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Parc national des oiseaux du Djoudj

Sénégal
Facteurs affectant le bien en 2024*
  • Chasse de subsistance
  • Espèces envahissantes / exotiques d’eau douce
  • Pollution des eaux de surface
  • Pêche/collecte de ressources aquatiques
  • Ressources financières
  • Ressources humaines
  • Système de gestion/plan de gestion
  • Élevage de bétail / pacage d’animaux domestiques
  • Autres menaces :

    Salinisation des sols

Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Espèces invasives
  • Système intégré de gestion de l'eau non-opérationnel, pollution des eaux et manque de suivi hydrologique
  • Salinisation des sols
  • Pâturage de bétail
  • Braconnage et pêche illégale
  • Absence de plan de gestion et de financement à long terme (problème résolu)
  • Faible capacité de gestion et changements continuels de personnel
  • Faible capacité de gestion des visiteurs
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2024

300 000 dollars EU du gouvernement de la Norvège pour la période 2020-2024

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2024
Demandes approuvées : 8 (de 1980-2021)
Montant total approuvé : 332 493 dollars E.U.
2021 Lutte contre l'Épizootie de la Grippe Aviaire au Parc ... (Approuvé)   73 930 dollars E.U.
2020 Projet de renforcement de la protection et de ... (Approuvé)   28 956 dollars E.U.
2001 Support to African countries to attend Regional ... (Approuvé)   20 000 dollars E.U.
2000 Lutte contre le Salvinia molesta dans le delta du ... (Approuvé)   130 475 dollars E.U.
1992 Purchase of redwood and other materials for repairing ... (Approuvé)   10 000 dollars E.U.
1988 Financial contribution to repair sluices in Djoudj ... (Approuvé)   20 000 dollars E.U.
1982 Equipment for biological research and surveillance at ... (Approuvé)   29 132 dollars E.U.
1980 Joint mission to draw up a plan of protection for ... (Approuvé)   20 000 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2024**

Septembre 2000 : Mission UNESCO/UICN/Ramsar ; avril 2004 : participation de l'UNESCO et de l'UICN à un atelier regroupant plusieurs parties concernées ; mai 2005 : mission de suivi UNESCO/UICN ; 21-26 février 2022 : mission de suivi réactif UNESCO/UICN

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2024

Le 15 février 2024, l'État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation du bien, disponible à https://whc.unesco.org/fr/list/25/documents/, rapportant ce qui suit :

  • De nombreux efforts ont été déployés pour contenir et dissiper la menace que représente l’avancée du front agricole dans la zone périphérique du bien, notamment le ‘déguerpissement’ des exploitants installés sur l’emprise de la zone tampon. De plus, certaines agro-industries installées dans la périphérie du bien dispose d’une étude d’impact environnemental et social (EIES) ;
  • En 2023, le suivi mensuel des oiseaux d’eau dans le bien a permis d’observer un total de 2 205 916 individus représentant 105 espèces ;
  • Le canal de récupération des eaux de drainage situé dans le secteur de flamant a été nettoyé en juillet 2023 ;
  • Un suivi mensuel sur les paramètres physico-chimiques est désormais effectué sur l’année pour avoir une idée sur la qualité de l’eau ;
  • Des équipes ont été déployées pour le nettoyage manuel de certains plans d’eau, ainsi que du secteur de Gainth colonisé par l’espèce envahissante Tamarix senegalensis ;
  • Plusieurs activités ont été menées par des agents du parc pour lutter contre les pressions anthropiques dans le bien notamment des missions de patrouilles, et des réunions de sensibilisation et d’éducation environnementale, ce qui a permis de récolter des résultats importants. On peut citer l’arrestation des braconniers et des bergers, la saisie des matériels et produits de pêche (filets de pêche, palangres, pirogues, sacs de poissons, et motos), l’expulsion des troupeaux de bœufs du parc, et la sensibilisation des populations se trouvant en périphérie du bien notamment les élèves, étudiants et acteurs locaux de développement ;
  • Un Plan d’Occupation et d’Affectation des Sols (POAS) autour du bien est mis en œuvre avec la contribution du Conservateur du parc et des collectivités territoriales ;
  • Aucun foyer de grippe aviaire n’a été constaté dans le bien en 2023. De plus, un comité régional One Health est en place pour accompagner les initiatives de prise en charge des plans de riposte en cas de zoonose et l'État partie s’est engagé à appliquer les orientations issues des conclusions du groupe de travail scientifique sur la grippe aviaire.

Une mission de suivi de projet du Centre du patrimoine mondial a visité le bien en mars 2024.

Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2024

Il est pris bonne note des efforts soutenus de l’État partie pour contenir et dissiper la menace que représente l’avancée du front agricole dans la zone périphérique du bien, notamment à travers le ‘déguerpissement’ des exploitants installés sur l’emprise de la zone tampon, le bornage des limites du bien et la réalisation des EIES par certaines agro-industries installées dans la périphérie du bien. Cependant, aucune information n’est fournie concernant les actions d’atténuation concrètes prévues pour éviter la dégradation de la valeur universelle exceptionnelle (VUE) par ces industries.

Concernant la prolifération des espèces envahissantes dans le bien, l’enlèvement manuel de Tamarix senegalensis et le nettoyage du canal de récupération des eaux de drainage sur environ 2 km dans le secteur de flamant sont également notés. Toutefois, rappelant que la mission de 2022 s’était déjà inquiétée de la colonisation en cours de Ludwigia erecta, l’État partie ne fournit aucune information concernant le plan spécifique de gestion des plantes envahissantes ainsi que la finalisation de la construction du canal de récupération des eaux de drainage comme demandé par le Comité. De même, une mission de suivi de projet du Centre du patrimoine mondial a visité le bien en mars 2024, et a également constaté un re-envahissement de certains plans d’eau par la salade d’eau et Salvinia molesta, empêchant une utilisation optimale des espaces naturels par les oiseaux, et portant par ailleurs atteinte à la préservation de l’intégrité du bien. De plus, la mission a été informée que l’État partie est en discussion avec l’Union européenne, dans le cadre d’une soumission de projet auprès de LIFE IP GrassBirdHabitats, pour l’installation d’infrastructures de pompage et d’évacuation des eaux du canal vers le marigot du Gorom. Il serait donc important que l’État partie et ses partenaires engagent des discussions urgentes avec le Centre du patrimoine mondial et l’UICN sur cette question cruciale et partagent toute documentation disponible et utile pour une meilleure analyse de la situation sur le terrain.

La VUE du bien demeure sous la menace importante de plusieurs facteurs. A cet égard, bien qu’il soit difficile d’évaluer leur efficacité à ce stade, il est appréciable de noter que des missions de patrouilles, et des réunions de sensibilisation et d’éducation environnementale ont été menées par les agents du parc. Ces activités ont conduit à l’arrestation des braconniers et des bergers, la saisie des matériels et produits de pêche, l’expulsion des troupeaux de bœufs du parc, et la sensibilisation des populations en périphérie du bien.

La participation au décompte international annuel ainsi que le suivi mensuel des oiseaux d’eau, démontrent l’engagement de l’État partie à suivre les tendances des éléments caractéristiques de la VUE du bien à travers un suivi écologique régulier. Il est recommandé que le Comité encourage l'État partie à poursuivre ses efforts de suivi écologique, tout en standardisant la méthode de collecte de données afin d’obtenir des données comparables, permettant de déterminer les tendances sur le long terme. La mission de suivi de projet du Centre du patrimoine mondial a également noté que l’Etat partie a développé et met en œuvre un plan d’aménagement et de gestion (PAG) 2022-2026 comme demandé par le Comité, avec le soutien financier du Grand-Duché du Luxembourg. Le PAG soumis au Centre du patrimoine mondial après la mission de suivi de projet de mars 2024 sera revu par l’UICN pour s’assurer qu’il traite de l’ensemble des questions cruciales relevées par la mission de suivi réactif de 2022, telles que la gestion des eaux, la gestion des risques de catastrophe, et les plantes envahissantes.

Il est positif qu’aucun cas de grippe aviaire n’ait été enregistré sur le bien en 2023, compte tenu de l’importance des oiseaux d’eau migrateurs pour la VUE du bien. Rappelant l’impact significatif de la grippe aviaire dans d’autres régions, il est recommandé que l’État partie continue à surveiller la situation de près.

S’agissant de l’EIES et le Plan d’Actions pour la Biodiversité du projet de construction de la route de la boucle du riz et ses potentiels impacts négatifs sur la VUE du bien, l’État partie n’a fourni aucune information en rapport avec sa révision telle que demandé par le Comité. Ceci est d’autant plus inquiétant que la route traverserait le bien sur environ 10 km et selon l'EIES, impacterait négativement la VUE du bien. De plus, l’État partie ne fournit aucune information en rapport avec plusieurs autres demandes du Comité, notamment le plan de dépollution du PNOD, le plan de réduction de la nuisance sonore et le renforcement des ressources humaines entre autres.

Dans la continuité de la mission de 2022, le Centre du patrimoine mondial et l’UICN estiment que si les menaces citées ne sont pas traitées de manière urgente et rapide, le bien pourrait remplir prochainement les conditions d'inscription sur la Liste du patrimoine mondial en péril, conformément au Paragraphe 180 des Orientations.
Décisions adoptées par le Comité en 2024
46 COM 7B.58
Parc national des oiseaux du Djoudj (Sénégal) (N 25)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/24/46.COM/7B.Add,
  2. Rappelant les décisions 44 COM 7B.83 et 45 COM 7B.8 adoptées respectivement à ses 44e (Fuzhou/en ligne, 2021) et 45e (Riyad, 2023) sessions élargies,
  3. Prend note des efforts soutenus de l’État partie pour contenir et dissiper la menace que représente l’avancée du front agricole dans la zone périphérique du bien, à travers les mesures appropriées prises pour résoudre définitivement les empiètements des exploitants installés sur l’emprise de la zone tampon, le bornage des limites du bien et la réalisation des études d’impact environnemental et social (EIES) par certaines agro-industries installées dans la périphérie du bien, et demande à l’État partie de poursuivre ses efforts afin de garantir l’intégrité du bien en conformité avec les recommandations de la mission de suivi réactif de 2022 ;
  4. Note positivement les progrès réalisés dans la lutte contre la prolifération des espèces envahissantes à travers l’enlèvement manuel de Tamarix senegalensis et le nettoyage du canal de récupération des eaux de drainage dans le secteur de flamant, exprime son inquiétude quant à la colonisation en cours de Ludwigia erecta dans le bien, ainsi que l’envahissement de certains plans d’eau par la salade d’eau et Salvinia molesta, comme noté par la mission de suivi de projet du Centre du patrimoine mondial de mars 2024, et réitère sa demande à l’État partie d’élaborer et mettre en œuvre un plan spécifique de gestion urgente des plantes envahissantes pour le bien ;
  5. Notant que des discussions sont en cours avec l’Union européenne, dans le cadre d’une soumission de proposition de projet auprès de LIFE IP GrassBirdHabitats, pour l’installation d’infrastructures de pompage et d’évacuation des eaux du canal vers le marigot du Gorom, comme mentionné à la mission de suivi de projet du Centre du patrimoine mondial de mars 2024, demande également à l’État partie et ses partenaires d’engager des discussions urgentes avec le Centre du patrimoine mondial et l’UICN sur cette question cruciale, et de partager toute documentation disponible et utile pour une meilleure analyse actuelle de la situation sur le terrain ;
  6. Note avec appreciation l’engagement de l’État partie à suivre les tendances des éléments caractéristiques de la VUE du bien à travers un suivi écologique regulier comprenant le décompte international annuel et le suivi mensuel des oiseaux d’eau dans le bien, et encourage l'État partie à poursuivre ses efforts de suivi écologique tout en standardisant la méthode de collecte de données ;
  7. Prend également note que l’État partie a developpé et met en œuvre un Plan d’aménagement et de gestion (PAG) 2022-2026, comme demandé par le Comité, avec le soutien financier du Grand-Duché du Luxembourg, et que ce document sera examiné par l’UICN afin de s’assurer qu’il traite de l’ensemble des questions cruciales relevées par la mission de suivi réactif de 2022, telles que la gestion des eaux, la gestion des risques de catastrophe, et les plantes envahissantes ;
  8. Exprime sa vive inquiétude concernant les potentiels impacts négatifs du projet de construction de la route « la boucle du riz » qui traverserait le bien sur environ 10 km et selon l'EIES, impacterait négativement la VUE du bien, rappelle que tout projet prévu au sein du bien, sa zone tampon ou son cadre plus large qui pourrait avoir un impact sur la VUE doit être évalué pour ses impacts potentiels conformément au Guide et boîte à outils pour les évaluations d'impact dans un contexte de patrimoine mondial, avant que des décisions difficilement réversibles ne soient prises, et demande en outre à l’État partie de reviser l’Etude d’Impact Environnemental et Social ainsi que le Plan d’Actions pour la Biodiversité de ce projet et que cela soit soumis au Centre du patrimoine mondial pour examen par l'UICN, avant toute approbation du projet et d’informer le Centre du patrimoine mondial avant le 1er octobre 2024 de l’état d’avancement de ce projet;
  9. Regrette que l’État partie n’ait fourni aucune information en rapport avec plusieurs demandes du Comité et réitère par ailleurs sa demande à l’État partie de poursuivre la mise en œuvre des recommandations de la mission de 2022, telles que soulignées dans le rapport de la mission et rappelées dans la Décision 45 COM 7B.8, notamment :
    1. Prendre d’urgence d’ici fin 2024 toutes les dispositions nécessaires pour finaliser la construction du canal d’évacuation des eaux de drainage,
    2. Mener dans les plus brefs délais les réflexions avec l’UNESCO et l’UICN pour élaborer un plan de dépollution du PNOD, un plan d’actions pour résoudre les problèmes liés à la salinisation croissante des sols et la sédimentation progressive et rendre opérationnel, le système de suivi de la qualité des eaux incluant le suivi des métaux lourds,
    3. Maintenir le niveau de vigilance concernant l’occupation du sol dans la périphérie du PNOD et suivre avec attention l’impact de la situation de faillite de la plus grande unité agro-industrielle implantée à la périphérie du PNOD afin d’éviter une réinstallation anarchique dans les espaces qui pourraient être laissés vacants par la fermeture de la Compagnie Agricole de Saint-Louis (CASL),
    4. S’assurer qu’aucun nouveau casier rizicole ne puisse être attribué dans la zone tampon du bien et qu’un plan de réduction de la nuisance sonore puisse être élaboré et mis en œuvre dans les plus brefs délais pour limiter les impacts liés à l’usage des canons effaroucheurs sur les oiseaux,
    5. Entreprendre dès que possible une analyse de l'impact de la grippe aviaire sur la valeur universelle exceptionnelle du bien et mettre en œuvre les recommandations issues de l’étude,
    6. Maintenir en poste pour une durée raisonnable (au moins trois ans) tout Conservateur nommé responsable du bien et nommer un directeur présentant les qualifications requises pour diriger la Station de Recherche Biologique et que cette station dépende hiérarchiquement du Conservateur du PNOD, seul responsable de l’état de conservation du bien,
    7. Renforcer l'équipe de gestion avec une dizaine d'agents supplémentaires formés et équipés et envisager des mécanismes innovants pour le financement durable du bien,
    8. Réactiver le Comité de Gestion pour rendre opérante la zone tampon du bien en le régissant par un texte réglementaire qui fixe son rôle, sa composition, son mode de fonctionnement ainsi qu'une prévision budgétaire nécessaire à son fonctionnement ; cette action devra inclure la redynamisation des Comités Inter-villageois (CIV) et de ses organes annexes (écogardes et écoguides) ;
  10. Note positivement qu’aucun cas de grippe aviaire n’ait été enregistré sur le bien, et demande par ailleurs à l’État partie de maintenir un niveau élevé de surveillance de la grippe aviaire, et ce jusqu’à la déclaration d’éradication de l’épizootie de manière coordonnée dans tout le Delta du fleuve Sénégal, incluant le Parc du Diawling en Mauritanie, compte tenu de l’importance des oiseaux d’eau migrateurs pour la VUE du bien ;
  11. Exprime son inquiétude quant à la persistance des differentes menaces à l’intégrité écologique du bien et sa VUE notamment la pollution des eaux, la prolifération des espèces envahissantes induites par les projets agro-industriels situés dans la zone tampon et la vulnérabilité des communautés riveraines du bien, telles que decrites par la mission de 2022, et rappelle également que si ces menaces ne sont pas traitées de manière urgente et rapide, le bien pourrait remplir prochainement les conditions d'inscription sur la Liste du patrimoine mondial en péril, conformément au Paragraphe 180 des Orientations ;
  12. Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2025, un rapport d’avancement, et, d’ici le 1er décembre 2025, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 48e session. 
Projet de décision : 46 COM 7B.58

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/24/46.COM/7B.Add,
  2. Rappelant les décisions 44COM 7B.83 et 45 COM 7B.8, adoptées respectivement à ses 44e (Fuzhou/en ligne, 2021) et 45e (Riyad, 2023) sessions élargies,
  3. Prend note des efforts soutenus de l’État partie pour contenir et dissiper la menace que représente l’avancée du front agricole dans la zone périphérique du bien, à travers les mesures appropriées prises pour résoudre définitivement les empiètements des exploitants installés sur l’emprise de la zone tampon, le bornage des limites du bien et la réalisation des études d’impact environnemental et social (EIES) par certaines agro-industries installées dans la périphérie du bien, et demande à l’État partie de poursuivre ses efforts afin de garantir l’intégrité du bien en conformité avec les recommandations de la mission de suivi réactif de 2022 ;
  4. Note positivement les progrès réalisés dans la lutte contre la prolifération des espèces envahissantes à travers l’enlèvement manuel de Tamarix senegalensis et le nettoyage du canal de récupération des eaux de drainage dans le secteur de flamant, exprime son inquiétude quant à la colonisation en cours de Ludwigia erecta dans le bien, ainsi que l’envahissement de certains plans d’eau par la salade d’eau et Salvinia molesta, comme noté par la mission de suivi de projet du Centre du patrimoine mondial de mars 2024, et réitère sa demande à l’État partie d’élaborer et mettre en œuvre un plan spécifique de gestion urgente des plantes envahissantes pour le bien ;
  5. Notant que des discussions sont en cours avec l’Union européenne, dans le cadre d’une soumission de proposition de projet auprès de LIFE IP GrassBirdHabitats, pour l’installation d’infrastructures de pompage et d’évacuation des eaux du canal vers le marigot du Gorom, comme mentionné à la mission de suivi de projet du Centre du patrimoine mondial de mars 2024, demande également à l’État partie et ses partenaires d’engager des discussions urgentes avec le Centre du patrimoine mondial et l’UICN sur cette question cruciale, et de partager toute documentation disponible et utile pour une meilleure analyse actuelle de la situation sur le terrain ;
  6. Note avec appreciation l’engagement de l’État partie à suivre les tendances des éléments caractéristiques de la VUE du bien à travers un suivi écologique regulier comprenant le décompte international annuel et le suivi mensuel des oiseaux d’eau dans le bien, et encourage l'État partie à poursuivre ses efforts de suivi écologique tout en standardisant la méthode de collecte de données ;
  7. Prend également note que l’État partie a developpé et met en œuvre un Plan d’aménagement et de gestion (PAG) 2022-2026, comme demandé par le Comité, avec le soutien financier du Grand-Duché du Luxembourg, et que ce document sera examiné par l’UICN afin de s’assurer qu’il traite de l’ensemble des questions cruciales relevées par la mission de suivi réactif de 2022, telles que la gestion des eaux, la gestion des risques de catastrophe, et les plantes envahissantes ;
  8. Exprime sa vive inquiétude concernant les potentiels impacts négatifs du projet de construction de la route « la boucle du riz » qui traverserait le bien sur environ 10 km et selon l'EIES, impacterait négativement la VUE du bien, rappelle que tout projet prévu au sein du bien, sa zone tampon ou son cadre plus large qui pourrait avoir un impact sur la VUE doit être évalué pour ses impacts potentiels conformément au Guide et boîte à outils pour les évaluations d'impact dans un contexte de patrimoine mondial, avant que des décisions difficilement réversibles ne soient prises, et demande en outre à l’État partie de reviser l’Etude d’Impact Environnemental et Social ainsi que le Plan d’Actions pour la Biodiversité de ce projet et que cela soit soumis au Centre du patrimoine mondial pour examen par l'UICN, avant toute approbation du projet et d’informer le Centre du patrimoine mondial avant le 1er octobre 2024 de l’état d’avancement de ce projet;
  9. Regrette que l’État partie n’ait fourni aucune information en rapport avec plusieurs demandes du Comité et réitère par ailleurs sa demande à l’État partie de poursuivre la mise en œuvre des recommandations de la mission de 2022, telles que soulignées dans le rapport de la mission et rappelées dans la Décision 45 COM 7B.8, notamment :
    1. Prendre d’urgence d’ici fin 2024 toutes les dispositions nécessaires pour finaliser la construction du canal d’évacuation des eaux de drainage,
    2. Mener dans les plus brefs délais les réflexions avec l’UNESCO et l’UICN pour élaborer un plan de dépollution du PNOD, un plan d’actions pour résoudre les problèmes liés à la salinisation croissante des sols et la sédimentation progressive et rendre opérationnel, le système de suivi de la qualité des eaux incluant le suivi des métaux lourds,
    3. Maintenir le niveau de vigilance concernant l’occupation du sol dans la périphérie du PNOD et suivre avec attention l’impact de la situation de faillite de la plus grande unité agro-industrielle implantée à la périphérie du PNOD afin d’éviter une réinstallation anarchique dans les espaces qui pourraient être laissés vacants par la fermeture de la Compagnie Agricole de Saint-Louis (CASL),
    4. S’assurer qu’aucun nouveau casier rizicole ne puisse être attribué dans la zone tampon du bien et qu’un plan de réduction de la nuisance sonore puisse être élaboré et mis en œuvre dans les plus brefs délais pour limiter les impacts liés à l’usage des canons effaroucheurs sur les oiseaux,
    5. Entreprendre dès que possible une analyse de l'impact de la grippe aviaire sur la valeur universelle exceptionnelle du bien et mettre en œuvre les recommandations issues de l’étude,
    6. Maintenir en poste pour une durée raisonnable (au moins trois ans) tout Conservateur nommé responsable du bien et nommer un directeur présentant les qualifications requises pour diriger la Station de Recherche Biologique et que cette station dépende hiérarchiquement du Conservateur du PNOD, seul responsable de l’état de conservation du bien,
    7. Renforcer l'équipe de gestion avec une dizaine d'agents supplémentaires formés et équipés et envisager des mécanismes innovants pour le financement durable du bien,
    8. Réactiver le Comité de Gestion pour rendre opérante la zone tampon du bien en le régissant par un texte réglementaire qui fixe son rôle, sa composition, son mode de fonctionnement ainsi qu'une prévision budgétaire nécessaire à son fonctionnement ; cette action devra inclure la redynamisation des Comités Inter-villageois (CIV) et de ses organes annexes (écogardes et écoguides) ;
  10. Note positivement qu’aucun cas de grippe aviaire n’ait été enregistré sur le bien, et demande par ailleurs à l’État partie de maintenir un niveau élevé de surveillance de la grippe aviaire, et ce jusqu’à la déclaration d’éradication de l’épizootie de manière coordonnée dans tout le Delta du fleuve Sénégal, incluant le Parc du Diawling en Mauritanie, compte tenu de l’importance des oiseaux d’eau migrateurs pour la VUE du bien ;
  11. Exprime son inquiétude quant à la persistance des differentes menaces à l’intégrité écologique du bien et sa VUE notamment la pollution des eaux, la prolifération des espèces envahissantes induites par les projets agro-industriels situés dans la zone tampon et la vulnérabilité des communautés riveraines du bien, telles que decrites par la mission de 2022, et rappelle également que si ces menaces ne sont pas traitées de manière urgente et rapide, le bien pourrait remplir prochainement les conditions d'inscription sur la Liste du patrimoine mondial en péril, conformément au Paragraphe 180 des Orientations ;
  12. Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erdécembre 2025, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 48e session. 
Année du rapport : 2024
Sénégal
Date d'inscription : 1981
Catégorie : Naturel
Critères : (vii)(x)
Liste en péril (dates) : 1984-1988, 2000-2006
Documents examinés par le Comité
Rapport de lʼÉtat partie sur lʼétat de conservation
Rapport (2024) .pdf
arrow_circle_right 46COM (2024)
Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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