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Les Ahwar du sud de l’Iraq : refuge de biodiversité et paysage relique des villes mésopotamiennes

Iraq
Facteurs affectant le bien en 2024*
  • Cadre juridique
  • Système de gestion/plan de gestion
  • Autres menaces :

    Conditions de conservation très instables des sites archéologiques ; nécessité de mener d’autres études concernant les flux d’eau minimums nécessaires

Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Cadre juridique
  • cessité de mener dautres études concernant les flux deau minimums nécessaires et pour confirmer la biodiversité dans le bien et les paysages environnants
  • Classement incomplet de tous les éléments du bien en tant quaires protégées légales
  • Nécessité de réglementer les concessions pétrolières et gazières ainsi que dautres activités pouvant être préjudiciables dans les zones tampons du bien
  • Conditions de conservation très instables des sites archéologiques
  • cessité d'un plan directeur/feuille de route détaillé qui garantit la conservation du bien sur une base durable
  • cessité d'une mise en œuvre effective du plan de gestion consolidé
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2024

2017: Fonds d’urgence pour le patrimoine – soutien aux biens du patrimoine mondial iraquiens : 100 000 dollars EU

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2024
Demandes approuvées : 0
Montant total approuvé : 0 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2024**

Mars 2024 : Mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS

Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2024

Le 30 janvier 2024, l'État partie a soumis un rapport sur l'état de conservation, disponible à https://whc.unesco.org/fr/list/1481/documents/, qui fait état des progrès suivants :

  • Dans le cadre du programme de recherche et de conservation de l'Institut archéologique allemand, des travaux de conservation ont été réalisés sur le site archéologique d'Uruk au temple blanc, sur le côté nord-ouest de la ziggourat d'Anu, ainsi que dans l'angle ouest de la ziggourat d'Eanna. Une tranchée a été creusée au nord-est du bâtiment en pierre, confirmant que des tuyaux d'évacuation d'eau peuvent y être insérés sans impact sur l'archéologie ;
  • Des installations ont été mises en place pour améliorer l'accès et la fréquentation des visiteurs, et le programme de formation axé sur la conservation de l'architecture archéologique et historique s'est poursuivi ;
  • Une zone offrant un abri et des panneaux d'information à côté de la maison de l'expédition à Uruk a été préparée pour les touristes en élevant une couche de terre destinée à protéger les couches archéologiques. Les barrages existants ont été réparés pour servir de sentiers aux visiteurs ;
  • Une proposition de gestion et de conservation des sites archéologiques d'Ur et de Tell Eridu est annexée au rapport. Elle décrit les activités pour la mise en œuvre des mesures de conservation à Ur, en plus de la conception de nouvelles installations pour les visiteurs et pour l'interprétation. À Tell Eridu, la proposition porte sur l'amélioration de la protection du site, l'étude et l'évaluation, la planification de la conservation et la planification des infrastructures et des installations essentielles ;
  • La pénurie d'eau s'est poursuivie pour la quatrième année consécutive à cause des effets négatifs des barrages et de la mise en œuvre de projets d'irrigation par les pays en amont. L'étude stratégique sur l'eau et les terres (c'est-à-dire la feuille de route pour les secteurs consommateurs d'eau) est en train d'être mise à jour pour tenir compte du changement climatique et de l'augmentation de la demande en eau, et prendra en considération les variables de développement des pays en amont sur les ressources en eau de l'Irak. La stratégie de gestion des inondations et des sécheresses qui en résultera garantira une gestion intégrée des ressources en eau pour tous les secteurs et atténuera les effets négatifs sur les composantes naturelles. Plusieurs mesures d'atténuation ont été prises ;
  • Les efforts de recherches se poursuivent, notamment pour préparer diverses études sur les éléments naturels du bien, une session spéciale lors de la troisième conférence internationale sur l'eau de Bagdad (mai 2023), et sur la biodiversité des marais ;
  • Une étude sur la sécheresse, qui comprend les impacts socio-économiques sur les résidents locaux et un modèle de surveillance pour les éléments naturels, est en cours d'achèvement avec un financement du Programme alimentaire mondial (PAM). En ce qui concerne l'évaluation environnementale stratégique (EES) demandée au niveau du bassin, l'État partie se félicite que le Comité du patrimoine mondial invite les pays riverains (Turquie, République islamique d'Iran et République arabe syrienne) à effectuer l'évaluation avec l'Irak ;
  • Les efforts pour engager un dialogue avec les pays en amont sur la coopération technique conjointe pour la gestion des eaux transfrontalières se poursuivent. En 2023, des réunions ont eu lieu avec la Turquie, comme la première réunion du comité permanent conjoint, et la Turquie a accepté de fournir à l'Irak l'eau nécessaire pour l'été suivant. D'autres engagements avec les États riverains ont été signalés, mais les délais ne sont pas clairs ;
  • L’État partie affirme son engagement à évaluer les impacts des grands projets sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, conformément au Guide et boîte à outils pour les évaluations d'impact dans un contexte de patrimoine mondial. À cet égard, le projet de barrage de Makhul a été suspendu en raison des impacts potentiels sur les biens du patrimoine mondial. Il est noté que des informations complètes sur les projets en cours et à venir dans les pays en amont, qui pourraient avoir un impact sur le bien, sont nécessaires, mais qu'elles n'ont pas été fournies à l'État partie ;
  • L’État partie réitère son engagement à assurer la protection juridique des éléments naturels dans le cadre juridique national, ce qui permet aux autorités de prendre des mesures juridiques contre les contrevenants. La loi sur la protection de la faune sauvage est en cours d'amendement pour assurer une protection plus large du bien, y compris en ce qui concerne les permis de chasse et les réglementations. L'UNESCO sera informée de l'aboutissement de cette démarche ;
  • Les efforts pour réduire la surpêche et lutter contre la chasse et le braconnage se poursuivent, notamment pour surveiller les activités de pêche, sensibiliser les résidents locaux, engager des poursuites judiciaires en cas de braconnage et discuter d'une interdiction permanente de la chasse dans les zones de chasse à l'intérieur du bien ;
  • L’État partie affirme son engagement à garantir qu'aucune activité ou exploration pétrolière susceptible de causer des dommages au bien ne soit menée et met en œuvre l'obligation pour les compagnies pétrolières de ne pas entreprendre de telles activités au sein du bien, de ne pas entreprendre d'activités pétrolières à l'extérieur du bien sans coordination avec le Comité national et de ne pas causer de dommages au bien. Le suivi des compagnies pétrolières qui ont été obligées de soumettre des rapports d'évaluation de l'impact sur l'environnement (EIE) pour des projets à l'extérieur du bien se poursuit et il n'y a pas eu l'année dernière de cas susceptible d'avoir un impact sur la VUE.  L'État partie donnera une réponse complète dans un courrier officiel ;
  • Le processus de préparation d'un plan de gestion intégré (PGI) actualisé et de plans de gestion individuels pour les éléments du bien a été lancé avec le soutien technique du Centre régional arabe pour le patrimoine mondial (ARC-WH) ;
  • Le suivi comprend un suivi bimensuel de l'écoulement de l'eau dans les éléments naturels et à l’extérieur de ceux-ci, de la qualité de l'eau et de l'impact sur la biodiversité, ainsi qu'un suivi mensuel des zones inondées et de la couverture végétale. La purification des affluents et l'entretien des digues et des régulateurs se sont poursuivis ;
  • En ce qui concerne l'élaboration d'un plan global de gestion du tourisme, les itinéraires des visiteurs sont en cours d'identification et un plan est en cours d'élaboration pour organiser le tourisme dans les éléments naturels, ainsi que les activités touristiques organisées dans le bien. Un projet d'instructions pour la réglementation de l'écotourisme dans les éléments naturels a été soumis au ministère de l'Environnement pour examen et révision. Des ateliers sont organisés sur l'utilisation non durable des ressources naturelles par le tourisme et sur la nécessité de sauvegarder la VUE ;
  • Le projet touristique de la ville de Chabayish est situé dans la zone tampon et a été évalué comme n'ayant pas d'impact sur la VUE ;
  • Plusieurs activités du projet ‘Résilience humaine et biodiversité dans les marais mésopotamiens’ (lancé en 2023) sont mises en œuvre en partenariat avec le Programme des Nations Unies pour le Développement et mettent l’accent sur les écosystèmes et les populations autochtones des marais, et notamment sur l’adaptation au changement climatique, la protection de la biodiversité, les droits des femmes, la durabilité des cadres de vie et la restauration de l’habitat.

Le 28 mars 2024, le Centre du patrimoine mondial a reçu un rapport de l'État partie de Turquie sur les « Marais irakiens », qui donne une vue d'ensemble des altérations des marais dans l'histoire récente, de la situation actuelle, de la dynamique des zones humides et des ressources en eau du bassin du Tigre et de l'Euphrate, de l'impact du changement climatique, des barrages et des réservoirs en Turquie et en Irak, et des efforts de coopération dans le domaine de l'eau.

La mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/UICN a visité le bien du 2 au 8 mars 2024. Au moment de la rédaction de ce rapport, le rapport de mission est en cours de finalisation et sera disponible sur le lien mentionné ci-dessus. Ses conclusions et recommandations seront présentées à la 47e session du Comité.

Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2024

Les progrès réalisés dans la mise en œuvre des travaux de conservation sur le site archéologique d'Uruk, ainsi que l'amélioration de l'accessibilité des visiteurs et de la présentation du site sont autant de mesures positives, d'autant plus qu'elles ont été mises en œuvre en conjonction avec des activités de renforcement des capacités. La proposition soumise pour la planification des interventions de protection et de conservation à Ur et Tell Eridu est également positive. L'État partie doit être encouragé à poursuivre ces activités, avec la possibilité de reproduire les approches et les méthodologies appliquées à Uruk, en particulier, en mettant l'accent sur la conservation à long terme plutôt que sur de nouvelles fouilles. Il est également encouragé à continuer à planifier les services aux visiteurs d'une manière compatible avec la VUE et dans le cadre d'une stratégie globale et proactive de gestion du tourisme.

Il est très préoccupant que l'eau continue à se faire rare pour la quatrième année consécutive. Les diverses actions signalées pour atténuer l'impact de la pénurie d'eau, ainsi que le processus en cours pour mettre à jour l'étude stratégique sur l'eau et les terres, l'étude sur la sécheresse, et la coopération transfrontalière constante avec les États parties limitrophes, sont notés avec satisfaction. Il est toutefois important de veiller à ce que les mesures d'atténuation proposées, telles que le revêtement en toile de béton des canaux d'irrigation, n'aient pas d'impact négatif sur les marais. Compte tenu de la pénurie d'eau actuelle, il est positif que l'étude actualisée sur l'eau et les terres ait pour objectif de fournir une stratégie garantissant une approche de gestion intégrée des ressources en eau dans tous les secteurs, notamment par l’approvisionnement en eau des marais en fonction de leurs besoins, ainsi que l'atténuation des effets négatifs sur les éléments des marais. L'étude est l'occasion d'analyser en détail l'hydrologie, les besoins en eau et la gestion de l'eau, et d'informer sur les mesures appropriées nécessaires pour obtenir des flux d'eau adéquats et durables qui garantissent la protection de la VUE du bien.

Rappelant les préoccupations précédemment signalées concernant les impacts potentiels des développements de barrages en amont sur la VUE du bien, il est apprécié que le barrage de Makhul, qui aurait pu avoir un impact sur la VUE du bien, ait été suspendu. Notant que l'État partie a continué d'exprimer sa préoccupation concernant les impacts potentiels des projets dans les pays en amont du bien, qu'aucune information sur les projets de développement n'a été fournie, un examen plus approfondi de l'hydrologie du bassin au sens large, des besoins en eau et des pressions de développement contribuerait à informer la planification stratégique et les décisions de gestion qui garantissent la protection de la VUE. L'EES demandée pour l'ensemble du bassin reste donc importante pour établir une base scientifique complète pour la gestion de l'eau sur le long terme. Notant que l'étude susmentionnée sur l'eau et les terres comprend également une évaluation des développements en amont, les conclusions de l'étude devraient également éclairer l'EES demandée. Il est rappelé que toutes les parties concernées doivent veiller à ce que les activités en amont du bien n'aient pas d'impact négatif sur sa VUE. Il est donc essentiel de poursuivre une coopération technique constructive avec les États parties voisins.

L'engagement de l'État partie à assurer la protection juridique des éléments des marais et ses efforts pour réduire la surpêche et interdire le braconnage sont notés avec satisfaction. Une mise à jour des amendements à la loi sur la protection de la faune et de la flore sauvages et la manière dont ils garantissent la protection effective du bien devraient être fournies dans le prochain rapport, et il est recommandé que l'État partie poursuive le suivi et renforce la protection juridique, l'application de la loi et la capacité de gestion pour contrôler les activités illégales.

Rappelant les préoccupations concernant la vulnérabilité du bien aux développements pétroliers et gaziers, l'engagement constant de l'État partie à s'assurer que les activités pétrolières externes au bien n'endommagent pas celui-ci, ainsi que la confirmation que des EIE sont nécessaires et qu'il n'y a pas eu d'impact négatif au cours de l'année écoulée, sont appréciés. Il est recommandé de réitérer la demande à l'État partie de s'assurer que tous les projets d'extraction proposés sont entièrement évalués pour leurs impacts potentiels sur la VUE, conformément au Guide et boîte à outils pour les évaluations d'impact dans un contexte de patrimoine mondial, avant toute décision de poursuivre ces projets, et de s'assurer que les impacts négatifs sont évités. Notant que l'État partie fournira une réponse complète à ce sujet dans un courrier officiel, il est important de souligner à nouveau la demande d'une vue d'ensemble des projets pétroliers et gaziers à proximité du bien, y compris l'évaluation des impacts potentiels sur la VUE, conformément au Guide susmentionnées. L'État partie devrait également être de nouveau exhorté à s'engager de manière permanente à interdire toutes les industries extractives (pétrole et gaz) au sein du bien. Le suivi signalé des activités pétrolières existantes adjacentes au bien doit être poursuivi et tout impact négatif doit être immédiatement traitée.

Reconnaissant que la préparation d'une mise à jour de le PGI est en cours, il est recommandé de finaliser en priorité ce processus, ainsi que les plans de gestion individuels pour les différents éléments.

Bien que les diverses actions entreprises pour réglementer l'écotourisme dans le bien soient reconnues, une approche plus stratégique et structurée de la planification du tourisme, notamment la mise en œuvre d'un plan touristique global pour l'ensemble du bien en vue de réglementer la fréquentation et d'assurer des pratiques, des infrastructures et des installations touristiques durables, reste essentielle. Notant que l'État partie a indiqué que le projet touristique de la ville de Chabayish est situé dans la zone tampon du bien et que l'EIE correspondante a conclu que le projet n'a pas d'impact sur la VUE, et rappelant que le Comité avait demandé une révision de l'EIE, l'État partie devrait fournir une mise à jour sur l'état d'avancement du projet. L'engagement des communautés locales dans les processus de gestion et les activités d'éducation et de sensibilisation est bienvenu et doit être encouragé.

Les conclusions et recommandations de la récente mission conjointe de suivi réactif du bien sur les questions ci-dessus seront présentées à la 47e session du Comité du patrimoine mondial.

Décisions adoptées par le Comité en 2024
46 COM 7B.49
Les Ahwar du sud de l'Irak : refuge de biodiversité et paysage relique des villes mésopotamiennes (Irak) (C/N 1481)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/24/46.COM/7B.Add.4,
  2. Rappelant les décisions 44 COM 7B.73 et 45 COM 7B.31 adoptées à ses 44esession élargie (Fuzhou/en ligne, 2021) et 45e session élargie (Riyad, 2023) respectivement,
  3. Note avec satisfaction que le processus d’élaboration d'un plan de gestion intégré (PGI) actualisé pour l'ensemble du bien et de plans de gestion actualisés pour chacune des composantes a été engagé, et réitère sa demande à l'État partie de finaliser en priorité les projets de ces plans et de les soumettre au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives ;
  4. Note avec préoccupation que la pénurie d'eau dans le bien s'est poursuivie pour la quatrième année consécutive, et rappelle à nouveau que des variations importantes des flux d'eau peuvent constituer une menace majeure pour le bien et que le non-respect des exigences minimales en matière d'eau pourrait représenter un danger potentiel pour la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, conformément au paragraphe 180 des Orientations ;
  5. Se félicite que des mesures soient mises en œuvre pour atténuer l'impact de la pénurie d'eau, et que la mise à jour de l'étude stratégique sur l'eau et les terres vise à développer une stratégie pour assurer une approche de gestion intégrée des ressources en eau dans tous les secteurs, y compris en distribuant de l’eau aux marais en fonction des besoins, et pour atténuer les effets négatifs sur les éléments des marais, et demande également à l'État partie de :
    1. Mettre en œuvre d'urgence des mesures de gestion qui démontrent que des flux adéquats vers le bien sont garantis à court et à long terme en toute priorité,
    2. Finaliser l'étude sur l'eau et les terres et la stratégie qui en résulte pour une approche intégrée de la gestion de l'eau, de les soumettre au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives, et de s'assurer qu'elles servent de base à la préparation d'une évaluation environnementale stratégique (EES) à l'échelle du bassin, conformément aux principes des Orientations et Boîte à outils pour les études d'impact dans un contexte de patrimoine mondial ;
  6. Continue d'encourager la poursuite de la mise en œuvre d'études techniques et scientifiques qui contribuent à la gestion efficace du bien, au suivi continu et aux collaborations en matière de recherche ;
  7. Demande à l’État partie de continuer à renforcer sa coopération technique avec les Etats parties situés en amont du bien pour des mesures durables à long terme de gestion des eaux transfrontalières, et demande également que la coopération transfrontalière reste une question de priorité pour assurer une gestion efficace de l'eau qui soit informée par la science et puisse garantir un approvisionnement en eau minimum pour maintenir la VUE du bien ;
  8. Rappelant les préoccupations soulevées par l'État partie au sujet des projets de barrage et d'irrigation en amont du bien qui pourraient aggraver la pénurie d'eau et avoir un impact négatif sur la VUE du bien, se félicite également que le barrage de Makhul, qui aurait pu avoir un impact sur la VUE du bien, ait été suspendu, note cependant que les informations sur d'autres développements en amont et leurs impacts sur la VUE restent floues, et demande en outre aux États parties situés en amont du bien de s'assurer que tous les projets susceptibles d'avoir un impact négatif sur la VUE soient évalués conformément au Guide et boîte à outils pour les évaluations d'impact dans un contexte de patrimoine mondial, et que tous les projets susceptibles d'avoir un impact sur la VUE soient évités ;
  9. Se félicite en outre de l'engagement de l'État partie à assurer la protection juridique des éléments des marais dans son cadre juridique national, et de ses efforts pour réduire la surpêche et interdire le braconnage, et demande par ailleurs à l'État partie de fournir une mise à jour sur les amendements à la loi sur la protection de la faune sauvage pour assurer une protection élargie et efficace du bien, et de continuer à renforcer ses capacités de suivi, de protection juridique, d'application et de gestion pour contrôler les activités illégales telles que la chasse aux oiseaux et la surpêche ;
  10. Rappelant également sa vive préoccupation quant à la vulnérabilité persistante des éléments des marais et des valeurs naturelles associées du bien aux développements pétroliers et gaziers, reconnaît l'engagement continu de l'État partie à s'assurer que les activités pétrolières à l'extérieur du bien n'endommagent pas le bien, ainsi que le suivi signalé des activités existantes, et réitère sa demande à l'État partie de :
    1. S'assurer que toute proposition d'activité extractive susceptible d'impacter la VUE soit évalué pour ses impacts potentiels conformément au Guide et boîte à outils pour les évaluations d'impact dans un contexte de patrimoine mondial, avant toute prise de décision d'approuver un tel projet, et de n'approuver aucun projet qui aurait un impact négatif sur la VUE,
    2. Continuer à surveiller les activités extractives existantes à proximité du bien, signaler tout impact potentiel ou réel sur la VUE, comme demandé précédemment, et traiter immédiatement tout impact négatif et entreprendre des activités de remédiation comme demandé,
    3. Fournir une vue d'ensemble des développements pétroliers et gaziers au sein ou au voisinage du bien, y compris l'évaluation des impacts potentiels sur la VUE du bien, conformément au Guide et boîte à outils pour les évaluations d'impact dans un contexte de patrimoine mondial,
    4. Étendre son engagement à une interdiction permanente de toutes les industries extractives, y compris le pétrole et le gaz, au sein du bien, et veiller à ce qu'il n'y ait pas d'impact négatif sur la VUE des activités au-delà des limites du bien ;
  11. Reconnaissant en outre les mesures prises pour réglementer l'écotourisme dans le bien, réitère également sa demande à l'État partie d'élaborer et de mettre en œuvre un plan global de gestion de tourisme pour l'ensemble du bien afin de réglementer les visites et de garantir des pratiques, des infrastructures et des installations touristiques durables, et demande par ailleurs à l'État partie de fournir une mise à jour sur l'état du projet touristique situé dans la zone tampon du bien ;
  12. Se félicite par ailleurs des actions engagées pour collaborer avec les communautés locales autour des questions de gestion, et encourage en outre l'État partie à poursuivre cet engagement, notamment sur les questions concernant la chasse et la pêche, l'utilisation de l'eau, les approches de gestion fondées sur les droits et l'application des connaissances écologiques traditionnelles à toutes les nouvelles constructions prévue ;
  13. Prend note que la mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/UICN a visité le bien en mars 2024 et que ses recommandations seront présentées au Comité du patrimoine mondial à sa 47e session ;
  14. Demande enfin à l'État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2025, un rapport actualisé sur l'état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 47e session. 
Projet de décision : 46 COM 7B.49

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/24/46.COM/7B.Add.4,
  2. Rappelant les décisions 44COM 7B.73 et 45 COM 7B.31, adoptées à ses 44esession élargie (Fuzhou/en ligne, 2021) et 45e session élargie (Riyad, 2023) respectivement,
  3. Note avec satisfaction que le processus d’élaboration d'un plan de gestion intégré (PGI) actualisé pour l'ensemble du bien et de plans de gestion actualisés pour chacune des composantes a été engagé, et réitère sa demande à l'État partie de finaliser en priorité les projets de ces plans et de les soumettre au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives ;
  4. Note avec préoccupation que la pénurie d'eau dans le bien s'est poursuivie pour la quatrième année consécutive, et rappelle à nouveau que des variations importantes des flux d'eau peuvent constituer une menace majeure pour le bien et que le non-respect des exigences minimales en matière d'eau pourrait représenter un danger potentiel pour la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, conformément au paragraphe 180 des Orientations ;
  5. Se félicite que des mesures soient mises en œuvre pour atténuer l'impact de la pénurie d'eau, et que la mise à jour de l'étude stratégique sur l'eau et les terres vise à développer une stratégie pour assurer une approche de gestion intégrée des ressources en eau dans tous les secteurs, y compris en distribuant de l’eau aux marais en fonction des besoins, et pour atténuer les effets négatifs sur les éléments des marais, et demande également à l'État partie de :
    1. Mettre en œuvre d'urgence des mesures de gestion qui démontrent que des flux adéquats vers le bien sont garantis à court et à long terme en toute priorité,
    2. Finaliser l'étude sur l'eau et les terres et la stratégie qui en résulte pour une approche intégrée de la gestion de l'eau, de les soumettre au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives, et de s'assurer qu'elles servent de base à la préparation d'une évaluation environnementale stratégique (EES) à l'échelle du bassin, conformément aux principes des Orientations et Boîte à outils pour les études d'impact dans un contexte de patrimoine mondial ;
  6. Continue d'encourager la poursuite de la mise en œuvre d'études techniques et scientifiques qui contribuent à la gestion efficace du bien, au suivi continu et aux collaborations en matière de recherche ;
  7. Demande à l’État partie de continuer à renforcer sa coopération technique avec les Etats parties situés en amont du bien pour des mesures durables à long terme de gestion des eaux transfrontalières, et demande également que la coopération transfrontalière reste une question de priorité pour assurer une gestion efficace de l'eau qui soit informée par la science et puisse garantir un approvisionnement en eau minimum pour maintenir la VUE du bien ;
  8. Rappelant les préoccupations soulevées par l'État partie au sujet des projets de barrage et d'irrigation en amont du bien qui pourraient aggraver la pénurie d'eau et avoir un impact négatif sur la VUE du bien, se félicite également que le barrage de Makhul, qui aurait pu avoir un impact sur la VUE du bien, ait été suspendu, note cependant que les informations sur d'autres développements en amont et leurs impacts sur la VUE restent floues, et demande en outre aux États parties situés en amont du bien de s'assurer que tous les projets susceptibles d'avoir un impact négatif sur la VUE soient évalués conformément au Guide et boîte à outils pour les évaluations d'impact dans un contexte de patrimoine mondial, et que tous les projets susceptibles d'avoir un impact sur la VUE soient évités ;
  9. Se félicite en outre de l'engagement de l'État partie à assurer la protection juridique des éléments des marais dans son cadre juridique national, et de ses efforts pour réduire la surpêche et interdire le braconnage, et demande par ailleurs à l'État partie de fournir une mise à jour sur les amendements à la loi sur la protection de la faune sauvage pour assurer une protection élargie et efficace du bien, et de continuer à renforcer ses capacités de suivi, de protection juridique, d'application et de gestion pour contrôler les activités illégales telles que la chasse aux oiseaux et la surpêche ;
  10. Rappelant également sa vive préoccupation quant à la vulnérabilité persistante des éléments des marais et des valeurs naturelles associées du bien aux développements pétroliers et gaziers, reconnaît l'engagement continu de l'État partie à s'assurer que les activités pétrolières à l'extérieur du bien n'endommagent pas le bien, ainsi que le suivi signalé des activités existantes, et réitère sa demande à l'État partie de :
    1. S'assurer que toute proposition d'activité extractive susceptible d'impacter la VUE soit évalué pour ses impacts potentiels conformément au Guideet boîte à outils pour les évaluations d'impact dans un contexte de patrimoine mondial, avant toute prise de décision d'approuver un tel projet, et de n'approuver aucun projet qui aurait un impact négatif sur la VUE,
    2. Continuer à surveiller les activités extractives existantes à proximité du bien, signaler tout impact potentiel ou réel sur la VUE, comme demandé précédemment, et traiter immédiatement tout impact négatif et entreprendre des activités de remédiation comme demandé,
    3. Fournir une vue d'ensemble des développements pétroliers et gaziers au sein ou au voisinage du bien, y compris l'évaluation des impacts potentiels sur la VUE du bien, conformément au Guide et boîte à outils pour les évaluations d'impact dans un contexte de patrimoine mondial,
    4. Étendre son engagement à une interdiction permanente de toutes les industries extractives, y compris le pétrole et le gaz, au sein du bien, et veiller à ce qu'il n'y ait pas d'impact négatif sur la VUE des activités au-delà des limites du bien ;
  11. Reconnaissant en outre les mesures prises pour réglementer l'écotourisme dans le bien, réitère également sa demande à l'État partie d'élaborer et de mettre en œuvre un plan global de gestion de tourisme pour l'ensemble du bien afin de réglementer les visites et de garantir des pratiques, des infrastructures et des installations touristiques durables, et demande par ailleurs à l'État partie de fournir une mise à jour sur l'état du projet touristique situé dans la zone tampon du bien ;
  12. Se félicite par ailleurs des actions engagées pour collaborer avec les communautés locales autour des questions de gestion, et encourage encore l'État partie à poursuivre cet engagement, notamment sur les questions concernant la chasse et la pêche, l'utilisation de l'eau, les approches de gestion fondées sur les droits et l'application des connaissances écologiques traditionnelles à toutes les nouvelles constructions prévue ;
  13. Prend note que la mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/UICN a visité le bien en mars 2024 et que ses recommandations seront présentées au Comité du patrimoine mondial à sa 47e session ;
  14. Demande enfin à l'État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2025, un rapport actualisé sur l'état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 47e session. 
Année du rapport : 2024
Iraq
Date d'inscription : 2016
Catégorie : Mixte
Critères : (iii)(v)(ix)(x)
Documents examinés par le Comité
Rapport de lʼÉtat partie sur lʼétat de conservation
Rapport (2024) .pdf
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Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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