Monuments historiques à Makli, Thatta

• Destruction délibérée du patrimoine
• Tremblement de terre
• Érosion et envasement / dépôt
• Habitat
• Activités illégales
• Modification du régime des sols
• Activités de gestion
• Système de gestion/plan de gestion
• Autres effets des modifications du climat
• Déchets solides
• Inondations
• Autres: Stabilité des fondations (mécanique de la terre) de la tombe de Jam Nizamuddin II

Montant total accordé : 30 000 dollars EU du Fonds du programme ordinaire de l’UNESCO pour l’étude des conditions de la tombe de Jam Nizzamuddin (2011) ; 33 000 dollars EU du Fonds-en-dépôt UNESCO/Pays-Bas pour une évaluation d’urgence et une réponse immédiate aux dommages provoqués par les inondations (2012) ; deux phases du projet du Fonds-en-dépôt UNESCO/République de Corée « Patrimoine mondial, développement durable et implication des communautés », qui s’occupe de biens inscrits sur la Liste du patrimoine mondial au Bangladesh et au Pakistan, concernent également ce bien (Phase I : 2015-2017 – 600 065 dollars EU ; Phase II : 2019-2022 – 769 741 dollars EU) ; 50 000 dollars EU du Fonds-en-dépôt UNESCO/Pays-Bas pour la ‘conservation d’urgence du Bien du patrimoine mondial «Monuments historiques à Makli, Thatta (2023-2024).

Le 22 janvier 2024, l'État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation, disponible à https://whc.unesco.org/fr/list/143/documents. Les progrès réalisés pour résoudre les problèmes de conservation soulevés par le Comité lors de ses précédentes sessions et la réponse aux dégâts importants causés par la mousson de 2022 sont présentés dans ce rapport, comme suit :

• Les actions menées afin de mettre en œuvre les recommandations des missions d'urgence de l'UNESCO de 2022 et 2023, comprenant un rapport d’évaluation des dommages pour des travaux de stabilisation immédiats, une étude de site approfondie, une étude de drainage, la préparation d’un cadre de gestion des visiteurs, l’installation d'un canal de drainage, des activités de formation sous l’égide d’un expert international de l’UNESCO sur les effets du changement climatique, un travail sur la préparation aux situations d’urgence et un renforcement des efforts de documentation sur les monuments et pièces détachées ;
• Des services aux visiteurs sont offerts dans 21 sanctuaires actifs, permettant ainsi de maintenir les traditions vivantes ;
• Un rapport analytique complet (annexé au rapport de l'État partie) sur les effets de la mousson de 2022, résultant des deux missions d'urgence, présente une évaluation globale de l‘état du site, l'état des monuments et des zones exigeant un suivi rapproché, l’équipement nécessaire et une estimation budgétaire, et des recommandations sur les priorités de conservation immédiates et à moyen terme ;
• Des outils de gestion ont été élaborés, avec un plan de gestion révisé et actualisé, un plan de conservation et un plan de réponse aux risques de catastrophe ;
• Des inspections sont menées avant la saison de la mousson et une équipe de secours a été mise en place pour effectuer des interventions et des travaux urgents d’entretien ;
• Des mesures de préparation/atténuation ont été identifiées pour faire face à l’éventualité de catastrophes naturelles et aux effets du changement climatique ;
• La formation et le renforcement des capacités ont été organisés sous la conduite d’experts internationaux ;
• L’installation de la nouvelle porte principale est terminée ;
• L’intervention sur le sol du mausolée d’Isa Khan Tarkhan II a répondu aux problèmes d’inondation et d’infiltration d’eau en remplaçant le revêtement de sol des années 1970 qui ne faisait pas partie du tissu historique d’origine ;
• Un plan d'action est en cours d’élaboration pour la stabilisation et la conservation du mausolée de Jam Nizamuddin II ;
• Des progrès sont réalisés quant à la modification mineure des limites proposée qui sera soumise en temps voulu.

Un financement de 50 000 dollars EU a été approuvé par le biais du Fonds-en-dépôt UNESCO/Pays-Bas pour apporter un soutien d’urgence au tombeau de Sheikh Jiyo et à une tombe inconnue de la période Samma (XVI^e siècle de notre ère).

Les efforts continus de l’État partie suite à la mousson d’août 2022 et en réponse aux missions d'urgence de l'UNESCO de novembre 2022 et février 2023, incluant la rédaction d’un rapport analytique complet, le développement de plans d’action à court, moyen et long terme, y compris les exigences techniques et financières, sont louables. Le Comité pourrait souhaiter encourager l'État partie à procéder aux interventions recommandées. Le Comité pourrait également souhaiter réitérer la nécessité de mettre en œuvre ses décisions antérieures et toutes les recommandations de la mission de suivi réactif de 2019.

Le projet de plan de conservation est utile pour répondre de manière ciblée à la mousson de 2022 et   remédier à  la vulnérabilité dû au changement climatique, et pourrait inclure un calendrier d’actions et de budgets spécifiques. Le projet de plan de réponse aux risques de catastrophe est opportun et utile mais il doit couvrir un éventail plus vaste de risques, inclure une feuille de route détaillée avec les priorités et identifier les ressources nécessaires. Le plan de gestion actualisé compile effectivement les documents et les recommandations antérieures et les révisions intégrées dans une version précédente. En tant que document de politique globale, il devrait intégrer les éléments clés des plans de conservation et de réponse aux risques de catastrophe avec une description claire des actions requises. Il est recommandé que les trois documents soient révisés conformément aux directives déjà communiquées au moyen des examens techniques de l’ICOMOS.

Le caractère vivant du bien est un attribut important dont l'État partie reconnaît également la valeur. L’accès de la communauté a besoin d’être soutenu, tandis que des mesures de sécurité et de sûreté nécessaires sont déployées et que des activités de conservation ont cours.

Le programme de formation à la réponse aux catastrophes est une réaction opportune face aux récentes difficultés, et l'État partie devrait être encouragé à poursuivre le renforcement des capacités du personnel dans tous les champs de la conservation, y compris la conservation de la pierre et la gestion du patrimoine mobilier.

Tout en notant l’achèvement de la construction de la porte principale et le raisonnement invoqué derrière le nouveau sol en maçonnerie du mausolée d’Isa Khan Tarkhan II, il est conseillé à l'État partie de suivre les paragraphes 118bis et 172 des Orientations en soumettant la documentation du projet, accompagnée d’une évaluation d'impact sur le patrimoine (EIP), conformément au Guide et boîte à outils pour les évaluations d'impact dans un contexte de patrimoine mondial, au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives avant que des décisions difficilement réversibles ne soient prises et avant de procéder à toute intervention. Ce processus devrait également s’appliquer aux futurs projets qui pourraient avoir un impact sur la VUE du bien, y compris le prochain plan d'action pour la stabilisation et la conservation du mausolée de Jam Nizamuddin II.

L’engagement de l’État partie à avancer une proposition de modification mineure des limites conformément aux paragraphes 163-164 et à l’annexe 11 des Orientations est le bienvenu, et le Comité pourrait demander sa soumission en temps voulu.

Enfin, le Comité pourrait souhaiter saluer le soutien récent du Fonds-en-dépôt UNESCO/Pays-Bas pour la conservation du tombeau de Sheikh Jiyo et d’une tombe voisine de la période Samma, identifiés comme une priorité à court terme par la mission d'urgence. Un soutien accru de la communauté internationale devrait être encouragé afin d’élaborer des plans d'action chiffrés dans le plan de conservation, le plan de réponse aux risques de catastrophe et le plan de gestion, et préparer une proposition technique pour des interventions d’urgence et à court terme sur des monuments déclarés prioritaires. Une assistance supplémentaire pourrait également être encouragée pour faire face à la perte de 6,1 millions de dollars EU estimée dans le secteur de la culture et du patrimoine du Pakistan, comme l’indique l’évaluation des besoins post-catastrophe de 2022.