Zone de conservation de Ngorongoro
Facteurs affectant le bien en 2014*
- Activités illégales
- Espèces envahissantes/exotiques terrestres
- Identité, cohésion sociale, modifications de la population locale / des communautés
- Impacts des activités touristiques / de loisirs des visiteurs
- Modification du régime des sols
- Production de semences
- Vastes infrastructures et/ou installations touristiques / de loisirs
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
- accroissement de la population pastorale résidente ;
- braconnage ;
- prolifération d’espèces envahissantes ;
- pression touristique ;
- empiétement ;
- Gouvernance du bien ;
- situation de défi de la vie communautaire.
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2014
50 000 dollars EU de la Suisse, 35 000 dollars EU des Pays-Bas, 20 000 dollars EU du Plan-Cadre des Nations Unies pour l'Aide au développement (PNUAD) et 8 000 dollars EU des Fonds auto bénéficiaire 2013-2014 de la République Unie de Tanzanie .
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2014
Montant total approuvé : 290 386 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2014**
Avril 1986 : mission UICN ; avril-mai 2007 : mission de suivi réactif Centre du patrimoine mondial / UICN ; décembre 2008 : mission de suivi réactif Centre du patrimoine mondial UNESCO / UICN ; février 2011 : mission de suivi réactif Centre du patrimoine mondial / ICOMOS ; avril 2012 mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial / ICOMOS / UICN.
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2014
Le 31 janvier 2014, l’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation. Un résumé analytique de ce rapport est disponible à l’adresse https://whc.unesco.org/fr/list/39/documents/. Des progrès sont signalés sur les points suivants :
-
Protocole d’entente (MOU) entre la Ngorongoro Conservation Area Authority (NCAA) et le Département des Antiquités signé en septembre 2013 et demandes de crédits pour que le département culturel devienne opérationnel ;
-
Les rapports des nouvelles fouilles partielles des empreintes de Laetoli ont été examinés en janvier 2014. Une réunion du comité technique international sera convoquée afin d’explorer les options permettant de garantir la conservation de cet attribut culturel significatif du bien ;
- Activités destinées à réduire l’impact du bétail sur le bien, notamment développement d’une ferme expérimentale, amélioration de l’élevage et réinstallation volontaire de certains des peuples pastoraux ailleurs ;
- Projet de 3 ans, initié lord du second semestre 2013, pour améliorer le dialogue et l’engagement des collectivités locales dans la prise de décision en matière d’utilisation des terres, partage des bénéfices et autres points résultant de l’inscription sur la Liste du patrimoine mondial ;
- Efforts de gestion constants visant à traiter les recommandations de la mission de suivi réactif de 2012 vis-à-vis (1) de l’identification d’une technique de revêtement routier convenable pour la principale route qui traverse le bien et dessert Serengeti et les zones situées au-delà, (2) de la surveillance des espèces végétales envahissantes, (3) du braconnage, en particulier dans la mesure où cela affecte les éléphants et les rhinocéros et (4) du suivi ;
- Engagement de l’État partie à garantir que les documents techniques et règlementaires, notamment les études d’impact environnemental (EIE), sont soumis au Centre du patrimoine mondial à l’état de projet pour examen par les Organisations consultatives ;
- Intégration d’une stratégie de tourisme culturel dans le plan de gestion existant bien qu’aucun détail complémentaire n’ait été donné sur l’élaboration de cette stratégie.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2014
L’État partie a réalisé quelques avancées en prenant en compte certaines des recommandations de la mission de suivi réactif de 2012 et le succès des efforts accrus de lutte contre le braconnage se traduit par une réduction du nombre d’éléphants perdus lors de ces derniers mois. Les progrès accomplis en matière de contrôle des espèces végétales envahissantes au sein du bien sont également notés mais aucune information complémentaire n’est donnée sur le statut de Parthenium hysterophorus, une herbe envahissante potentiellement destructrice pour les pâturages et par conséquent pour les espèces animales sauvages ainsi que pour le bétail des communautés pastorales.
L’État partie a également fait des efforts pour évaluer les options de revêtement routier pour la très fréquentée route principale qui traverse le bien et il est envisagé qu’avant toute décision de durcissement de cette route, une étude d’impact environnemental (EIE) soit effectuée en coopération avec les parcs nationaux de Tanzanie et selon la note consultative de l’UICN en matière de patrimoine mondial et d’évaluation environnementale. L’EIE devrait évaluer les impacts des différentes options aussi bien sur la Zone de conservation de Ngorongoro que sur le parc national de Serengeti, et être soumise au Centre du patrimoine mondial pour examen avant qu’une décision ne soit prise.
Tout en prenant acte des efforts entrepris par l’autorité de gestion pour traiter les impacts du bétail et de la pression démographique accrue sur la Valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, une stratégie générale pour considérer ces enjeux et réévaluer l’utilité des projets existants et envisagés doit être élaborée en étroite coopération avec les différentes parties prenantes et en particulier les communautés résidentes. Notant l’importance du dialogue qui a récemment été initié entre les autorités, les communautés locales vivant au sein du bien et les autres parties prenantes pertinentes avec l’assistance de l’UNESCO, il est recommandé que le Comité encourage l’État partie à voir ce processus comme une opportunité et à l’utiliser pour revoir les vastes enjeux de gouvernance, notamment l’engagement des parties prenantes et le partage des bénéfices, et à identifier les options appropriées pour des moyens de subsistance durables qui ne compromettent pas les ressources exceptionnelles du bien.
Un rapport indépendant a été reçu concernant l’attribution d’un nouveau complexe de lodges dans un lieu écologiquement sensible en bordure du cratère. Une lettre a été adressée à l’État partie le 18 octobre 2013 pour demander de plus amples informations sur le projet mais, à l’heure de rédaction de ce rapport, aucune réponse n’a été reçue. Il est recommandé que le Comité exprime son inquiétude sur l’impact potentiel d’un tel projet sur la VUE du bien, et qu’il demande à l’État partie de transmettre des informations complémentaires, notamment un exemplaire de l’EIE relative au projet.
Des inquiétudes sont également soulevées vis-à-vis de l’état avancé des projets soumis par l’État partie pour la construction d’un musée à Laetoli, qui impliquerait apparemment la réouverture du chemin des empreintes de Laetoli. Il est recommandé que le Comité prie l’État partie de suspendre toute action en cours se rapportant à la réouverture du chemin, ou la construction du musée adjacent, jusqu’à ce qu’une étude technique complète soit effectuée et un atelier technique tenu avec les parties prenantes, l’État partie, les Organisation consultatives et l’UNESCO afin d’évaluer les options pour la conservation à long terme de ces attributs crucialement importants de la VUE et pour élaborer la stratégie de conservation précédemment convenue avec l’État partie.
Enfin, il est noté que des progrès très limités ont été accomplis concernant la conservation et la gestion des attributs culturels du bien. Tandis que la création d’un département culturel opérationnel est une étape importante, de nombreux problèmes doivent encore être traités, comme demandé par le Comité lors de l’inscription en tant que bien mixte. Des efforts soutenus seront requis pour réaliser la cartographie des sites archéo-anthropologiques, et pour prendre en considération la conservation des sites, notamment l’érosion à Olduvai, la protection à Nasera et identifier les mesures appropriées pour le chemin d’empreintes de Laetoli.
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2014
38 COM 7B.61
Zone de conservation de Ngorongoro (C/N 39bis) (Tanzanie, République-Unie de)
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC-14/38.COM/7B,
- Rappelant la décision 36 COM 7B.35 adoptée à sa 36e session (Saint-Pétersbourg, 2012),
- Félicite l’État partie pour les progrès accomplis dans la prise en charge de la menace croissante de braconnage, affectant en particulier les populations d’éléphants ;
- Accueille favorablement l’instauration d’un protocole d’accord entre la Ngorongoro Conservation Area Authority (NCAA) et le département des Antiquités et le projet d’intégration du département culturel dans la structure opérationnelle du bien, et prie instamment l’État partie de mettre en œuvre ces projets et de veiller à ce que les ressources adéquates soient garanties pour leur fonctionnement à long terme ;
- Réitère son inquiétude quant aux impacts du pacage du bétail et de la pression démographique accrue sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, et considère que les mesures existantes et envisagées devraient être examinées et une stratégie générale élaborée pour traiter ces points en étroite coopération avec les différentes parties prenantes et en particulier les communautés résidentes ;
- Accueille aussi favorablement l’initiation d’un processus de dialogue avec les communautés locales du bien destiné à améliorer l’engagement des parties prenantes dans le processus de décision en matière d’utilisation du sol, identification de moyens de subsistance durables, partage des bénéfices et autres enjeux, et encourage l’État partie à utiliser ce processus comme une opportunité pour revoir les enjeux de gouvernance importants, notamment les approches de gestion et conservation, l’engagement des parties prenantes et le partage des bénéfices, et à identifier des options adéquates pour des moyens de subsistance durables qui n’ont pas d’impact négatif sur la VUE du bien ;
- Note les efforts accomplis dans l’évaluation des options de revêtement routier pour la très fréquentée route principale qui traverse le bien, et demande à l’État partie de réaliser une étude d’impact environnemental (EIE) en coopération avec les parcs nationaux de Tanzanie afin d’évaluer les impacts des différentes options sur la zone de conservation de Ngorongoro et le parc national de Serengeti, et de la soumettre au Centre du patrimoine mondial pour examen avant de prendre une décision sur la manière de stabiliser cette route ;
- Encourage également l’État partie à poursuivre ses efforts pour mettre en œuvre les recommandations de la mission de suivi réactif de 2012 et plus particulièrement en ce qui concerne les améliorations de revêtement routier, la stratégie de développement routier, le contrôle des espèces envahissantes et la mise en œuvre de programmes de suivi ;
- Exprime son inquiétude quant à l’état avancé de la construction du musée à Laetoli pour lequel aucun plan détaillé ni étude d’impact sur le patrimoine appropriés n’ont été soumis au Centre du patrimoine mondial ; et quant à la finalisation apparente des projets de musée avant l’examen technique des options de conservation pour les empreintes de Laetoli ;
- Demande également à l’État partie de soumettre les conclusions de la réunion du comité technique international pour Laetoli qui doit se tenir en mai 2014 au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives avant de prendre un quelconque engagement vis-à-vis de leur mise en œuvre ; et de suspendre le projet de musée de Laetoli jusqu’à ce qu’une approche convenue pour la conservation des empreintes soit trouvée ;
- Note également que des progrès limités ont été réalisés à l’égard des éléments culturels du bien et réitère sa demande de prendre en considération les conditions actuelles des éléments culturels du bien, comme demandé dans la décision 34 COM 8B.13, paragraphe 6 ;
- Exprime également son inquiétude à l’égard des impacts potentiels sur la VUE du bien d’un projet de complexe de lodges en bordure du cratère, et demande par ailleurs à l’État partie de fournir de plus amples informations sur ce projet, notamment un exemplaire de l’EIE, conformément à la note consultative de l’UICN en matière de patrimoine mondial et d’étude environnementale ;
- Reconnaît l’engagement de l’État partie à soumettre des copies des documents techniques et règlementaires pertinents pour examen par les Organisations consultatives et demande en outre à l’État partie de transmettre une version électronique et trois exemplaires imprimés du projet de plan de gestion révisé, du projet de stratégie de tourisme culturel, du projet de code de construction, du projet de stratégie de développement routier et autres documents pertinents pour examen par le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives dès qu’ils sont disponibles, et au plus tard le 1er février 2015 ;
- Demande par ailleurs à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2015, un rapport actualisé, incluant un résumé analytique d’une page, sur l’état de conservation du bien et la mise en œuvre des points qui précèdent, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 39e session en 2015.
Projet de décision : 38 COM 7B.61
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le document WHC-14/38.COM/7B,
2. Rappelant la décision 36 COM 7B.35 adoptée à sa 36e session (Saint-Pétersbourg, 2012),
3. Félicite l’État partie pour les progrès accomplis dans la prise en charge de la menace croissante de braconnage, affectant en particulier les populations d’éléphants ;
4. Accueille favorablement l’instauration d’un protocole d’accord entre la Ngorongoro Conservation Area Authority (NCAA) et le département des Antiquités et le projet d’intégration du département culturel dans la structure opérationnelle du bien, et prie instamment l’État partie de mettre en œuvre ces projets et de veiller à ce que les ressources adéquates soient garanties pour leur fonctionnement à long terme ;
5. Réitère son inquiétude quant aux impacts du pacage du bétail et de la pression démographique accrue sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, et considère que les mesures existantes et envisagées devraient être examinées et une stratégie générale élaborée pour traiter ces points en étroite coopération avec les différentes parties prenantes et en particulier les communautés résidentes ;
6. Accueille aussi favorablement l’initiation d’un processus de dialogue avec les communautés locales du bien destiné à améliorer l’engagement des parties prenantes dans le processus de décision en matière d’utilisation du sol, identification de moyens de subsistance durables, partage des bénéfices et autres enjeux, et encourage l’État partie à utiliser ce processus comme une opportunité pour revoir les enjeux de gouvernance importants, notamment les approches de gestion et conservation, l’engagement des parties prenantes et le partage des bénéfices, et à identifier des options adéquates pour des moyens de subsistance durables qui n’ont pas d’impact négatif sur la VUE du bien ;
7. Note les efforts accomplis dans l’évaluation des options de revêtement routier pour la très fréquentée route principale qui traverse le bien, et demande à l’État partie de réaliser une étude d’impact environnemental (EIE) en coopération avec les parcs nationaux de Tanzanie afin d’évaluer les impacts des différentes options sur la zone de conservation de Ngorongoro et le parc national de Serengeti, et de la soumettre au Centre du patrimoine mondial pour examen avant de prendre une décision sur la manière de stabiliser cette route ;
8. Encourage également l’État partie à poursuivre ses efforts pour mettre en œuvre les recommandations de la mission de suivi réactif de 2012 et plus particulièrement en ce qui concerne les améliorations de revêtement routier, la stratégie de développement routier, le contrôle des espèces envahissantes et la mise en œuvre de programmes de suivi ;
9. Exprime son inquiétude quant à l’état avancé de la construction du musée à Laetoli pour lequel aucun plan détaillé ni étude d’impact sur le patrimoine appropriés n’ont été soumis au Centre du patrimoine mondial ; et quant à la finalisation apparente des projets de musée avant l’examen technique des options de conservation pour les empreintes de Laetoli ;
10. Demande également à l’État partie de soumettre les conclusions de la réunion du comité technique international pour Laetoli qui doit se tenir en mai 2014 au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives avant de prendre un quelconque engagement vis-à-vis de leur mise en œuvre ; et de suspendre le projet de musée de Laetoli jusqu’à ce qu’une approche convenue pour la conservation des empreintes soit trouvée ;
11. Note également que des progrès limités ont été réalisés à l’égard des éléments culturels du bien et réitère sa demande de prendre en considération les conditions actuelles des éléments culturels du bien, comme demandé dans la décision 34 COM 8B.13, paragraphe 6 ;
12. Exprime également son inquiétude à l’égard des impacts potentiels sur la VUE du bien d’un projet de complexe de lodges en bordure du cratère, et demande par ailleurs à l’État partie de fournir de plus amples informations sur ce projet, notamment un exemplaire de l’EIE, conformément à la note consultative de l’UICN en matière de patrimoine mondial et d’étude environnementale ;
13. Reconnaît l’engagement de l’État partie à soumettre des copies des documents techniques et règlementaires pertinents pour examen par les Organisations consultatives et demande en outre à l’État partie de transmettre une version électronique et trois exemplaires imprimés du projet de plan de gestion révisé, du projet de stratégie de tourisme culturel, du projet de code de construction, du projet de stratégie de développement routier et autres documents pertinents pour examen par le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives dès qu’ils sont disponibles, et au plus tard le 1er février 2015 ;
14. Demande par ailleurs à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2015, un rapport actualisé, incluant un résumé analytique d’une page, sur l’état de conservation du bien et la mise en œuvre des points qui précèdent, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 39e session en 2015.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.