Parc national de l'Ichkeul
Facteurs affectant le bien en 2007*
- Eau (pluie/nappe phréatique)
- Infrastructures hydrauliques
- Système de gestion/plan de gestion
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
a) Impacts négatifs de la construction des barrages ;
b) Apports d'eau insuffisants pour le maintien du système biologique ;
c) Structure de gestion inadaptée ;
d) Absence de plan de gestion.
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2007
Montant total approuvé : 140 000 dollars E.U.
2002 | Elaboration d'un plan d'urgence pour la sauvegarde du ... (Approuvé) | 50 000 dollars E.U. |
1991 | Consultancy, equipment, design and construction costs ... (Approuvé) | 40 000 dollars E.U. |
1989 | Financial contribution to the preparation of exhibits ... (Approuvé) | 20 000 dollars E.U. |
1981 | Study on Ichkeul National Park (Approuvé) | 30 000 dollars E.U. |
Missions sur le bien jusqu'en 2007**
1999 : mission UNESCO/UICN/Ramsar ; 2000 : mission UICN/Ramsar ; 2002 : mission UICN ; juin 2006 : mission UNESCO/UICN
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2007
Une mission conjointe UNESCO/UICN a eu lieu du 31 mai au 2 juin 2006. Ses conclusions ont été présentées oralement à la 30e session du Comité (Vilnius, 2006). La mission a constaté d'excellents progrès quant à l'amélioration de l'état de conservation du bien et à la mise en œuvre des mesures correctives. L'augmentation significative de l’apport d'eau direct dans l'écosystème du lac s’est traduite par une réduction du degré de salinité et a permis une régénération progressive de l'écosystème. Bien que l’élévation de l'apport d'eau résulte essentiellement d’une pluviosité accrue au cours des quatre dernières années, l’État partie a reconnu la nécessité d'alimenter Ichkeul en eau douce, en le qualifiant de consommateur « net » d'eau. En conséquence, le Comité a décidé de retirer le bien de la Liste du patrimoine mondial en péril. La mission a cependant observé qu'il restait encore à créer une structure de gestion permanente et autonome, dotée d'un soutien financier adéquat, et à finaliser et adopter le plan de gestion.
À la demande du Comité, l’État partie a organisé un atelier en janvier 2007 afin de discuter des recommandations de la mission de 2006 à laquelle ont participé l’UNESCO et l’UICN. L'atelier a fait les recommandations suivantes :
1. Structure de gestion :
(i) Créer une structure de gestion dotée de pouvoirs décisionnels ;
(ii) Créer un Conseil scientifique consultatif dans le but d’orienter le débat sur la structure de gestion ;
(iii) Ces deux éléments devraient faire partie intégrante du plan de gestion et d’aménagement ;
a) Gestion de l'eau :
(i) Intégrer la gestion de l'eau en tant qu’élément principal et fondamental du plan de gestion participative ;
(ii) Veiller à ce que les objectifs du plan de gestion et d’aménagement soient axés sur les mesures de conservation en tenant compte de la valeur universelle exceptionnelle du site ;
(iii) Veiller au bon usage de l’eau déversée depuis le barrage de Sidi Barrak ;
(iv) Veiller à mettre en place des mesures propres à rétablir le fonctionnement écologique de l’oued Joumine à l'intérieur du parc ;
b) Suivi et recherche scientifiques :
Collecter et rassembler en un centre unique les données scientifiques et les rapports sur l’Ichkeul pour en permettre l’analyse et, en particulier, le recensement des populations d’oiseaux d’eau hivernants, et des oiseaux de montagne ;
Poursuivre jusqu’à leur terme les travaux de suivi, en particulier sur la sédimentation du lac ;
d) Aspect social :
(i) Faire en sorte d’organiser des campagnes de sensibilisation du public aux valeurs du bien (surtout auprès des habitants du parc et de ses environs) ;
(ii) Faciliter la production de documents, à la fois scientifiques et à large diffusion, en arabe.
L’État partie a soumis un rapport le 31 janvier 2007, où il rend compte de l'état de conservation du bien et de l’avancement de la mise en oeuvre des mesures correctives.
Malgré une année où la pluviosité a été inférieure à la moyenne, les conditions favorables aux écosystèmes ont été maintenues pour la quatrième année consécutive. Cela a eu un effet bénéfique sur la végétation des zones humides, qui s’est traduit par un retour en masse des oiseaux migrateurs hivernants dont le nombre a été évalué à plus de 120 000. Ces résultats figurent dans le rapport scientifique du parc pour 2005/2006.
L’État partie a rendu compte des progrès suivants dans la mise en oeuvre des recommandations de la mission de suivi de 2006 :
a) Plan de gestion : un groupe de recherche germano-tunisien s’occupe d'élaborer un plan de gestion participative pour le Parc national de l’Ichkeul. Ce plan a été discuté lors de l'atelier de janvier 2007 ;
b) Les premiers résultats obtenus à partir de modèles mathématiques actualisés concernant la gestion et les prévisions seront disponibles en juin 2007 et les modèles seront relancés de sorte qu’ils soient opérationnels pour le prochain cycle hydrologique annuel ;
c) La population du parc a pris une part active à l'identification des pressions et des actions proposées dans le cadre du plan de développement local ;
d) Les activités de surveillance scientifique existantes continuent d'être menées à bien par l'Agence nationale pour la protection de l'environnement (ANPE) ;
e) Des mesures de renforcement de la capacité institutionnelle des gestionnaires de parc et des acteurs du développement à l’échelon local ont été prises en 2005 ;
f) Des contrats de recherche ont été signés avec des départements universitaires et des instituts de recherche afin d'améliorer les connaissances scientifiques et écologiques des espèces sauvages et de la végétation du parc ; et
g) Un plan d'action a été préparé afin de sensibiliser l'opinion publique ; il prévoit la production de matériels didactiques, la promotion de l'écotourisme et la création de cinq clubs environnementaux.
Il reste encore à l’État partie à finir de mettre en place la structure de gestion autonome et permanente et le plan de gestion participative. Bien qu’ayant relevé le bon fonctionnement des écosystèmes des zones humides et l’augmentation du nombre d'oiseaux migrateurs, l’État partie n'a donné aucune information sur le volume d'apport d'eau annuel qui a été atteint.
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2007
31 COM 7B.13
Etat de conservation de biens inscrits sur la liste du Patrimoine Mondial - Parc national de l’Ichkeul
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le document WHC-07/31.COM/7B,
2. Rappelant la décision 30 COM 7A.12, adoptée à sa 30e session (Vilnius, 2006),
3. Note avec satisfaction que l'État partie a organisé avec succès l'atelier requis par le Comité à sa 30e session (Vilnius, 2006) pour discuter des recommandations de la mission de suivi de 2006 et qu'il a avancé dans la planification de la gestion des ressources;
4. Demande à l'État partie d'achever et de soumettre le plan de gestion du bien au Centre du patrimoine mondial et à l'UICN, ainsi que le rapport annuel de suivi scientifique, les informations sur le Comité de l'Agenda 21 et la création de l'organe de gestion permanent et autonome;
5. Demande aussi à l'État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial avant le 1er février 2008 un rapport actualisé sur la mise en œuvre des recommandations de la mission de suivi de 2006 et les recommandations de l'atelier de 2007, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 32e session en 2008.
Projet de décision : 31 COM 7B.13
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le document WHC-07/31.COM/7B,
2. Rappelant la décision 30 COM 7A.12, adoptée à sa 30e session (Vilnius, 2006),
3. Note avec satisfaction que l’État partie a organisé avec succès l'atelier requis par le Comité lors de sa 30e session (Vilnius, 2006) pour discuter des recommandations de la mission de suivi de 2006, et qu’il a avancé dans la planification de la gestion des ressources ;
4. Prie instamment l’État partie de rendre compte de l’apport d’eau annuel dans le parc de manière à obtenir une moyenne annuelle conforme aux repères de 80-120 millions de mètres cubes ;
5. Demande à l’État partie d’achever et de soumettre le plan de gestion du bien au Centre du patrimoine mondial et à l’UICN, ainsi que le rapport annuel de surveillance scientifique, les informations sur le Comité 21 et la création de la structure de gestion permanente et autonome ;
6. Demande aussi à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial d'ici le 1er février 2009 un rapport actualisé sur la mise en œuvre des recommandations de la mission de suivi de 2006 et les recommandations de l'atelier de 2007, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 33e session en 2009.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.