Archipel de Socotra
Facteurs affectant le bien en 2015*
- Cadre juridique
- Déchets solides
- Espèces envahissantes/exotiques marines
- Gouvernance
- Infrastructures de transport de surface
- Pêche/collecte de ressources aquatiques
- Système de gestion/plan de gestion
- Troubles civils
- Élevage de bétail / pacage d’animaux domestiques
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
- Cadres juridiques, gouvernance et systèmes de gestion
- Infrastructure de transport terrestre : réseau routier
- Pâturages : moutons, chèvres, bétail
- Espèces invasives
- Pêche et exploitation des ressources marines
- Déchets solides : essentiellement à l’intérieur et autour des principaux lieux de peuplement
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2015
Montant total approuvé : 0 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2015**
Décembre 2012 : mission de l’UICN ; juin 2014 : mission UICN/Centre régional arabe pour le patrimoine mondial (ARC-WH)
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2015
L’État partie n’a pas soumis de rapport sur l’état de conservation du bien comme demandé dans la décision 37 COM 7B.9.
Le 7 janvier 2015, le Centre du patrimoine mondial a adressé une lettre à l’État partie pour vérifier les informations relayées par les médias selon lesquelles une crise de l’énergie sur l’île aurait conduit les résidents locaux à couper du bois pour s’en servir de combustible, mettant ainsi en péril la flore unique qui justifie la Valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien.
L’État partie a répondu le 2 février 2015, confirmant la crise de l’énergie mais indiquant que les résidents se sont contenté de ramasser du boit mort et n’ont pas abattu ou endommagé d’arbres, et que le gouverneur de Socotra a confirmé que la situation était à nouveau maîtrisée, et que toutes les mesures nécessaires seront prises pour garantir la préservation de la flore et de la faune rares du bien.
Une mission UICN/Centre régional arabe pour le patrimoine mondial (ARC-WH) a visité le bien en juin 2014 dans le cadre de l’accord de partenariat 2014-2016 entre l’UICN et l’ARC-WH pour l’élaboration et la mise en œuvre du Programme Tabe’a pour le patrimoine naturel mondial dans la région arabe.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2015
La mission UICN/ARC-WH de 2014 a noté que la collecte de bois combustible par les résidents locaux est limitée à celle du bois mort. En 2012, un atelier de production de charbon de bois a été établi sur l’île par un investisseur étranger et a produit 265 000 kg de charbon de bois en 2014. Ce type d’investissement étranger pourrait altérer les techniques durables de collecte du bois traditionnellement pratiquées sur l’île, ce qui est préoccupant. Il est recommandé que le Comité accueille favorablement les informations fournies par l’État partie en réponse à la lettre du Centre du patrimoine mondial qui exprimait des préoccupations sur la coupe du bois au sein du bien, ainsi que l’information selon laquelle la situation est à nouveau maîtrisée. Il est également recommandé que le Comité exprime sa préoccupation quant aux pénuries d’énergie récentes sur Socotra. Étant donné le risque de récurrence élevé de tels événements, il est probable que ces derniers conduisent à une pression accrue sur les ressources naturelles du bien.
En l’absence de rapport de l’État partie, peu d’informations récentes sont disponibles sur l’état actuel de conservation du bien et sur les avancées effectuées par l’État partie dans la mise en œuvre des recommandations de la mission de l’UICN de 2012. On doit rappeler que la mission de 2012 avait identifié les principaux problèmes de conservation pour le bien suivants : construction de routes, pâturage, espèces envahissantes et exploitation des ressources marines. La mission UICN/ARC-WH de 2014 a confirmé que le développement des infrastructures, des pâturages et de la pêche demeure un problème de conservation prioritaire, et a également noté que le tourisme crée une pression supplémentaire pour les poissons.
Étant donné l’instabilité de la situation au Yémen, les représentants des autorités nationales responsables pourraient éprouver des difficultés pour résoudre les problèmes susmentionnés et garantir la protection du bien. Il est par conséquent essentiel que des mesures temporaires soient prévues afin de garantir une protection ininterrompue du bien.
Il est recommandé que le Comité réitère ses demandes à l’État partie (décision 37 COM 7B.9), et qu’il demande à l’État partie de soumettre un rapport sur l’état de conservation du bien, et sur les avancées effectuées s’agissant de la mise en œuvre des recommandations de la mission de l’UICN de 2012, pour examen par le Comité à sa 40e session en 2016.
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2015
39 COM 7B.6
Archipel de Socotra (Yémen) (N 1263)
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC-15/39.COM/7B.Add,
- Rappelant la décision 37 COM 7B.9, adoptée à sa 37e session (Phnom Penh, 2013),
- Regrette que l’État partie n’ait pas soumis de rapport sur l’état de conservation du bien comme cela était demandé par la décision 37 COM 7B.9 ;
- Note avec préoccupation que l’archipel de Socotra est devenu vulnérable en raison de la détérioration de la situation sécuritaire au Yémen ;
- Accueille favorablement les informations fournies par l’État partie selon lesquelles la crise de l’énergie qui a conduit les résidents locaux à collecter du bois combustible a été résolue, et les assurances données par le gouverneur de Socotra selon lesquelles toutes les mesures nécessaires seront prises pour garantir la préservation de la flore et de la faune rares du bien, mais exprime sa préoccupation quant au fait que des pénuries d’énergie récentes ont été signalées à Socotra, dont le risque de récurrence pourrait conduire à une pression accrue sur les ressources naturelles du bien ;
- Réitère ses demandes à l’État partie pour :
- élaborer immédiatement et adopter un plan d’action en faveur de l’entrée en vigueur complète et de la mise en œuvre des décrets exécutifs de 2008,
- établir une autorité de gestion indépendante missionnée pour la gestion et le développement durable du bien,
- garantir que le réseau routier situé au sein du bien ne sera pas agrandi et que le plan routier directeur sera révisé conformément au plan de zonage du bien, avec une attention particulière portée à l’atténuation de l’impact des routes existantes,
- mettre en œuvre toutes les autres recommandations de la mission de l’UICN de 2012 ;
- Demande à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2016, un rapport actualisé, incluant un résumé analytique d’une page, sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 40e session en 2016.
Projet de décision : 39 COM 7B.6
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC-15/39.COM/7B.Add,
- Rappelant la décision 37 COM 7B.9, adoptée à sa 37e session (Phnom Penh, 2013),
- Regrette que l’État partie n’ait pas soumis de rapport sur l’état de conservation du bien comme cela était demandé par la décision 37 COM 7B.9 ;
- Note avec préoccupation que l’archipel de Socotra est devenu vulnérable en raison de la détérioration de la situation sécuritaire au Yémen ;
- Accueille favorablement les informations fournies par l’État partie selon lesquelles la crise de l’énergie qui a conduit les résidents locaux à collecter du bois combustible a été résolue, et les assurances données par le gouverneur de Socotra selon lesquelles toutes les mesures nécessaires seront prises pour garantir la préservation de la flore et de la faune rares du bien, mais exprime sa préoccupation quant au fait que des pénuries d’énergie récentes ont été signalées à Socotra, dont le risque de récurrence pourrait conduire à une pression accrue sur les ressources naturelles du bien ;
- Réitère ses demandes à l’État partie pour :
- élaborer immédiatement et adopter un plan d’action en faveur de l’entrée en vigueur complète et de la mise en œuvre des décrets exécutifs de 2008,
- établir une autorité de gestion indépendante missionnée pour la gestion et le développement durable du bien,
- garantir que le réseau routier situé au sein du bien ne sera pas agrandi et que le plan routier directeur sera révisé conformément au plan de zonage du bien, avec une attention particulière portée à l’atténuation de l’impact des routes existantes,
- mettre en œuvre toutes les autres recommandations de la mission de l’UICN de 2012 ;
- Demande à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2016, un rapport actualisé, incluant un résumé analytique d’une page, sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 40e session en 2016.
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.