Fort et jardins de Shalimar à Lahore
Facteurs affectant le bien en 2011*
- Cadre juridique
- Destruction délibérée du patrimoine
- Habitat
- Modification du régime des sols
- Ressources financières
- Système de gestion/plan de gestion
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
a) Démolition de deux des réservoirs d'eau des ouvrages hydrauliques des jardins de Shalimar et démolition partielle d'un troisième réservoir ;
b) Empiètement et pression urbaine ;
c) Mécanismes de gestion insuffisants (notamment législation incomplète et manque de ressources financières)
d) Absence de définition des limites du fort de Lahore et des jardins de Shalimar.
Menaces pour lesquelles le bien a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en péril
- Dommages sur les murs d'enceinte et démolition des ouvrages hydrauliques dans les jardins de Shalimar ;
- État de dégradation préoccupant des monuments historiques et de l’ensemble des jardins à l’intérieur du bien.
Etat de conservation souhaité pour le retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril
a) Schémas directeurs pour le fort de Lahore et les jardins de Shalimar approuvés et mis en œuvre ;
b) Fondations des réservoirs des ouvrages hydrauliques des jardins de Shalimar protégées et consolidées en tant que vestiges archéologiques ;
c) Murs d'enceinte des jardins de Shalimar et du fort de Lahore entretenus et protégés ;
d) Limites des zones centrales et tampon du fort de Lahore et des jardins de Shalimar redéfinies et étendues ;
e) Empiétement et pression urbaine contrôlés de façon appropriée ;
f) Programme de sauvegarde élaboré, avec calendrier d'application et financement.
Mesures correctives pour le bien
a) Mise en œuvre des schémas directeurs pour le fort de Lahore et les jardins de Shalimar ;
b) Consolidation et protection appropriée des fondations des réservoirs d'eau démolis, préservation du troisième réservoir restant des ouvrages hydrauliques des jardins de Shalimar et conservation de l’ensemble des ouvrages hydrauliques en tant que vestiges archéologiques ;
c) Mesures de protection et de conservation des murs d'enceinte du fort de Lahore et des jardins de Shalimar ;
d) Redéfinition des limites des zones centrale et tampon du fort de Lahore et des jardins de Shalimar et soumission au Comité du patrimoine mondial d'une proposition d'extension tenant compte des recommandations faites par les missions de 2003 et 2005 visant à inclure la Mosquée royale (Badshahi Masjid) et la Tombe de Rangjit Singh ;
e) Suppression des empiètements et contrôle de la pression urbaine avec notamment la suppression du parking pour autobus à proximité immédiate du fort de Lahore ;
f) Détermination des priorités pour l’allocation et l’utilisation des ressources disponibles en fonction des objectifs de gestion déterminés par les schémas directeurs.
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2011
Montant total accordé au bien : 975 000 dollars EU du fonds-en-dépôt norvégien, du fonds-en-dépôt japonais, fondation Getty et de l’ambassade des États-Unis au Pakistan
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2011
Montant total approuvé : 121 000 dollars E.U.
2000 | Rescue programme for Fort and Shalamar Gardens, Lahore ... (Approuvé) | 50 000 dollars E.U. |
1999 | Archaeological, soil and design research and the ... (Approuvé) | 10 000 dollars E.U. |
1999 | Signage on-site at the Fort and Shalimar Gardens of ... (Approuvé) | 5 000 dollars E.U. |
1981 | Emergency restoration work at Lahore Fort (Approuvé) | 44 000 dollars E.U. |
1981 | Emergency restoration work at Shalimar Gardens (Approuvé) | 12 000 dollars E.U. |
Missions sur le bien jusqu'en 2011**
Octobre 2000 : mission de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS ; avril 2001 et juin 2003 : missions consultatives d’experts UNESCO ; novembre 2005 : mission de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS ; février 2009 : mission de suivi réactif Bureau de l’UNESCO à Téhéran/ICOMOS
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2011
Le 1er février 2011, un rapport sur l'état de conservation du fort et des jardins de Shalimar à Lahore (Pakistan) a été remis par l'État partie. Le rapport est une vue d'ensemble de l'état de conservation du bien et informe sur la mise en place des mesures correctives identifiées par le Comité du patrimoine mondial.
Le rapport traite également des problèmes soulevés par le Comité du patrimoine mondial lors de sa 34e session, dont l'assurance "d'un contrôle efficace de l'empiètement autour des jardins de Shalimar", l'élaboration d'un projet de Déclaration de valeur universelle exceptionnelle, à soumettre au Centre du patrimoine mondial avant de 1er février 2011 et la redéfinition des limites du bien et de sa zone tampon, en tenant compte de l'extension du bien visant à inclure la Mosquée royale (Badshahi Masjid) et la Tombe de Ranjit Sing.
En ce qui concerne l'état général de conservation du bien, le rapport décrit une série d'actions majeures de conservation entrepris dans le cadre du "Programme quinquennal de sauvegarde et de restauration du fort de Lahore" et d'un "Programme quinquennal de sauvegarde et de restauration des jardins de Shalimar". 19 projets entrepris durant l'année en cours sont décrits, ils représentent un investissement de l'état d'un montant de 70 millions de roupies (environ 824.500 dollars EU)
Parmi les mesures correctives mentionnées ci-dessous, les objectifs des mesures a), b), et c) ont été atteints. Les progrès accomplis dans la mise en œuvre des mesures d) (définition des limites) et e) (empiètement urbain) ainsi que les demandes faites par le Comité du patrimoine mondial dans sa décision 34 COM 7A.25 (Brasilia, 2010) sont détaillés ci-après.
a) Déclaration de valeur universelle exceptionnelle
Dans le cadre du processus de soumission des rapports périodiques, l'État partie a remis, le 1er février 2011, un projet de Déclaration de valeur universelle exceptionnelle. Celui-ci a été examiné par l'ICOMOS afin d'être finalement soumis à l'approbation du Comité du patrimoine mondial en 2012.
b) Limites et zone tampon
L'État partie a défini les limites du bien et sa zone tampon, le Gouvernement du Punjab en a été informé, bien que ces éléments n'aient pas encore été officiellement soumis à l'examen du Comité du patrimoine mondial en 2012. En ce qui concerne la possible extension du bien à la Mosquée Badshahi et à la Tombe de Ranjit Sing, l'État partie envisage une future inscription dissociée.
c) Solutions appropriées pour lutter contre la pression urbaine et les empiètements
Le rapport de l'État partie fait état de progrès substantiels en ce domaine grâce à un travail entrepris avec tous les acteurs concernés et à l'application d'une législation appropriée. Les actions précisées dans le rapport de l'État partie (autres emplacements de stationnement, amélioration de l'accession à la propriété, mécanisme de compensation pour les propriétaires de biens immobiliers déplacés, interdiction de nouvelles constructions, etc.) pourraient constituer des solutions durables afin de réduire la pression urbaine et les empiètements.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2011
Le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives estiment que l'État partie a pris des initiatives positives afin de respecter les mesures correctives ci-dessus mentionnées, faisant ainsi un pas de plus sur le chemin de la conformité aux exigences de l'État de conservation souhaité. Une mission sur le territoire du bien permettrait de s'assurer que toutes les conditions au retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril sont bien réunies.
Toutefois, le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives prient instamment l'État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial un projet de définition des limites du bien et un projet de création de zone tampon pour approbation par le Comité du patrimoine mondial. En ce qui concerne l'extension du bien afin d'y inclure la Mosquée de Badshahi et la Tombe de Ranjit Sing, le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives convergent sur l'idée que ces sites soient envisagés comme de possibles futures propositions d'inscription dissociées.
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2011
35 COM 7A.27
Fort et jardins de Shalimar à Lahore (Pakistan) (C 171–172)
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le document WHC-11/35.COM/7A,
2. Rappelant la décision 34 COM 7A.25, adoptée à sa 34e session (Brasilia, 2010),
3. Reconnaît les efforts accomplis par l'État partie afin d'assurer la sauvegarde du bien et l'encourage à poursuivre ses efforts en coopération avec le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives ;
4. Demande à l'État partie de remettre au Centre du patrimoine mondial une carte détaillant les limites du bien lors de l'inscription, document conforme aux exigences techniques définies par le Comité du patrimoine mondial et encourage également l'État partie à remettre, d'ici le 1er février 2012, une demande officielle de création d'une zone tampon ;
5. Demande également à l'État partie d'inviter une mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS sur le bien, dans la perspective d'étudier la possibilité de retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril ;
6. Demande en outre à l'État partie de remettre au Centre du patrimoine mondial, d'ici le 1er février 2012, un rapport actualisé sur l'état de conservation du bien, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 36e session en 2012 ;
7. Décide de maintenir le fort et les jardins de Shalimar à Lahore (Pakistan) sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
35 COM 8C.2
Établissement de la Liste du patrimoine mondial en péril (biens maintenus)
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Faisant suite à l'examen des rapports sur l'état de conservation des biens inscrits sur la Liste du patrimoine mondial en péril (WHC-11/35.COM/7A, WHC-11/35.COM/7A.Add, et WHC-11/35.COM/7A.Add.Corr),
2. Décide de maintenir les biens suivants sur la Liste du patrimoine mondial en péril :
- Afghanistan, Minaret et vestiges archéologiques de Djam (décision 35 COM 7A.24)
- Afghanistan, Paysage culturel et vestiges archéologiques de la vallée de Bamiyan (décision 35 COM 7A.25)
- Belize, Réseau de réserves du récif de la barrière du Belize (décision 35 COM 7A.15)
- Chili, Usines de salpêtre de Humberstone et de Santa Laura (décision 35 COM 7A.32)
- Colombie, Parc national de Los Katios (décision 35 COM 7A.16)
- Côte d'Ivoire, Parc national de la Comoé (décision 35 COM 7A.2)
- Côte d'Ivoire / Guinée, Réserve naturelle intégrale du mont Nimba (décision 35 COM 7A.3)
- Égypte, Abou Mena (décision 35 COM 7A.19)
- États-Unis d'Amérique, Parc national des Everglades (décision 35 COM 7A.14)
- Ethiopie, Parc national du Simien (décision 35 COM 7A.9)
- Géorgie, Cathédrale de Bagrati et monastère de Ghélati (décision 35 COM 7A.29)
- Géorgie, Monuments historiques de Mtskheta (décision 35 COM 7A.30)
- Iraq, Assour (Qal'at Cherqat) (décision 35 COM 7A.20)
- Iraq, Ville archéologique de Samarra (décision 35 COM 7A.21)
- Jérusalem, Vieille ville de Jérusalem et ses remparts (décision 35 COM 7A.22)
- Madagascar, Forêts humides de l'Atsinanana (décision 35 COM 7A.10)
- Niger, Réserves naturelles de l'Aïr et du Ténéré (décision 35 COM 7A.11)
- Ouganda, Tombes des rois du Buganda à Kasubi (décision 35 COM 7A.17)
- Pakistan, Fort et jardins de Shalimar à Lahore (décision 35 COM 7A.27)
- Pérou, Zone archéologique de Chan Chan (décision 35 COM 7A.33)
- Philippines, Rizières en terrasses des cordillères des Philippines (décision 35 COM 7A.28)
- République centrafricaine, Parc national du Manovo-Gounda St. Floris (décision 35 COM 7A.1)
- République démocratique du Congo, Parc national des Virunga (décision 35 COM 7A.4)
- République démocratique du Congo, Parc national de Kahuzi-Biega (décision 35 COM 7A.5)
- République démocratique du Congo, Parc national de la Garamba (décision 35 COM 7A.6)
- République démocratique du Congo, Parc national de la Salonga (décision 35 COM 7A.7)
- République démocratique du Congo, Réserve de faune à okapis (décision 35 COM 7A.8)
- République islamique d'Iran, Bam et son paysage culturel (décision 35 COM 7A.26)
- République-Unie de Tanzanie, Ruines de Kilwa Kisiwani et de Songo Mnara (décision 35 COM 7A.18)
- Sénégal, Niokolo-Koba (décision 35 COM 7A.12)
- Serbie, Monuments médiévaux au Kosovo (décision 35 COM 7A.31)
- Venezuela, Coro et son port (décision 35 COM 7A.34)
- Yémen, Ville historique de Zabid (décision 35 COM 7A.23)
35 COM 8E
Adoption des Déclarations rétrospectives de valeur universelle exceptionnelle
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le Document WHC-11/35.COM/8E,
2. Adopte les Déclarations rétrospectives de valeur universelle exceptionnelle, telles que présentées dans l'Annexe I du document WHC-11/35.COM/8E, pour les biens du patrimoine mondial suivants :
- Afghanistan: Minaret et vestiges archéologiques de Djam; Paysage culturel et vestiges archéologiques de la vallée de Bamiyan;
- Afrique du Sud: Parc de la zone humide d'iSimangaliso; Robben Island; Paysage culturel de Mapungubwe; Aires protégées de la Région florale du Cap; Dôme de Vredefort;
- Allemagne: Vallée du Haut-Rhin moyen;
- Bahreïn: Qal'at al-Bahreïn - ancien port et capitale de Dilmoun;
- Bénin: Palais royaux d'Abomey;
- Botswana: Tsodilo;
- Cameroun: Réserve de faune du Dja;
- Chine: Aires protégées des trois fleuves parallèles au Yunnan;
- Inde: Sanctuaire de faune de Manas;
- Kenya: Parcs nationaux du lac Turkana; Vieille ville de Lamu;
- Malawi: Art rupestre de Chongoni;
- Mali: Villes anciennes de Djenné;
- Ouganda: Forêt impénétrable de Bwindi; Monts Rwenzori;
- Pakistan: Fort et jardins de Shalimar à Lahore;
- Pérou: Zone archéologique de Chan Chan;
- Philippines: Rizières en terrasses des cordillères des Philippines;
- République centrafricaine: Parc national du Manovo-Gounda St Floris;
- République-unie de Tanzanie: Ruines de Kilwa Kisiwani et de Songo Mnara;
- Sénégal: Île de Saint-Louis;
- Togo: Koutammakou, le pays des Batammariba;
- Turquie: Zones historiques d'Istanbul;
- Yémen: Ancienne ville de Shibam et son mur d'enceinte; Vieille ville de Sana'a;
- Zimbabwe: Parc national de Mana Pools, aires de safari Sapi et Chewore;
3. Décide que les déclarations rétrospectives de valeur universelle exceptionnelle des biens du patrimoine mondial en péril seront passées en revue en priorité;
4. Décide également que, compte tenu du grand nombre de déclarations rétrospectives de valeur universelle exceptionnelle à examiner, l'ordre dans lequel elles seront passées en revue suivra le deuxième cycle de soumission de Rapports périodiques, tel que:
- biens du patrimoine mondial dans les États arabes;
- biens du patrimoine mondial en Afrique;
- biens du patrimoine mondial en Asie et Pacifique;
- biens du patrimoine mondial en Amérique latine et aux Caraïbes;
- biens du patrimoine mondial en Europe et Amérique du Nord.
Projet de décision : 35 COM 7A.27
1. Ayant examiné le document WHC-11/35.COM/7A,
2. Rappelant la décision 34 COM 7A.25, adoptée à sa 34e session (Brasilia, 2010),
3. Reconnaît les efforts accomplis par l'État partie afin d'assurer la sauvegarde du bien et l'encourage à poursuivre ses efforts en coopération avec le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives;
4. Demande à l'État partie de remettre au Centre du patrimoine mondial une carte détaillant les limites du bien lors de l'inscription, document conforme aux exigences techniques définies par le Comité du patrimoine mondial, et encourage également l'État partie à remettre, d’ici le 1er février 2012 une demande officielle de création d'une zone tampon;
5. Demande également à l'État partie d'inviter une mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS sur le territoire du bien, dans la perspective d'étudier la possibilité de retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril;
6. Demande en outre à l'État partie de remettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2012, un rapport actualisé sur l'état de conservation du bien, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 36e session en 2012;
7. Décide de maintenir le fort et les jardins de Shalimar à Lahore (Pakistan) sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.