Meidan Emam, Ispahan
Facteurs affectant le bien en 2010*
- Développement commercial
- Infrastructures de transport souterrain
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
a) Aménagement urbain non coordonné - construction d’un grand complexe commercial ;
b) Trajet du métro traversant l’axe historique d’Ispahan.
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2010
Montant total accordé au bien : 5 710 euros (Convention France – UNESCO)
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2010
Montant total approuvé : 13 321 dollars E.U.
2001 |
National seminar for systematic monitoring for enhanced ...
(Approuvé)
Réapprobation : 29 Jun, 2002 (n°1544 - 20000 dollars E.U.)
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6 655 dollars E.U. |
1986 | Purchase of photogrammetric equipment for the Iranian ... (Approuvé) | 6 666 dollars E.U. |
Missions sur le bien jusqu'en 2010**
Juillet 2002 : mission de la Convention France-UNESCO et ICOMOS ; juin 2004 et mai 2005 : missions du Bureau de l’UNESCO à Téhéran ; mai 2006 : mission du Centre du patrimoine mondial ; juin, décembre 2006 et avril 2007 : missions consultatives du Bureau de l’UNESCO à Téhéran ; mars 2010 : mission conjointe de suivi réactif WHC.ICOMOS
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2010
Le 19 février 2010, un rapport sur l’état de conservation de Meidan Emam, Ispahan a été soumis par l’État partie. Ce rapport répond directement aux points évoqués dans la décision 33 COM 7B.75 du Comité du patrimoine mondial à sa 33e session (Séville, 2009).
a) Réduction de la hauteur du complexe Jahan-Nama
L’État partie précise que cette action a été retardée en raison de difficultés structurelles mais que la démolition vient de recommencer et devrait être très bientôt achevée. La mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS (28 février - 7 mars 2010) a constaté que le 12ème étage avait été démoli et que la démolition du 11ème étage était en cours. La mission souligne que le rapport officielpromis par les autorités iraniennes, qui devait être adressée au Centre du patrimoine mondial avant le 15 avril 2010 pour l’informer et apporter la preuve de l’achèvement de la démolition de deux autres étages (12ème et 11ème) du complexe Jahan-Nama, n’a pas été reçu. La mission a également constaté que des projets de construction et développement spéciaux de grande envergure continuent d’être planifiés (par exemple, le projet de développement de la place Atiq près de la mosquée Jama’a), sans évaluations d’impact préalables, ni consultation des parties prenantes concernées ni enquête publique.
b) Évaluation d’impact du projet de ligne de métro
Un rapport, intitulé “Rapport sur les mesures environnementales prises pour protéger les biens du boulevard historique de Chahar-Bagh” préparé par le bureau d’étude ZAFA, a été remis par l’État partie.
Ce rapport a conclu que le tassement le long du boulevard historique de Chahar-Bagh serait négligeable, tout comme l’impact de la construction du métro sur le régime des eaux souterraines dans la zone du projet. Il a également conclu que les autres perturbations environnementales, à savoir nuisances sonores, poussière, vibrations, pollution aérienne, fissures dans le sol et les installations souterraines de service public et les embouteillages le long du projet de ligne de métro pourraient être atténuées par l’utilisation d’une méthode de creusement spécifique – un tunnelier à pression de terre (Earth Pressure Balance - EPB) – mise au point par TBM Company. Les nuisances seraient circonscrites aux sites des stations et à l'axe du tunnelier.
La mission conjointe de suivi, Centre du patrimoine mondial/ICOMOS, de 2010, a constaté, lors de sa présence sur site, que 90% des travaux de construction étaient achevés. La mission a été informée que, lors du creusement, des tassements du sol ont été observés sur cinq sites. Malheureusement, aucun suivi n’a été effectué sur le sol ni sur les fondations de l’école Chahar-Bagh et du pont Si-o-se Pol. L’équipe a procédé à une inspection visuelle de sols et emplacements spécifiques à côté de l’école et du pont et n’a relevé ni fissure ni déformation physique. Quelques fissures ont été constatées dans les panneaux encastrés du mur extérieur de la façade de l’école mais rien ne permet de dater avec précision leur apparition. La mission, reconnaissant que cette zone ne fait pas partie du bien inscrit mais d’une zone dont le Comité du patrimoine mondial a envisagé inclure dans une éventuelle extension du bien, fait part de recommandations pour un suivi régulier. Elle a également indiqué que l’extension de la ligne du métro (ligne 2) était envisagée.
c) Proposition d’inscription de l’axe historique d’Ispahan (Chahar-Bagh)
Le rapport de l’État partie précise que le travail sur la proposition d’inscription avance et qu’il étudie avec minutie les impacts éventuels de la ligne de métro sur les bâtiments et sites historiques dans la zone de l’axe historique ainsi que les solutions, s'il y en a, qui devraient être envisagées lors de l’exécution. La mission a été informée que les autorités entendaient proposer l’inscription de l’extension dans les 3 ans à venir. Néanmoins, la mission est d’avis que, à moins qu’une planification claire et des réglementations de contrôle ne soient mises en place et strictement respectées, rien ne garantit que la valeur universelle exceptionnelle de l’extension envisagée soit convenablement protégée. L’État partie continue d’approuver des projets de développement qui ont la particularité d’affecter la valeur culturelle et historique d’Ispahan et aucun mécanisme n’est encore établi pour entreprendre des évaluations d’impact culturel, social et environnemental systématiques avant la conception de projets de développement de grande envergure à proximité du bien du patrimoine mondial.
Le Centre du patrimoine mondial et les organisations consultatives rejoignent les conclusions de la mission conjointe de suivi Centre du patrimoine mondial/ICOMOS de 2010 concernant l’absence de vision pour la gestion d’Ispahan dans son ensemble et son tissu historique environnant. Les décisions semblent être prises en réaction aux projets et il existe une certaine dissension entre les divers groupes de parties prenantes. Comme conclu par la mission, un équilibre soigneusement étudié et géré entre développement urbain et protection du patrimoine doit être trouvé. Dans l’optique du projet d’extension du bien visant à inclure l’axe historique d’Ispahan, une vision à long terme, stratégiquement coordonnée pour la protection et la gestion d’Ispahan en tant que ville historique doit être élaborée pour garantir, à son tour, une approche de la protection et de la gestion du bien du patrimoine mondial fondée sur des valeurs. Parce que la pression due au développement global sur le bien est très forte, il est essentiel que tous les organes gouvernementaux et religieux ayant un intérêt dans le bien du patrimoine mondial coopèrent au niveau régional.
Le Centre du patrimoine mondial et les organisations consultatives recommandent au Comité du patrimoine mondial de demander à l’État partie d’élaborer un plan de gestion pour le bien du patrimoine mondial actuel en incluant son projet d’extension et la ville historique au titre de zone tampon englobante. Ce plan qui devrait être élaboré en consultation avec l’ensemble des parties prenantes, devrait définir une vision stratégique et établir les processus de coordination requis. Il devrait envisager les besoins en transport de la ville, la gestion de la circulation et la mise à disposition de stationnements, la gestion du tourisme, les besoins en logements et autres infrastructures ainsi que la conservation du tissu historique. Il devrait établir des limites de hauteur dans des zones définies et préciser les zones où un développement par remplissage est souhaité. Il conviendrait en premier lieu d’effectuer une étude des lignes de vues pour identifier les zones où les restrictions de hauteur sont absolument nécessaires. Le plan de gestion devrait inclure un processus d’évaluation d’impact sur le patrimoine en bonne et due forme et une consultation appropriée pour contrôler les principaux projets de développement. Il est également essentiel que le suivi en cours des bâtiments historiques situés autour du Meidan et le long du Chahar-Bagh continue.
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2010
34 COM 7B.71
Meidan Emam, Ispahan (Iran, République islamique d’) (C 115)
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le document WHC-10/34.COM/7B.Add,
2. Rappelant la décision 33 COM 7B.75, adoptée à sa 33e session (Séville, 2009),
3. Note la réduction de hauteur convenue du complexe Jahan-Nama en cours et demande à l'État partie de confirmer dès que possible, par écrit, au Centre du patrimoine mondial, que la démolition a été menée à bien ;
4. Prend note des recommandations de la mission de suivi Centre du patrimoine mondial/ICOMOS de 2010 et demande également à l'État partie de les mettre en œuvre;
5. Prend acte des informations fournies sur l'étude géotechnique du projet de trajet de la ligne de métro, tout en reconnaissant qu'elle ne rend pas directement compte des impacts éventuels sur les bâtiments et sites historiques ;
6. Prend également acte des informations sur le travail entrepris pour l'évaluation de l'impact de la ligne de métro sur les bâtiments et sites historiques dans le cadre du projet de proposition d'inscription de l'axe historique d'Ispahan ;
7. Encourage l'État partie à élaborer un plan de gestion pour le bien, en consultation avec l'ensemble des parties prenantes. Ce plan devrait définir une vision stratégique pour le bien du patrimoine mondial dans son ensemble, ainsi que pour sa zone tampon, et établir les processus de coordination nécessaires. Le plan de gestion devrait envisager les besoins en transport de la ville, la gestion de la circulation et la mise à disposition de stationnements, la gestion du tourisme, les besoins en logements et autres infrastructures ainsi que la conservation du tissu historique. Il devrait établir des limites de hauteur dans des zones définies et préciser les zones où un développement par remplissage est souhaité. Le plan de gestion devrait inclure un processus d'évaluation d'impact sur le patrimoine en bonne et due forme et une consultation appropriée pour contrôler les principaux projets de développement. Il est également essentiel qu'il inclue des dispositions pour le suivi des bâtiments historiques situés autour du Meidan et le long du Chahar-Bagh dans le cadre des projets de développement du métro ;
8. Demande en outre à l'État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d'ici le 1er février 2012, un rapport actualisé sur les progrès accomplis vis-à-vis de ce qui précède et sur le suivi et le développement du projet de ligne de métro, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 36e session en 2012.
Projet de décision : 34 COM 7B.71
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le document WHC-10/34.COM/7B.Add,
2. Rappelant la décision 33 COM 7B.75, adoptée à sa 33esession (Séville, 2009),
3. Note la réduction de hauteur convenue du complexe Jahan-Nama en cours et demande à l’État partie de confirmer dès que possible, par écrit, au Centre du patrimoine mondial, que la démolition a été menée à bien ;
4. Prend note des recommandations de la mission de suivi Centre du patrimoine mondial/ICOMOS de 2010 et demande également à l’État partie de les mettre en œuvre ;
5. Prend acte des informations fournies sur l’étude géotechnique du projet de trajet de la ligne de métro, tout en reconnaissant qu’elle ne rend pas directement compte des impacts éventuels sur les bâtiments et sites historiques ;
6. Prend également acte des informations sur le travail entrepris pour l’évaluation de l’impact de la ligne de métro sur lesbâtiments et sites historiques dans le cadre du projet de proposition d’inscription de l’axe historique d’Ispahan ;
7. Encourage l’État partie à élaborer un plan de gestion pour le bien, en consultation avec l’ensemble des parties prenantes. Ce plan devrait définir une vision stratégique pour le bien du patrimoine mondial dans son ensemble, ainsi que pour sa zone tampon, et établir les processus de coordination nécessaires. Le plan de gestion devrait envisager les besoins en transport de la ville, la gestion de la circulation et la mise à disposition de stationnements, la gestion du tourisme, les besoins en logements et autres infrastructures ainsi que la conservation du tissu historique. Il devrait établir des limites de hauteur dans des zones définies et préciser les zones où un développement par remplissage est souhaité. Le plan de gestion devrait inclure un processus d’évaluation d’impact sur le patrimoine en bonne et due forme et une consultation appropriée pour contrôler les principaux projets de développement. Il est également essentiel qu’il inclue des dispositions pour le suivi des bâtiments historiques situés autour du Meidan et le long du Chahar-Bagh dans le cadre des projets de développement du métro ;
8. Demande en outre à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2012, un rapport actualisé sur les progrès accomplis vis-à-vis de ce qui précède et sur le suivi et le développement du projet de ligne de métro, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 36e session en 2012.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.