Quelques belles réussites
La Convention du patrimoine mondial est plus qu’un simple texte, c’est avant tout un instrument utile permettant une action concrète pour préserver les sites en péril et les espèces menacées.
En reconnaissant la valeur universelle exceptionnelle d’un site, les États parties s’engagent à le préserver et à s’efforcer de trouver des solutions pour le protéger. Si un site est inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en péril, le Comité du patrimoine mondial peut prendre des dispositions immédiates pour redresser la situation, ce qui a permis de nombreuses restaurations fort réussies. La Convention est également un outil très puissant pour attirer l’attention de la communauté internationale et l’inciter à agir au moyen de campagnes de sauvegarde internationales.
Le site archéologique de Delphes, en Grèce
Au moment où son inscription avait été proposée en 1987, il était question de construire une usine d’aluminium à proximité. Le gouvernement grec avait été invité à trouver un autre emplacement pour l’usine, ce qu’il a fait, et le site de Delphes a pu prendre la place qu’il méritait sur la Liste du patrimoine mondial.
Restaurations réussies
Conservation communautaire : Tombouctou
Depuis mai 2012, le Gouvernement malien a demandé l’aide de la communauté internationale par le biais de l’UNESCO. Tombouctou et le Tombeau des Askia ont été placés sur la Liste du patrimoine mondial en péril, et l’UNESCO a lancé une série d’actions majeures pour aider le Mali. L’UNESCO a lancé une campagne de sensibilisation sur la signification culturelle des mausolées et leur rôle dans la structuration de la vie des habitants de Tombouctou. Un « passeport du patrimoine » malien a été distribué au personnel militaire, avec des cartes indiquant les sites culturels les plus importants.
Angkor, au Cambodge
Le parc archéologique d’Angkor, qui est l’un des sites archéologiques les plus importants de l’Asie du Sud-Est, contient les magnifiques vestiges des différentes capitales de l’Empire khmer (IXe - XVe siècles). En 1993, l’UNESCO s’est lancée dans un programme ambitieux de sauvegarde et de mise en valeur de ce site historique, programme exécuté par la Division du patrimoine culturel en étroite coopération avec le Centre du patrimoine mondial. Fouilles illicites, pillage de sites archéologiques et mines antipersonnel étaient les principales menaces pesant sur le site. En 2004, ayant constaté que ces problèmes n’existaient plus et que de nombreuses activités de conservation et de restauration coordonnées par l’UNESCO étaient entreprises avec succès, le Comité du patrimoine mondial a retiré le site de la Liste du patrimoine mondial en péril.
La vieille ville de Dubrovnik, en Croatie
Celle que l’on appelle la « perle de l’Adriatique », avec ses magnifiques bâtiments gothiques, Renaissance et baroques, avait traversé les siècles et survécu à plusieurs tremblements de terre. En novembre et décembre 1991, sérieusement endommagée par des tirs d’artillerie, la ville a été immédiatement inscrite sur la Liste du patrimoine mondial en péril. Avec les conseils techniques et l’aide financière de l’UNESCO, le gouvernement croate a restauré les façades des cloîtres franciscains et dominicains, réparé des toitures et reconstruit des palais. C’est ainsi que la ville a pu être retirée de la Liste du patrimoine mondial en péril en décembre 1998.
Les Mines de sel de Wieliczka, près de Cracovie, en Pologne
Ce bien faisait partie des douze premiers sites inscrits au patrimoine mondial en 1978. Cette immense mine est en activité depuis le XIIIe siècle. Ses 300 kilomètres de galeries contiennent de célèbres œuvres d’art, dont des autels et des statues sculptés dans le sel. L’ensemble était gravement menacé par l’humidité due à la ventilation artificielle mise en place à la fin du XIXe siècle. Le site a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en péril en 1989. Neuf ans d’efforts communs de la Pologne et de la communauté internationale ont permis d’installer un système efficace de déshumidification et le Comité, à sa session de décembre 1998, a eu la satisfaction de retirer le site de la Liste du patrimoine mondial en péril.
La Zone de conservation de Ngorongoro, en République-Unie de Tanzanie
Cet immense cratère où l’on trouve la plus forte concentration d’animaux sauvages au monde, a été classé patrimoine en péril en 1984 car il y avait une détérioration globale du site à cause de l’absence de gestion de celui-ci. Dès 1989, grâce à un suivi permanent et à des projets de coopération technique, la situation s’est sensiblement améliorée et le site a pu être retiré de la Liste du patrimoine mondial en péril.
Campagnes de sauvegarde internationales
Les sites pour lesquels des campagnes internationales ont été lancées dans les années 1960 sont presque tous devenus des sites du patrimoine mondial. Le concept même de patrimoine mondial est issu de ces premières campagnes lancées par l’UNESCO.
Cependant, les campagnes internationales ont une portée beaucoup plus grande et font intervenir des technologies plus complexes qui exigent des millions de dollars EU. Par exemple, le projet en faveur d’Abou Simbel, en Egypte, a coûté plus de 80 millions de dollars EU. Au total, 26 campagnes internationales ont été organisées, pour un coût de près de 1 milliard de dollars EU.
Travailler ensemble :
Abu Simbel
En 1959 l’Égypte construisait le haut barrage d’Assouan, nécessaire pour stimuler son agriculture et son approvisionnement en électricité. Le lac de retenue qui en résultait allait noyer les monuments de la région. Déjà, l’île de Philae était régulièrement submergée par la montée des eaux du Nil. L’Égypte et son voisin le Soudan ont demandé l’aide de l’UNESCO pour sauvegarder leur précieux patrimoine nubien. L’UNESCO a relevé le défi et a lancé une opération de sauvetage spectaculaire. L’Organisation allait montrer au monde comment les trésors du passé pouvaient être préservés pour les générations futures, et non sacrifiés au nom du progrès. La clé était la solidarité internationale. L’UNESCO a réuni les meilleurs experts – hydrologues, ingénieurs, archéologues, architectes – qui ont élaboré un plan radical : les temples seraient démantelés, déplacés sur des terrains plus élevés et réassemblés.
Venise, en Italie
La campagne de sauvegarde internationale la plus longue de l’histoire dure depuis 1966, quand l’UNESCO a décidé de lancer une campagne pour sauver la ville suite à l’inondation catastrophique de 1965 ; la tâche exige du temps, des compétences techniques extrêmement pointues et, surtout de l’argent. La synergie internationale suscitée par ce projet a été une source d’inspiration importante lors de la création de la Convention.
Le Temple de Borobudur, en Indonésie
Une campagne internationale de sauvegarde a été lancée en 1972 par l’UNESCO pour restaurer ce célèbre temple bouddhique qui date des VIIIe et IXe siècles. Abandonné en l’an 1000, il avait été progressivement envahi par la végétation et ne fut redécouvert qu’au XIXe siècle. Avec la participation active du Japan Trust Fund for the Preservation of World Cultural Heritage et d’autres partenaires, la restauration de Borobudur a été achevée en 1983.
Travaillons ensemble
Dans nos sociétés de plus en plus mondialisées, les communautés locales jouent un rôle croissant dans la conservation du patrimoine.
Parallèlement aux nombreux bénéfices qu’entraîne l’inscription sur la Liste du patrimoine mondial, il existe des défis particuliers pour ceux qui habitent près des sites du patrimoine mondial, qui y travaillent ou les visitent. L’augmentation des visites sur un site, un des bénéfices souhaités du statut de patrimoine mondial, appelle également une implication de tous pour que cette augmentation soit gérée avec précaution. Les parties prenantes ont tout autant des bénéfices que des responsabilités et leur voix est essentielle.
La coopération aux Parcs Canada : Le projet représente un exemple type de la coopération entre les communautés locales pour assurer la préservation du patrimoine naturel et culturel, notamment dans le Parc national Wood Buffalo. Les Parcs Canada ont renforcé la relation entre les peuples aborigènes par le développement d’un cadre qui implique les communautés aborigènes dans la planification et la gestion des parcs nationaux, des sites historiques nationaux et des zones marines de conservation. Une vidéo, disponible sur le site Web des Parcs Canada (www.parkscanada.gc.ca/aboriginal) révèle le dévouement, la connaissance et la passion des partenaires aborigènes et des membres de l’équipe des Parcs Canada, qui travaillent ensemble afin de trouver de nouvelles façons de conserver la biodiversité et le patrimoine culturel des zones protégées du patrimoine.