Parc national de l'Ichkeul
Facteurs affectant le bien en 2001*
- Chasse de subsistance
- Eau (pluie/nappe phréatique)
- Erosion et envasement / dépôt
- Infrastructures hydrauliques
- Pollution atmosphérique
- Système de gestion/plan de gestion
- Élevage de bétail / pacage d’animaux domestiques
- Autres menaces :
Salinité excessive de l'eau
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
- Construction de barrages;
- Chasse;
- Pâturage,
- Pollution de l'air,
- Problèmes causés par l'envasement du lac,
- Nécessité d'actualiser le plan de gestion intégrée du site
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2001
Montant total approuvé : 90 000 dollars E.U.
1991 | Consultancy, equipment, design and construction costs ... (Approuvé) | 40 000 dollars E.U. |
1989 | Financial contribution to the preparation of exhibits ... (Approuvé) | 20 000 dollars E.U. |
1981 | Study on Ichkeul National Park (Approuvé) | 30 000 dollars E.U. |
Missions sur le bien jusqu'en 2001**
janvier 1997: mission RAMSAR; mars 2000: mission conjointe UICN / RAMSAR
Information présentée au Bureau du Comité du patrimoine mondial en 2001
Précédents débats :
Vingt-quatrième session du Comité – paragraphe VIII.13
Vingt-quatrième session ordinaire du Bureau – paragraphe IV.12
Nouvelles informations : L'UICN a informé le Centre que les rapports reçus signalent une très importante détérioration de l'écologie du site :
- la pluviosité totale pour l'hiver 1999-2000 a été inférieure à la moyenne et n'a pas déclenché la fermeture des vannes sur l'oued Tinja ; cela a entraîné l'afflux d'eau de mer dans le lac ;
- l'hiver 2000-2001 a été aussi sec que celui de 1999-2000 et les vannes vont sans doute rester ouvertes, ce qui va encore augmenter la salinité des eaux du lac ;
- aucun apport d'eau d'autres sources n'a été effectivement réalisé pendant les années 2000 et 2001 ; une recommandation de la mission de 2000 avait suggéré de bloquer le canal de Joumine pour que l'eau envahisse les marais mais les tentatives ont échoué vu le faible volume et la mauvaise qualité des eaux du canal ;
- comme la salinité des eaux du lac a augmenté en 2000 et 2001, la composition du gibier d'eau a été dominée par les espèces qui tolèrent le sel comme les tadornes de Belon et les canards souchets, ce qui a entraîné une nette réduction de la diversité des espèces qui hivernent sur le lac.
A sa vingt-troisième session, le Bureau avait noté qu'il faudrait fonder le suivi de la réhabilitation de l'Ichkeul sur un calendrier raisonnable car "des indicateurs liés tels que la salinité des eaux, la présence d’espèces de plantes importantes pour l’alimentation des oiseaux et le nombre d’oiseaux qui viennent hiverner dans le Parc de l’Ichkeul pourraient fluctuer de manière significative selon les variations annuelles des précipitations et de l’évapotranspiration qui influent sur le niveau des eaux du lac". A l'époque, le Bureau avait noté que des plans prévoyant la fourniture d'eau douce au lac devaient devenir opérationnels en l'an 2001.
L'UICN a noté que le barrage de Sidi Barrak a été construit et qu'il est maintenant relié au réseau tunisien de distribution d'eau mais que l'on n'a pas encore construit de station de pompage pour transporter l'eau de Sidi Barrak jusqu'à Sedjenane d'où elle pourrait atteindre l'Ichkeul.
Une réunion de haut niveau s'est tenue en 2000 pour discuter de la question de l'Ichkeul, avec la participation du Ministre de l'Environnement et du Secrétaire d'Etat pour l'Agriculture chargé des questions de l'eau. Cette réunion a officiellement reconnu la nécessité écologique d'approvisionner le lac en eau douce. On a fixé la quantité nécessaire à 20 millions de mètres cubes d'eau douce, bien qu'une étude antérieure menée par l'Agence nationale pour l'Environnement ait fixé cette quantité nécessaire à 80 millions de mètres cubes.
A la vingt-troisième session du Bureau, "l'observateur de la Tunisie a informé le Bureau que trois des six barrages de dérivation des eaux arrivant dans le lac ont été arrêtés (…)". L'UICN a toutefois indiqué que les projets de barrages sur le Tine, le Douimis et le Melah qui se déversent directement dans l'Ichkeul, semblent toujours programmés.
Un projet du FEM a approuvé la première étape de préparation de plans de gestion pour trois des Parcs nationaux tunisiens, dont l'Ichkeul. Lors du travail d'élaboration d'un plan de gestion pour l'Ichkeul, les consultants du FEM ont informé l'Etat partie qu'à moins que l'on ne prévoit un volume supérieur à 20 millions de mètres cubes d'eau pour le lac, le FEM ne considère pas possible de préserver les valeurs de biodiversité des zones humides du Parc. Les consultants ont donc demandé entre autres aux autorités tunisiennes de préciser d'urgence s'il était possible de fournir un volume d'eau plus important.
L'UICN fait remarquer qu'à la vingtième session du Comité du patrimoine mondial en 1996, lorsque le site a été placé sur la Liste du patrimoine mondial en péril, le Comité a informé l'Etat partie "(…) des possibilités de retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial si la réhabilitation du site n'était pas possible". L'UICN note cela comme option pour étude par le Comité au cas où il n'y aurait pas d'améliorations tangibles de la conservation de ce site.
Action requise
Le Bureau se déclare vivement préoccupé de la détérioration de l'écologie du lac en 2000 et 2001 due à une pluviosité inférieure à la moyenne. Le Bureau invite de nouveau l'Etat partie à se conformer à la recommandation de la vingt-quatrième session du Comité et à fournir une réponse officielle par écrit sur la mise en œuvre des recommandations de la mission de mars 2000 sur le site. Le Bureau recommande que l'Etat partie s'entretienne avec les autorités nationales compétentes, le FEM, Ramsar, l'UICN et le Centre pour voir comment il pourrait assurer l'apport d'au moins 20 millions de mètres cubes d'eau pour empêcher la détérioration de l'écologie du lac, en particulier lors des années de sécheresse. L'Etat partie doit également mettre en place des procédures et des mécanismes institutionnels permettant d'assurer comme il convient le déversement de ce volume minimum d'eau dans le lac. Le Bureau invite l'Etat partie à présenter, avant le 15 septembre 2001, un rapport détaillé au Centre, qui sera présenté pour étude approfondie au Comité lors de sa vingt-cinquième session en décembre 2001.
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2001
Questions essentielles :
Détérioration de l’intégrité de l’écosystème du lac en raison des aménagements en amont et de l’empiètement des cultures ; efforts de réhabilitation du lac par des mesures destinées à assurer un apport annuel minimum du lac en eau douce. Coordination des infrastructures et de la gestion pour assurer la mise en œuvre effective des mesures de conservation.
Nouvelles informations :
En juin 2001, la vingt-cinquième session du Bureau a constaté avec inquiétude la détérioration de l’écologie du lac entre 1999 et 2000 en raison du niveau des précipitations inférieur à la moyenne dans la région. Le Bureau, tout en reconnaissant que la construction du barrage de Sidi Barak est achevée et qu’il est maintenant relié au réseau tunisien de distribution d’eau, a appris que les déversements d’eau du barrage vers le lac n’avaient pas encore commencé. L’Observateur de la Tunisie a informé le Bureau que le lac a besoin de 280 millions de mètres cubes d’eau par an et que le barrage de Sidi Barak va servir d’élément stabilisateur pour compenser tous les déficits annuels causés par une faible pluviosité et/ou une forte évapotranspiration. Il a exprimé le souhait que le Bureau et le Comité accordent un temps suffisant pour juger des efforts de l’Etat partie à réhabiliter l’Ichkeul et à soutenir l’extension et le renforcement du programme de suivi scientifique mis en place par l’Etat partie.
En réponse à la recommandation de la vingt-cinquième session du Bureau invitant l’Etat partie, le Centre et l’UICN à travailler ensemble à la préparation d’un rapport d’avancement sur les repères et le calendrier associé pour le suivi de l’Ichkeul à soumettre à l’examen de la vingt-cinquième session du Comité en décembre 2001, la Délégation de Tunisie auprès de l’UNESCO a transmis un rapport daté de septembre 2001 et intitulé : "Conditions de l’écosystème et mesures de sauvegarde pour le Parc national de l’Ichkeul". Ce rapport a été transmis à l’UICN pour étude. Il contient des informations détaillées sur les mesures prises pour mettre en œuvre plusieurs recommandations précédentes du Bureau et du Comité faites depuis plusieurs années, et des données chiffrées et sérielles sur un certain nombre de paramètres qui pourraient être utiles pour repérer les changements intervenus dans l’écologie du lac. Le Centre attend les commentaires et les observations de l’UICN sur le rapport présenté par l’Etat partie.
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2001
25 BUR V.51-56
Parc national de l'Ichkeul (Tunisie)
V.51 Le Bureau a été informé que la pluviosité totale pour 1999 et 2000 a été inférieure à la moyenne et n'a pas déclenché la fermeture des vannes sur l'oued Tinja, ce qui a entraîné l'afflux d'eau de mer dans le lac. Aucun apport d'eau provenant d'autres sources n'a été effectivement réalisé pendant les années 2000 et 2001. Comme la salinité des eaux du lac a augmenté durant cette période, la composition des oiseaux d'eau a été dominée par les espèces qui tolèrent le sel, comme les tadornes de Belon et les canards souchets.
V.52 A sa vingt-troisième session, le Bureau avait noté qu'il fallait fonder le suivi de la réhabilitation de l'Ichkeul sur un calendrier raisonnable car « des indicateurs liés tels que la salinité des eaux, la présence d’espèces de plantes importantes pour l’alimentation des oiseaux et le nombre d’oiseaux qui viennent hiverner dans le Parc de l’Ichkeul pourraient fluctuer de manière significative selon les variations annuelles des précipitations et de l’évapotranspiration qui influent sur le niveau des eaux du lac » (extrait du rapport du Rapporteur de la vingt-troisième session du Bureau, 5-10 juillet 1999). A l'époque, le Bureau avait noté que des plans prévoyant un approvisionnement du lac en eau douce seraient opérationnels en 2001. Le Bureau a noté que le barrage de Sidi Barrak a été construit et qu'il est maintenant relié au réseau tunisien de distribution d'eau.
V.53 Une réunion de haut niveau s'est tenue en 2000 pour discuter de la situation de l'Ichkeul, en présence du Ministre de l'Environnement et du Secrétaire d'Etat pour l'Agriculture chargé des questions de l'eau. Cette réunion a officiellement reconnu la nécessité écologique d'approvisionner le lac en eau douce. Un projet du FEM a approuvé la première étape de préparation de plans de gestion pour trois des Parcs nationaux tunisiens, dont l'Ichkeul. Lors du travail d'élaboration d'un plan de gestion pour l'Ichkeul, les consultants du FEM ont informé l'État partie qu'à moins de prévoir un apport d'eau douce suffisant pour le lac, le FEM n’estime pas possible de préserver les valeurs de biodiversité des zones humides du Parc. Les consultants ont donc demandé, entre autres, aux autorités tunisiennes de préciser d'urgence s'il était possible de fournir un volume d'eau plus important.
V.54 Le Délégué de la Tunisie a informé le Bureau qu’un Comité exécutif interdépartemental va être créé pour coordonner les actions nécessaires à la conservation de l’Ichkeul, avec le concours des ministères compétents (planification, agriculture, tourisme, etc.). En outre, un conseil scientifique pluridisciplinaire de haut niveau fournira l’appui au Comité exécutif pour suivre la mise en œuvre de toutes les recommandations concernant l’apport en eau suffisant du lac Ichkeul. Il a confirmé que la construction du barrage de Sidi Barak est achevée et jouera le rôle de stabilisateur écologique du Parc national de l’Ichkeul. Le Délégué a observé que le lac a besoin d’environ 280 millions de mètres cubes d’eau au total par an et que tous les déficits causés à l’avenir par une faible pluviosité/forte évapotranspiration seront compensés par les eaux du barrage de Sidi Barak. Il a souhaité que le Bureau et le Comité accordent un temps suffisant pour déterminer les efforts de l’État partie visant à réhabiliter l’Ichkeul et à soutenir l’extension et le renforcement du programme de suivi scientifique qui a été mis en place.
V.55 Le Délégué du Canada a insisté sur la nécessité pour le Centre et l’UICN de travailler avec l’État partie à fixer des repères et des indicateurs pour permettre au Comité de surveiller à l’avenir l’état de conservation de l’Ichkeul.
V.56 Le Bureau s’est déclaré vivement préoccupé par la détérioration de l'écologie du lac en 2000 et 2001, due à une pluviosité inférieure à la moyenne. Le Bureau a invité l'État partie à étendre et renforcer le programme de suivi scientifique du site et à assurer l’apport d’un volume d’eau suffisant en fonction des besoins à partir du barrage de Sidi Barak et d’autres sources, afin de restaurer, préserver et maintenir l’intégrité du Parc national de l’Ichkeul. Le Bureau a recommandé que l'État partie consulte le Centre et l’UICN, les autorités nationales compétentes, le FEM, Ramsar, ainsi que les partenaires régionaux et internationaux compétents afin de fixer un ensemble de repères et un calendrier approprié pour orienter à l’avenir le contrôle du Comité de l’état de conservation de l’Ichkeul. Le Bureau a invité le Centre, l’UICN et l'État partie à travailler ensemble à la préparation d’un rapport d’avancement sur les repères et le calendrier associé pour le suivi de l’Ichkeul à présenter pour étude approfondie au Comité en Finlande lors de sa prochaine session en décembre 2001.
D’après les conclusions de l’étude de l’UICN du rapport soumis par l’Etat partie, qui devrait être disponible au moment de sa session, le Comité pourrait prendre les décisions appropriées et faire des recommandations pour considération de l’Etat partie et mise en œuvre en coopération avec le Centre, l’UICN et d’autres acteurs.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.