Forêts humides de l’Atsinanana
Facteurs affectant le bien en 2010*
- Activités illégales
- Chasse, récolte et ramassage traditionnels
- Exploitation minière
- Incendies (d’origine naturelle)
- Modification du régime des sols
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
Aucun rapport sur l’état de conservation n’a encore été rédigé. L’évaluation de l’UICN de 2007 signale les menaces suivantes pour le bien :
a) empiètement
b) incendies
c) chasse et braconnage
d) exploitation minière artisanale
e) abattage de bois illégal
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2010
Montant total accordé au bien : préparation du dossier d’inscription et élaboration de certains outils de gestion, soutenues par l’intermédiaire du Programme du patrimoine mondial à Madagascar, avec un financement de la Fondation des Nations unies, de Conservation International et de la Fondation nordique du patrimoine mondial.
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2010
Montant total approuvé : 155 000 dollars E.U.
2010 | Forêts Humides de l’Atsinanana (Approuvé) | 100 000 dollars E.U. |
2005 | Elaboration of a a serial nomination for the humid ... (Approuvé) | 25 000 dollars E.U. |
2000 | Technical Assistance for Building Capacity for World ... (Approuvé) | 30 000 dollars E.U. |
Missions sur le bien jusqu'en 2010**
Néant
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2010
Le 30 novembre 2009, un rapport détaillé sur l'état de conservation des Forêts humides de l'Atsinanana, bien du patrimoine mondial, était remis par l'État partie. Ce rapport urgent a été demandé par le Comité du patrimoine mondial suite à des rapports faisant état d'une importante augmentation de l'exploitation forestière illégale dans les deux composantes du bien, les Parcs nationaux de Masoala et de Marojejy. Le rapport offre une vue d'ensemble sur les activités de gestion en cours dans ce bien en série et sur la mise en place du Plan d'action de l'État partie afin de faire cesser l'abattage illégal de bois précieux dans les Parcs nationaux de Masoala et de Marojejy, dont le Comité avait été informé lors de sa 33e session.
Le Centre du patrimoine mondial et l'UICN ont également ont également reçu un exemplaire du document intitulé: "Enquête sur l'exploitation, le transport et l'exportation illégaux de bois rares dans la région de Sava à Madagascar", daté d'août 2009 et rédigé par Global Witness et l'EIA (Environmental Investigation Agency). Ce rapport a été rédigé à la demande du Ministère de la forêt et des parcs nationaux de Madagascar. Une mission du Centre du patrimoine mondial a visité Madagascar en avril 2010 dans le cadre des activités de projets du Centre et a également pu rencontrer différents intervenants.
L'État partie signale que l'exploitation illégale de bois rares à Masoala était toujours en cours lors de la préparation de son rapport sur l'état de conservation du bien mais que l'exploitation illégale avait cessé à Marojejy. L'exploitation forestière concerne surtout les trois variétés de bois de rose (Dalbergia) que l'on trouve dans le pays, et dans une moindre mesure l'ébène (Diospyros). Le bois de rose (Dalbergia spp.) n'est présent qu'à Madagascar, en Inde, au Brésil et en Afrique centrale, les espèces présentes à Madagascar sont endémiques.
La plupart du bois de rose se trouve au nord-est du pays, en particulier dans les Parcs nationaux de Masoala et de Marojejy et dans le Parc national de Mananara, une réserve de biosphère qui ne fait pas partie du bien. Les quatre autres parcs nationaux au centre et au sud de l'île (Andohahela, Andringitra, Ranomafana et Zahamena) inclus dans le bien en série semblent relativement épargnés par l'exploitation forestière illégale. Le rapport de l'État partie s'intéresse plus particulièrement à la situation de l'abattage illégal dans les Parcs nationaux de Masoala et de Marojejy.
Masoala: L'État partie signale qu'une grande partie des zones nord, ouest et sud du Parc national de Masoala pâtit de l'abattage illégal. Lors de la rédaction du rapport, les exploitants illégaux étaient présents dans le parc et l'exploitation des bois précieux persistait. L'État partie précise par ailleurs que le Zoo de Zurich et l'ONG Conservation International ont accordé un financement limité au Parc national de Masoala afin de résoudre ce problème et de sécuriser le parc.
Marojejy: L'État partie précise que l'exploitation forestière illégale à Marojejy s'étendait sur une zone beaucoup plus petite au nord-ouest du parc. Elle a cessé en septembre 2009 et il y a peu de chance qu'elle reprenne. Le parc a de nouveau ouvert ses portes aux touristes et le personnel entreprenait, lors de la rédaction du rapport, des enquêtes sur le terrain dans la zone nord-ouest du parc afin de déterminer le niveau de dégât occasionné par l'exploitation illégale. Dans l'ensemble, l'État partie estime que les mesures mises en place à Marojejy afin de répondre à cette menace ont été couronnées de succès et ont permis de limiter l'activité des exploitants illégaux.
L'État partie fait également le point sur la mise en place du Plan d'action, établi par le Comité malgache des parcs nationaux, afin de faire cesser l'abattage illégal de bois précieux. Quelques unes des principales actions évoquées sont: la création, en octobre 2009, d'une force de frappe pour faire cesser l'exploitation forestière illégale ; des actions directes sur le terrain afin de limiter le ramassage du bois précieux abattu ; l'interdiction répétée de l'exportation de bois dans les principaux ports malgaches ; et la commande auprès de Global Witness et de l'EIA d'une enquête sur les activités d'exploitation forestière illégale. L'État partie détaille par ailleurs les actions à venir qu'il entreprendra afin de faire cesser l'abattage illégal de bois précieux, dont le maintien de la force de frappe auxquels des pouvoirs supplémentaires seront accordés pour contrôler et gérer efficacement les exploitants illégaux présents dans le Parc national de Masaola, le maintien de la surveillance des deux parcs, et, la mise en place d'enquête sur le terrain afin de déterminer la situation de chaque parc, une fois celle-ci revenue à la normale.
Comme le démontre l'étude conjointe Global Witness/EIA, la crise liée à l'exploitation forestière illégale semble profiter d'un certain nombre de failles du cadre législatif. En fait, l'exploitation et l’exportation de l'ébène et du bois de rose sont interdites à Madagascar par décret ministériel depuis 2006. Cependant, en janvier 2009, un Décret interministériel a accordé à titre exceptionnel une autorisation d'exportation de bois de rose et d'ébène à 13 exportateurs, censément pour du bois récolté avant le cyclone de 2008. Une autre autorisation semblable a été accordée le 21 septembre 2009 pour l'exportation de 25 containers. Malgré ces autorisations exceptionnelles, l'abattage de bois de rose et d'ébène demeure illégal.
Cependant, le rapport Global Witness/EIA démontre clairement que des volumes beaucoup plus importants ont été exportés sous couvert de ces deux décrets. Le rapport précise que la plupart du bois exporté ne provenait pas de vieux stocks mais venait d'être abattu dans les trois parcs nationaux mentionnés ci-dessus. Le rapport estime que l'exploitation forestière illégale touche 200 à 300 m3 par jour, soit 100 à 200 arbres dans les Parcs nationaux de Masoala et de Mananara, et représente une valeur commerciale de 800.000 dollars EU. Suite à la crise politique de janvier 2009, environ 7.000 tonnes de bois de rose, représentant une valeur de 16 millions d'euros, ont quitté le port de Vohémar. Les membres de l'équipe en charge de l'étude ont observé que le bois de rose était transporté sans être dissimulé sur des routes contrôlées par la police et l'administration forestière. La possibilité de collecter du bois étant avérée, le rapport conclut que de nombreux services gouvernementaux sont complices de ce trafic, dont les autorités en charge de l'administration forestière, les autorités régionales et même des membres de la force de frappe mise en place pour faire cesser l'exploitation forestière illégale. Le rapport conclut par ailleurs que la plupart des licences d'exportation accordées par les différents services gouvernementaux sont, en fait, en violation de la législation en vigueur et constate que certains stocks illégaux de bois ont été "rendus légaux" contre le paiement d'une amende. Enfin, le rapport précise que la plupart des transports de bois de rose sont destinés à la Chine.
Le 12 mars 2010, le Centre du patrimoine mondial a écrit à l'État partie pour exprimer sa préoccupation suite aux rapports récurrents sur les activités forestières illégales qui se perpétuaient dans les deux parcs. Le courrier du Centre rappelait à l'État partie les dispositions de la Liste du patrimoine mondial en péril, telles qu'exposées dans les paragraphes 177-189 des Orientations, et faisait état de l'éventualité pour le bien de satisfaire aux critères justifiant l'inscription du bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril si l'exploitation forestière illégale ne cessait pas.
Le 24 mars 2010, un nouveau décret ministériel, N° 2010-141, était publié rétablissant l'interdiction de l'exploitation et de l'exportation du bois de rose et de l'ébène. Pourtant, selon certains rapports reçus par le Centre du patrimoine mondial et l'UICN, l'exploitation forestière illégale persiste et des autorisations d'exportation de bois sont toujours accordées, en violation du décret, avec la complicité d'autorités gouvernementales de haut niveau.
En ce qui concerne l'impact sur le bien, le rapport de l'État partie conclut que l'exploitation forestière illégale des bois précieux a eu pour conséquence une réduction de la présence du bois de rose dans les deux composantes du bien sans pour autant qu'un risque d'extinction existe. Le rapport précise, cependant, que le niveau élevé de troubles liés à l'exploitation forestière illégale avait des répercussions en chaîne sur la faune sauvage, dont les lémuriens diurnes. L'État partie fait particulièrement état d'une augmentation du braconnage de lémuriens diurnes par les exploitants forestiers illégaux dans les deux parcs et précise qu'une enquête de terrain devrait être entreprise afin de déterminer les niveaux actuels de population de chaque espèce de lémuriens diurnes présente dans les parcs. Malgré ces éléments, l'État partie estime que la valeur universelle exceptionnelle des Parcs nationaux de Masoala et de Marojejy demeure intacte, sans reconnaître que d'importants impacts négatifs sur les valeurs du Parc de Masoala sont possibles.
Le Centre du patrimoine mondial et l'UICN notent que suite à la remise du rapport par l'État partie en novembre 2009, une enquête par survol aérien a été entreprise début mars 2010 en collaboration avec les partenaires habituels de la conservation des Parcs nationaux de Madagascar et la Banque Mondiale, ainsi que les ambassades norvégienne et américaine. Cette enquête a confirmé la présence de plusieurs sites d'exploitation forestière illégale dans les Parcs nationaux de Masoala et de Marojejy. Le Centre du patrimoine mondial et l'UICN ont également reçu des rapports d'ONG faisant état de centaines d'exploitants illégaux toujours en activité à Masoala et dans une moindre mesure à Marojejy. Des experts du secteur forestier estiment que l'équivalent de 1.500 containers de bois précieux ont été abattus illégalement (depuis mars 2010). D'autres nombreux rapports font remarquer que les exploitants illégaux doivent désormais chercher pendant plusieurs jours avant de trouver un autre arbre de bois de rose à couper, ce qui est un indicateur de la rapide disparition des ces variétés endémiques. Certains rapports signalent qu'en raison de la rareté du bois de rose, les exploitants forestiers illégaux se tournent désormais vers d'autres activités illégales comme l'extraction de ressources telles que les pierres précieuses. Un empiètement agricole croissant a également été constaté. Des centaines de personnes liées au commerce illégal de bois précieux ont investi les deux parcs et leurs alentours. Alors que l'État partie fait état de 11.305 personnes présentes dans la périphérie des parcs, des ONG évoquent le chiffre de plus de 50.000.
En mars 2010, la World Conservation Society (WCS) a publié un rapport suite à une étude sur la population de lémuriens présente dans le Parc national de Masaola en février et mars. Le rapport précise que les populations de lémuriens ont été perturbées sur les sites affectés par l'exploitation forestière illégale : pour certaines espèces telles que Varecia rubra (présente sur la liste rouge de l'UICN comme "espèce en danger") et Eulemur albifrons (présente sur la liste rouge de l'UICN comme "espèce vulnérable), la densité de population a été réduite de 30 à 75% et une forte réduction de la fertilité des sujets femelles a été observée, ce qui provoque un faible taux de renouvellement de la population et a un impact à long terme sur la distribution des espèces.
Dans son rapport sur l'état de conservation, l'État partie soulignait son besoin d'Assistance internationale pour engager des études sur le terrain dans les Parcs nationaux de Masaola et de Marojejy au cours de l'année 2010 afin de déterminer l'importance des dégâts provoqués par l'exploitation forestière illégale. Le Centre du patrimoine mondial et l'UICN remarquent que, suite à la crise politique de janvier 2009, la plupart des bailleurs de fonds internationaux, y compris la Banque Mondiale et l'Agence des Etats-Unis pour l'aide internationale (USAID), ont suspendu leur aide à Madagascar. Beaucoup de ces programmes suspendus comprenaient un renforcement de capacité pour les fonctionnaires des parcs et forêts, dont la mise en place de systèmes de chaînes de responsabilités et de suivi du bois et un financement pour le Ministère de l'environnement et des forêts. Suite à la suspension de cette aide, le Ministère n'a fonctionné qu'avec 10% de son budget prévisionnel. Les patrouilles mixtes, composées de policiers, gendarmes et employés du parc, ont été interrompues par manque de moyens exposant ainsi les parcs aux conséquences de l'exploitation forestière illégale. Le 15 mars 2010, l'État partie a soumis une demande d'urgence au Fonds du patrimoine mondial afin de financer le relevé topographique des impacts de la déforestation et l'organisation de patrouilles. Le Centre du patrimoine mondial a fait une demande de détails complémentaires sur le budget envisagé et sur la mise en place du projet. La demande de l'État partie sera examinée par le Comité du patrimoine mondial à sa 34e session.
Le Centre du patrimoine mondial et l'UICN ont également été informés d'une proposition d'inscription du bois de rose de Madagascar à l'annexe III de la CITES. Ils font remarquer que l'inscription à l'annexe III autorise toujours le pays à définir des quotas d'exportation. L'inscription sur les annexes I ou II des variétés concernées est donc probablement plus appropriée. Le Centre du patrimoine mondial et l'UICN ont par ailleurs été informés qu'une étude a été commandée par l'Organisation internationale des bois tropicaux (International Tropical Timber Organization – ITTO) afin de déterminer précisément la situation réelle des espèces concernées et de pouvoir donner des conseils quant à l'inscription de celles-ci.
Le Centre du patrimoine mondial et l'UICN sont très vivement préoccupés par l'actuelle exploitation forestière illégale dans les Parcs nationaux de Masoala et de Marojejy qui menace directement la valeur universelle exceptionnelle du bien. Ils remarquent qu'il a été prouvé que les effets secondaires de l'exploitation forestière illégale sont beaucoup plus graves que les effets directs, tels que la réduction de la présence des espèces d'arbres et les troubles des habitats. Ces effets cumulés sont susceptibles de rendre les impacts directs de l'exploitation illégale plus forts et de provoquer de graves dommages écologiques à long terme, certains d'entre eux étant irréversibles. Le Centre du patrimoine mondial et l'UICN estiment donc que la situation actuelle constitue une menace directe envers les valeurs pour lesquelles le bien est inscrit sous le critère (x), menace résultant des impacts directs et indirects envers les espèces endémiques. La situation actuelle constitue également une menace aux termes du critère (ix) en raison de l'impact sur l'écosystème. Le Centre du patrimoine mondial et l'UICN remarquent, en outre, que des rapports font état du développement d'un commerce de viande de brousse de lémuriens dans les Parcs nationaux de Masoala et de Marojejy. Ces rapports sont particulièrement préoccupants car aucun commerce de viande de brousse n'avait jamais été observé à Madagascar auparavant.
Par ailleurs, il est à noter que malgré le récent décret interdisant toute exploitation et exportation de bois de rose et d'ébène, l'exploitation forestière illégale n'a pas diminué. Des rapports observent également que, contrairement à l'interdiction stipulée par le Décret, des autorisations d'exportation sont toujours accordées. Le Centre du patrimoine mondial estime donc que ceci constitue un cas avéré de menace reconnue pour la valeur universelle exceptionnelle du bien et estime que celui-ci satisfait aux critères de l'inscription sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
Le Centre du patrimoine mondial et l'UICN recommandent par ailleurs qu'une mission urgente de suivi se rende sur le territoire du bien afin de définir des mesures correctives et leur calendrier de mise en place, et de sensibiliser les autorités sur leurs obligations dans le cadre de la Convention. Le Centre du patrimoine mondial et l'UICN insistent sur l'urgente nécessité pour le Gouvernement de faire appliquer l'interdiction d'abattage et de mettre en œuvre une politique crédible d'application de la loi. Ils recommandent par ailleurs aux bailleurs de fonds de reprendre le financement de la conservation et attirent l'attention sur la nécessité de développer des moyens de subsistance alternatifs pour les communautés vivant aux alentours des parcs.
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2010
34 COM 15.2
Examen des demandes d’assistance internationale
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le document WHC-10/34.COM/15,
2. Considérant la menace qui pèse sur la valeur universelle exceptionnelle du bien qui a motivé son inscription sur la Liste du patrimoine mondial en péril, et la nécessité d'une action urgente pour restaurer l'intégrité du bien,
3. Décide d'approuver la demande suivante :
Madagascar : Forêts humides de l'Atsinanana, pour un montant de 100.000 dollars EU, dans la catégorie « assistance de conservation et gestion », selon les modalités suivantes :
a) règlement préalable des arriérés au Fonds du patrimoine mondial ;
b) allocation d'une première tranche de 35.000 dollars EU, afin de couvrir les activités de cartographie, d'inventaire des menaces, d'évaluation d'impacts et de comptage des stocks de bois précieux coupés et restants et comme prévu dans la demande d'assistance présentée dans le document WHC-10/34.COM/15. Cet Etat des lieux devrait être finalisé avant l'organisation de la mission de suivi du Centre du patrimoine mondial/UICN sur place (voir décision 34 COM 7B.2);
c) cette aide devrait être transmise à travers des organisations fiables et reconnues, sélectionnées par le Centre du patrimoine mondial, en lien avec les autorités pertinentes;
d) établissement d'un plan d'urgence pour définir les mesures correctives, préparé conjointement avec l'État partie et les parties prenantes lors de la mission Centre du patrimoine mondial/UICN et approuvé par l'État partie ;
e) allocation d'une deuxième tranche de 65.000 dollarsEU comme contribution à la mise en œuvre du plan d'urgence, sous réserve de cofinancements du gouvernement et d'autres bailleurs.
4. Demande au Secrétariat de soumettre un rapport sur l'Etat de mise en œuvre cette décision lors de la 35e session du Comité en 2011, dans le cadre du point de l'ordre du jour relatif à l'assistance internationale.
9 EXT.COM 4.2
34 COM 7B.2
Forêts humides de l’Atsinanana (Madagascar) (N 1257)
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le document WHC-10/34.COM/7B.Add,
2. Rappelant la décision 33 COM 7B.147, adoptée à sa 33e session (Séville, 2009),
3. Exprime sa plus vive inquiétude quant à l'augmentation de l'abattage illégal et de la chasse des espèces en voie de disparition de lémuriens dans les Parcs nationaux de Masoala et de Marojejy, qui mettent en danger la valeur universelle exceptionnelle du bien ;
4. Prend note que, malgré le décret N° 2010-141 du 24 mars 2010 interdisant l'exploitation et l'exportation de bois de rose et d'ébène, des rapports observent que l'État partie de Madagascar continue d'accorder des autorisations d'exportation pour du bois abattu illégalement, qu'aucune mesure fiable n'est en place pour faire appliquer l'interdiction d'abattage ou d'exportation illégales et que des États parties signataires de la Convention du patrimoine mondial sont reconnus comme étant les pays de destination du bois abattu illégalement ;
5. Prie instamment l'État partie de prendre immédiatement toutes les mesures d'urgence nécessaires afin de faire appliquer le décret ci-dessus mentionné et de faire cesser toute exploitation forestière illégale sur le territoire du bien, de faire cesser toute exportation de bois de rose et d'ébène et de garantir que toute personne participant à des activités d'extraction illégale de ressources soit chassée du territoire du bien ;
6. Fait appel à tous les États parties signataires de la Convention du patrimoine mondial afin qu'ils agissent de toute urgence pour aider à la protection de la valeur universelle exceptionnelle du bien en restaurant l'aide et le financement de la conservation ;
7. Demande en outre à tous les États parties à la Convention d'aider à développer des moyens alternatifs de subsistance pour les communautés vivant autour des parcs ;
8. Encourage l'État partie à convoquer une réunion de haut niveau des États parties concernés pour mettre en œuvre la décision 33 COM 7B.147 prise par le Comité du patrimoine mondial à sa 33e session (Séville, 2009), qui invite les États parties à veiller à ce que le bois provenant illégalement de Madagascar soit à la fois interdit et ne puisse pas entrer sur leurs marchés nationaux ;
9. Demande à l'Etat partie, au Centre du patrimoine mondial et à l'UICN d'établir la liste des problèmes concernés à l'attention du Secrétariat de la Convention sur le commerce illégal d'espèces en voie de disparition (Convention on the Illegal Trade in Endangered Species - CITES) dans la perspective de mise en place d'actions liées aux menaces, dans le cadre de son mécanisme international ;
10. Estime que le bien fait face à un danger imminent pour sa valeur universelle exceptionnelle ;
11. Décide d'inscrire les Forêts humides de l'Atsinanana (Madagascar) sur la Liste du patrimoine mondial en péril ;
12. Demande également à l'État partie d'inviter, dès que possible, une mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/UICN sur le territoire du bien afin d'évaluer l'État de conservation des Parcs nationaux de Masoala et de Marojejy et de définir, en collaboration avec l'Etat partie, les mesures correctives destinées à répondre aux menaces sur la valeur universelle exceptionnelle et leur calendrier d'application, et un État de conservation souhaité en vue du retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril ;
13. Demande en outre à l'État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d'ici le 1er février 2011, un rapport détaillé sur l'État de conservation du bien, décrivant la mise en œuvre du Plan d'action et des autres mesures de lutte contre l'exploitation forestière illégale ainsi que toute donnée sur les impacts directs ou indirects de l'abattage illégal dans les Parcs nationaux de Masoala et de Marojejy, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 35e session en 2011.
34 COM 8C.1
Établissement de la Liste du patrimoine mondial en péril (biens inscrits)
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Faisant suite à l'examen des rapports sur l'État de conservation des biens inscrits sur la Liste du patrimoine mondial (WHC-10/34.COM/7B, WHC-10/34.COM/7B.Add, WHC-10/34.COM/7B.Add.2 et WHC-10/34.COM/7B.Add.3) et des propositions d'inscription sur la Liste du patrimoine mondial (WHC-10/34.COM/8B et WHC-10/34.COM/8B.Add),
2. Décide d'inscrire les biens suivants sur la Liste du patrimoine mondial en péril :
- États-Unis d'Amérique, Parc national des Everglades (décision : 34 COM 29)
- Georgie, Cathédrale de Bagrati et monastère de Ghélati (décision : 34 COM 88)
- Madagascar, Forêts humides de l'Atsinanana (décision : 34 COM 2)
- Ouganda, Tombes des rois du Buganda à Kasubi (décision : 34 COM 53)
Projet de décision : 34 COM 7B.2
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le document WHC-10/34.COM/7B.Add,
2. Rappelant la décision 33 COM 7B.147, adoptée à sa 33e session (Séville, 2009),
3. Exprime sa plus vive inquiétude quant à l’augmentation de l’abattage illégal et de la chasse des espèces en voie de disparition de lémuriens dans les Parcs nationaux de Masoala et de Marojejy, qui mettent en danger la valeur universelle exceptionnelle du bien;
4. Prend note que malgré le décret ministériel N° 2010-141 du 24 mars 2010 interdisant l'exploitation et l'exportation de bois de rose et d'ébène, des rapports observent que l'État partie de Madagascar continue d'accorder des autorisations d'exportation pour du bois abattu illégalement, qu'aucune mesure fiable n'est en place pour faire appliquer l' interdiction d'abattage ou d'exportation illégales et que des États parties signataires de la Convention du patrimoine mondial sont reconnus comme étant les pays de destination du bois abattu illégalement;
5. Prie instamment l'État partie de prendre immédiatement toutes les mesures d'urgence nécessaires afin de faire appliquer le décret ci-dessus mentionné et de faire cesser toute exploitation forestière illégale sur le territoire du bien, de faire cesser toute exportation de bois de rose et d'ébène et de garantir que toute personne participant à des activités d'extraction illégale de ressources soit chassée du territoire du bien;
6. Fait appel à tous les Etats parties signataires de la Convention du patrimoine mondial afin qu'ils agissent de toute urgence pour aider à la protection de la valeur universelle exceptionnelle du bien en restaurant l'aide et le financement de la conservation et en s'assurant que le bois en provenance de Madagascar abattu illégalement soit interdit et ne puisse avoir accès à leur marché national, en particulier pour les pays connus comme étant destinataires du bois abattu illégalement;
7. Demande à l'État partie, au Centre du patrimoine mondial et à l'UICN d'établir la liste des problèmes concernés à l'attention du Secrétariat de la Convention sur le commerce illégal d'espèces en voie de disparition (Convention on the Illegal Trade in Endangered Species – CITES) dans la perspective de mise en place d'actions liées aux menaces, dans le cadre de son mécanisme international;
8. Estime que le bien fait face à un danger imminent pour sa valeur universelle exceptionnelle;
9. Décide d'inscrire les Forêts humides de l'Atsinanana (Madagascar) sur la Liste du patrimoine mondial en péril;
10. Demande également à l'État partie d'inviter, dès que possible, une mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/UICN sur le territoire du bien afin d'évaluer l'état de conservation des Parcs nationaux de Masoala et de Marojejy et de définir, en collaboration avec l'État partie, les mesures correctives destinées à répondre aux menaces sur la valeur universelle exceptionnelle, leur calendrier d'application, et un état de conservation souhaité en vue du retrait du bien de la Liste du patrimoine mondial en péril;
11. Demande en outre à l'État partie de remettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2011, un rapport détaillé sur l'état de conservation du bien, décrivant la mise en œuvre du Plan d'action et des autres mesures de lutte contre l'exploitation forestière illégale ainsi que toute donnée sur les impacts directs ou indirects de l'abattage illégal dans les Parcs nationaux de Masoala et de Marojejy, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 35e session en 2011.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.