Projet de renforcement de la protection et de valorisation du Parc national des oiseaux du Djoudj

Objectifs

Le Parc national des oiseaux du Djoudj a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en 1981. Jusqu'en 2020, son suivi écologique était basé sur un comptage direct de la faune et de l'avifaune par bateau, par véhicule et à pied. Le suivi des habitats et des espèces envahissantes se faisait de manière empirique par constat direct. Par ailleurs, la cartographie des habitats était réalisée à partir d'images satellitaires de faible résolution ou à des coûts non accessibles. Cette méthodologie ne facilitait pas le suivi régulier de la dynamique des plantes envahissantes qui constituent une menace réelle pour le bien. Enfin, le dispositif de surveillance était basé sur l'organisation de patrouilles et une répartition stratégique des postes de garde, mais il restait peu performant en raison d’un manque de personnel.

L'objectif de ce projet était donc l'utilisation d’un drone afin d'acquérir des images aériennes de haute résolution pour le suivi écologique (concentrations d’oiseaux et de mammifères et répartition des plantes aquatiques envahissantes) et la surveillance du parc contre les différentes infractions (braconnage, pêche illicite, pâturage, etc.) avec des données en temps réel ainsi que des éléments de preuves (images et points géoréférencés) à l'encontre des contrevenants.

Résultats 

L’équipement (drone et accessoires) a été livré début novembre 2020. Une formation à la fois théorique (20 heures) et pratique (44h sur le terrain) pour 12 membres du personnel du parc du Djoudj a eu lieu du 16 au 24 novembre 2020, avec un examen le dernier jour dont les taux de réussite ont été globalement élevés. Ensuite, de décembre 2020 à juin 2021 ont été réalisées 21 missions de surveillances, 11 missions de suivi des oiseaux et des mammifères et 6 missions de suivi de la dynamique des plantes envahissantes (typha).

L’utilisation du drone a rendu nerveux certains oiseaux (dendrocygnes, sternes, aigrettes) et mammifères (phacochères et chacals) mais a permis d’estimer leur nombre et de mieux connaître leur distribution à l’intérieur du parc. Le suivi des plantes envahissantes a permis d’établir des cartes de végétation du parc. Toutes ces données sur la faune et la flore permettent de mieux anticiper les mesures d’aménagement et de suivi. En outre l’usage du drone a eu un effet dissuasif sur les contrevenants, et le gestionnaire du site a souligné qu’il génère des économies de temps importantes et permet de surveiller des secteurs difficiles d’accès. Sa seule limite est qu’il n’est pas utilisable en cas de vents violents et le niveau d’autonomie des batteries va nécessiter des achats complémentaires.

Pour la pérennité du projet, il faudra également former davantage de personnel (d’autant que les agents sont mobiles) et organiser des sessions complémentaires de remise à niveau pour améliorer la conservation, le traitement et l’analyse des données.

Dans le futur, certaines images collectées seront partagées avec les visiteurs et les communautés via le centre d’interprétation pour une meilleure stratégie de sensibilisation et de communication avec le public.