Églises creusées dans le roc de Lalibela
Facteurs affectant le bien en 2006*
- Eau (pluie/nappe phréatique)
- Humidité relative
- Système de gestion/plan de gestion
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
a) Pluies, infiltrations et fuites d'eau ;
b) Absence de plans de conservation et de gestion.
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2006
Montant total approuvé : 93 300 dollars E.U.
2000 | Exposition sur le patrimoine culturel éthiopien (Approuvé) | 5 000 dollars E.U. |
1996 | Review of Lalibela's restoration programmes, in situ ... (Approuvé) | 8 500 dollars E.U. |
1980 | Photogrammetry survey of the monuments of Lalibela and ... (Approuvé) | 79 800 dollars E.U. |
Missions sur le bien jusqu'en 2006**
Des missions d'experts pour évaluer le projet subventionné par l'Union européenne à Lalibela ont été effectuées en avril 1997, juillet 2004 et mars 2005. Le Centre du patrimoine mondial a effectué une mission en octobre 2005.
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2006
Depuis 1994, l'Union européenne travaille à la définition d'un plan d'action pour la conservation de Lalibela. L’Union européenne a finalement décidé de financer un projet de 9,1 millions d’euros pour construire de vastes abris au-dessus des églises de Lalibela afin d’éviter qu'elles soient directement exposées aux intempéries. Les éléments du projet ont été évalués par le Centre du patrimoine mondial en réponse à une demande adressée par le gouvernement éthiopien en avril 1997. Lors de la réunion du Bureau du patrimoine mondial (21e session extraordinaire – Naples, 1997), les experts de l'UNESCO ont estimé que l’installation d’abris à Lalibela n’était 'qu’une réponse provisoire' et que, seul le recours aux techniques de restauration appropriées permettrait d’aboutir à une solution 'adéquate du point de vue architectural'. Les experts de l'UNESCO ont recommandé :
a) «°d'utiliser les méthodes de restauration appropriées en faisant appel à la main-d’œuvre locale et aux matériaux traditionnels ;
b) d'évaluer sur place la nécessité de procédures technologiquement plus avancées et de la formation à cet effet ;
c) d'organiser la gestion à long terme du site en tenant compte des problèmes territoriaux ».
En 1999, l’Union européenne a organisé un concours international d'architecture pour la construction d’abris à Lalibela. Le design a été choisi par un jury où était représentée l'UNESCO, à la suite de quoi l'appel d'offres intitulé « Abris provisoires pour cinq églises creusées dans le roc de Lalibela » a été lancé en 2002, puis relancé en 2005 ; les offres sont en cours d'évaluation puisque la date limite de soumission était fixée au 27 avril 2006.
Pour répondre à la demande du Comité du patrimoine mondial en 1997, l'Union européenne a inclus dans le projet des initiatives complémentaires de conservation pour lesquelles la participation du Centre du patrimoine mondial a été sollicitée.
Le Centre du patrimoine mondial a effectué deux missions d'évaluation pour faire le bilan de sa participation au projet financé par l'Union européenne, en juillet 2004 et mars 2005. Ces missions ont permis d’obtenir de nouvelles données techniques qui ont justifié une réévaluation du projet d’abris. Les essais effectués par les experts de l'UNESCO ont révélé que l'humidité était un facteur important de dégradation des structures en raison de la présence de montmorillonite – constituant qui appartient au groupe minéral des argiles, dont le volume initial augmente considérablement lorsque l’atmosphère est humide – dans la roche volcanique où sont creusées les églises. De ce fait, comme ces abris ne pouvaient pas protéger complètement les églises de l'humidité et allaient empêcher la roche de sécher naturellement, il a été conclu qu'ils n'apportaient pas de réponse satisfaisante au problème.
De plus, les experts de l'UNESCO ont évoqué deux questions importantes qui ne sont pas abordées dans le projet d’abris que finance l'Union européenne : l'impact environnemental des abris proposés et la faisabilité de leur démantèlement.
En octobre 2005, le Directeur du Centre du patrimoine mondial a informé les autorités éthiopiennes des conclusions de récentes études réalisées par les experts de l'UNESCO à Lalibela et a exprimé l'inquiétude de l'Organisation au sujet de l’installation des abris proposés et de leur impact environnemental. Il a également fait part de son inquiétude à la Délégation de la Commission européenne à Addis-Abeba.
Toutefois, le Ministère éthiopien des Finances et du Développement économique a demandé à la Délégation de la Commission européenne, dans une lettre datée du 5 avril 2006, de procéder à l'installation des abris proposés.
Le Centre du patrimoine mondial, l'ICOMOS et l’ICCROM estiment qu'une Étude d'évaluation d’impact approfondie du projet proposé devrait être entreprise et qu'un projet de restauration devrait être formulé avec un plan d'action clair et faisable, incluant un calendrier de démantèlement des abris, une fois les travaux de restauration terminés.
L'étude d’impact devrait porter sur :
a) L'impact des travaux de construction, de l'équipement et des machines sur les ressources historiques et le socle rocheux et, en particulier, l'impact des fondations ;
b) La collecte des eaux pluviales depuis les toits des abris ;
c) Le risque représenté par les éléments d’abris qui pourraient tomber sur les ressources historiques pendant/après la construction et durant le démantèlement des abris ;
d) Le plan d'entretien des nouvelles toitures et leur solidité ;
e) Les effets du microclimat causés par les abris, sur les ressources historiques ;
f) Les impacts potentiels de la destruction définitive des abris provisoires.
Le plan d'action concernant les travaux de restauration et le démantèlement ultérieur des abris provisoires proposés devrait comprendre une description détaillée des activités et un calendrier de restauration du site, ainsi qu'un échéancier pour le démantèlement des abris provisoires proposés et l'identification des ressources financières requises.
Le plan d'action et les amendements nécessaires au projet suite à l'étude d'impact doivent être préparés avant de commencer les travaux de construction sur le site.
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2006
30 COM 7B.40
Etat de conservation (Églises creusées dans le roc de Lalibela)
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le document WHC-06/30.COM/7B,
2. Rappelant la décision 21 COM VII.46, adoptée lors de sa 21e session (Naples, 1997),
3. Faisant référence aux rapports des missions effectuées par le Centre du patrimoine mondial en juillet 2004 et mars 2005, ainsi qu'à la mission de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/ICCROM de juin 2006,
4. Prenant acte de la décision l'État partie de mettre en oeuvre le projet subventionné par l'Union européenne,
5. Réitère sa demande à l'État partie de préparer un projet de conservation qui assure une approche intégrée et réversible;
6. Prie instamment l'Etat partie, avant que les travaux ne commencent sur le site, de veiller à ce que:
a) Une étude d'évaluation de l'impact du projet subventionné par l'Union européenne à Lalibela soit préparée,
b) L'intégrité du bien, durant les travaux de construction et de démantèlement des abris provisoires proposés, soit préservée, sur la base des recommandations exprimées par la mission Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/ICCROM;
c) Un plan d'action soit préparé comprenant:
(i) Une description détaillée des activités du projet, des ressources financières et du calendrier pour une approche à court et long terme de la restauration du bien,
(ii) Une étude détaillée des causes de détérioration de la structure du bien,
(iii) Un système de surveillance du site historique,
(iv) Un système pour l'entretien et le démantèlement ultérieur des abris et
(v) L'élaboration d'un plan de gestion global auquel participent les communautés locales;
7. Demande à l'État partie de mettre à jour les plans de construction des projets d'abris temporaires afin d'intégrer les modifications jugées nécessaires par la mission conjointe du Centre du patrimoine mondial/ICOMOS/ICCROM à Lalibela;
8. Demande également à l'État partie d'inviter une mission conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS à Lalibela afin de suivre les travaux et d'examiner l'étude d'évaluation d'impact et le plan d'action préparés par les autorités éthiopiennes, et d'en rendre compte au Comité à sa 31e session en 2007.
Projet de décision : 30 COM 7B.40
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le document WHC-06/30.COM/7B,
2. Rappelant la décision 21 COM VII.46, adoptée lors de sa 21e session (Naples, 1997),
3. Faisant référence aux rapports des missions effectuées par le Centre du patrimoine mondial de l'UNESCO en juillet 2004 et mars 2005, pour évaluer sa participation au projet intitulé « Abris provisoires pour cinq églises creusées dans le roc de Lalibela », subventionné par l’Union européenne,
4. Prenant acte de la décision du gouvernement éthiopien de mettre à exécution le projet subventionné par l’Union européenne,
5. Réitère sa demande au gouvernement éthiopien de préparer un projet de conservation qui assure une approche intégrée ;
6. Prie instamment le gouvernement éthiopien, avant que les travaux ne commencent sur le site, de préparer une étude d'impact du projet subventionné par l'Union européenne à Lalibela, qui examine l'intégrité du site durant les travaux de construction et de démantèlement des abris provisoires proposés sur la base des recommandations exprimées par le Centre du patrimoine mondial, l’ICOMOS et l’ICCROM, ainsi qu'un plan d'action comprenant une description détaillée des activités, des ressources financières, du calendrier de restauration du site, et du démantèlement ultérieur des abris provisoires ;
7. Demande à l’Etat partie d’inviter une mission conjointe Centre du patrimoine mondial, ICOMOS et ICCROM à Lalibela, afin d'examiner l'étude d'impact et le plan d'action préparés par les autorités éthiopiennes et d'en rendre compte au Comité à sa 31e session en 2007 ;
8. Demande également aux autorités éthiopiennes de tenir compte des recommandations de la mission précitée et de faire les amendements qui pourraient être jugés nécessaires par les experts, et de soumettre au Centre du patrimoine mondial d’ici le 1er février 2007, un rapport sur le statut du projet pour examen par le Comité à sa 31e session en 2007.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.