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Les Ahwar du sud de l’Iraq : refuge de biodiversité et paysage relique des villes mésopotamiennes

Iraq
Facteurs affectant le bien en 2023*
  • Cadre juridique
  • Système de gestion/plan de gestion
  • Autres menaces :

    conditions de conservation très instables des sites archéologiques

Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
  • Cadre juridique
  • cessité de mener dautres études concernant les flux deau minimums nécessaires et pour confirmer la biodiversité dans le bien et les paysages environnants
  • Classement incomplet de tous les éléments du bien en tant quaires protégées légales
  • Nécessité de réglementer les concessions pétrolières et gazières ainsi que dautres activités pouvant être préjudiciables dans les zones tampons du bien
  • Conditions de conservation très instables des sites archéologiques
  • cessité d'un plan directeur/feuille de route détaillé qui garantit la conservation du bien sur une base durable
  • cessité d'une mise en œuvre effective du plan de gestion consolidé
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2023

2017: Fonds d’urgence pour le patrimoine – soutien aux biens du patrimoine mondial iraquiens : 100 000 dollars EU

Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2023
Demandes approuvées : 0
Montant total approuvé : 0 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2023**
Néant
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2023

L'État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation le 31 janvier 2022, disponible à  https://whc.unesco.org/fr/list/1481/documents/ et rapporte les progrès suivants :

  • Les travaux de relevé et d’entretien ont repris à Ur et Uruk, ainsi que la formation du personnel national ; des plans similaires sont en cours d’élaboration pour Eridu ;
  • En 2020 et 2021 les besoins minimums en eau des éléments naturels ont été couverts grâce à l’attribution d’eau stockée dans les barrages réservoir et les lacs en 2019. Une actualisation de la Stratégie relative aux sols et aux ressources en eau en Iraq, qui détermine la gestion de la ressource en eau, y compris l’eau allouée aux éléments naturels afin de garantir la valeur universelle exceptionnelle (VUE), comprendra une étude environnementale hydrologique complète des marais, qui traite les flux minimums requis, la sécheresse et le changement climatique ;
  • En 2022, le renforcement des capacité, la formation et des études ont été entrepris avec le centre régional arabe pour le patrimoine mondial (ARC-WH) afin d’actualiser les données et définir un seuil limite et des indicateurs de base pour le niveau minimum d’eau nécessaire pour garantir des flux écologiques naturels pour soutenir la VUE dans les éléments naturels, dans le cadre du suivi à long terme par le Centre de la restauration des marais iraquiens et des terres humides (CRIMW).
  • La coopération et les discussions bilatérales sur la gestion technique conjointe transfrontalière de l’eau se sont poursuivies entre les États parties de l'Iraq, de la Türkiye, de la République arabe syrienne et de la République islamique d'Iran concernant la ratification du protocole d’accord (Iraq-Türkiye), établissant le centre de recherche conjoint irako-turque pour l’eau et les questions de gestion de l’eau relatives aux barrages de Cizre et Ilisu en Türkiye ; la coopération sur les question de l’eau et l’activation de comités techniques conjoints (Iraq/Syrie) ; et la gestion de l’eau comprenant la préparation d’une réunion technique (Iraq/Iran) ;
  • L'État partie exprime son inquiétude concernant les développements de barrages et d’irrigation dans les pays situés en amont, qui risquent d’impacter la sécurité alimentaire et l’eau en Iraq, y compris dans les marais. Un rapport détaillé concernant l’Iraq sera fourni séparément ;
  • L'État partie cherchera à mettre en œuvre une évaluation environnementale stratégique à l’échelle du bassin grâce à des mécanismes de coopération internationale, qui comprend entre autres : la première Conférence internationale sur l’eau à Bagdad, l’engagement avec la Banque Mondiale et le nouvel accord entre le CRIMW et l’ARC-WH ;
  • L'État partie confirme que le classement au patrimoine mondial offre une protection juridique aux éléments naturels en tant que zones protégées au niveau national. Des amendements à la loi sur la protection de la faune sauvage visant à assurer une plus large protection du bien sont en cours d’élaboration ;
  • Les activités de suivi et d’application de la loi visant à contrôler les activités illégales comprennent le suivi et la réglementation des activités de chasse et de pêche, l’application de la loi et la sensibilisation du public ;
  • La préparation d'un plan de gestion intégrée actualisé (IMP) pour le bien et de plans de gestion pour les éléments individuels a été accélérée par la création d’un sous-comité et avec le soutien technique de l’ARC-WH ;
  • Les mesures de gestion du tourisme comprennent des petits véhicules de transport des touristes, l’éclairage, des passages piétons et des étapes de repos à petite échelle, la signalisation, des audio-guides et des caméras de surveillance installées dans l’élément culturel ‘Ur’ ainsi que la signalisation et des cartes routières pour les éléments naturels. Des progrès réalisés en vue du développement d’un plan de tourisme complet comprennent la préparation d’un guide pour la réglementation de l’éco-tourisme dans le bien ;
  • L'État partie confirme son engagement à veiller à ce qu’aucune activité pétrolière ne soit entreprise dans les zones jouxtant les éléments naturels sans autorisation gouvernementale et confirme encore l’obligation pour les compagnies pétrolières de s’assurer que de telles activités ne causeraient pas de dommages au bien ni ne remettraient en cause ses limites. Le suivi des projets pétroliers existants à proximité du bien est effectif, et des mesures sont mises en œuvre pour traiter des problèmes tel que la pollution.

Le 24 février 2022, l'État partie a soumis des informations sur une proposition de développement d’un village touristique à Chebayesh dans la région centrale des marais, notamment une évaluation d’impact environnemental (EIE) (en anglais) et des lettres indiquant l’approbation du projet sur la base des recommandations de l’EIE (en arabe).

La mission conjointe de suivi réactif UNESCO/ICOMOS/UICN a été suspendue en raison des conditions logistiques, sécuritaires et sanitaires (COVID-19) et sera entreprise dès que possible.

Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2023

Il est satisfaisant de voir l'État partie reprendre les travaux de relevé et d’entretien à Ur et Uruk. Il est préoccupant de constater qu’aucune activité n’a repris à Eridu et que, cependant, des nouvelles fouilles y soient prévues malgré la demande du Comité de 2021 de ne procéder à aucune fouille tant que les conditions de conservation n’auront pas été stabilisées. Les missions archéologiques devraient veiller à ne pas créer de nouvelles zones archéologiques exigeant des mesures de conservation étant donné les difficultés actuelles de conserver les caractéristiques des sites archéologiques existants. Il est recommandé que soit demandé à l'État partie de fournir des informations sur les plans de conservation des éléments culturels.

Les mesures proactives prises pour améliorer la gestion de l’eau et assurer des niveaux d’eau minimums dans les éléments naturels pendant les périodes de sécheresse en 2020 et 2021 sont saluées, car elles renforcent la coopération transfrontalière avec les États parties riverains qui influencent le flux de l’eau vers le bien, renforcent la capacité scientifique et établissent un centre de recherche conjoint irako-turque. Toutefois, notant l’inquiétude signalée que les conditions de sécheresse pourraient se poursuivre en raison du changement climatique, et compte tenu du fait que les niveaux d’eau minimum ont pu être atteints ces dernières deux années grâce à un stockage d’eau suffisant en 2019, l’étude hydrologique environnementale globale planifiée et l’évaluation environnementale stratégique à l’échelle du bassin seront importantes pour définir une base scientifique complète pour la gestion de l’eau à long terme. L’inquiétude affichée de l'État partie concernant les impacts potentiels de projets d’irrigation et de construction de barrages en amont dans les pays voisins sur la capacité à alimenter les marais en eau, tant du point de vue de la quantité que de la qualité, est un sujet de préoccupation. Il est essentiel que tous les États parties concernés veillent à ce que les activités en amont du bien n’aient pas d’impact négatif sur sa VUE. Étant donné l’influence importante de la gestion de l’eau en amont sur le bien, la poursuite d’une coopération technique constructive avec les États parties voisin est essentielle pour assurer une gestion de l’eau qui maintienne la VUE à long terme.

L’engagement de l'État partie pour assurer la protection juridique des éléments naturels, et la confirmation que ceux-ci ont été désignés comme des zones protégées au niveau national, est appréciable. Il est recommandé que soient fournis dès que possible les détails de l’état de la protection et du renforcement de la loi sur la protection de la faune sauvage en cours d’élaboration. Les diverses activités de suivi et d’application de la loi pour contrôler les activités illégales devraient se poursuivre. La finalisation accélérée du plan de gestion intégrée (IMP) actualisé et des plans de gestion individuels pour chacun des éléments est un point positif, et la création d’un nouveau sous-comité et le soutien technique de l’ARC-WH devrait faciliter leur finalisation rapide, ce qui est une priorité.

La préparation des orientations pour réglementer l’éco-tourisme au sein du bien, la signalisation et la sensibilisation du public sont notées, bien que des éléments individuels bénéficieraient d’une approche plus structurée de la planification de l’interprétation et de l’installation d’infrastructures destinées aux visiteurs, même de petites dimensions. D’autres actions sont requises pour développer et mettre en œuvre un plan global de tourisme pour l’ensemble du bien afin de réguler les visites et garantir la sécurité des visiteurs et des pratiques, des infrastructures et des installations de tourisme durable. L’EIE du projet de développement d’un village touristique dans les éléments naturels énumère différents développements d’infrastructures, notamment un hôtel de quatre étages, des chalets, des restaurants, un casino, des cafés et des logements pour le personnel. L’EIE manque cependant d’informations importantes, par exemple une évaluation claire des impacts potentiels sur le VUE et, prenant bonne note de ses conclusions pour approuver le projet, l'État partie devrait revoir l’EIE, conjointement avec le Centre du patrimoine mondial et l’UICN, afin de s’assurer qu’il est conforme au nouveau Guide et boîte à outils pour les évaluations d'impact dans un contexte de patrimoine mondial, avant de poursuivre.

Rappelant la vive préoccupation quant à la vulnérabilité persistante du bien face aux développements pétroliers et gaziers, l’engagement de l'État partie pour s’assurer que les activités pétrolières en dehors du bien doivent être entreprises en coordination avec les autorités et ne doivent pas porter préjudice au bien, ni empiéter sur son territoire, est appréciable. A cet égard, il est recommandé que les impacts potentiels de la VUE, conformément au nouveau Guide et boîte à outils pour les évaluations d'impact dans un contexte de patrimoine mondial, avant toute décision de procéder à la mise en œuvre, et de garantir que les impacts sont évités. Le suivi signalé des activités pétrolières existantes au voisinage du bien doit être poursuivi et tout impact négatif immédiatement traité. Bien que des actions soient mises en œuvre pour traiter la pollution résultant des activités pétrolières, il reste difficile de vérifier si les projets existants ont un impact sur la VUE ; il est par conséquent recommandé que la mission de suivi réactif en attente examine également cette question. La demande d’étendre l'engagement de l'État partie à une interdiction permanente de toutes les industries extractives dans le bien, y compris le gaz, doit être réitérée.

L’engagement des communautés locales dans les processus de gestion, les activités éducatives et de sensibilisation à la protection du patrimoine naturel et culturel est salué.

Enfin, il est recommandé que la mission conjointe de suivi réaction en attente soit entreprise dès que possible.

Décisions adoptées par le Comité en 2023
45 COM 7B.31
Les Ahwar du sud de l'Iraq : refuge de biodiversité et paysage relique des villes mésopotamiennes (Iraq) (C/N 1481)

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/23/45.COM/7B.Add.2,
  2. Rappelant la décision 44 COM 7B.73, adoptée à sa 44e session élargie (Fuzhou/en ligne, 2021),
  3. Accueille avec satisfaction la reprise des travaux de relevé et d’entretien sur les sites de Ur et Uruk, et demande à l’État partie d’achever et de mettre en œuvre les plans de conservation des trois éléments culturels avant d’entreprendre tous travaux de fouilles supplémentaires ou de promouvoir le tourisme ;
  4. Rappelant que des fluctuations importantes des flux d'eau peuvent constituer une menace majeure pour le bien et que le non-respect des exigences minimales en eau pourrait représenter une mise en péril pour la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, conformément au paragraphe 180 des Orientations, accueille aussi avec satisfation les diverses mesures de gestion de l’eau prises pour garantir les exigences minimales en eau des éléments naturels et qui ont été réalisées en 2020 et 2021 et demande que l’État Partie continue de mette en œuvre de toute urgence des mesures de gestion qui démontrent que des flux adéquats d’eau vers le bien sont garantis à court et long terme, et ce, à titre absolument prioritaire ;
  5. Encourage la poursuite de la mise en oeuvre d’études techniques et scientifiques qui alimentent la gestion efficace du bien, notamment l’étude hydrologique environnementale globale planifiée des marais, le suivi en cours et les collaborations en matière de recherche et la préparation d’une évaluation environnementale stratégique à l’échelle du bassin, réalisée conformément au nouveau Guide et boite à outils pour les évaluations d'impact dans un contexte de patrimoine mondial ;
  6. Note avec satisfaction la coopération technique transfrontalière en cours entre les États parties de l'Iraq, de la République islamique d'Iran, de la République arabe syrienne et de la Türkiye en vue de définir des mesures de gestion de l’eau transfrontalières durables et à long terme, et demande en outre que la coopération transfrontalière demeure un sujet de la plus haute priorité afin de garantir une gestion de l’eau effective fondée sur des données scientifiques et qui garantisse un approvisionnement minimum en eau nécessaire au maintien de la VUE du bien à long terme ;
  7. Notant les inquiétudes soulevées par les États parties concernant les impacts, ou les impacts potentiels de projets de barrages et d’irrigation en amont du bien qui pourraient encore aggraver la pénurie d’eau et donc avoir un impact négatif sur la VUE du bien, demande aux États parties situés en amont du bien d’informer le Centre du patrimoine mondial, conformément au paragraphe 172 des Orientations, de tout développement existant ou prévu lié à l’eau susceptible d’avoir un impact sur la VUE afin de :
    1. S’assurer que de tels projets soient évalués conformément au nouveau Guide et boîte à outils pour les évaluations d'impact dans un contexte de patrimoine mondial, avant de prendre toute décision relative à leur avancement,
    2. Entreprendre des mesures d’atténuation lorsque des impacts négatifs sont identifiés, y compris par la coopération transfrontalière si nécessaire,
    3. Ne procéder à aucun développement qui aurait un impact négatif sur la VUE du bien ;
  8. Demande en outre à l’État partie de fournir des détails spécifiques sur l’état de protection des éléments naturels désignés comme zone protégées au niveau national et sur les amendements apportés à la loi sur la protection de la vie sauvage, afin de confirmer que ceux-ci assurent une protection efficace conforme aux Orientations ;
  9. Accueille avec satisfaction les actions entreprises pour traiter les activités illégales au sein du bien, et demande par ailleurs à l’État partie, dans le cadre d’une approche de gestion intégrée, de renforcer davantage ses capacités de suivi, de protection juridique, de gestion et d’application des lois afin de contrôler les activités illégales telles que la chasse aux oiseaux et la surpêche ;
  10. Réitère sa demande à l'État partie de finaliser, à titre prioritaire, la préparation d'un plan de gestion intégrée actualisé pour l'ensemble du bien et de plans de gestion actualisés pour chacune des composantes du bien et de soumettre des projets de ces plans de gestion au Centre du patrimoine mondial, pour examen par les Organisations consultatives ;
  11. Prenant acte de premières mesures destinées à réguler l’éco-tourisme dans le bien, réitère aussi sa demande à l'État partie d’élaborer et de mettre en œuvre un plan global de tourisme pour l’ensemble du bien afin de réguler la fréquentation, d’assurer la sécurité des visiteurs et des pratiques, infrastructures et installations de tourisme durable, et demande par ailleurs à l'État partie de réviser l’évaluation d’impact environnemental pour le projet de village touristique proposé dans les éléments naturels, conformément au nouveau Guide et boîte à outils pour les 'évaluations d'impact dans un contexte de patrimoine mondial, en consultation avec le Centre du patrimoine mondial et l’UICN, avant de procéder à l’avancement du projet proposé.
  12. Rappelant sa vive préoccupation quant à la vulnérabilité persistante des éléments naturels du bien face aux développements pétroliers et gaziers, note avec satisfaction l’engagement continu de l'État partie à s’assurer que les activités pétrolières à l'extérieur du bien ne portent pas atteinte au bien et n’empiètent pas sur son territoire, ainsi que le suivi signalé des activités existantes et des actions de remédiation, et demande en outre à l’État partie de :
    1. S’assurer que toute proposition d’activité extractive susceptible d’impacter la VUE soit évaluée pour ses impacts potentiels, conformément au nouveau Guide et boîte à outils pour les évaluations d'impact dans un contexte de patrimoine mondial, avant tout prise de décision d’approuver un tel projet, et ne pas approuver un projet qui aurait un impact négatif sur la VUE,
    2. Continuer d’effectuer le suivi des activités extractives existantes au voisinage du bien, signaler tout impact potentiel ou réel sur la VUE comme demandé précédemment et traiter immédiatement tous impacts négatifs et entreprendre des activités de remédiation comme demandé ;
    3. Fournir une vue d’ensemble des développements pétroliers et gaziers au sein du bien et à son voisinage, incluant l’évaluation des impacts potentiels sur la VUE du bien, conformément au nouveau Guide et boîte à outils pour les évaluations d'impact dans un contexte de patrimoine mondial,
    4. Étendre son engagement à une interdiction permanente de toute industrie extractive, y compris le pétrole et le gaz, au sein du bien, et garantir l’absence d’impact sur la VUE ;
  13. Encourage encore l'État partie à continuer de s'engager de manière significative avec les communautés locales sur une série de questions de gestion, y compris les questions concernant la chasse et la pêche, l'utilisation de l'eau, les approches de gestion fondées sur les droits et le recours aux savoirs écologiques traditionnels pour toute nouvelle construction prévue ;
  14. Réitère sa demande que la mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/UICN soit entreprise sur le bien dès que possible ;
  15. Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1erfévrier 2024, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 46e session.
Projet de décision : 45 COM 7B.31

Le Comité du patrimoine mondial,

  1. Ayant examiné le document WHC/23/45.COM/7B.Add.2,
  2. Rappelant la décision 44 COM 7B.73, adoptée à sa 44e session élargie (Fuzhou/en ligne, 2021),
  3. Accueille avec satisfaction la reprise des travaux de relevé et d’entretien sur les sites de Ur et Uruk, et demande à l’État partie d’achever et de mettre en œuvre les plans de conservation des trois éléments culturels avant d’entreprendre tous travaux de fouilles supplémentaires ou de promouvoir le tourisme ;
  4. Rappelant que des fluctuations importantes des flux d'eau peuvent constituer une menace majeure pour le bien et que le non-respect des exigences minimales en eau pourrait représenter une mise en péril pour la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, conformément au paragraphe 180 des Orientations, accueille aussi avec satisfation les diverses mesures de gestion de l’eau prises pour garantir les exigences minimales en eau des éléments naturels et qui ont été réalisées en 2020 et 2021 et demande que l’État Partie continue de mette en œuvre de toute urgence des mesures de gestion qui démontrent que des flux adéquats d’eau vers le bien sont garantis à court et long terme, et ce, à titre absolument prioritaire ;
  5. Encourage la poursuite de la mise en oeuvre d’études techniques et scientifiques qui alimentent la gestion efficace du bien, notamment l’étude hydrologique environnementale globale planifiée des marais, le suivi en cours et les collaborations en matière de recherche et la préparation d’une évaluation environnementale stratégique à l’échelle du bassin, réalisée conformément au nouveau Guide et boite à outils pour les évaluations d'impact dans un contexte de patrimoine mondial ;
  6. Note avec satisfaction la coopération technique transfrontalière en cours entre les États parties de l'Iraq, de la République islamique d'Iran, de la République arabe syrienne et de la Türkiye en vue de définir des mesures de gestion de l’eau transfrontalières durables et à long terme, et demande en outre que la coopération transfrontalière demeure un sujet de la plus haute priorité afin de garantir une gestion de l’eau effective fondée sur des données scientifiques et qui garantisse un approvisionnement minimum en eau nécessaire au maintien de la VUE du bien à long terme ;
  7. Notant les inquiétudes soulevées par les États parties concernant les impacts, ou les impacts potentiels de projets de barrages et d’irrigation en amont du bien qui pourraient encore aggraver la pénurie d’eau et donc avoir un impact négatif sur la VUE du bien, demande aux États parties situés en amont du bien d’informer le Centre du patrimoine mondial, conformément au paragraphe 172 des Orientations, de tout développement existant ou prévu lié à l’eau susceptible d’avoir un impact sur la VUE afin de :
    1. S’assurer que de tels projets soient évalués conformément au nouveau Guide et boîte à outils pour les évaluations d'impact dans un contexte de patrimoine mondial, avant de prendre toute décision relative à leur avancement,
    2. Entreprendre des mesures d’atténuation lorsque des impacts négatifs sont identifiés, y compris par la coopération transfrontalière si nécessaire,
    3. Ne procéder à aucun développement qui aurait un impact négatif sur la VUE du bien ;
  8. Demande en outre à l’État partie de fournir des détails spécifiques sur l’état de protection des éléments naturels désignés comme zone protégées au niveau national et sur les amendements apportés à la loi sur la protection de la vie sauvage, afin de confirmer que ceux-ci assurent une protection efficace conforme aux Orientations ;
  9. Accueille avec satisfaction les actions entreprises pour traiter les activités illégales au sein du bien, et demande par ailleurs à l’État partie, dans le cadre d’une approche de gestion intégrée, de renforcer davantage ses capacités de suivi, de protection juridique, de gestion et d’application des lois afin de contrôler les activités illégales telles que la chasse aux oiseaux et la surpêche ;
  10. Réitère sa demande à l'État partie de finaliser, à titre prioritaire, la préparation d'un plan de gestion intégrée actualisé pour l'ensemble du bien et de plans de gestion actualisés pour chacune des composantes du bien et de soumettre des projets de ces plans de gestion au Centre du patrimoine mondial, pour examen par les Organisations consultatives ;
  11. Prenant acte de premières mesures destinées à réguler l’éco-tourisme dans le bien, réitère aussi sa demande à l'État partie d’élaborer et de mettre en œuvre un plan global de tourisme pour l’ensemble du bien afin de réguler la fréquentation, d’assurer la sécurité des visiteurs et des pratiques, infrastructures et installations de tourisme durable, et demande par ailleurs à l'État partie de réviser l’évaluation d’impact environnemental pour le projet de village touristique proposé dans les éléments naturels, conformément au nouveau Guide et boîte à outils pour les 'évaluations d'impact dans un contexte de patrimoine mondial, en consultation avec le Centre du patrimoine mondial et l’UICN, avant de procéder à l’avancement du projet proposé.
  12. Rappelant sa vive préoccupation quant à la vulnérabilité persistante des éléments naturels du bien face aux développements pétroliers et gaziers, note avec satisfaction l’engagement continu de l'État partie à s’assurer que les activités pétrolières à l'extérieur du bien ne portent pas atteinte au bien et n’empiètent pas sur son territoire, ainsi que le suivi signalé des activités existantes et des actions de remédiation, et demande en outre à l’État partie de :
    1. S’assurer que toute proposition d’activité extractive susceptible d’impacter la VUE soit évaluée pour ses impacts potentiels, conformément au nouveau Guide et boîte à outils pour les évaluations d'impact dans un contexte de patrimoine mondial, avant tout prise de décision d’approuver un tel projet, et ne pas approuver un projet qui aurait un impact négatif sur la VUE,
    2. Continuer d’effectuer le suivi des activités extractives existantes au voisinage du bien, signaler tout impact potentiel ou réel sur la VUE comme demandé précédemment et traiter immédiatement tous impacts négatifs et entreprendre des activités de remédiation comme demandé ;
    3. Fournir une vue d’ensemble des développements pétroliers et gaziers au sein du bien et à son voisinage, incluant l’évaluation des impacts potentiels sur la VUE du bien, conformément au nouveau Guide et boîte à outils pour les évaluations d'impact dans un contexte de patrimoine mondial,
    4. Étendre son engagement à une interdiction permanente de toute industrie extractive, y compris le pétrole et le gaz, au sein du bien, et garantir l’absence d’impact sur la VUE ;
  13. Encourage encore l'État partie à continuer de s'engager de manière significative avec les communautés locales sur une série de questions de gestion, y compris les questions concernant la chasse et la pêche, l'utilisation de l'eau, les approches de gestion fondées sur les droits et le recours aux savoirs écologiques traditionnels pour toute nouvelle construction prévue ;
  14. Réitère sa demande que la mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/UICN soit entreprise sur le bien dès que possible ;
  15. Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2024, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 47e session.
Année du rapport : 2023
Iraq
Date d'inscription : 2016
Catégorie : Mixte
Critères : (iii)(v)(ix)(x)
Documents examinés par le Comité
Rapport de lʼÉtat partie sur lʼétat de conservation
Rapport (2022) .pdf
Proposé initialement pour examen en 2022
arrow_circle_right 45COM (2023)
Exports

* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).

** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.


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