la vallée de Bamiyan (décision 28 COM 15A.22)
- Albanie, Butrint (décision 28 COM 15A.28)
- Algérie, Tipasa (décision 28 COM 15A.16)
- Azerbaïdjan, Cité fortifiée de Bakou avec le palais des Chahs de Chirvan et la tour de la Vierge (décision 28 COM 15A.29)
- Bénin, Palais royaux d'Abomey (décision 28 COM 15A.14)
- Côte d'Ivoire, Parc national de la Comoé (décision 28 COM 15A.2)
- Côte d'Ivoire/Guinée, Réserve naturelle intégrale du mont Nimba (décision 28 COM 15A.5)
- Égypte, Abou Mena (décision 28 COM 15A.17)
- Equateur, Parc national Sangay (décision 28 COM 15A.12)
- États-Unis d'Amérique, Parc national des Everglades (décision 28 COM 15A.11)
- Ethiopie, Parc national du Simien (décision 28 COM 15A.4)
- Honduras, Réserve de la biosphère Río Plátano (décision 28 COM 15A.13)
- Inde, Ensemble monumental de Hampi (décision 28 COM 15A.24)
- Inde, Sanctuaire de faune de Manas (décision 28 COM 15A.10)
- Iraq, Assour (Qal'at Cherqat) (décision 28 COM 15A.18)
- Jérusalem, Vieille ville de Jérusalem et ses remparts (décision 28 COM 15A.31)
- Mali, Tombouctou (décision 28 COM 15A.15)
- Népal, Vallée de Kathmandu (décision 28 COM 15A.25)
- Niger, Réserves naturelles de l'Aïr et du Ténéré (décision 28 COM 15A.6)
- Pakistan, Fort et jardins de Shalimar à Lahore (décision 28 COM 15A.26)
- Pérou, Zone archéologique de Chan Chan (décision 28 COM 15A.30)
- Philippines, Rizières en terrasses des cordillères des Philippines (décision 28 COM 15A.27)
- République centrafricaine, Parc national du Manovo-Gounda St. Floris (décision 28 COM 15A.1)
- République démocratique du Congo, Réserve de faune à okapis (décision 28 COM 15A.3)
- République démocratique du Congo, Parc national de Kahuzi-Biega (décision 28 COM 15A.3) • République démocratique du Congo, Parc national des Virunga (décision 28 COM 15A.3)
- République démocratique du Congo, Parc national de la Garamba (décision : 28 COM 15A.3) Décisions adoptées lors de la 28e session du Comité WHC-04/28.COM/26, p. 150 du patrimoine mondial (Suzhou, 2004)
- République démocratique du Congo, Parc national de la Salonga (décision 28 COM 15A.3)
- Sénégal, Parc national des oiseaux du Djoudj (décision 28 COM 15A.7)
- Tunisie, Parc national de l'Ichkeul (décision 28 COM 15A.9)
- Yémen, Ville historique de Zabid (décision 28 COM 15A.20)
Projet de décision : 28 COM 15A.26
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Remercie l’Etat partie d'avoir présenté le plan de travail révisé et la ventilation du budget pour la mise en œuvre du projet d’assistance d’urgence concernant les Jardins de Shalimar ;
2. Demande aux organisations consultatives et au Centre du patrimoine mondial d’aider l’Etat partie à exécuter ce projet ;
3. Demande en outre à l’Etat partie d'étudier attentivement les valeurs de patrimoine mondial des Jardins de Shalimar et du Fort de Lahore pour redéfinir la zone centrale, la zone tampon et les zones de soutien de ces deux biens ;
4. Constate avec satisfaction la coopération positive actuelle entre le Département d’Archéologie et d’autres autorités nationales, provinciales et municipales en vue de résoudre les problèmes d'empiétements autour des Jardins de Shalimar ;
5. Demande à l'Etat partie de continuer à étudier les points forts et les faiblesses des dispositions juridiques de gestion en vigueur, afin d’harmoniser notamment les dispositions de la législation nationale et provinciale en matière de construction dans les zones à proximité immédiate des Jardins de Shalimar ;
6. Engage vivement l'Etat partie à prendre toutes les mesures permettant la création d’une véritable autorité chargée de la gestion du site dans une optique de protection, et à informer le Comité des conséquences passées et futures pour la conservation du bien du transfert de responsabilité de garde de ce bien, du niveau national au niveau provincial ;
7. Décide de maintenir le bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.