Parc national d'Iguaçu
Facteurs affectant le bien en 2021*
- Gouvernance
- Impacts des activités touristiques / de loisirs des visiteurs
- Infrastructures de transport de surface
- Infrastructures hydrauliques
- Système de gestion/plan de gestion
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
- Impacts des activités touristiques / de loisirs / des visiteurs
- Infrastructure hydraulique (construction d’un barrage hydroélectrique)
- Infrastructures de transport de surface (projet de loi et pression pour rouvrir une route illégale)
- Exploitation forestière et chasse illégales (problème résolu)
- Gouvernance (absence de coopération transfrontalière et aménagements non coordonnés)
- Absence de financement durable (problème résolu)
- Systèmes de gestion / plan de gestion (problèmes liés à l'utilisation publique du bien et absence de plan d’utilisation publique)
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2021
Montant total accordé au bien : environ 50 .000 dollars EU au titre du Programme brésilien du patrimoine mondial pour la biodiversité, afin de planifier la lutte contre l’incendie
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2021
Montant total approuvé : 0 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2021**
Mars 1999: mission UICN; avril 2005 : mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/UICN ; avril 2008: mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/UICN ; mars 2015 : mission de suivi réactif UICN
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2021
Le 29 novembre 2019, l'État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation du bien, disponible à http://whc.unesco.org/fr/list/355/documents/, fournissant les informations suivantes :
- La centrale hydroélectrique Baixo Iguaçu (HPP) est maintenant en service. Selon les rapports de suivi, l'exploitation du barrage est menée conformément aux conditions imposées par l’Institut Chico Mendes pour la conservation de la biodiversité (ICMBio) et l’Institut environnemental de Panama (IAP), notamment garantir un débit minimum de 350 m³/s à tout moment. Quatre programmes de suivi mis en place par HPP, l’opérateur de la centrale hydroélectrique, sur la consolidation du couloir de biodiversité, le suivi hydrosédimentaire, l’inspection des ressources naturelles et le suivi de l’environnement aquatique (y compris les sous-programmes de suivi de la qualité de l’eau et de l’ichthyofaune), sont exposés ;
- La route Colono reste fermée, bien que deux projets de loi proposant sa réouverture soient soumis au débat au Congrès. A la Chambre des représentants, une nouvelle loi (PL 984/2019) visant à instituer la route Colono en tant que Park-Highway a été approuvée par le Comité des transports et du réseau routier et fera l'objet d'une analyse plus approfondie par quatre autres comités. La précédente proposition de loi PLC 61/2013, envoyée au Sénat fédéral après approbation par la Chambre des représentants en 2013, n’a pas été archivée. Cette loi a été approuvé par le Comité du service d’infrastructure et est actuellement en cours d’évaluation par les Comités de l’environnement, du développement régional et du tourisme ;
- Après un processus de révision de deux ans, un plan de gestion actualisé a été approuvé en décembre 2018, qui traite la conservation des cours d’eau, des forêts et des espèces importantes ainsi que de la participation citoyenne. Un plan d’utilisation publique (PUP) complémentaire incluant l’engagement local et l’éducation à l’environnement a également été rédigé. Le Programme national pour le suivi de la biodiversité (« Monitora ») établi en 2017, collecte des données sur les oiseaux, les mammifères et les coléoptères. Le véhicules et les accidents impliquant la faune font l’objet d’un suivi sur l’autoroute BR-469 à l’intérieur du bien. Trois autres projets de suivi des zones environnantes, de la qualité de l’eau et des microplastiques ainsi que de la flore non-indigène et envahissante sont prévus pour 2020;
- La collaboration avec le Parc national de l’Iguazú voisin en Argentine se poursuit, en particulier concernant la conservation des jaguars et les actions conjointes de lutte contre les activités illégales telles que la chasse, le trafic des espèces sauvages et la récolte de cœurs de palmiers.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2021
Concernant le fonctionnement du barrage Baixo Iguaçu (HPP), il est noté que l’exploitation du barrage respecte les conditions définies par l’ICMBio et l’IAP, notamment afin de garantir un débit minimum de 350 m³/s. Rappelant que le nouveau barrage était conçu pour réduire les effets des fluctuations du niveau de l'eau (c'est-à-dire les éclusées) des barrages existants situés plus en amont sur le fleuve Iguaçu, les données fournies ne permettent pas de savoir si cet objectif a été atteint. Il est recommandé que le Comité demande l'État partie de fournir des informations actualisées sur le respect des conditions d’exploitation, de surveiller et de gérer étroitement le débit de l'eau, y compris les éclusées et leurs effets, et de rendre compte de ces résultats.
Il est extrêmement préoccupant qu'aucune évaluation spécifique des impacts de la centrale hydroélectrique sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien n'ait été soumise avant la construction et l'exploitation du barrage, comme l'avait demandé le Comité. Il est également préoccupant de constater que toutes les recommandations de suivi réactif de l'UICN de 2015 n'ont pas été mises en œuvre.
Tout en notant les programmes de suivi effectués par l'opérateur de la centrale hydraulique, en coopération avec l'ICMBio, comme l'exige le processus d'autorisation, aucune information n'a été fournie pour préciser si ces programmes ont été élaborés en coopération avec l'État partie d'Argentine, comme l'a demandé le Comité. Il est également recommandé que le Comité demande à l'État partie de s'assurer que ces programmes de suivi évaluent efficacement tous les impacts négatifs possibles sur la VUE du bien et que leurs résultats soient utilisés pour orienter les plans d'action en matière d'atténuation, de gestion adaptative et d'exploitation de la centrale hydroélectrique du Baixo Iguaçu.
Le lancement d'autres programmes est bienvenu, tels que le programme de consolidation du couloir de biodiversité destiné à reconnecter le bien avec des fragments isolés de la forêt environnante et le programme d'inspection des ressources naturelles afin de lutter contre les activités illégales dans le bien et autour du barrage. Il est recommandé que le Comité encourage l'État partie à poursuivre ces programmes et à communiquer leurs résultats.
Bien qu'il soit noté que la route Colono est toujours fermée, il est très préoccupant que deux projets de loi soient à l'étude, qui pourraient permettre la réouverture de la route en tant que Park-Highway. Il convient de rappeler que plusieurs décisions du Comité du patrimoine mondial ont conclu que la réouverture de la route représente une menace potentielle sur la VUE du bien. Il est par conséquent recommandé que le Comité demande instamment à l'État partie de maintenir la fermeture de la route Colono notamment grâce à des mécanismes législatifs appropriés.
L'approbation du plan de gestion actualisé, ainsi que la mise en place du programme "Monitora", sont les bienvenues. Le plan d’utilisation publique (PUP) complémentaire devrait promouvoir un engagement accru des communautés locales, notamment des plans visant à répartir le tourisme actuellement concentré à Foz do Iguaçu sur les municipalités voisines. Il est recommandé que le Comité demande à l'État partie de soumettre les résultats du programme de suivi de la biodiversité et de fournir des informations sur les progrès réalisés en matière d’accessibilité offerte aux touristes dans les localités autres que Foz do Iguaçu.
On note la poursuite de la coopération avec l'État partie d’Argentine sur le partage des informations ainsi que sur les activités de suivi et de surveillance communes. Il est toutefois regrettable qu’il n’existe aucune coopération spécifique dans le but d’élaborer et de mettre en œuvre un plan global de suivi, d’évaluation et d’action afin d’identifier et de traiter les impacts potentiellement négatifs de la centrale hydroélectrique Baixo Iguaçu (HPP) sur la VUE des deux biens voisins. L'État partie de l'Argentine ayant lancé un projet de surveillance et de recherche à long terme sur l'écosystème du fleuve Iguazú et la qualité de l'eau, il est recommandé que le Comité réitère sa demande aux États parties de collaborer à l'élaboration d'un système global de surveillance tant pour la faune aquatique que pour le débit de l'eau. Ce suivi permettrait de surveiller et de garantir le respect des exigences et des plans d'action prescrits pour le projet hydroélectrique et ainsi d'évaluer leur capacité à atténuer les effets négatifs sur la VUE des deux biens.
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2021
44 COM 7B.112
Parc national d'Iguaçu (Brésil) (N 355)
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/21/44.COM/7B,
- Rappelant la décision 42 COM 7B.84, adoptée à sa 42e session (Manama, 2018),
- Exprime sa plus grande inquiétude quant au fait que la centrale hydroélectrique du Baixo Iguaçu (HPP) est maintenant en pleine exploitation alors qu’aucune évaluation spécifique des impacts du projet sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien n'a été soumise au Centre du patrimoine mondial, et demande à l'État partie de fournir des données actualisées et des informations sur le respect des conditions d’exploitation spécifiques établies pour l'exploitation de la centrale, en particulier la garantie de débits d'eau minimums convenus et la réduction des fluctuations, et de présenter un rapport sur ces résultats ;
- Prend note des programmes de suivi en cours effectués par l'exploitant de la centrale et l’Institut Chico Mendes pour la conservation de la biodiversité (ICMBio), et demande également à l'État parti de :
- Examiner les programmes de surveillance afin de s'assurer que tous les impacts potentiels de la centrale hydroélectrique sur la VUE et l'intégrité du bien sont suivis, et élargir le sous-programme de surveillance de l'ichtyofaune afin d'inclure toutes les espèces pertinentes.
- Veiller à ce que tous les impacts négatifs observés lors du suivi soient traités de manière adéquate, y compris les impacts de la pollution de l'eau,
- Veiller à ce que les résultats du suivi soient utilisés pour définir les plans d'action en matière d'atténuation, de gestion adaptative et d'exploitation de la centrale hydroélectrique ;
- Regrette qu’il n’existe aucune coopération spécifique avec l'État partie d’Argentine afin d’évaluer conjointement les impacts potentiels de la nouvelle centrale hydroélectrique, et réitère sa demande aux États parties de l’Argentine et du Brésil de coopérer à l’élaboration d’un système de suivi global et complet tant pour la faune aquatique que pour le débit de l’eau, qui permettrait de surveiller et de garantir le respect des exigences et des plans d'action prescrits pour le projet hydroélectrique et ainsi d'évaluer leur capacité à atténuer les effets négatifs sur la VUE des deux biens.
- Accueille favorablement les programmes tels que la consolidation du couloir de biodiversité destiné à reconnecter le bien avec des fragments isolés de la forêt environnant, et le programme d'inspection des ressources naturelles afin de lutter contre les activités illégales, et demande aussi à l'État partie de poursuivre ces programmes et de communiquer leurs résultats ;
- Exprime sa profonde préoccupation concernant les conséquences juridiques potentielles des deux lois (la nouvelle loi PL 984/2019 et la loi non archivée PLC 61/2013) actuellement à l’étude, qui proposent la réouverture de la route Colono, qui pourrait, si elles étaient approuvées, créer les conditions conduisant à la réinscription du bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril, conformément au paragraphe 180 des Orientations et prie instamment l'État partie de veiller à ce que la route Colono reste fermée ;
- Accueille favorablement l’élaboration du plan de gestion actualisé pour le parc national d’Iguaçu ainsi que la mise en place du programme national de suivi de la biodiversité ("Monitora"), et demande en outre à l'État partie de communiquer les résultats du programme Monitora et de fournir les informations sur les progrès réalisés en matière d’accessibilité offerte aux touristes dans les localités autres que Foz do Iguaçu ;
- Demande en outre à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2022, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 46e
Projet de décision : 44 COM 7B.112
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/21/44.COM/7B,
- Rappelant la décision 42 COM 7B.84, adoptée à sa 42e session (Manama, 2018),
- Exprime sa plus grande inquiétude quant au fait que la centrale hydroélectrique du Baixo Iguaçu (HPP) est maintenant en pleine exploitation alors qu’aucune évaluation spécifique des impacts du projet sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien n'a été soumise au Centre du patrimoine mondial, et demande à l'État partie de fournir des données actualisées et des informations sur le respect des conditions d’exploitation spécifiques établies pour l'exploitation de la centrale, en particulier la garantie de débits d'eau minimums convenus et la réduction des fluctuations, et de présenter un rapport sur ces résultats ;
- Prend note des programmes de suivi en cours effectués par l'exploitant de la centrale et l’Institut Chico Mendes pour la conservation de la biodiversité (ICMBio), et demande également à l'État parti de :
- Examiner les programmes de surveillance afin de s'assurer que tous les impacts potentiels de la centrale hydroélectrique sur la VUE et l'intégrité du bien sont suivis, et élargir le sous-programme de surveillance de l'ichtyofaune afin d'inclure toutes les espèces pertinentes.
- Veiller à ce que tous les impacts négatifs observés lors du suivi soient traités de manière adéquate, y compris les impacts de la pollution de l'eau,
- Veiller à ce que les résultats du suivi soient utilisés pour définir les plans d'action en matière d'atténuation, de gestion adaptative et d'exploitation de la centrale hydroélectrique ;
- Regrette qu’il n’existe aucune coopération spécifique avec l'État partie d’Argentine afin d’évaluer conjointement les impacts potentiels de la nouvelle centrale hydroélectrique, et réitère sa demande aux États parties de l’Argentine et du Brésil de coopérer à l’élaboration d’un système de suivi global et complet tant pour la faune aquatique que pour le débit de l’eau, qui permettrait de surveiller et de garantir le respect des exigences et des plans d'action prescrits pour le projet hydroélectrique et ainsi d'évaluer leur capacité à atténuer les effets négatifs sur la VUE des deux biens.
- Accueille favorablement les programmes tels que la consolidation du couloir de biodiversité destiné à reconnecter le bien avec des fragments isolés de la forêt environnant, et le programme d'inspection des ressources naturelles afin de lutter contre les activités illégales, et demande aussi à l'État partie de poursuivre ces programmes et de communiquer leurs résultats ;
- Exprime sa profonde préoccupation concernant les conséquences juridiques potentielles des deux lois (la nouvelle loi PL 984/2019 et la loi non archivée PLC 61/2013) actuellement à l’étude, qui proposent la réouverture de la route Colono, qui pourrait, si elles étaient approuvées, créer les conditions conduisant à la réinscription du bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril, conformément au paragraphe 180 des Orientations et prie instamment l'État partie de veiller à ce que la route Colono reste fermée ;
- Accueille favorablement l’élaboration du plan de gestion actualisé pour le parc national d’Iguaçu ainsi que la mise en place du programme national de suivi de la biodiversité ("Monitora"), et demande en outre à l'État partie de communiquer les résultats du programme Monitora et de fournir les informations sur les progrès réalisés en matière d’accessibilité offerte aux touristes dans les localités autres que Foz do Iguaçu ;
- Demande en outre à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2022, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 46e session en 2023.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.